Tinychris Posté(e) 2 octobre 2019 Posté(e) 2 octobre 2019 Le mot dangereux est exagéré je pense mais je n'ai pas encore trouvé mieux. Je fais appel en particulier aux matheux du forum mais pas que. La méthode Singapour (de ce que j'en ai vu et des webinaires que j'ai suivi) impose le diagramme en barre pour la résolution de problèmes. Les collègues qui l'utilisent trouvent cela tres pratique et souhaite le mettre en place dès le cp. Sachant que chacun d'entre nous a des mode de pensée différents il me semble très préjudiciable d'imposer une seule vision d'un problème. Mais cela semble simplifier les choses pour les collègues peu à l'aise avec les maths. Qu'en pensez vous? Avec vous vous même imposé un mode de représentation de problème?
edithw Posté(e) 2 octobre 2019 Posté(e) 2 octobre 2019 Non, au contraire. Chaque élève doit pouvoir trouver la méthode qui lui convient. C'est pourquoi on fait des mises en commun en classe. Je me méfie de ces méthodes qui n'en tolèrent aucune autre. Le totalitarisme dans l'enseignement. Certaines méthodes s'apparentent carrément à des sectes. Je suis étonnée que les enseignants ne le contestent pas, eux si rapides à dénoncer les abus en tous genres... 2
willow29 Posté(e) 2 octobre 2019 Posté(e) 2 octobre 2019 il y a 6 minutes, Blanchedecm2 a dit : Je trouve surtout que, pour réaliser les diagrammes de Singapour (j'en ai entendu parler 15 mn, donc ne suis pas au point du tout!), il faut surtout...avoir déjà bien compris le pb!!!! Ca peut aider des collègues pas à l'aise en maths (mais...Est-ce vraiment la finalité?) et certains élèves...Mais certainement pas tous…. Je trouve bien plus intéressant que les élèves comprennent qu'un problème relève (la plupart du temps, pour ceux qu'on va donner à l'école) de l'addition/soustraction ou de la multiplication/division. Mes élèves de CM2, en début d'année, n'avaient d'autre problème à me proposer que "On partage 24 bonbons entre 4 copains" quand je leur demandais un problème qui faisait appel à la division…. Le travail très intéressant, me semble-t-il, est de "catégoriser" simplement les problèmes que l'on peut trouver, de façon à donner des billes à ceux qui sont très en difficulté. Cela étant dit….rares sont les enseignants bien au clair là-dessus...Le problème est très clairement là… (Je ne refais pas le couplet sur la formation….) +1. Plus que d'imposer des procédures, c'est bien tout le travail autour de la catégorisation des problèmes qui a permis à mes élèves de progresser. En CE1, j'utilise résoudre des problèmes chez retz, j'en suis très satisfaite. 2
léontiine Posté(e) 2 octobre 2019 Posté(e) 2 octobre 2019 Dans les petites classes, plutôt que de mettre des catégories correspondant à des opérations, il vaut mieux que l'élève puisse représenter la situation. J'utilise des jetons, ça permet de ne pas passer par une opération.
léontiine Posté(e) 2 octobre 2019 Posté(e) 2 octobre 2019 il y a 2 minutes, Blanchedecm2 a dit : Je ne l'avais pas cité….mais ça fait qq années que je travaille avec "Résoudre des problèmes", et ça m'a beaucoup aidée...à aider! Encore faut-il avoir conscience qu'il faut faire des "leçons" aussi en problèmes, c'est à dire avoir des objectifs sur une séance, et pas simplement "faire des problèmes de multiplication".... Idem. C'est une excellente méthode, je ne suis pas prête de l’abandonner. Elle permet à l'élève de ne pas foncer tête baissée vers une opération. 1
Tinychris Posté(e) 2 octobre 2019 Auteur Posté(e) 2 octobre 2019 Je vous rejoins totalement sur la représentation (physiquement avec des jetons, des légos...tout ce qui nous tombe sous la main) et plus tard la catégorisation des problèmes que ces représentations aideront. Singapour par du principe qu'il y a 2 sortes de problèmes et c'est tout (la réunion et le partage je crois). Ce qui m'avait gêné avec Retz c'est qu'il y a beaucoup beaucoup de catégories, moi-même je m'y perdais un peu. Et l'auteur nous avait fait une anim dans laquelle il a dit que les élèves ne devaient pas dessiner...même le conseiller péda a été outré. pour tout le reste, la méthodologie est vraiment géniale.
éowin Posté(e) 2 octobre 2019 Posté(e) 2 octobre 2019 Comme dit plus haut Singapour ( j’ai testé) et MHM.... je me méfie des méthodes miracle ! Pour les barres pour permettre de résoudre les problèmes, je trouve même que cela embrouille les enfants, du moins dans certaines situations de la méthode. Le positif dans tout ça ce sont les manipulations.... ça oui c’est utile et certainement miraculeux, le reste un habillage à la mode du jour, pour moi. Je vais me faire réduire en charpie! 1
Tinychris Posté(e) 2 octobre 2019 Auteur Posté(e) 2 octobre 2019 non pas du tout Eowin (vite rangez les pavés!!!😂) mais autant il n'y a pas de méthode miracle (car l'effet maitre de toute façon joue énormément), autant il y a des méthodes plus...euh...néfastes (c'est un peu fort comme terme mais je ne trouve rien d'autre sur l'instant). Les méthodes plus ouvertes comme MHM nous permettent de naviguer, d'avoir plusieurs représentations, de respecter les réflexions de l'enfant. Mais quand on enferme dans un schéma on réduit le pouvoir de réflexion donc on crée de l'échec...
corazon Posté(e) 2 octobre 2019 Posté(e) 2 octobre 2019 Il y a 4 heures, edithw a dit : Non, au contraire. Chaque élève doit pouvoir trouver la méthode qui lui convient. C'est pourquoi on fait des mises en commun en classe. +1
vieuxmatheux Posté(e) 2 octobre 2019 Posté(e) 2 octobre 2019 J'avoue être assez réticent sur toutes les méthodes qui enseignent d'une façon ou d'une autre la catégorisation de Vergnaud. À ma connaissance la première fois qu'il en a été question c'est dans les textes d'accompagnement des programmes de 2008. Les travaux de Vergnaud étaient déjà anciens mais jusque là ils servaient à la réflexion des adultes en montrant par exemple que les problèmes qui se résolvent à l'aide d'une soustraction ne sont pas nécessairement plus difficiles que ceux qui se résolvent à l'aide d'une addition. Enseigner la résolution de problèmes à l'aide des catégories de Vergnaud exclut a priori les problèmes qu'il n'a pas étudiés : J'ai quatre tours faites avec des Duplo, une tour bleue de 5 briques, une bleue de 12 briques, une rouge de 7 briques et une rouge de 12 briques. Je vais faire une grande tour bleue en empilant toutes les briques bleues et aussi une grande tour rouge. Quelle sera la tour la plus haute ? Ce problème est plutôt simple : comme 7 c'est plus que 5, 12 et encore 7 c'est plus que 12 et encore 5, la tour rouge est donc plus haute, mais il échappe aux catégories de Vergnaud (il a étudié les problèmes standards de l'école, ceux qui sont posés à l'aide d'un texte et pour lesquels la réponse attendue est un nombre) faut-il pour autant exclure ce type de problème, pourtant très riches pour le calcul mental en CP ? Si certains d'entre vous sont intéressés, vous verrez qu'avec le même texte, en changeant seulement les valeurs numériques, on modifie considérablement les procédures pertinentes… là encore il n'est pas certain qu'un entraînement intensif à la catégorisation aide beaucoup les élèves puisque ça suppose exactement le contraire (l'histoire et la question déterminent l'opération indépendamment des nombres proposés). J'ai d'ailleurs un fort doute sur l'intérêt d'apprendre 14 catégories (un peu plus ou un peu moins selon les auteurs), est-il vraiment intéressant d'entraîner des élèves à penser à peu près "dans ce problème il y a une quantité qui change, elle diminue et on m'interroge sur sa valeur au départ, alors je dois faire une addition"… ce qui est totalement décontextualisé et inopérant s'il y a plus que deux nombres dans l'énoncé. À la récréation Paul perd 12 billes, il lui en reste 25 à la fin de la récréation, Combien de billes avait Paul au début ? Il me semble que ce qu'il faudrait c'est centrer l'intérêt non sur ce que fait Paul mais sur ce que nous (l'élève ou le maître) pouvons faire. Par exemple, les 12 billes perdues par Paul font-elles parties des 25 qu'il a à la fin ? non alors on peut imaginer qu'on les met ensemble… et si on met ensemble les 25 qui restent et les 12 qu'il a perdues, on retrouve toutes les billes qu'il avait au début. Quand on met ensemble deux groupes d'objets, pour savoir combien il y en a en tout on fait TOUJOURS une addition, il n'y a pas besoin de multiples catégories. Une des clés à enseigner aux élèves me semble être qu'il faut prendre de la distance avec l'histoire racontée. Il est certes nécessaire de la comprendre mais ensuite, ce qui détermine les opérations à faire c'est ce que nous décidons de faire des nombres et non ce que font les personnages. 3
doubleR Posté(e) 2 octobre 2019 Posté(e) 2 octobre 2019 Dans le Retz il y a aussi tout un tas de problèmes pour apprendre à chercher, avec plusieurs solutions possibles. C’est ce qui est le plus difficile car il faut chercher, essayer, se tromper recommencer . 2
ratatouille Posté(e) 2 octobre 2019 Posté(e) 2 octobre 2019 Le 02/10/2019 à 18:57, vieuxmatheux a dit : J'avoue être assez réticent sur toutes les méthodes qui enseignent d'une façon ou d'une autre la catégorisation de Vergnaud. À ma connaissance la première fois qu'il en a été question c'est dans les textes d'accompagnement des programmes de 2008. Les travaux de Vergnaud étaient déjà anciens mais jusque là ils servaient à la réflexion des adultes en montrant par exemple que les problèmes qui se résolvent à l'aide d'une soustraction ne sont pas nécessairement plus difficiles que ceux qui se résolvent à l'aide d'une addition. Enseigner la résolution de problèmes à l'aide des catégories de Vergnaud exclut a priori les problèmes qu'il n'a pas étudiés : J'ai quatre tours faites avec des Duplo, une tour bleue de 5 briques, une bleue de 12 briques, une rouge de 7 briques et une rouge de 12 briques. Je vais faire une grande tour bleue en empilant toutes les briques bleues et aussi une grande tour rouge. Quelle sera la tour la plus haute ? Ce problème est plutôt simple : comme 7 c'est plus que 5, 12 et encore 7 c'est plus que 12 et encore 5, la tour rouge est donc plus haute, mais il échappe aux catégories de Vergnaud (il a étudié les problèmes standards de l'école, ceux qui sont posés à l'aide d'un texte et pour lesquels la réponse attendue est un nombre) faut-il pour autant exclure ce type de problème, pourtant très riches pour le calcul mental en CP ? Si certains d'entre vous sont intéressés, vous verrez qu'avec le même texte, en changeant seulement les valeurs numériques, on modifie considérablement les procédures pertinentes… là encore il n'est pas certain qu'un entraînement intensif à la catégorisation aide beaucoup les élèves puisque ça suppose exactement le contraire (l'histoire et la question déterminent l'opération indépendamment des nombres proposés). J'ai d'ailleurs un fort doute sur l'intérêt d'apprendre 14 catégories (un peu plus ou un peu moins selon les auteurs), est-il vraiment intéressant d'entraîner des élèves à penser à peu près "dans ce problème il y a une quantité qui change, elle diminue et on m'interroge sur sa valeur au départ, alors je dois faire une addition"… ce qui est totalement décontextualisé et inopérant s'il y a plus que deux nombres dans l'énoncé. À la récréation Paul perd 12 billes, il lui en reste 25 à la fin de la récréation, Combien de billes avait Paul au début ? Il me semble que ce qu'il faudrait c'est centrer l'intérêt non sur ce que fait Paul mais sur ce que nous (l'élève ou le maître) pouvons faire. Par exemple, les 12 billes perdues par Paul font-elles parties des 25 qu'il a à la fin ? non alors on peut imaginer qu'on les met ensemble… et si on met ensemble les 25 qui restent et les 12 qu'il a perdues, on retrouve toutes les billes qu'il avait au début. Quand on met ensemble deux groupes d'objets, pour savoir combien il y en a en tout on fait TOUJOURS une addition, il n'y a pas besoin de multiples catégories. Une des clés à enseigner aux élèves me semble être qu'il faut prendre de la distance avec l'histoire racontée. Il est certes nécessaire de la comprendre mais ensuite, ce qui détermine les opérations à faire c'est ce que nous décidons de faire des nombres et non ce que font les personnages. Merci pour cet avis argumenté (comme toujours). Il met en mots ce que j'aurais bien été en peine d'expliquer aussi clairement, mais que je ressens intuitivement. Et si je rapporte cela à mon vécu d'adulte, la catégorisation m'apparait comme un écart, un pas de côté qui m’éloigne du moment où je vais réellement faire parler la situation-problème. Elle m'apparait comme un artifice, dont je peine à mémoriser les différentes parties.
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