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Corona virus et lieux publics (écoles...)


marie9375

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La grève n’est pas une réponse . Heureusement que les soignants n’ont pas fait grève ....

On peut imposer , et il faut imposer des conditions sanitaires... mais pas la grève .

 

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FOUTAISES ET MALTRAITANCES

Le président Macron a décidé de rouvrir les écoles le lundi 11 mai, et le ministre Blanquer a accepté cette décision lourde de conséquences sur les personnels, les élèves et leurs parents et sans-aucun doute sur l’ensemble de la Société. Ceci est acté et chacun peut se faire une idée, en lisant différents médias indépendants, des conséquences sanitaires de cette décision. Les scientifiques ne sont pas tous d’accord (surtout depuis la déclaration du président Macron, bizarrement…) mais pour autant, beaucoup de médecin pensent que les enfants sont vecteurs du virus et peuvent le propager rapidement.
Moi, ce que je peux commenter, en tant que professeur de base, professeur de terrain, en maternelle, c’est ce que ce retour, dans des conditions sanitaires hors normes, au milieu d’une pandémie exceptionnellement meurtrière (17 000 morts pour l’instant en France je rappelle je rappelle…) c’est ce que les enfants vont vivre…
Je les imagine mes petits élèves de 3, 4, 5 ans, après deux mois de confinement dans leurs petits appartements de tours de grande banlieue parisienne. Ces deux mois de confinement, ils les ont vécus entre le petit salon encombré de leurs frères et sœurs, et le balcon de 2 mètres carré. Ils ont vu Papa partir le matin au travail pour livrer chez Amazon, ramasser les poubelles, nettoyer les hôpitaux… Ils ont vu Maman tenter de se connecter à internet sur son smartphone, pour la continuité pédagogique, afin de le prêter une heure à Grand frère, lycéen, une heure à Grande Sœur collégienne, une heure aux jumeaux en cm1 … Pendant que lui, mon élève, ce tout-petit, distrayait le bébé… Ils ont entendu Tata au téléphone raconter son travail d’auxiliaire de vie auprès des vieilles dames à domicile, et comment elle a dû en accompagner plusieurs à mourir, chez elles, absolument seules.
Tant d’histoires individuelles pour chacun de ces petits bouts d’élève… Cette famille coincée dans un studio à 3 +le chien et qui n’ose pas descendre en bas de l’immeuble car les regroupements d’adolescents sont encore importants, cette maman infirmière dans un établissement de rééducation devenu un centre de soins palliatifs pour personnes âgées atteinte du COVID et qui crie « qu’on vienne me dire en face qu’il n’y a pas de tri des malades ! », cette maman célibataire qui a accouché seule de son petit deuxième pendant que le papa gardait le premier à la maison, lui qui ne le connaissait pas car il était parti pendant la grossesse…
Ces jeunes enfants vont donc revenir le 11 mai, et ils seront très excités… De me retrouver, de retrouver leurs copains, leur école, ce lieu de vie gai et chaleureux habituellement, qu’ils aiment tant et attendent de retrouver après chaque vacance. Ce lieu de vie que moi et mes collègues, malgré tous les obstacles, tentons de rendre le plus accueillant et agréable possible…
Et alors quoi, que va-t-il se passer ? Ils ne pourront pas me faire un câlin ? Serrer dans leurs bras leurs copains ? Se donner la main ? S’échanger des jouets ? S’assoir les uns à côté des autres dans le coin bibliothèque ? Manipuler la peluche mascotte de la classe ? Se prêter des livres et les regarder à deux ou trois, se chuchoter des secrets à l’oreille ? Jouer à chat en récréation, faire la ronde et tomber tous ensemble et se relever en riant si fort, monter au toboggan en se poussant avec leurs petites mains encore potelées, s’attendre malicieusement en bas du toboggan pour faire la chenille, se cacher dans un coin et s’embrasser sur la joue parce qu’ils sont amoureux ?
Et s’ils font tout ça, qu’on les laisse aller à leur libre et belle nature d’enfant, dans le respect de leur psychologie et de leur physiologie (bouger, courir, se toucher…) on va leur dire qu’ils ne sont pas CIVIQUES ?? On va vraiment leur dire ça, Monsieur Blanquer ? A des enfants de 3 à 11 ans, car je considère que les enfants restent des enfants jusqu’à l’adolescence et à ce titre, ont des besoins élémentaires qui doivent être respectés. Et qu’on ne peut pas exiger d’eux les mêmes choses que pour les adultes. D’ailleurs pour les collégiens et lycéens, il suffit d’être à la porte d’un établissement secondaire pour voir leurs besoins, très importants également, de se toucher, se palper, se réunir…
Donc, votre réponse, Monsieur Blanquer, c’est qu’on va apprendre à toute une génération d’enfants, que ce n’est pas « civique » (pour reprendre vos mots dans une interwiew) de se toucher, s’embrasser, jouer ensemble, s’échanger des objets, etc…
Les seules règles que nous pouvons exiger d’enfants entre 3 et 11 ans, ce sont celles d’hygiène, se laver fréquemment les mains, et tousser dans son coude. Il est impossible d’exiger celles de distanciation sociale soit se tenir à plus d’un mètre les uns des autres.
Et là, on va me répondre : « Mais on n’a pas le choix, c’est ça ou ils attraperont le Corona. »
Si. On a le choix : le choix de ne pas reprendre l’école le 11 mai et tant que cette épidémie ne sera pas vraiment maîtrisée.
Les enfants, au sein de leur foyer, sont coincés, parfois dans des conditions difficiles comme je l’ai décris au début de mon article, mais pour autant, ils ne sont pas soumis aux règles de distanciation sociale. Ils peuvent embrasser leurs parents, jouer avec leurs frères et sœurs, ils peuvent donner libre cours à leurs instincts et leurs besoins d’enfants.
Demander de la distanciation sociale à l’école, Monsieur le ministre, c’est de la pure foutaise ou alors c’est de la maltraitance.
Pure foutaise : les adultes n’exigeront pas, par une bienveillance élémentaire, ces règles (à part le lavage des mains) et laisseront les enfants jouer en paix, et le virus se propagera rapidement.
Maltraitance : les enseignants exigeront le respect de toutes les règles de distanciation sociale, interdiront peut-être les récréations et ce sera aller contre les besoins fondamentaux des enfants.
Par conséquent, il me semble malfaisant ou criminel de laisser la rentrée se faire le 11 mai. Ce sera soit criminel contre la société, soit malfaisant contre les enfants. A vous de voir ce que vous assumez Monsieur le ministre. Il est encore temps, pour votre honneur, de démissionner devant la mission impossible que vous assigne le président Macron.

Sur la page FB "Un jour en maternelle"

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il y a 46 minutes, doudoune11 a dit :

Concernant les enfants d'enseignants ou d'ATSEM je suppose que ce sera comme les enfants de soignants, ils devront être accueillis toute la journée

Je pense que le but est que tout les enfants de primaire (mater et et élem) soient "accueillis" toutes la journée (le but étant de permettre aux parents de reprendre le travail à plein temps). Après comment, par qui et où ???? Mais le ministre a dit que l'on allait se réinventer............................

Je pense que les petites groupes éventuels du début de reprise seront vite amenés à grandir (et que de pseudo études scientifiques pourront aux besoins venir en appui pour étayer le discours..."au final, enfants pas contagieux etc..........).

Il faut quand même se rappeler que le 12/03, quand le président a annoncé la fermeture des écoles, il l'a justifié par le fait que les enfants (et donc le milieu scolaire) étaient des vecteurs très importants pour la transmission du virus (aux adultes) même si eux-mêmes seraient plus asymptomatiques...............

Aujourd'hui, on entend bcp dans les médias une minoration de cela...(les enfants ne seraient finalement pas si vecteurs...)...........Ben oui il faut bien venir en appui de la réouverture...mais alors ça ne servait à rien de fermer le 16/03 et pourquoi tous les pays les ont fermées et un nombre certains ne vont pas les réouvrir avant l'été ou partiellement ??? (L'Allemagne a priori ne va ouvrir quel les classes à examen ou certification si j'ai bien suivi, à peu près l'équivalent du CM2 / 3ième et terminale. L'équivalent des maternelles resteraient fermées. Ca parait déjà un peu plus organisable) ..................................(L'ordre des médecins et la fédé des médecins sont toujours contre la réouverture)

Bref ce qui m’insupporte le plus ce sont ces changements de discours pour orienter les choses ou les mensonges (comme pour les masques).

Enfin, au niveau de la reprise, je pense qu'un cadre très large sera donné nationalement et que ce sera (comme d'hab) au terrain de se débrouiller localement pour que cela fonctionne avec toutes les difficultés que l'on a pointées. Les directeurs/directrices et mairies vont porter tout cela.........

 

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il y a 5 minutes, poujohel a dit :

(L'Allemagne a priori ne va ouvrir quel les classes à examen ou certification si j'ai bien suivi, à peu près l'équivalent du CM2 / 3ième et terminale. L'équivalent des maternelles resteraient fermées. Ca parait déjà un peu plus organisable)

Depuis le début, l'Allemagne agit de façon plus raisonnable et respectueuse des populations que la France !

Effectivement, une telle organisation (+ la prise en charge des seuls élèves dont les deux parents travaillent réellement à l'extérieur, ce qui limite très largement le nombre) serait gérable, les locaux et les effectifs de primaire pouvant permettre d'accueillir les élèves par petits groupes de 4-5, donc de pouvoir respecter les mesures barrière.

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Bonjour, c'est exactement çà!! ce que tu décris est criant de vérité, enseignant dans le 93 en rep plus , les conditions décrites sont réelles et sans exagération et peut être pires; alors non pas de retour en classe le 11 mai, sans matériel ni gel ni rased ni psychologue ni locaux aménagés!!!!! la solidarité et l'économie ne doivent pas passer par des sacrifices graves voir mortels????!!

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Il y a 11 heures, patelgui a dit :

J'ai reçu dans ma boîte académique 7 mails de différents syndicats en 4 jours, je ne suis pas dans un listing particulier je crois.

Je pense que tout le monde les reçoit, non ?

Certains mails de syndicats sont à destination de toutes les messageries académiques. Il y a une application qui permet de se désabonner (de choisir) les syndicats dont on souhaite (ou ne pas recevoir les mails). Cela se passe à cette adresse : https://desabonnement.syndicat.education.gouv.fr/

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Je posais la question des mails syndicaux non pas pour se désabonner mais au contraire pour avoir tous les avis de tous les horizons et savoir si tout le monde pouvait y avoir accès car je crois que c'est important : nous sommes isolés chez nous, j'aimerais tant que nous fassions front ensemble et pour une fois sans se diviser (ce qu'ils attendent !).

Je me demande quel est l'avis réel des enseignants ?? entre ceux qui sont vraiment ok avec ces décisions et ceux qui n'osent pas s'y opposer de peur d'avoir des "représailles " hiérarchiques, ceux qui ont peur de l'opinion publique (alors là si on fait des choix en fonction de ça ... et seulement ça, "surtout qu'on ne nous prennent pas pour des feignants ...", le regard des autres avant ses convictions ... y a un problème non ?).

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il y a 56 minutes, bab33 a dit :

La grève n’est pas une réponse . Heureusement que les soignants n’ont pas fait grève ....

On peut imposer , et il faut imposer des conditions sanitaires... mais pas la grève .

 

Je crois que nous n'avons pas le même public que les soignants. Les enjeux de notre métier, aussi nobles soient-ils, ne sont pas comparables à ceux des soignants durant les semaines qui viennent de passer, non ? 

Et oui, imposer des conditions sanitaires correctes, sûres pour tout le monde, on fait comment ? Si on y va quand même, nos "chefs" vont se dire, ok, ils sont pas contents, mais ils sont à leur poste malgré tout, donc pourquoi accéder à leur demande ?

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il y a une heure, bab33 a dit :

La grève n’est pas une réponse . Heureusement que les soignants n’ont pas fait grève ....

On peut imposer , et il faut imposer des conditions sanitaires... mais pas la grève .

 

Les soignants ne peuvent pas faire grève au sens où on l'entend nous. Ils sont réquisitionnés de toute façon car il en va de la survie pure et simple de la population.

Donc comparer une éventuelle grève des enseignants à celle impossible des soignants c'est impossible.

Si les conditions ne sont pas réunies pour une rentrée le 11 mai, et il y a tout lieu de penser qu'elles ne le seront pas, il n'y a que 2 solutions : droit de retrait ou grève.

En Italie les activités non essentielles ont été stoppées sous la pression des travailleurs qui se sont mis en grève, chez Amazon France pareil, à La Poste aussi et dans pas mal d'entreprises c'est aussi par la grève ou la menace de grève que des mesures de sécurité ont été prises. Tout cela on ne nous le dit pas sur les chaînes infos ou sur les chaînes publiques. Le sort de tous les travailleurs est entre leurs mains et nous ne sommes pas différents des autres travailleurs.

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Attendons avant de râler. Attendons de voir ce qu'ils proposent au moins. J'aimerais que comme celle des soignants notre profession soit redorée après cet épisode. La grève ne ferait que ruiner le début de considération que nous avons acquis grâce au déploiement de notre énergie pour le télétravail et grâce à la garde des enfants de soignants. Ils commencent à penser que finalement notre travail est un vrai travail, avec de vraies contraintes et trop peu de moyens.

La plupart des soignants sont des femmes, les caissières sont des femmes, les professeurs des écoles sont des femmes . Un combat se joue là aussi.

Il y a fort à parier que nous ne reprendrons pas de la manière dont on l'entend.

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il y a 4 minutes, bab33 a dit :

J'aimerais que comme celle des soignants notre profession soit redorée après cet épisode.

 

Je ne veux pas vous décevoir, mais ça ne sera jamais le cas. Il n'y aura jamais d'unanimité concernant notre profession, c'est comme ça.

 

Modifié par Shill
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