maryl Posté(e) 7 octobre 2020 Posté(e) 7 octobre 2020 il y a 5 minutes, zoeyann a dit : j'ai dit que ta phrase etait ridicule, pas toi! J'espere pas! Essaye de ne pas être bornée à dire que quelqu'un qui ne peut pas écrire, faut qu'il écrive quand même. Si je te dis que je ne PEUX pas apprendre 1 ligne par coeur, ça m'est impossible, je m'en suis pris plein la tête en élémentaire, mais JE NE PEUX PAS, malgré les efforts et les brimades de mon époque (je suis T6 seulement mais je n'ai pas 20 ans, loin de là!!!!)... du coup c'est bien je m'en suis pris plein la tête toute mon enfance sur ma lenteur et ma "nullité"... qui finalement s'est revélé une performance dans les études supérieures, où on me demandait juste de réfléchir et pas d'exécuter! Alors si tu te vexes pour ça, tant pis... je trouve que c'est de la maltraitance que de pousser quelqu'un à faire quelque chose qu'il ne peut physiquement pas faire! Mais on est d'accord si tu sais que la personne PEUT se surpasser alors oui, il faut essayer! Mais faire marcher un paraplégique ou faire écrire un dysgraphique.... ça n'a pas d'intérêt et c'est de la torture! Je crois que le propos de @Goëllette n'est pas de dire qu'il faut forcer les gens à faire ce qu'ils sont en incapacité totale de faire mais de les pousser à essayer de faire un peu. Ainsi évidemment demander à un dysgraphique d'écrire une leçon est incohérent et inutile. Mais lui demander d'écrire un mot et le féliciter parce qu'il a fait l'effort et réussi peut être une bonne chose. Bref, valoriser l'effort. Dans les adaptations possibles pour les dysgraphiques, il y a l'ordinateur mais dans ce cas là, c'est à la demande de la MDPH et avec soutien d'un ergothérapeute. J'ai eu 3 élèves concernés (1 dysgraphique, 2 avec des très gros déficit visuels). L'ordinateur est un apprentissage long (1 an). Sinon il y a l'AESH qui peut écrire à la place des élèvespour éviter la surcharge. Moi aussi mes problèmes de mémoire m'ont posé des problèmes pendant ma scolarité. Je n'ai pas été maltraitée mais j'avais les notes en conséquence. Je n'en ai jamais voulu aux profs. Plus à mes parents qui n'ont pas vu, pas voulu voir, pas cherché, pas su m'aider... Et j'étais malade, mes parents n'ont pas voulu en rajouter en me poussant. Mais c'était une autre époque. Celle où si l'enfant ne réussissait pas c'était de sa faute. Maintenant, on est passé à l'excès inverse. Dans les deux cas, des enfants sont laissés de côté. Comme toi, les stratégies mises en place pour palier ma mémoire défaillante m'ont permis de réussir plus que bien mes études supérieures même dans les cours de droit. Cette mémoire m'a par contre fermé des portes : le droit en particulier puisque m'avait on dit "il faut tout apprendre par coeur". C'est mon regret mais on ne refait pas le passé. Ceci dit m'obliger continuellement à essayer d'apprendre par cœur, m'a permis de réussir, un peu...pas suffisamment mais quand même. Je crois que je serai en colère si on m'avait dit "laisse tomber c'est pas grave."
maryl Posté(e) 7 octobre 2020 Posté(e) 7 octobre 2020 il y a 2 minutes, Goëllette a dit : Car si toi qui aurais pu être mon élève tu es une vieille bique (c'est toi qui l'écris), qu'est-ce que je suis moi ?! 😜 Une très vieille bique 🤣 A 5 ans près et en commençant par des cm2 tu aurais pu être ma maîtresse. Donc au final, nous n'avons que ... allez ... 10 à 15 ans d'écart (maxi sinon ta retraite est pour demain). Ce qui n'est pas grand chose arrivé à un certain âge. 1
Goëllette Posté(e) 7 octobre 2020 Posté(e) 7 octobre 2020 Tout ça était pour dire que depuis le début de ma carrière, j'en ai connu, des dys, des hyper, ... ! Mais il y a quelques années, ils avaient la chance de ne pas être à ce point "handicapisés" (je viens d'inventer le mot) ! Mon premier dyslexique, c'était en CP, je débutais et ... je lui ai appris à lire avec une méthode mixte à tendance globale ! D'après son orthophoniste, c'était un miracle qu'il apprenne à lire. Ma deuxième dyslexique, c'était en CE2, 2-3 ans après. Nous n'étions pas formés du tout à cette spécificité, j'étais très démunie et sa mère m'avait offert une petite BD. J'ai fait ce que j'ai pu, cette élève aussi (et elle écrivait, moins que les autres, mais elle écrivait). La différence essentielle par rapport à maintenant, c'est l'attitude des parents ! Ils n'en voulaient pas à l'école, ils ne revendiquaient pas, ils ne nous apprenaient pas notre métier, ils ne voulaient pas à tout prix "que leurs enfants soient traités différemment des autres. A mon avis, leurs enfants avaient davantage de chances alors que s'ils allaient à l'école maintenant. Mais il va nous falloir encore 5-10 ans avant de prendre la mesure du résultat de nos pratiques d'inclusion actuelles.
zoeyann Posté(e) 7 octobre 2020 Posté(e) 7 octobre 2020 il y a une heure, Goëllette a dit : Ah si, je suis stupide (non, j'écris des choses stupides), tortionnaire de paraplégiques ... et je suis bornée ... 😁 Et susceptible! 😄 J'entends ce que tu veux dire bien sûr et je suis ok avec toi, l'école c'est maintenant du clientélisme et les petits choupinou à leurs maman ne doivent plus faire d'effort sinon la méchante maitresse se fait gronder! Et alors ça je ne supporte pas non plus. Mes propres enfants ont du etre diagnostiqués parce que vraiment ils etaient en grosse difficulté... mais je suis pas du genre à les couver, bien au contraire, le coup de pied aux fesses c'est ma spécialité!!!! Le seul truc que je veux te dire c'est que un vrai dysgraphique profond (comme mon fils) ne PEUT pas écrire ET comprendre.... c'est techniquement impossible, du coup l'écrit est un frein pour lui. et du coup pour en revenir au sujet de base: c'est pas en écrivant qu'il retient l'orthographe d'un mot par exemple. Par contre, pour la mentalité actuelle, je suis d'accord... ça va être un carnage chez les adultes de demain...
Goëllette Posté(e) 7 octobre 2020 Posté(e) 7 octobre 2020 Le problème, c'est que de plus en plus de parents estiment, à la moindre difficulté, que leur enfant ne peut pas faire. Et on peut se poser la question de savoir pourquoi il y a maintenant autant d'élèves en difficultés, y compris dans des familles instruites. 1
zoeyann Posté(e) 7 octobre 2020 Posté(e) 7 octobre 2020 Oui et puis les parents deviennent aussi et surtout les clients de l'école... et ça ça craint.
maryl Posté(e) 8 octobre 2020 Posté(e) 8 octobre 2020 Il y a 2 heures, zoeyann a dit : Oui et puis les parents deviennent aussi et surtout les clients de l'école... et ça ça craint. C'est ce qui fait qu'on a des positions de plus en plus tranchées. Un gros ras le bol. Difficile de faire la différence entre un élève réellement porteur de handicap et un cheridoudouasamaman. Quand il y a une décision MDPH, la question ne se pose pas et les professionnels du soin sont là pour nous aider (ou en tout cas le devrait). Mais pour tout les autres... Certains orthophonistes, pas tous loin de là, certains neurologues (pas tous mais j'en ai un en tête et je l'ai testé pour moi et j'ai pu voir à quel point il était prompt à déclarer un handicap après 5 min de consultation et un test superficiel. Il n'avait pas complètement tort ..juste 6 ans d'avance et là où il devient dangereux c'est qu'il shooté les gamins) sont rapides à poser des diagnostics. Les parents sont aussi devenus consommateurs de la santé. Le monde est devenu hypermédicalisé. Ce neurologue a déclaré des TDA pour des enfants en une séance et hop depakine alors qu'à la grande ville, j'ai du remplir un questionnaire pour l'hôpital concernant un élève, l'enfant a été vu plusieurs fois par une équipe pluridisciplinaire pour un autre enfant et des batteries d'examen avant que le diagnostic soit posé. Ça paraît plus sérieux mais c'est plus loin, plus long et plus cher. La plupart des parents vont donc chez le premier.
Goëllette Posté(e) 8 octobre 2020 Posté(e) 8 octobre 2020 Il y a 5 heures, maryl a dit : Difficile de faire la différence entre un élève réellement porteur de handicap et un cheridoudouasamaman. Quand il y a une décision MDPH, la question ne se pose pas et les professionnels du soin sont là pour nous aider (ou en tout cas le devrait). Sauf que, depuis une dizaine d'années, les parents des chéris arrivent à obtenir des documents médicaux leur permettant d'exiger une adaptation et une grande indulgence sur leur travail et leur comportement. Parfois des généralistes. Qui mettent les tampons à l'envers, pour attirer l'attention ...
maryl Posté(e) 8 octobre 2020 Posté(e) 8 octobre 2020 il y a 1 minute, Goëllette a dit : Sauf que, depuis une dizaine d'années, les parents des chéris arrivent à obtenir des documents médicaux leur permettant d'exiger une adaptation et une grande indulgence sur leur travail et leur comportement. Parfois des généralistes. Qui mettent les tampons à l'envers, pour attirer l'attention ... C'est pourquoi je parlais de la MDPH qui n'accorde pas le statut d'handicapé si facilement.
borneo Posté(e) 8 octobre 2020 Posté(e) 8 octobre 2020 J'ai toujours fait beaucoup écrire mes élèves. En début de carrière, c'était tout simplement parce que je pensais que ça se faisait, car je suis moi aussi une "vieille maîtresse" qui a connu l'école avant le temps des fichiers et des photocopies. J'avoue que les moments de copie, où on entend une mouche voler, sont de vrais moments de grâce. Je m'étonne que les collègues qui ont une ambiance de classe survoltée n'utilisent pas ce mode. Bref, tous les jours un travail écrit au cdj, plus toutes les leçons, les poésies, et les énoncés de problèmes. En fin d'année, mes élèves savaient écrire dans une page de cahier proprement et sans demander quoi faire en fin de ligne ou de page. Et les collègues de la classe suivante étaient ravis. Ces dernières années, j'ai constaté que tout cet investissement était perdu, car c'est devenu normal de coller des photocopies de tout, et en particulier de poésies. On ne voit plus que des fichiers où on n'écrit que la réponse. C'est au niveau copie des poésies que ça me fâche le plus : on passe beaucoup de temps à apprendre à ne pas remplir les lignes, mettre une majuscule en début de vers, etc... et en fin d'année, c'est nickel. Si l'année suivante, ils collent les poésies, eh bien on a bossé pour rien. Mode :psychorigide: off 😇 1 1
Goëllette Posté(e) 8 octobre 2020 Posté(e) 8 octobre 2020 Il y a 4 heures, maryl a dit : C'est pourquoi je parlais de la MDPH qui n'accorde pas le statut d'handicapé si facilement. Logiquement !
Goëllette Posté(e) 8 octobre 2020 Posté(e) 8 octobre 2020 J'ai eu une grande pensée pensée pour ce sujet (et tant d'autres sur ces fourms) en regardant Théo Curin, dans l'émission Quotidien, ce soir. Une belle leçon de vie !
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