Le RASED aujourd'hui : on en est où ?

[LouisBarthas]

Le 15/10/2021 à 15:18, montagny a dit :

et peut-être à cause de certains, certaines qui vieillissent et ont de plus en plus de mal à supporter....

A mes débuts je me moquais des anciens qui râlaient car les enfants de l'époque (années 90) étaient insupportables....

En fait, tous les élèves sont des anges, c'est juste les vieux qui ne les supportent plus. C'est à ça qu'on reconnaît le vieil enseignant : quelqu'un qui trouve que les enfants sont insupportables.

Virons les vieux, place aux jeunes.

 

[Pepettebond]

Il y a 8 heures, LouisBarthas a dit :

En fait, tous les élèves sont des anges, c'est juste les vieux qui ne les supportent plus. C'est à ça qu'on reconnaît le vieil enseignant : quelqu'un qui trouve que les enfants sont insupportables.

Virons les vieux, place aux jeunes.

 

En fait tous les élèves font n'importe quoi, c'est juste les jeunes ne savent pas s'y prendre.

C'est à cela que l'on reconnait les jeunes: ils crient en continu.

Virons les jeunes, Virons les vieux, place à ....

 

  .... personne.

[Goëllette]

En général ceux qui racontent ça n'ont pas de classe ... 🥰

[montagny]

il y a 19 minutes, Cordelia a dit :

Effectivement, à croire Montagny, les élèves ont toujours été un peu foufous, ils ne le seraient pas plus maintenant qu'autrefois... 

ce que je voulais dire c'est qu'il y a eu, qu'il y a et qu'il y aura toujours des décalages entre les générations et que cette évolution n'est en aucun cas un prétexte pour blâmer qui que ce soit.

Il y a eu la libération sexuelle, l'éducation plus permissive, le libéralisme, la télé, internet, les smartphones, la précarité, les ruptures sociales, le chômage (liste non exhaustive),  et tout cela perturbe la société et l'école qui est en première ligne et donc les enseignants. D'une génération à l'autre les repères changent.

Quand je disais que je me moquais des "anciens" c'était une autocritique car maintenant que je suis ancien il me faut des efforts pour avoir de l'empathie et essayer de comprendre la nouvelle génération sur certains points.

Certains enseignants sont fatigués et n'ont plus la force, de part leur propre problème et déclassement, de chercher à comprendre.

Ce qui gêne le plus est la démission de certains parents et donc le rôle social et éducatif qu'endossent l'école.

J'ai découvert dans le secondaire le Groupe de Prévention du Décrochage Scolaire où à chaque période un psy, une assistance sociale, les CPE, des profs (payés en heures sup), du personnel des dispositifs relais, des infirmiers...font le tour des élèves du collège pour trouver des solutions à certains. Ce genre de dispositif manque au primaire et pourrait éviter ce sentiment de solitude et d'impuissance face à la misère social, éducative, scolaire et affective des élèves et de leur famille. Ces regards croisés permettent une mise à distance et apportent une protection aux enseignants.

[Goëllette]

il y a 36 minutes, Cordelia a dit :

Les jeunes aussi sont fatigués, c'est inquiétant...

Exactement !

[Hildebert]

Il y a 12 heures, Cordelia a dit :

Le côté caricatural de ton précédent message est difficile à entendre en ce moment, ça provoque forcément des réactions.

Merci pour ces précisions. Je partage pleinement ton point de vue sur l'évolution de la société et ses conséquences ainsi que l'abandon des collègues du premier degré qui ont comme seule consigne "trouvez des solutions en équipe".

Les jeunes aussi sont fatigués, c'est inquiétant...

 

Ou pas. J'ai souri devant le message comme celui sur les jeunes. 

Les jeunes sont aussi fatigués par le grand écart entre le fantasme du métier et la réalité, à mon avis. La nouvelle génération de profs est issue de ces changements de société. Combien sont entrés dans le métier en pensant que ça serait comme sur les photos jaunies avec des élèves mignons, qui ne bougent pas et "idolâtrent" leur professeur ? (ceci est volontairement exagéré) Aujourd'hui, entrer dans l'enseignement ce n'est plus en prendre pour 40 ans avec aucune perspective d'avenir en dehors. Si tu veux partir demain, tu peux le faire sans problème et ça entraine une acceptation moindre des contraintes réelles du métier en comparaison des avantages supposés ou réels.

Etant un reconverti, j'ai beaucoup plus de recul sur les réalités du monde du travail au sens large que la majorité des profs qui n'ont fait que cela professionnellement (ajoutez la dose de prétention, arrogance que vous voulez sur mes propos). Il y aurait beaucoup à redire sur l'EN et son fonctionnement, notamment le RASED, mais aussi sur la vision très étroite de la réalité du monde du travail de certains collègues qui n'ont connu quasiment que l'EN.

Pour revenir sur le RASED, j'ai surtout vu des collègues qui avaient de grandes idées, mais pas beaucoup de temps, ni de moyens pour les concrétiser sur le terrain.

 

 

[Hildebert]

Il y a 2 heures, Cordelia a dit :

Bien sûr que beaucoup d'entrants dans le métier sont "surpris" par le décalage entre la réalité du métier et l'idée qu'ils s'en faisaient. On en revient donc au même point, l'évolution de la société et le regard porté sur les enseignants en général rendent notre métier de plus en plus fatigant voire de moins en moins supportable pour certains.

Ou la moindre réflexion est prise comme une agression aujourd'hui donc tout devient insupportable. 

Les fonctionnaires donc les enseignants qui sont tout le temps en vacances, ne foutent rien et ne sont pas trop fatigués, je l'entends depuis que je suis enfant (ma mère était fonctionnaire). En cinq ans de métier, je ne l'ai jamais entendu de la part d'un parent en tant que directeur ou enseignant d'ailleurs. Je l'ai entendu de la bouche de collègues qui se plaignaient qu'on allait encore leur dire qu'ils étaient fainéants, par contre. 

J'ai choisi d'ouvrir ma classe à ceux qui veulent venir pour des retours positifs (pas forcément sur la pédagogie, mais l'expérience vécue) et je suis sûr que si le RASED faisait de même, la fracture serait moins présente entre les ""vrais"" enseignants et eux.

[Hildebert]

il y a 9 minutes, Cordelia a dit :

Non, ça c'est les discours de comptoir de café ou les réponses des lecteurs du Figaro, ça concerne une niche que l'on peut facilement ignorer.

Quand je parle de regard de la société, je pense plutôt au déclassement des enseignants (du premier degré en particulier).

Moi aussi, je veux essayer. Ce sont les discours des gauchistes adeptes de Twitter ou des réponses des lecteurs de Libération, ça concerne une niche que l'on peut facilement ignorer. 

Je dois vraiment être bizarre parce que je n'ai pas l'impression que le déclassement des enseignants hormis le salaire (où je rejoins complètement le fait d'être sous payé) soit présent. Je dois être satisfait avec trop peu de choses.

 

 

[elpissou]

Le 10/10/2021 à 17:45, elpissou a dit :

Bêtement je croyais que c’était partout pareil depuis la mise en place des APC pour laquelle on nous avait dit que nous étions tous des spécialistes de la difficulté scolaire... Du coup je vais tâcher  de me renseigner pour savoir si c’est local ou départemental ! ( je pencherais pour le départemental vue la situation générale, en terme de taux d’encadrement, de gestion humaine etc)

J’ai eu plus d’infos en RIS ce matin : sur le département, 50% des postes de maîtres E et G ne sont pas pourvus, les départs en formation sont refusés depuis au moins deux ou trois ans...

[mamiebrossard]

Le 10/10/2021 à 06:58, elpissou a dit :

Ton message s’est perdu et date d’il y a 15 ans ? 😳

Chez nous le RASED a disparu, il ne reste plus que la psy scolaire, qui est sur plusieurs écoles sur plusieurs villes. Les maîtres spécialisés E et G ont été remplacés par les APC et dans notre école par une PMQC non formée, sans expérience de classe et qui n’intervient que sur les classes de cycle II 😭

J'aurai presque pu écrire la même chose.

Ecole non prioritaire donc ni maître E ni G

Une psy sco sur plusieurs écoles qui ne peut faire que des bilans et des EE avec nous (mais qu'on est obligée d'avoir fait si on demande un maintien)

 

[Filounet]

Le 20/10/2021 à 12:39, Cordelia a dit :

Si tu ne le ressens pas, tant mieux, mais beaucoup d'enseignants en souffrent.

Complètement. Je suis TR et vois beaucoup de collègues donc le constate quotidiennement.

Un gars travaillant dans une bonne école tranquille m'a dit vouloir prendre un autre poste en REP+ car il ne s'en sort plus financièrement.

Bon, il voulait TR, au départ, mais à la réflexion, c'est trop de contraintes !