Anwamanë Posté(e) 12 décembre 2005 Posté(e) 12 décembre 2005 Mais partout il y a des règles et l'enfant se doit d'obéir pour respecter ces règles qui'il va s'approprier (enfin normalement)Nous aussi, adultes, obéissont , et sommes sanctionnés en cas de désobéissance aux lois de notre pays. <{POST_SNAPBACK}> Je suis d'accord avec toi. Mais ce que je veux dire c'est que si on explique pourquoi il ne faut pas faire quelquechose alors l'enfant la respectera de lui même cette règle. On aura rarement besoin de sanctionner. Par exemple, dans ma classe j'avais établi un contrat avec mes élèves avec 9 règles...mais à chaque règle j'ai expliqué pourquoi cette règle était là... Pourquoi il ne fallait pas se moquer des camarades, pourquoi ne pas crier...etc... Cela me parait logique...non ? Tu parles des adultes...ne trouves tu pas cela anormal d'avoir à sanctionner des adultes ? Pourquoi faire de la prévention routière ? Justement pour expliquer pourquoi il faut mettre sa ceinture, pourquoi il ne faut pas rouler comme un dingue...si tu as compris cela...tu ne transgresses pas la loi qui est là pour te protéger...et donc tu n'es pas sanctionné. Ce qui est valable pour nous adultes est valable pour les enfants. Je me dis que si on sanctionne c'est que quelquepart il y a problème, que la raison des règles est mal assimilée, mal comprise...alors il faut remédier à ce problème. Après il y a des règles franchement stupides, si si :P , et nous mêmes adultes ne comprenons pas...et transgressons plus facilement...alors pourquoi pas les enfants ?
La Fontaine Posté(e) 12 décembre 2005 Posté(e) 12 décembre 2005 Deux pages en une après-midi ... le temps d'aller accompagner deux classes en ski de fond, de récupérer mes enfants et de leur faire à manger ... je n'arrive plus à suivre ! Le débat tourne autour des droits et devoirs des enfants ; il est dommage qu'il parle peu (excepté JOE) des droits et devoirs des adultes. Oui chacun a un rôle dans l'école : l'enseignant doit transmettre un savoir à tous, et doit faire en sorte que chacun puisse recevoir ce savoir dans les meilleurs conditions. Ce qui implique donc que règne une certaine discipline dans la classe. Les élèves ont donc un certain nombre de devoirs : respecter l'enseignant, travailler, obéir aux ordres donnés par le maître. Mais le maître, de part le pouvoir qui lui est donné - et confié par les parents - se doit (c'est un devoir) d'utiliser ce pouvoir avec la même rigueur et les mêmes critères que ceux demandés aux enfants : respect, travail, écoute. Et doit d'autant moins en abuser que les enfants n'ont pas encore l'esprit critique et le discernement d'un adulte. Avant d'avoir des enfants, j'avais le raisonnement suivant, déjà entendu ici : "les enfants ne sont QUE des enfants, ils n'ont QU'A obéir, ..." J'ai compris mon erreur grace à mes enfants. Ou à mes 40 ans ( à Laurence). J'ai compris que l'on n'avais pas le droit de "violer" leur innocence, leur méconnaissance par le mépris ou l'absence de dialogue ou d'explication. Ils ont tout autant le droit au respect que moi. Cela ne change pas pour autant les règles de fonctionnement de mon foyer familial : il existe des règles qu'ils n'ont pas choisi, mais dont l'objet peut être discuté pour mieux être compris ; et lorsqu'elles sont trangressées, il y a punition, punition qui est comprise puisque la règle l'a été. Mes enfants ne sont pas des enfants-roi. Ce ne sont pas des anges, je le sais. Ce ne sont pas non plus des tyrans. Ce que je sais, c'est que lorsqu'on est attentif à ce qu'ils font, à ce qu'ils aiment, à ce qu'ils ressentent, ils sont la plupart du temps sages ; et inversement. Je reconnais volontiers qu'être à l'écoute de 25 ou 30 enfants, cela n'est pas simple. Mais je reste persuadé que le jeu en vaut la chandelle, et que prendre quelques minutes ou quelques heures pour "perçer le secret" de fonctionnement de chaque enfant n'est pas une si grande perte de temps sur une année scolaire. C'est pour moi le plus grand intérêt du métier de professeur des écoles. François (je signe pour affable76, qui se posait la question de savoir si j'étais un papa ou une maman ; voilà, la réponse est faite)
azerty Posté(e) 12 décembre 2005 Posté(e) 12 décembre 2005 Mes élèves savent trés bien dire pourquoi ils ne faut pas bavarder pendant le travail:: parce que ça gêne ceux qui ont besoin de calme et de silence, parce que certains ont besoin d'écouter les explications de la maitresse pour comprendre et faire l'exercice; j'en déduis qu'ils ont compris pourquoi ils ne pouvaient pas discuter en classe comme s'ils étaient en récréation, pour autant ces règles ne sont pas intégrées et ils ne les respectent en aucun cas. Je trouve nul de sanctionner des enfants parce qu'ils ne savent pas se retenir de discuter tout haut à tout bout de champ mais si je laisse faire (en me contentant de leur faire la morale, qu'ils connaissent par coeur d'ailleurs) ça devient l'anarchie dans la classe Donc pour ceux qui sont calmes, veulent écouter et travailler, je dois trouver des moyens immédiats pour faire taire les bavards ; ma classe est minuscule, pas de mise à l'écart possible; j'en envoie 1 chez une collègue à l'occasion (quand je suis prête à peter les plombs tellement j'en ai assez de dire aux mêmes de se taire) mais je ne peux pas faire ça tous les jours C'est vraiment fatigant de se battre ainsi en classe, c'est un métier formidable mais qui est gâché par ce côté "gendarme" pour faire respecter une règle essentielle à mon avis <_< Je précise que je ne demande nullement le silence absolu à longueur de journée mais au moins quand quelqu'un a la parole( moi comprise), ou que l'exercice nécessite de la concentration. Oui je trouve anormal de devoir sanctionner des adultes (sensés être responsables) cela veut-il dire que les enfants qui en primaire se montrent incapables de respecter les règles de vie de la classe sont les mêmes qui une fois adultes transgresseront les lois Quant aux prisons, elles n'ont évidemment aucun effet pédagogique (leur but c'est plutôt d'empécher les gens de récidiver--au moins durant le temps pendant lequel ils sont enfermés--) mais c'est un autre sujet...
La Fontaine Posté(e) 12 décembre 2005 Posté(e) 12 décembre 2005 Un peu plus tard, en discutant avec lui, je m'aperçois qu'il se gratte en permanence : ce gamin a de gros problèmes d'allergie cutanée qui lui donnent de l'eczema. Il a les jambes et les bras en sang. <{POST_SNAPBACK}> Les problèmes d'ordre physiologique jouent un rôle certain dans la "turbulence" d'un enfant, et je pense que c'est trop souvent sous-estimé. Mon fils ainé a des problèmes récurrents de "mal de ventre" et ce depuis plusieurs années. On avait beau faire des échos ou autre prise de sang, on ne trouvait rien. Jusqu'à récemment, suite à la visite chez un ORL (hé oui, pour ceux que ça intéresse, des problèmes de malformation d'amygdale peuvent provoquer des mals de ventre). A chaque fois qu'il avait mal, il était désagréable ; quand il allait bien, c"était nettement plus calme. C'est logique, nous sommes pareil : une migraine et on va renvoyer tout le monde sur les roses ; une bonne nuit, et tout le monde il est beau, tout le monde il ...
Anwamanë Posté(e) 12 décembre 2005 Posté(e) 12 décembre 2005 La fontaine, Dans mes messages je ne parle quasimment que des droits et devoirs des adultes Azerty, Je suis entièrement d'accord avec toi, ce métier est enrichissant et les 3 premiers jours ont été épuisant car je passais mon temps à répéter les mêmes choses, à gendarmer comme tu dis. Et honnêtement, il est clair que je ne me vois pas faire cela toute l'année. Je pense que justement les parents sont des partenaires éducatifs et qu'il faut travailler avec eux. Après il est évident que certains parents ne seront jamais des partenaires ( d'ailleurs pour certains on se demande pourquoi ils mettent leurs enfants à l'école). Il est évident que si tu dis noir et qu'a la maison les parents disent blanc devant l'enfant , tu vas galérer... Mais j'y crois...je suis une naïvutopique... :P Concernant le fait de lier transgression enfant/adulte...je n'ai pas compris pourquoi tu fais ce lien, à aucun moment je n'ai fait ce raprochement. Je veux juste dire que si c'est déja pas facile pour un adulte alors pour un enfant Je crois que c'est un véritable problème de société car deux amis qui donnent des cours à des adultes ont le même problème que nous PE Je crois que dans le fond nous sommes d'accords, enfin je crois.
La Fontaine Posté(e) 13 décembre 2005 Posté(e) 13 décembre 2005 Affable76, Mea-culpa. J'étais quasi sûr que tu allais me faire la reflexion . Pour me trouver une excuse, je dirai qu'étant fort lent, tu as édité tes derniers messages entre le moment où j'ai commencé à éditer le mien et celui où je l'ai envoyé sur le forum. Azerty, Oui les bavards doivent être sanctionnés. Personnellement, je n'ai fait aucun reproche à un enseignant qui punissait mon ainé pour bavardage ; le connaissant, je sais très bien qu'il a du mal à se retenir - et ce n'est pas par manque de le lui rappeler, sa mère et moi -. D'ailleurs, il sait très bien qu'il est "en tort". Pour qu'il se calme, il y a eu deux actions : - la maîtresse l'a changé de place dans la classe ; il était en effet à côté d'un autre bavard, et ils s'autostimulaient entre-eux. - j'ai fait un "marquage à la culotte" à ce sujet, midi et soir. Par contre, lorsque je suis allé voir la maîtresse (sur le sujet de la punition abusive, voir en page 2 ou 3), je lui ai demandé comment s'était passé la semaine précédente, et elle m'a répondue "j'ai remarqué qu'il était nettement plus sage" ; j'ai demandé "et vous lui avez dit ?" ; elle a répondue "non, une semaine c'est bien trop tôt" ; sur ce, je lui ai dit "pour lui, une semaine c'est long" ; elle m'a alors dit "dîtes-lui que j'ai remarqué ses progrès". Je l'ai regardée, et je n'ai pas pu m'empêcher de soupirer ... de désespoir. Faîtes des compliments, je suis sûr que ça marche bien mieux que les punitions Bon, je vais aller me coucher, je n'habite pas les Antilles, moi
Yseult Posté(e) 13 décembre 2005 Posté(e) 13 décembre 2005 Génial !! On a des super-personnes qui arrivent à gérer tous les problèmes :P :P :P <{POST_SNAPBACK}> Mais non Koubz : j'ai dit qu'il y avait 12 ou 13 classes dans l'école ; et d'ailleurs, parmi les instits de ces classes, j'en connais par ailleurs plus personnnellement (par le biais d'assos que nous fréquentons; bref). Avec tous ces instits, rien à signaler : j'ai même écrit que les gamins n'étaient pas des pots de fleurs mais que ça roulait. J'ai insisté sur "l'effet enseignant" qu'on pouvait observer puisque la seule variable, c'était ça, si on admet que les gamins sont eux, répartis dans les classes de façon pratiquement aléatoire. L'intervenant était le même, les lieux aussi. Alors pourquoi cette prof-là n'arrivait-elle pas à adopter une attitude posée? J'ajoute que cette année, bien qu'elle ait d'autres élèves, elle est toujours aussi surexcitée... Au dernier conseil d'école, elle a encore fait tache. J'ajoute que je ne la connais pas, que je n'ai aucun grief particulier contre elle : je constate c'est tout. Et pour l'anecdote précise que je cite : je n'ai pas demandé à l'intervenant de me dire que c'était la première fois depuis plusieurs séances que ce gamin était calme et avait à nouveau participé... Je peux aussi raconter une anecdote mignonne sur les coccinelles (!), mais tu vas me répondre que je me hausse du col; encore une fois, je constate qu'avec quelques paroles parfois, on parvient à faire changer un comportement. Je ne suis pas naïve ni prétentieuse au point de penser que c'est simple de maîtriser les perturbateurs... Je suis consciente, je l'ai écrit aussi que c'est facile avec un enfant avec lequel on a la possibilité d'avoir une relation duale, et que c'est plus délicat dès que l'effectif augmente. Et puis, il y a les vrais "cas". Allez, les coccinelles : en MS, un petit monstre de 4 ans. Moi dans la cour. Le monstre vient me trouver et me montre une coccinelle qu'il a trouvée. Aussitôt, les copains :"ah, Nathan il écrabouille les coccinelles! Attention, il va recommencer !" Une maîtresse (hurlant : idem, je la connais cette maîtresse : elle est sympa mais c'est une pète-sec) : "Nathan, laisse moi-ça ! On t'a déjà dit de ne pas aller dans le potager et de laisser les coccinelles !" Le Nathan m'emmène vers l'endroit où il les trouve. Je lui demande s'il connaît la chanson de la coccinelle demoiselle (en pensant être ringarde). Non, il ne la connait pas. Je la lui chante. J'en rajoute avec les voeux. Bref, je la joue "magie" (et tant pis pour le moment pour la construction de l'esprit rationnel ! On a aussi besoin de merveilleux Il n'a que 4 ans le loulou). Ensuite, je lui demande pourquoi il écrase les bestioles. Evidemment, il ne sait pas. Il les écrase, c'est tout. Et j'imagine qu'il le fait d'autant plus qu'on le lui interdit. Je lui raconte alors que les coccinelles, c'est des lions pour les pucerons, que les fourmis élèvent les coccinelles comme des vaches et les défendent contre les coccinelles-lions. Mais que ce sont en revanche nos copines à nous, les coccinelles, parce que, en mangeant les pucerons, elles aident les plantes à se défendre. Je lui demande de ne plus les écraser. Il me dit oui. Par la suite, j'ai de petits informateurs qui m'ont dit que Nathan n'écrasait plus les coccinelles. Combien de temps ça a duré? Je n'en sais rien. Peut être qu'il a recommencé à les écraser. Mais peut être pas. Peut être qu'il traduisait une angoisse, je ne sais pas non plus. Peut-être parce que j'étais nouvelle dans la cour qu'il m'a écoutée parce que j'étais l'attraction du jour. Je ne sais pas. Je constate simplement qu'il a cessé (provisoirement? définitivement?) son geste.
Yseult Posté(e) 13 décembre 2005 Posté(e) 13 décembre 2005 c'est vrai qu'elles se moquent un peu, mais vos anecdotes sont tellement...anecdotiques, justement... Je saurai pas trop expliquer ce que je ressens en vous lisant les mamans mécontentes des punitions, mais on vous sent tellement sures de votre bon droit, de la version de votre enfant... que ca me gène un peu. Il est vrai que les punitions dont vous parlez semblent inadaptées, mais je trouve que vous jugez bien hativement et sèchement les instits, sans même le plus souvent dialoguer avec elles. C'est dommage... <{POST_SNAPBACK}> Zouzou : je ne me suis pas positionnée en maman (par chance, mes gamins n'ont jamais été punis et aiment l'école... qui pour le moment le leur rend bien) et je fréquente plus d'instits (dont certains d'ailleurs sont parents :P , par le biais d'assos comme je le disais plus haut) que de mamans . Mais tu constateras comme moi que tous les collègues n'adoptent pas le même comportement et qu'il ya des erreurs "psychologiques" grossières à ne pas commettre, dont certains sont coutûmiers, sous peine de voir le groupe échapper à tout contrôle. Comme par exemple, crier plus fort que le brouhaha, prendre un élève comme tête de turc, se montrer injuste parce qu'on est excèdé, menacer de sanctions qu'on sait ne pas pouvoir mettre à exécution, etc... Je ne sais pas à qui tu fais référence pour ce qui est du dialogue sec, mais, est-ce que, pour notre part, nous sommes bien tombés, toujours est-il que jusque là, nous avons toujours eu des rapports cordiaux avec les profs de nos schtroumfs (voire amicaux pour l'une d'entre elle, puisque nous nous fréquentons en dehors du cadre scolaire). Nous échangeons des docs (bah oui, ça se passe comme ça : derniers en date, notre collection de "c'est pas sorcier"), et pour le moment, tout baigne. Si si, c'est possible !
Yseult Posté(e) 13 décembre 2005 Posté(e) 13 décembre 2005 Je confirme. Avec 30 c'est pas du tout pareil.Pas le temps de s'adresser à chacun en particulier. Quand bien même on prend ce temps, c'est souvent en vain, et pourtant je suis plutôt psychologue (on m'a reproché lors de mes visites évaluatives de ne pas savoir sanctionner, de discuter trop avec les élèves alors que les règles de la classe, une fois établies avec tous, sont à appliquer indiscutablement) Et puis c'est parfois question d'affinité. L'an dernier, en stage, j'ai réussi à faire ce que je voulais d'une gamine que la titulaire qualifiait d'ingérable, par contre je me suis fait déborder par d'autres qui, avec elle, étaient des anges Bien sûr quen tant qu'instit on peut avoir de l'empathie et discuter avec les élèves, appeler à leur sens des responsabilités....mais y'a un moment où l'on se rend compte que les paroles ne suffisent pas; il ne faut pas cesser le dialogue pour autant mais de là à attendre que des élèves s'assagissent d'eux mêmes ben entre temps, travail en classe est perturbé pour tous. Il est quand même de notre rôle de réunir les conditions nécessaires pour des apprentissages et des apprentissages dans le bruit . Ça ne me plait nullement de punir un élève mais si c'est pour avoir le calme pour que les autres puissent se concentrer.... Pour faire "bien" comme punition je leur demande d'écrire un texte de minimum 5 lignes pour expliquer la raison de la punition, en quoi leur comportement est dérangeant et ce qu'ils pourraient faire pour y remédier. J'obtiens des petits textes dans lesquels ils s'auto-culpabilisent (ce que j'ai fait c'est pas bien, je le sais, je ne recommencerais plus....) mais c'est vraiment histoire de faire ce que la maîtresse demande car ils recommecent illico. Quand on en discute en classe, ils n'hésitent pas à dire que les punitions ne sont pas assez sévères et eux , proposent d'écrire des centaines de lignes (ou 10 fois le règlement.....) <{POST_SNAPBACK}> Ce que tu dis à propos des punitions : c'est tout à fait caractéristique en effet : les gamins s'auto-sanctionnent souvent de façon disproportionnée si on les laissait faire. C'est là que l'adulte doit jouer son rôle de garde-fou. Ce n'est pas rendre les gamins autonomes que de les laisser livrés à eux-mêmes. Quant à ce que tu dis à propos de la difficulté à mener une classe qui augmente avec l'effectif, c'est vrai... mais c'est à pondèrer. J'ai une copine, dont je parle plus haut, dans la classe de laquelle j'ai fait de nombreux stages et des interventions pendant 3 années. Bien que ça n'ait pas été chaque fois les mêmes élèves, que je sois consciente que j'aie chaque fois récupèré une classe qu'elle avait "mise au pas" (!!) depuis quelques semaines ou mois au moment où moi j'arrivais, (ce qui m'a dispensé d'avoir à le faire, j'en suis consciente) chaque fois, ça a été un plaisir : on sent que les gamins savent qu'ils ont un espace de liberté et une espace plus codifié, à l'intèrieur duquel ils doivent respecter strictement les règles. On doit bien sûr les rappeler, mais ça se fait facilement, moyennant parfois un isolement du perturbateur à portée de vue, le temps qu'il se calme, mais pas de gros soucis. Chance? En revanche, il m'est arrivé d'intervenir dans une autre classe (je connaissais aussi la maîtresse que je connais par ailleurs toujours par le monde associatif), et là, c'est une autre chanson. Je l'ai vue agir avec sa classe : elle crie, menace en permanence, et finalement en ressort épuisée. Est-ce un hasard, mais sa fille, de l'âge de la mienne, que je connais depuis 4 ans, est une vraie toupie, y compris en classe. Je me souviens d'un soir où j'étais allée chercher nos gamines à l'époque en MS toutes les deux, et où je les avais amenées dans la classe de cette prof : la gamine montait sur les tables et passait d'une table à l'autre, et c'est ma propre louloute qui lui disait que ça ne se faisait pas. Le mot-maître de la maman c'est "autonomie". Ce qui est une bonne chose, mais... je crois que ce qu'elle appelle autonomie, c'est laxisme. Pour illustrer : en classe, j'ai constaté qu'avec ses CM1, lorsqu'elle annonce les devoirs à faire pour les jours suivants, elle lance par exemple à la fin de la séance de maths "vous ferez tel exercice pour la semaine prochaine". Bien. Mais elle ne marque pas de pause pour donner le temps aux gamins de noter; résultat, neuf fois sur dix, ils n'ont pas le temps de le faire, et le jour dit, le travail n'a pas été réalisé. D'où punition. Et cercle vicieux. Si encore elle affichait au tableau au fur et à mesure ce qu'elle demande... les gamins pourraient à la fin de la journée, complèter ce qu'ils n'ont pas noté. Son argument? Il faut les rendre autonomes pour la 6e ! Oui, mais ils ne sont pas encore en 6e et même moi, adulte, si je ne note pas immédiatement, j'encours le risque d'oublier. Pas vous? Ce sont des exemples au vol. Je ne vais pas en tirer des généralités, mais avouons que les conséquences pour la vie de la classe et le travail des élèves s'en ressentira, non? Et partant, la relation avec les parents...
Yseult Posté(e) 13 décembre 2005 Posté(e) 13 décembre 2005 moi non plus (ni le pe avec qui je travaille) ne croyons pas à cette supériorité de l'adulte sur l'enfant, ni du maître sur l'élève.nous acceptons naturellement : "maître, vous vous êtes trompés ! " il répond "c'est possible" ou encore " tu sais, je suis fatigué, ça peut être vrai ! "... nous sommes 2 êtres face à face chacun avec ses expériences, ses émotions, sa fatigue, etc... sur ce plan nous sommes tous égaux et nos réactions, enfant ou adulte, se rejoignent souvent. par contre, ce qui nous différencie, c'est la notion de responsabilité ( surtout quand ils se mettent en danger) et la notion de droits et devoirs. le pe le rappelle souvent : à un gamin qui ne travaille pas, par exemple, il lui rappelle ses devoirs d'élève, lui rappelle ses devoirs de maître et lui demande donc ce que lui doit donc faire si l'élève ne travaille pas... pareil quand il y a trop de bruit : il lui est arrivé de quitter la salle (il avait mal de tête), ça a choqué tous les élèves qui sont allés le chercher : il a expliqué qu'il ne supportait pas le bruit et que comme la notion des respect n'était pas respectée et qu'il ne voulait pas punir, il partait.. du coup, ils se sont tus. après la relation parents/enseignants, c'est vraiment une autre question car là vont rentrer en jeu la notion de culture, d'éducation, de négociation, etc... <{POST_SNAPBACK}> Joe : je souscris totalement à ce que tu dis. Et ça fonctionne ! Juste une anecdote, de maman, pour le coup : mon loulou 2 est un petit bonhomme coquin, un peu monté sur ressort. Il travaille très bien à l'école, savait lire (tout seul, promis, en tous cas ça ne vient pas de nous !) au 1er trimestre de GS, mais ce n'est pas un plat de nouilles : il accepte la règle, mais bon, "pffffffffff" <_< . A la maison, j'ai souvent dû me maîtriser pour pouvoir appliquer mes beaux principes plutôt que de balancer une bonne fessée ou me laisser aller à ma colère. Alors, même plus petit, je lui parlais, certaines choses ne sont pas négociables, d'autres le sont. Eh bien, surprise, en discutant il y a quelques semaines comme ça, sur le chemin du parking avec son maître de CP, pendant que nous regardions tous les deux le loustic en train de sauter comme un kangourou et faire le foufou (je me disais, un peu gênée, "eh bé, en classe, ça doit être quelque chose !") : "E. est un enfant qui sait très bien se discipliner en classe. S'ils étaient tous comme lui !" Comme quoi... le loulou a bien pigé qu'il y a des espaces où on est plus libre de faire ce qu'on veut et d'autres où on doit se plier aux règles.
Yseult Posté(e) 13 décembre 2005 Posté(e) 13 décembre 2005 A mon avis, la perception des évènements pour un enfant est différente de celle de l'adulte. Elles ne peuvent être mises à égalité. D'ailleurs, quel est l'intérêt de l'enseignant à modifier la "perception des évènements"?Mettre l'enfant à hauteur de l'enseignant, je dis non : Les instits sont des instits, les enfants sont des enfants et les parents sont des parents. <{POST_SNAPBACK}> Zouzou94, pour moi, ces phrases sont le signe d'un sentiment de supériorité indéniable, non ?! C'est moi qui interprète de travers ???... Je ne crois pas... Laurence : peut être qu'il faudrait faire la distinction entre se mettre à la portée d'un enfant et se mettre à son niveau. Le respecter, c'est se mettre à sa portée : on reste adulte, il reste enfant mais on s'efforce de le faire grandir en lui montrant le chemin qu'on a nous mêmes dû parcourir; se mettre à son niveau, c'est le rabaisser en niant son besoin de protection et en le laissant finalement livré à lui-même en fuyant devant nos responsabilités, tant nous avons peur de faire du mal (et c'est là qu'il faut réaliser à quel point nous sommes en effet tous-puissants et quels dégâts nous pouvons faire) responsabilités qui peuvent être parfois de... punir et de choisir la punition. On l'a mentionné plus haut, laissés à eux mêmes, les enfants parfois s'auto-sanctionnent de façon dispropotionnée. Je crois que dire à un gamin " choisis ta punition" c'est le laisser seul face à son désarroi et lui laisser penser qu'il a commis une faute énorme.
Yseult Posté(e) 13 décembre 2005 Posté(e) 13 décembre 2005 Après il est évident que certains parents ne seront jamais des partenaires ( d'ailleurs pour certains on se demande pourquoi ils mettent leurs enfants à l'école).Il est évident que si tu dis noir et qu'a la maison les parents disent blanc devant l'enfant , tu vas galérer... Tu sais quoi? Certains parents ont eu des enfants parce qu'ils ne pouvaient pas avoir de chien ! Sans rire, parfois, on se demande...
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