tartinette Posté(e) 14 juin 2006 Posté(e) 14 juin 2006 Dans ma circonscription, l'IEN a fait passer le message pour la rentrée prochaine : pas la moindre miette de globale en début d'année . Et en maternelle, comment donne-t-on envie d'apprendre à lire ? En leur faisant rabacher PA PE PI PO PU ou en utilisant la lecture de mots globaux ( et en utilisant des référents ) pour faire, agir et comprendre que les petits signes ont du sens... Et que ce sera un vrai bonheur de savoir les utiliser un jour MCD "Comment donne-t-on envie d'apprendre à lire ?" Alors là, c'est une bonne question. J'ai un petit garçon qui est en GS et qui lit couramment depuis des mois, et je peux t'assurer que je ne lui ai pas demandé d'apprendre à reconnaître des mots ! <_< L'envie d'apprendre à lire ne lui est pas venue en apprenant à reconnaître des mots entiers. Au contraire, il voulait vraiment décoder. Il s'étonnait d'abord que STOP ne s'écrive pas CTOP (parce qu'il s'imaginait que la lettre C avait le son SS) puis voulait lire les enseignes de magasins ou les écriteaux "Peche interdite" sur l'étang communal... L'envie d'apprendre à lire, elle vient à l'enfant qui a envie d'entrer dans l'écrit, dans les histoires. Elle vient en lui lisant des histoires, en lisant autour de lui, en ayant beaucoup de livres à la maison... mais je ne crois pas que de savoir lire LUNDI ou VICTOR contribue de manière décisive à l'envie d'apprendre à lire. Tout à fait d'accord avec toi Charivari ... Une orthophoniste a raconté récemment l'histoire d'une petite fille,Nadia, reconnue comme ayant un très bon potentiel en maternelle, dotée d'un lexique riche et des solides structures syntaxiques, qui a fait un blocage en début de CP avec un enseignant qui comme beaucoup de collègues démarrait avec du global (ce qui ne veut pas dire qu'il allait utiliser le global sur l'année mais comme beaucoup de manuels, celui qu'il utilisait présentait durant les premières séances des mots outils à reconnaître globalement) Interrogée sur la cause de son refus d'essayer d'apprendre à lire (car de façon évidente, elle ne faisait aucun effort), elle a répondu "c'est impossible, il y beaucoup trop de mots (eh, oui, son lexique étendu devient dans ce cas-là un obstacle). Dès qu'on lui a expliqué qu'il existait une méthode (combinatoire, syllabique, qu'on l'appelle comme on veut ...), qui lui permettrait lorsqu'elle aurait appris les 36 graphèmes de la langue française de décoder tous les mots, elle a consenti à démarrer son apprentissage de la lecture. Et son démarrage a été à la hauteur de son potentiel : FULGURANT ! Et quel plaisir pour les enfants de se sentir AUTONOMES au bout de quelques semaines seulement car tout mot contenant les graphèmes étudiés est décodable , qu'il ait été rencontré avant ou pas !! Il n'est pas logique de savoir lire "parasol" et pas "paroles" (comme dans Crocolivre ou "parasol" est, je crois, un des premiers mots appris globalement mais seul le graphème a est étudié dans cette première leçon . CelA donne l'illusion qu'on sait lire parasol, on sait seulement reconnaître sa silhouette globale et c'est cela qui a effrrayé Nadia et qui, sans doute, en effraie d'autres ... Maintenant, que certains enfants soient aidés par cette entrée globale pendant un temps limité, je veux bien le croire, qu'elles leur donnent "envie de lire", j'y crois moins. Qu'elle mette certains enfants en difficluté , j'en suis convaincue puisque mes enfants en ont fait partie et j'y ai remédié en utilisant une bonne vieille syllabique !
Charivari Posté(e) 15 juin 2006 Auteur Posté(e) 15 juin 2006 Maintenant, que certains enfants soient aidés par cette entrée globale pendant un temps limité, je veux bien le croire, qu'elles leur donnent "envie de lire", j'y crois moins. Qu'elle mette certains enfants en difficluté , j'en suis convaincue puisque mes enfants en ont fait partie et j'y ai remédié en utilisant une bonne vieille syllabique ! ça se rapproche bien de ce que je ressens aussi
patrick57 Posté(e) 15 juin 2006 Posté(e) 15 juin 2006 Maintenant, que certains enfants soient aidés par cette entrée globale pendant un temps limité, je veux bien le croire, qu'elles leur donnent "envie de lire", j'y crois moins. Qu'elle mette certains enfants en difficluté , j'en suis convaincue puisque mes enfants en ont fait partie et j'y ai remédié en utilisant une bonne vieille syllabique ! De la même façon que la syllabique a mis d'autres enfants en difficulté. Ce que voulait dire sourimimi, si je peux me permettre d'interpréter ses propos, c'est qu'on ne donnera pas envie de lire avec "ta té ti te tu to, papa, toto a oté ta petite pipe." J'avais des enfants en difficulté dans ma classe. J'ai essayé de prendre une entrée très syllabique pour les aider avec "Léo et Léa". les textes sont tellement pauvres, tellement dénués de sens qu'ils n'ont pas accroché du tout. Quel intérêt de lire de telles niaiseries alors que la littérature de jeunesse est tellement riche. Or, c'est vrai, pour pouvoir exploiter la littérature de jeunesse, il faut accepter de rencontrer des mots contenant des graphies non-encore étudiées, ce qui revient à avoir une approche globale, au moins partiellement au début de l'apprentissage. C'est petit à petit que l'on construit la conscience phonologique. Doit-on se priver toute l'année d'utiliser le mot "crayon" parce que l'on ne verra le son [j] qu'en juin? Finalement, mes élèves en difficulté, je les ai beaucoup plus aidés en travaillant à l'oral avec eux sur les textes que les autres lisaient. Petit à petit, ils ont enrichi leur vocabulaire, ils ont mieux saisi la finesse des textes, et ils ont commencé à lire seuls parce qu'ils comprenaient mieux.
Enna Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 Maintenant, que certains enfants soient aidés par cette entrée globale pendant un temps limité, je veux bien le croire, qu'elles leur donnent "envie de lire", j'y crois moins. Qu'elle mette certains enfants en difficluté , j'en suis convaincue puisque mes enfants en ont fait partie et j'y ai remédié en utilisant une bonne vieille syllabique ! !!!!De la même façon que la syllabique a mis d'autres enfants en difficulté. Ce que voulait dire sourimimi, si je peux me permettre d'interpréter ses propos, c'est qu'on ne donnera pas envie de lire avec "ta té ti te tu to, papa, toto a oté ta petite pipe." J'avais des enfants en difficulté dans ma classe. J'ai essayé de prendre une entrée très syllabique pour les aider avec "Léo et Léa". les textes sont tellement pauvres, tellement dénués de sens qu'ils n'ont pas accroché du tout. Quel intérêt de lire de telles niaiseries alors que la littérature de jeunesse est tellement riche. Or, c'est vrai, pour pouvoir exploiter la littérature de jeunesse, il faut accepter de rencontrer des mots contenant des graphies non-encore étudiées, ce qui revient à avoir une approche globale, au moins partiellement au début de l'apprentissage. C'est petit à petit que l'on construit la conscience phonologique. Doit-on se priver toute l'année d'utiliser le mot "crayon" parce que l'on ne verra le son [j] qu'en juin? Finalement, mes élèves en difficulté, je les ai beaucoup plus aidés en travaillant à l'oral avec eux sur les textes que les autres lisaient. Petit à petit, ils ont enrichi leur vocabulaire, ils ont mieux saisi la finesse des textes, et ils ont commencé à lire seuls parce qu'ils comprenaient mieux. Je partage complètement cet avis
Charivari Posté(e) 21 juin 2006 Auteur Posté(e) 21 juin 2006 La morale de l'affaire c'est peut-être que ça dépend des enfants ? Ca n'arrange pas forcément nos affaires, vous me direz...
maille1 Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 De la même façon que la syllabique a mis d'autres enfants en difficulté.Ce que voulait dire sourimimi, si je peux me permettre d'interpréter ses propos, c'est qu'on ne donnera pas envie de lire avec "ta té ti te tu to, papa, toto a oté ta petite pipe." J'avais des enfants en difficulté dans ma classe. J'ai essayé de prendre une entrée très syllabique pour les aider avec "Léo et Léa". les textes sont tellement pauvres, tellement dénués de sens qu'ils n'ont pas accroché du tout. Quel intérêt de lire de telles niaiseries alors que la littérature de jeunesse est tellement riche. Or, c'est vrai, pour pouvoir exploiter la littérature de jeunesse, il faut accepter de rencontrer des mots contenant des graphies non-encore étudiées, ce qui revient à avoir une approche globale, au moins partiellement au début de l'apprentissage. C'est petit à petit que l'on construit la conscience phonologique. Doit-on se priver toute l'année d'utiliser le mot "crayon" parce que l'on ne verra le son [j] qu'en juin? Finalement, mes élèves en difficulté, je les ai beaucoup plus aidés en travaillant à l'oral avec eux sur les textes que les autres lisaient. Petit à petit, ils ont enrichi leur vocabulaire, ils ont mieux saisi la finesse des textes, et ils ont commencé à lire seuls parce qu'ils comprenaient mieux. D'accord sur l'importance du vocabulaire évidemment. Mais persister à affirmer qu'une approche syllabique implique forcément "ta té ti te tu to, papa, toto a oté ta petite pipe.", ce n'est pas juste... encore une fois, si on commençait dès la PS une imprégnation tranquille des lettres et des sons (et essentiellement à l'oral, où c'est beaucoup moins fastidieux), bien des enfants accèderaient à la combinatoire simple, sans stress, à leur rythme sur les trois années de maternelle, et ça leur servirait de base. Il me semble que dans certains milieux favorisés et/ou enseignants, c'est presque systématiquement le cas, sans pour autant qu'il y ait d'enseignement formel... A partir de cette base (et si on reste ouvert, les enfants peuvent apprendre les sons dans l'ordre qui leur convient, différent pour chacun), dans les livres de littérature de jeunesse, les enfants sont en général heureux de lire (pas reconnaitre, déchiffrer et lire) des mots ou des parties de mots (et objectivement, beaucoup de mots respectent la combinatoire), et ensuite, on introduit progressivement les choses plus difficiles. Ceci à la fois donc sans se cantonner à des textes où l'enfant est censé pouvoir tout déchiffrer (et donc simplistes et sans intérêt effectivement), mais sans pour autant en aucune façon leur faire retenir et reconnaitre en global, dans des textes où finalement on veut, à défaut qu'ils puissent tout déchiffrer, qu'ils reconnaissent et retiennent tout (ce qui donne ces enfants "réciteurs") . Concernant le cas de "crayon", on peut le lire et expliquer, pour les plus avancés (ou ceux qui en sont au c=k, où ceux qui intègrent "ai"), sans pour autant que les autres aient à le retenir, alors qu'ils n'ont pas les clefs du déchiffrage pour ce mot compliqué.
patrick57 Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 D'accord sur l'importance du vocabulaire évidemment.Mais persister à affirmer qu'une approche syllabique implique forcément "ta té ti te tu to, papa, toto a oté ta petite pipe.", ce n'est pas juste... encore une fois, si on commençait dès la PS une imprégnation tranquille des lettres et des sons (et essentiellement à l'oral, où c'est beaucoup moins fastidieux), bien des enfants accèderaient à la combinatoire simple, sans stress, à leur rythme sur les trois années de maternelle, et ça leur servirait de base. Il me semble que dans certains milieux favorisés et/ou enseignants, c'est presque systématiquement le cas, sans pour autant qu'il y ait d'enseignement formel... A partir de cette base (et si on reste ouvert, les enfants peuvent apprendre les sons dans l'ordre qui leur convient, différent pour chacun), dans les livres de littérature de jeunesse, les enfants sont en général heureux de lire (pas reconnaitre, déchiffrer et lire) des mots ou des parties de mots (et objectivement, beaucoup de mots respectent la combinatoire), et ensuite, on introduit progressivement les choses plus difficiles. Ceci à la fois donc sans se cantonner à des textes où l'enfant est censé pouvoir tout déchiffrer (et donc simplistes et sans intérêt effectivement), mais sans pour autant en aucune façon leur faire retenir et reconnaitre en global, dans des textes où finalement on veut, à défaut qu'ils puissent tout déchiffrer, qu'ils reconnaissent et retiennent tout (ce qui donne ces enfants "réciteurs") . Concernant le cas de "crayon", on peut le lire et expliquer, pour les plus avancés (ou ceux qui en sont au c=k, où ceux qui intègrent "ai"), sans pour autant que les autres aient à le retenir, alors qu'ils n'ont pas les clefs du déchiffrage pour ce mot compliqué. Je ne te contredirai pas sur ce que tu viens de dire car je suis assez d'accord avec toi, et encore plus sur l'importance du vocabulaire... Pour beaucoup de gens, y compris pour moi et certainement pour le ministre, la syllabique, c'est du pa, pe, pi, po, pu, Papa a pu faire pipi au popo. La combinatoire, c'est différent. Dans la syllabique, on part de la lettre pour associer un son (simplification qui aboutit à de nombreuses erreurs), puis d'une combinaison de lettres à un autre son ou une combinaison de sons. en combinatoire, on circule dans les deux sens : du son vers la graphie, de la graphie vers le son. elle permet de mieux construire les compétences orthographiques, et prend mieux en compte la complexité de la langue écrite. Donc, quand on parle syllabique, je dis toujours non, parce que syllabique = Léo et Léa ou méthode Boscher. Si le MEN avait dit qu'on devait faire plus de combinatoire, plus tôt, je n'aurais rien dit, j'aurais même sûrement applaudi.
Laurence* Posté(e) 29 juin 2006 Posté(e) 29 juin 2006 Bonjour, En relisant ces derniers messages, il m'est venue une idée, sans doute complétement loufoque, mais si c'est le cas, je suis sûre que vous vous attacherez à m'expliquer pourquoi :P ..... Pourquoi faut-il nécessairement passer les graphèmes/phonèmes un à un au cours de l'année pour arriver au [j] seulement en fin d'année ? Pourquoi ne pas les présenter tous beaucoup plus vite ??? Et revenir dessus ensuite... ? Vu de l'expérience de mes deux enfants, j'ai une grosse impression de lenteur dans le déroulement de la "base"... Et que cette lenteur peut être une des causes de la perte en ligne :o ... Ca vous inspire quoi ?
patrick57 Posté(e) 29 juin 2006 Posté(e) 29 juin 2006 Bonjour,En relisant ces derniers messages, il m'est venue une idée, sans doute complétement loufoque, mais si c'est le cas, je suis sûre que vous vous attacherez à m'expliquer pourquoi :P ..... Pourquoi faut-il nécessairement passer les graphèmes/phonèmes un à un au cours de l'année pour arriver au [j] seulement en fin d'année ? Pourquoi ne pas les présenter tous beaucoup plus vite ??? Et revenir dessus ensuite... ? Vu de l'expérience de mes deux enfants, j'ai une grosse impression de lenteur dans le déroulement de la "base"... Et que cette lenteur peut être une des causes de la perte en ligne :o ... Ca vous inspire quoi ? Avec une collègue d'une autre école, on s'est fait un peu la même réflexion, et on creuse un peu pour essayer de trouver une réponse adaptée. On aimerait aller plus vite dans l'étude des phonèmes, en tout cas pour l'étude de certains phonèmes car pour d'autres, il faut du temps, et il faut surtout que les élèves soient prêts à en assimiler la complexité. On pense pouvoir faire l'étude des phonèmes jusqu'en avril... dans ces conditions, on ne peut pas envisager de revoir une seconde fois tous les phonèmes, mais cela laisse du temps pour travailler plus particulièrement en combinatoire avec les plus faibles, tandis que les autres peuvent joyeusement aller vers tous les textes en autonomie.
Laurence* Posté(e) 29 juin 2006 Posté(e) 29 juin 2006 Donc, mon idée n'est pas complétement tordue ?!...
ramses44 Posté(e) 29 juin 2006 Posté(e) 29 juin 2006 Ben pour un ministre, il n'avait pas l'air trés au courant de ce qui se passe dans les classes.... Et ça ouvre les commentaires aux non-professionnels de la chose avec toutes les idées reçues et les malvivres de leur propres expériences.... Et paf , il annonce, et nous on doit se débrouiller avec les effets de l'effet pfffff il pourrait trouver des terrains plus constructifs ça nous aide pas trop ce qu'il a dit, rapport au métier et rapport à notre image Ca fait un peu hors-sujet et quelquepart ça infiltre le manque de confiance, le doute.... Bon allez, je vais dire au boulanger comment faire son pain, je le trouve pas terrible en ce moment, et j'ai vu un article dans "le monde" de la boulangerie.... alors je vais l'aider Parce que tu crosi que quand il était à la sécurité routière il savait de quoi il parlait. mis à part pondre des idées à la con comme de mettre pleinde radars automatiques sur les autoroutes où il y a le moins d'accidents de la route, il n'a pas beaucoup réfléchi aux problèmes de ce ministère là non plus. C'est bien joli de lancer des grandes idées pour essayer de montrer qu'on fait quelque chose, même si ce quelque chose ne fait pas avancer les choses.
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