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Posté(e)

Je viens de tomber sur un trésor :

L’enfant et l’étoile

Un astre luit au ciel et dans l’eau se reflète.

Un homme qui passait dit à l’enfant-poète :

« Toi qui rêves avec des roses dans les mains

Et qui chantes, docile au hasard des chemins,

Tes vains bonheurs et ta chimérique souffrance,

Dis, entre nous et toi, quelle est la différence ?

— Voici, répond l’enfant. Levez la tête un peu ;

Voyez-vous cette étoile, au lointain du soir bleu ?

— Sans doute !

— Fermez l’œil. La voyez-vous, l’étoile ?

— Non, certes. »

Alors l’enfant pour qui tout se dévoile

Dit en baissant son front doucement soucieux :

« Moi, je la vois encor quand j’ai fermé les yeux. »

Catulle Mendès (1841-1909)

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Posté(e)
En voici une moins courante,que j'aime beaucoup et qui a eu du succès l'an passé:

Anibeaux animoches

Le concours de beauté approche.

On s'agite chez les petites bêtes,

anibeaux, animoches s'apprêtent.

Si le millépatant est encore en chaussettes,

L'escarbeau astique sa coquille,

la fourmignonne se maquille, se pomponne,

le ver-séduisant met ses Ray-Bans

et la coccibelle repeint ses ailes …

Qu'est-ce qu'on apprend ?

Le millépatant est maintenant

dans le cirage ?

Dommage,

le défilé commencera sans lui. ...

Très vite sont éliminés

La moche tsé-tsé et ses yeux cernés,

l'affrelon, qui a piqué un fard,

le poubeau, à cause de sa poubelle,

et bien sûr la punase (on l'a sentie venir !) ...

Le millépatant, épuisé,

fait son entrée en grandes pompes.

Trop tard,

la Coccibelle a raflé tous les points !

Antoine Bial

Celle-ci est géniale ! Merci, je l'adopte tout de suite...

merci de partager toutes vos poésies!! pour ma part je vais commencer avec le poete et la tache de la page 2.

celle ci-dessus est pas malnon plus, ce serait sympa d'aller plus loin en faisant de l'écrit, en inventant d'autres noms d'animaux beaux ou moches. est-ce que certains ont essayé?

coment avez vous fait pour le mettre en place? faire une liste des animaux et chercher tous ensemble dans les syllabes pour ajouter une caracteristique physique?

  • 3 mois plus tard...
Posté(e)

Celle-ci, de Victo Hugo, me fait hurler de rire :

L'Ogre et la Fée

Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,

Était fort amoureux d'une fée, et l'envie

Qu'il avait d'épouser cette dame s'accrut

Au point de rendre fou ce pauvre coeur tout brut ;

L'ogre, un beau jour d'hiver, peigne sa peau velue,

Se présente au palais de la fée, et salue,

Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrousky.

La fée avait un fils, on ne sait pas de qui.

Elle était, ce jour-là, sortie, et quant au mioche,

Bel enfant blond nourri de crème et de brioche,

Don fait par quelque Ulysse à cette Calypso,

Il était sous la porte et jouait au cerceau.

On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre.

Comment passer le temps quand il neige, en décembre

Et quand on n'a personne avec qui dire un mot ?

L'ogre se mit alors à croquer le marmot.

C'est très simple. Pourtant c'est aller un peu vite,

Même lorsqu'on est ogre et qu'on est moscovite,

Que de gober ainsi les mioches du prochain.

Le bâillement d'un ogre est frère de la faim.

Quand la dame rentra, plus d'enfant ; on s'informe.

La fée avise l'ogre avec sa bouche énorme :

As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j'ai ?

Le bon ogre naïf lui dit : Je l'ai mangé.

Or c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire,

Jugez ce que devint l'ogre devant la mère

Furieuse qu'il eût soupé de son dauphin.

Que l'exemple vous serve ; aimez, mais soyez fin ;

Adorez votre belle et soyez plein d'astuce;

N'allez pas lui manger, comme cet ogre russe,

Son enfant, ou marcher sur la patte à son chien...

Victor Hugo

Et j'ai découvert celle-ci récemment :

Une semaine

Lundi, lundi, pauvre lundi,

Aux yeux pleins de sommeil, pardi !

Va-t-en voir si monsieur monsieur mardi

S’apprête à passer par ici…

Monsieur mardi, monsieur mardi,

Vous croirez que je suis hardi,

Monsieur mardi, je vous en prie :

Laissez la place à mercredi !

Mercredi sent la pomme frite

Le caramel et le lilas

Et le chou vert dans la marmite

Et la neige où glissent les pas.

Adieu, beau mercredi léger,

Couleur de rose et de verger,

Je t’aime bien et je le dis

Lorsqu’arrive monsieur jeudi.

Monsieur jeudi est très sérieux,

Il a des cheveux d’encre noire,

Il a des cheveux d’encre bleue

Comme la Garonne et la Loire.

Autrefois il sentait la poire

La tarte qui se dore au four.

Maintenant, c’est un autre jour.

A très bientôt monsieur jeudi

Voici compère vendredi.

Il est fatigué, moi aussi,

il resterait bien dans son lit.

Ca lui dit, et moi ça me dit

De dormir jusqu’à samedi.

Petit samedi vient et court,

Traverse la classe et la cour.

Petit samedi disparu,

On se retrouve dans la rue,

On se retrouve sous les branches,

Au football ou au cinéma.

Comment ça va, mon cher dimanche ?

Restez ! Restez ! Ne partez pas !

Pierre Gamarra.

  • 4 mois plus tard...
Posté(e)

"L'heure du crime de Maurice Carême : assez courte mais les enfants adorent.

L'heure du crime

Minuit. Voici l'heure du crime.

Sortant d'une chambre voisine,

Un homme surgit dans le noir.

Il ôte ses souliers

S'approche de l'armoire

Sur la pointe des pieds

Et saisit un couteau

Dont l'acier luit, bien aiguisé.

Puis masquant ses yeux de fouine

Avec un pan de son manteau,

Il pénètre dans la cuisine

Et, d'un seul coup, comme un bourreau

Avant que ne crie la victime,

Ouvre le coeur d'un artichaut.

Maurice Carême

J'adore celle-ci!!!!

Posté(e)

Merci beaucoup pour tous ces poèmes. Il y en a beaucoup qui me plaise.

Voici ma contribution:

Anagrammes

Par le jeu des anagrammes,

Sans une lettre de trop,

Tu découvres le sésame

Des mots qui font d'autres mots.

Me croiras-tu si je m'écrie

Que toute NEIGE a du GÉNIE?

Vas-tu prétendre que je triche

Si je change ton CHIEN en NICHE?

Me traiteras-tu de vantard

Si une HARPE devient PHARE?

Tout est permis en poésie.

Grâce aux mots, l'IMAGE est MAGIE.

Pierre Coran

Le caméléon

Quand je serai caméléon

je prendrai la couleur d'érable

en automne ou celle de sable

aux plages de l'île d'Oléron

je serai lampe de néon

pour éclairer ma propre table

je serai couleur cartable

à l'automne ou jaune crayon

et le jour des compositions

noir sur blanc en belle écriture

je copierai les solutions

mais j'aurai la conscience pure

agissant selon nature

quand je serai caméléon.

Jacques Roubaud

contes et légendes

Nos vieilles cantilènes

Nos légendes d'autrefois

En déroulant la laine

Au coin du feu benoît

Nos livres de sorcières

Nos contes de lutins

En allumant torchère

Tout au fond du jardin

nos baisers à la reine

Nos volées aux félons

Au doux chant des sirènes

le matelot répond

et si le feu décline

Sache le ranimer

Pour que rêve chemine

En nos têtes charmées

Claude Haller

Dans le regard d'un enfant

J'ai vu des continents

des îles lointaines

de fabuleux océans

des rives incertaines

dans le regard d'un enfant

j'ai vu des châteaux

des jardins à la française

des bois des coteaux

de blancs rochers sous la falaise

Dans le regard d'un enfant

j'ai vu les Champs-Élysées

L'Arc de Triomphe la Tour Eiffel

Le Louvre et la Seine irisée

Comme un arc-en-ciel

dans le regard d'un enfant

Claude Haller

Posté(e)

Quelques poésies qui n'ont pas encore été citées me semble-t-il, parmi celles que mes loulous avaient adorées.

C'est incroyable la fascination qu'exerce sur les élèves la poésie "classique". Les mots riches, un vocabulaire qui ne fait pas toujours partie de leur quotidien, les tournures recherchées, la métrique rigoureuse... ne les rebutent pas, bien au contraire. Quant à la magie de l'alexandrin... :smile: J'adore écouter mes élèves les interpréter ! :wub:

Heureux qui, comme Ulysse...

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,

Et puis est retourné, plein d'usage et raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village

Fumer la cheminée : et en quelle saison

Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,

Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,

Que des palais Romains le front audacieux :

Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine,

Plus mon Loire Gaulois, que le Tibre Latin,

Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,

Et plus que l'air marin la doulceur Angevine.

Joachim DU BELLAY

L'Homme et la Mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer !

La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme

Dans le déroulement infini de sa lame,

Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;

Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur

Se distrait quelquefois de ta propre rumeur

Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :

Homme, nul n'a sondé la profondeur de tes abîmes ;

Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,

Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables

Que vous vous combattez sans pitié ni remord,

Tellement vous aimez le carnage et la mort,

Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

Charles BAUDELAIRE

Le Vent

Sur la bruyère longue infiniment,

Voici le vent cornant Novembre,

Sur la bruyère, infiniment,

Voici le vent

Qui se déchire et se démembre,

En souffles lourds, battant les bourgs,

Voici le vent,

Le vent sauvage de Novembre.

Aux puits des fermes,

Les seaux de fer et les poulies

Grincent ;

Aux citernes des fermes,

Les seaux et les poulies

Grincent et crient

Toute la mort, dans leurs mélancolies.

Le vent rafle, le long de l'eau,

Les feuilles mortes des bouleaux,

Le vent sauvage de Novembre ;

Le vent mord, dans les branches,

Des nids d'oiseaux ;

Le vent râpe du fer

Et peigne, au loin, les avalanches,

Rageusement, du vieil hiver,

Rageusement, le vent,

Le vent sauvage de Novembre.

Emile VERHAEREN

Saison des semailles. Le soir

C'est le moment crépusculaire.

J'admire, assis sous un portail,

Ce reste de jour dont s'éclaire

La dernière heure du travail.

Dans les terres, de nuit baignées,

Je contemple, ému, les haillons

D'un vieillard qui jette à poignées

La moisson future aux sillons.

Sa haute silhouette noire

Domine les profonds labours.

On sent à quel point il doit croire

À la fuite utile des jours.

Il marche dans la plaine immense,

Va, vient, lance la graine au loin,

Rouvre sa main, et recommence,

Et je médite, obscur témoin,

Pendant que, déployant ses voiles,

L'ombre, où se mêle une rumeur,

Semble élargir jusqu'aux étoiles

Le geste auguste du semeur.

Victor HUGO

Posté(e)

pour heureux qui comme Ulysse tu peux en plus leur faire écouter la chanson de ridan "Ulysse" qui reprend le texte de ce poème

Posté(e)

Génial ce topic ! Merci à tous pour vos contributions ! Je pense y piocher pour la rentrée prochaine, en CM1 et CM2. :)

Une petite question toutefois : faites-vous une progression ou prenez-vous ce qui vous plait, juste parce que ça vous plait ? ;)

Posté(e)

Bon... tout simplement : pas de prog en poésie alors ? :idontno:

Posté(e)

J'ai fait une porgression en choissisant deux poèmes par période et je ferai de la création poétique type acrostiche, anagramme, ecire à la manière de (production d'écrit).

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