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Des articles pour tous les domaines de l'école primaire, le CRPE et les parents d'élèves.
André Jorge
Une séquence complète, pour donner du sens à l’écrit dès le cycle 1.
La lettre au Père Noël est l’un des premiers écrits sociaux que les enfants rencontrent à l’école. Elle occupe une place singulière : c’est une lettre authentique, adressée à un destinataire réel, dans un contexte culturel fort, connu des familles et porteur d’émotions positives.
Travailler la lettre au Père Noël en maternelle ne relève pas seulement d’une « tradition ». C’est l’occasion d’entrer, de manière progressive et motivante, dans les premières expériences d’écriture, au sens large : écouter lire, comprendre ce qu’est une lettre, dicter à l’adulte, coller et ordonner des éléments, écrire son prénom, formuler une demande, exprimer une envie.
Cette séquence vise à proposer une démarche structurée en plusieurs étapes, où chaque séance poursuit un objectif précis, tout en gardant le plaisir et l’émerveillement qui font la force de ce rituel annuel.
 
LES OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES :
Cette activité mobilise plusieurs domaines du programme tout en cultivant le plaisir d’apprendre.
Langage oral :
L’activité crée de nombreuses situations d’échanges :
nommer des objets précisément, formuler des souhaits, produire des phrases simples (« Je voudrais… », « J’aimerais… »), dicter à l’adulte une phrase complète. Les enfants apprennent ainsi à exprimer des choix personnels, à les justifier, à écouter et à reprendre les formulations proposées par l’enseignant.
Compréhension de l’écrit :
La lettre permet d’identifier concrètement les caractéristiques d’un écrit adressé :
une formule d’appel, une formule de politesse, un contenu organisé, un destinataire identifié. Pour les élèves, comprendre qu’on « écrit pour quelqu’un », et que cet écrit peut être envoyé, représente une étape essentielle : l’écrit devient un outil de communication et non un simple exercice scolaire.
Production d’écrit (GS) :
Pour les élèves de grande section, cette activité constitue une première situation où ils peuvent :
écrire leur prénom, reconnaître quelques mots fréquents, dictée à l’adulte : produire une phrase structurée, s’approprier la structure d’un texte simple. Graphisme et motricité fine :
Les manipulations associées à l’activité sont nombreuses : 
découper, coller, colorier, organiser des images dans un espace donné. Elles développent la coordination œil/main, la tenue du ciseau, la planification de l’action et le soin apporté à la réalisation.
Culture et vivre-ensemble :
La lettre au Père Noël est un rituel partagé, connu des familles et présent dans l’imaginaire enfantin. Travailler ce rituel permet de :
découvrir la tradition de la lettre au Père Noël, construire un souvenir collectif, participer à un projet collectif dans la classe.  
LE MATÉRIEL :
1 modèle de lettre par élève. 1 planche d’images de jouets (versions couleur ou noir et blanc disponibles dans l’espace de téléchargement), ou images issues d’un catalogue. des ciseaux à bouts ronds. de la colle. des crayons et/ou des feutres. des étiquettes de vocabulaire (facultatif). une grande enveloppe, pour un envoi collectif. (NB : l’envoi réel des lettres donne une dimension symbolique forte, mais n’est pas obligatoire pour mener la séquence.)
 
UNE PROPOSITION DE SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE :
La séquence se compose de 4 séances et d'un moment de mise en commun, avec des suggestions d'adaptation pour chaque niveau de classe (PS, MS, GS).
Séance 1 — Découvrir la lettre  (collectif – 15 min)
Objectifs :
donner du sens à l’activité, comprendre que la lettre est un écrit qui communique. 1. Lecture d’un modèle
L’enseignant lit une lettre préparée, en marquant bien les formules d’appel et de politesse.
Pendant cette phase, l’objectif n’est pas de « repérer » immédiatement, mais de recevoir le texte, avec sa forme particulière.
L'enseignant laisse ensuite les élèves s’exprimer librement (compatibilité affective).
2. Questionnement guidé
Pour installer la compréhension, poser aux élèves les questions suivantes :
À qui écrit-on ? Pourquoi écrit-on une lettre ? Comment commence une lettre ? Comment se termine-t-elle ? Ces questions permettent de verbaliser ce que les enfants perçoivent intuitivement.
3. Observation du support
Montrer le modèle de la classe et faire repérer :
l’emplacement du prénom, l’espace destiné aux cadeaux, les éléments décoratifs. Cette observation donne des repères visuels, sans qu’ils soient encore « activés ».
4. Activité collective : la lettre puzzle
Objectif : comprendre la structure de la lettre.
Découper en plusieurs morceaux une lettre imprimée : les élèves doivent reconstituer la lettre (collectivement).
Cette manipulation favorise l’attention aux zones (texte en haut, images au centre, formules de politesse).
 
Séance 2 — Dire et nommer (petits groupes – 20 min)
1. Présentation des jouets et acquisition de vocabulaire :
L’enseignant présente des images de jouets et demande aux enfants de nommer les jouets qu'elles représentent :
« Qu’est-ce que c’est ? »,
« Comment ça s’appelle ? ».
Il reformule si nécessaire, enrichit le lexique (« ours en peluche », « bloc de construction », etc.).
=> L’objectif n’est pas l’apprentissage de vocabulaire isolé, mais l’articulation : nommer → choisir → exprimer un souhait.
 
2. Exprimer un souhait :
Chaque élève répond individuellement à la question : « Qu’aimerais-tu recevoir pour Noël ? »
=> L'élève doit être capable de produire une phrase simple structurée : sujet-verbe-complément. Exemple : "Je voudrais un ours."
=> Cette production orale, courte et personnelle, pose les bases de la future dictée à l’adulte.
 
Séance 3 — Découper et coller (individuel – 20 min)
Adaptation selon les niveaux :
PS — découverte et manipulation
découpage des images en suivant les contours, choix de 1 ou 2 jouets, collage libre. L’enfant expérimente, sans contrainte d’alignement.
 
MS — aide au geste
découpage accompagné (l’adulte aide à découper les angles, si besoin),  collage de 2 ou 3 cadeaux, attention à l’espace et au placement. Un adulte peut aider à anticiper l’espace disponible.
 
GS — autonomie
découpage autonome, choix de 3 ou 4 images, collage ordonné, images correctement espacées et alignées, écriture du prénom. Ce moment sollicite de nombreuses compétences de planification.
 
=> Astuce pratique : prévoir une petite boîte individuelle pour que les images déjà découpées ne se perdent pas.
 
Séance 4 — Entrer dans l’écrit (individuel – 10 min)
La lettre prend sa forme définitive.
PS–MS
L’enseignant écrit le prénom. L’enfant dicte à l’adulte une phrase simple : « Je voudrais un ours et une voiture. » => Le rôle de l’adulte est d’aider à la production de phrases syntaxiquement correctes, tout en respectant le style oral de l’enfant.
GS
écriture autonome du prénom, dictée à l’adulte, éventuellement écriture d’un mot connu ou reproduit. => L’objectif n’est pas de « faire écrire », mais de faire comprendre ce qu’est écrire : produire un texte qui dit quelque chose à quelqu’un.
 
Mise en commun et envoi  (5 min)
Objectif : valoriser, donner du sens à l’écriture.
Lire à voix haute quelques lettres, devant le groupe. Cette valorisation donne du sens à l’apprentissage.
Puis, si la classe le souhaite :
rassembler toutes les lettres, écrire l’adresse du Père Noël au tableau, coller un timbre, déposer l’enveloppe dans une boîte aux lettres. Adresse de La Poste dédiée au Père Noël :
Père Noël
1 rue du Ciel étoilé
Pôle Nord
=> L’envoi est un moment symbolique fort : il conclut le projet et donne à l’écrit sa destination réelle.
 
PROPOSITION D'ACTIVITÉS DE DIFFÉRENCIATION :
Quelques pistes simples :
Pour les élèves à l’aise :
ajouter un dessin personnel, écrire un mot simple ou une phrase courte, entourer le cadeau préféré après collage, commenter le choix (« J’aime… parce que… »). Pour les élèves en difficulté :
limiter le nombre d’images, accompagner le découpage, simplifier le vocabulaire, proposer des images plus grandes.  
ÉVALUATION, SIMPLE ET POSITIVE :
Les observables en PS–MS
Ose communiquer, fait des choix, Nomme au moins un objet, Colle les images au bon endroit. Les observables en GS
Découpe en autonomie, Dicte une phrase complète, Explique son choix personnel. => L’évaluation porte sur le cheminement, pas sur la conformité du résultat.
 
CONCLUSION :
La lettre au Père Noël peut être bien plus qu’une activité festive : c’est une vraie entrée dans la culture de l’écrit, à travers un écrit destiné à quelqu’un, dans un contexte authentique.
Elle mobilise les langages (oral et écrit), développe la motricité fine, favorise l’expression personnelle, tout en structurant la pensée de l’enfant autour d’un rituel culturel partagé.
Et surtout, c’est une activité qui a du sens : on écrit pour quelqu’un, on communique une intention, on fait exister sa pensée dans un texte, et on vit ce moment ensemble.

André Jorge
Normalement, la fiche SST ne sert pas à signaler des enfants violents, mais la réponse à la question "Peut-on remplir une fiche SST lorsqu’un élève adopte des comportements violents ?" est plus nuancée qu’il n’y paraît.
I. À quoi sert une fiche SST ?
La fiche SST est un outil prévu par le décret n°82-453 sur l’hygiène, la sécurité et la prévention des risques professionnels. Chaque établissement scolaire doit tenir un registre SST, consultable par tout personnel. Les signalements remontent ensuite à la hiérarchie (direction, IEN, services de prévention).
La fiche SST permet de signaler un danger, un incident ou un risque concernant par exemple :

les locaux (porte qui ne ferme plus, sol glissant, mobilier dangereux…), le matériel, l’organisation du travail, les conditions de travail du personnel, un accident ou un presque-accident, une situation qui affecte les conditions de travail ou la sécurité des usagers (élèves, personnels, intervenants). La fiche SST est donc un outil de prévention. Elle n’est pas faite pour signaler… un élève. Elle ne  sert pas à signaler un problème pédagogique, un problème de comportement, un conflit entre élèves, une difficulté éducative,... Ce n’est pas un dispositif disciplinaire ou de suivi des comportements. Mais... il y a une nuance.
II. Cas où la violence crée un danger réel.
La fiche SST peut être utilisée si la violence crée un danger réel.
La nuance est essentielle : On ne signale pas l’élève. On signale le danger qu’il crée.
Une fiche SST est donc pertinente lorsque :
un enseignant, une ATSEM, une AESH ou un élève est blessé ou a failli l’être ; des objets sont projetés, du mobilier renversé, créant un risque identifié ; les crises de l’élève exposent régulièrement les adultes à des postures dangereuses, coups, morsures, griffures… ; la situation nécessite des mesures de protection ou une adaptation de l’organisation. Dans ces cas, ignorer le risque reviendrait à contourner l’objectif même du registre SST : prévenir les accidents et améliorer les conditions de travail.

Exemple de formulation :
« Lors d’une crise de l’élève, des objets ont été projetés et le mobilier renversé, provoquant un risque de blessure pour le personnel et les autres élèves. Cet incident a entraîné un quasi-accident impliquant l’enseignant. Je signale ce danger afin qu’une évaluation des risques et des mesures de prévention puissent être mises en place. »
Cette formulation évite :
de viser l’enfant personnellement, de porter un jugement, de transformer la fiche SST en sanction. Elle se limite au danger objectif, ce qui est exactement sa fonction.
Elle permettra de faire remonter officiellement ce danger et d’exiger une réponse administrative (mesures de protection, aide humaine, aménagement, etc.).
III. Quels outils pour signaler la violence d'un enfant ?
D’autres dispositifs existent selon les besoins :
Pour les faits :
Signalement au directeur / IEN, Fiche incidents (si l’IEN en utilise une), Fait établissement. Pour une problématique éducative ou familiale :
Équipe éducative, Information préoccupante (CRIP) si nécessaire (si la violence est liée à une mise en danger de l'enfant, ou à des besoins éducatifs non couverts,...). Pour un accident ou un dommage corporel :
Déclaration d’accident du travail pour le personnel, Déclaration d’accident scolaire pour les élèves.

André Jorge
Qu’est-ce que le CASNAV ?
Le CASNAV (Centre Académique pour la Scolarisation des Nouveaux Arrivants et des enfants du Voyage) est un dispositif académique qui a pour mission principale d’accompagner l’accueil et la scolarisation des élèves :
allophones nouvellement arrivés (EANA), c’est-à-dire les élèves arrivés récemment en France et ne maîtrisant pas ou peu la langue française ; issus de familles itinérantes ou voyageurs (EFIV), qui présentent des besoins éducatifs particuliers liés à la mobilité ou aux conditions de vie. Le rôle du coordinateur CASNAV
Le coordinateur CASNAV est un enseignant ou personnel éducatif spécialisé qui assure la mise en œuvre des missions du CASNAV dans une académie.
Ses principales responsabilités sont :
Conseiller et accompagner les enseignants accueillant des élèves allophones ou voyageurs dans leurs classes. Former les personnels (enseignants, chefs d’établissement, directeurs d’école) aux stratégies pédagogiques adaptées. Coordonner les dispositifs d’accueil (classes UPE2A, dispositifs spécifiques itinérants, partenariats associatifs). Évaluer les besoins des élèves et proposer des parcours adaptés, notamment en langue française (FLE/FLS). Assurer un lien entre l’école, les familles et les partenaires extérieurs (collectivités, associations, services sociaux). Exemple concret :
Dans le cas d'un élève arrivant à l'école sans savoir parler français, le coordinateur CASNAV peut :
Aider l’enseignant à évaluer son niveau de langue et de scolarité antérieure. Proposer un accueil en UPE2A (unité pédagogique pour élèves allophones arrivants) à temps partiel ou complet. Fournir des outils pédagogiques pour travailler la langue en classe ordinaire. Accompagner l’équipe dans le suivi de la scolarité de l’élève et sensibiliser les camarades de classe. Pourquoi c’est important ?
Le coordinateur CASNAV joue un rôle essentiel pour garantir :
l’égalité des chances, en permettant à chaque élève de s’intégrer dans le système scolaire ; la continuité pédagogique, malgré les difficultés linguistiques ou la mobilité ; le soutien aux enseignants, qui ne sont pas seuls face à des situations parfois complexes.  Quelles solutions pour les enseignants qui accueille un élève allophone ou issu d'une famille itinérante ?
Si vous accueillez un élève allophone ou issu d’une famille itinérante dans votre classe, la première démarche sera généralement d'informer le directeur ou la directrice de l’école (mais il est plus que probable que la direction de votre école sera la première à être informée de la situation de l'élève) qui pourra ensuite contacter le CASNAV de votre académie et mettre en lien l’équipe pédagogique avec un coordinateur CASNAV pour obtenir des conseils, et éventuellement une orientation vers un dispositif spécifique (UPE2A, dispositif itinérant, etc.).
Les sites académiques ou Eduscol proposent également des ressources et les coordonnées des CASNAV locaux.

 
Références officielles :
Code de l’éducation, article L321-4 :
Dispositions particulières pour l’accueil et la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs.
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000045293811
Circulaire n° 2012-141 du 2 octobre 2012 :
Organisation de la scolarité des élèves allophones nouvellement arrivés : cadre de l’accueil, évaluation et accompagnement, en lien avec les CASNAV.
https://www.education.gouv.fr/bo/12/Hebdo37/MENE1234231C.htm
Circulaire n° 2012-142 du 2 octobre 2012 :
Organisation de la scolarité des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs : rôle des CASNAV et dispositifs spécifiques d’accompagnement.
https://www.education.gouv.fr/bo/12/Hebdo37/MENE1234232C.htm
Eduscol : CASNAV
Ressources nationales et académiques, fiches pratiques et contacts : https://eduscol.education.fr/casnav

André Jorge
Les horaires d'enseignement des écoles maternelles et élémentaires peuvent être trouvés sur Eduscol, à cette adresse :
https://www.education.gouv.fr/bo/15/Hebdo44/MENE1526553A.htm
Il vous est demandé de retirer les temps de récréation du temps dédié à chaque matière lorsque vous élaborez votre emploi du temps :
Comment faire ?
En pratique, on part des 24 heures hebdomadaires et l’on retire le temps de récréation réellement prévu dans l’école. En élémentaire, deux récréations de 15 minutes par jour nous amènent à : 22 heures d’enseignement effectif (à ajuster selon votre organisation).
Pour calculer les horaires avec le temps d'enseignement dans chaque matière/domaine, vous pouvez utiliser une règle de trois, c'est-à-dire un calcul en croix classique, pour chaque matière.
nombre d'heures officiel  -   sur 24 heures
nombre d'heures ajusté  -  sur 22 heures
=> Le nombre d'heures ajusté = nombre d'heures officiel x (nombre d'heures effectives/24)
=> Le nombre d'heures ajusté = nombre d'heures officiel x (22/24)
Réduire, ou pas, le temps d'enseignement des mathématiques et du français ?
Deux choix sont possibles : appliquer le même coefficient à toutes les disciplines, ou ne rien changer au temps d'enseignement dédié aux mathématiques et au français.
Méthode A - Proportionnel : on applique le même coefficient à toutes les disciplines : 
Nombre d'heures ajusté = nombre d'heures officiel x (nombre d'heures effectives / 24)
Exemple :
Le temps dédié à l'enseignement du français au cycle 2  est de 10 heures. Cela donne : 10 x (22/24) = 9h10
10 x (22/24) = 10 x 0,916 = 9,16666... soit 9 heures et 0,1666... heures.
On converti la partie décimale en minutes : 0,16666... x 60 ≈ 10 minutes.
Donc on aura pour l'enseignement du français un temps de 9 heures et 10 minutes (pas 9 heures 16 ! car 0,16 heures ≠ 16 minutes).
=> On arrondit à la minute et on ajuste les temps pour retomber exactement sur le total hebdomadaire effectif.
Méthode B - Garder Français/Maths « pleins »
Certains n'apportent pas de modifications au temps officiel dédié à l'enseignement du français et des mathématiques, et répartissent la déduction uniquement sur les autres disciplines.
=> Cette méthode n’est pas prescrite par les textes : elle relève d’un choix d’équipe. L’article 4 demande seulement une imputation "équilibrée".
 
Tableau récapitulatif des horaires officiels, en tenant compte d'un temps de récréation de 2 x 15 minutes par jour :
Nous avons effectué les calculs pour vous et vous donnons les horaires dans les deux tableaux ci-dessous.
CYCLE 2 Discipline Officiel (24 h) Proportionnel (22/24) FR/MATHS non-modifiés Français 10h00 9h10 10h00 Mathématiques 5h00 4h35 5h00 Langues vivantes 1h30 1h22 1h10 Éducation physique et sportive 3h00 2h45 2h20 Enseignements artistiques 2h00 1h50 1h33 Questionner le monde + EMC 2h30 2h18 1h57 TOTAL 24h00 22h00 22h00                 CYCLE 3 Discipline Officiel (24 h) Proportionnel (22/24) FR/MATHS non-modifiés Français 8h00 7h20 8h00 Mathématiques 5h00 4h35 5h00 Langues vivantes 1h30 1h22 1h14 Éducation physique et sportive 3h00 2h45 2h27 Sciences et technologie 2h00 1h50 1h38 Enseignements artistiques 2h00 1h50 1h38 Histoire-Géo + EMC 2h30 2h18 2h03 TOTAL 24h00 22h00 22h00  

André Jorge
Dans une classe multi-niveaux, l’enseignement de l’EPS peut sembler complexe à organiser.
Du fait des différences de capacités des élèves les objectifs et les attentes seront forcément différents pour chaque niveau de classe. Cela se complique encore quand la répartition des effectifs est très déséquilibrée. C’est le cas, par exemple, d’une classe composée de 5 élèves de CP et 20 élèves de CE2.
Comment alors faire en sorte que chacun progresse, reste actif, et que l’enseignant garde la maîtrise de la sécurité et de la pédagogie ?
Voici quelques pistes concrètes pour organiser les séances d’EPS dans ce contexte.
Un objectif : tous en activité, tous en sécurité.
L’EPS vise le développement moteur, social et cognitif des élèves. En classe multiniveau, cela nécessite une organisation adaptée pour :
maintenir l’attention des plus jeunes, permettre aux plus grands de progresser en autonomie, et assurer une gestion fluide et sécurisée du groupe. La solution : les ateliers différenciés.
Dans une classe à double niveau avec une répartition très inégale, l’organisation en ateliers est une modalité à privilégier. Elle permet :
de répondre aux besoins spécifiques de chaque niveau, de gérer des groupes réduits, et de varier les situations motrices avec ou sans matériel. Combien d’ateliers ?
La limite raisonnable est de 4 ateliers maximum, surtout si l’on est seul à encadrer. Au-delà, l'organisation et la surveillance deviennent difficiles.
Types de répartition possibles :
3 ateliers CE2 + 1 atelier CP (gestion simple, CP ensemble, mais risque que les CP s'ennuient dans un seul atelier). 2 ateliers CE2 + 2 ateliers CP (pour des rotations équilibrées, ou dans le cas d'ateliers sont plus complexes pour les CE2, ou qui durent moins longtemps pour les CP). 4 ateliers multi-niveaux avec consignes différenciées (un peu plus technique à préparer). Exemple : le lancer de précision.
Voici une proposition concrète sur le thème du lancer :
Atelier 1 - CP : Lancer des balles molles dans un cerceau au sol, à faible distance. Atelier 2 - CE2 : Lancer dans une cible verticale (seaux, paniers, cibles) à moyenne distance. Atelier 3 - CE2 : Lancer après un petit parcours ou une course courte. Atelier 4 - Tous : Jeu collectif : marquer un maximum de points en lançant sur des cibles de différentes tailles. L’enseignant peut rester proche de l’atelier CP pour guider et sécuriser, tout en gardant un œil sur les autres ateliers qui, chez les CE2, peuvent être semi-autonomes avec des consignes affichées (sur ardoise, sur fiche,...).
Astuces pour que les CP ne s’ennuient pas dans le cas où ils ne participent qu'à un atelier.
Alterner deux micro-ateliers pour les CP, même avec du matériel minimal. Proposer à certains moments des rôles d’observateurs : compter les réussites, encourager, annoncer les scores. Prévoir des passages dans le même atelier avec, à chaque fois, un défi nouveau. A propos de la rotation.
La rotation dirigée sera sans doute préférable au début, pour éviter les regroupements massifs ou les temps morts. La rotation libre sera possible si les consignes sont claires et les groupes équilibrés.
En conclusion :
Même dans une classe de CP-CE2 déséquilibrée sur le plan des effectifs, l’EPS peut devenir un moment fluide et formateur, si l’organisation est anticipée et si l’on accepte de fonctionner différemment selon les niveaux : en atelier, chacun trouve sa place et progresse à son rythme.

André Jorge

Circulaire de rentrée 2025-2026

Par André Jorge, dans Articles divers

La circulaire de rentrée 2025-2026 a été publiée :
Sur Eduscol : https://eduscol.education.fr/3898/circulaire-de-rentree
Lien de téléchargement de la circulaire :
https://www.education.gouv.fr/bo/2025/Hebdo27/MENE2518841C
Lien de téléchargement de la circulaire interactive :
https://eduscol.education.fr/document/60364/download
 
Page d'information :
En complément de la circulaire de rentrée publiée au Bulletin officiel, le ministère a mis en ligne une page d'information intitulée « Des moyens renforcés au service de la réussite des élèves ». 
Elle présente les moyens humains et matériels mobilisés pour mettre en œuvre les priorités de la rentrée 2025.
On y retrouve notamment :
la création de 2000 postes d’AESH, le développement des ULIS et des unités pour élèves autistes, le maintien d’un taux d’encadrement élevé dans le premier degré (6,13 enseignants pour 100 élèves en moyenne), etc.
Lire la page sur les moyens renforcés : 
https://www.education.gouv.fr/rentree-scolaire-2025-des-moyens-renforces-au-service-de-la-reussite-des-eleves-416249
 
Résumé de la circulaire :
Les éléments qui ne concernent que le secondaire n'ont pas été inclus à ce résumé.
La circulaire de rentrée 2025 rappelle les priorités nationales : réussir la transmission des savoirs, garantir un climat scolaire serein, et promouvoir les valeurs républicaines, dans un cadre sécurisé et bienveillant.
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AXE 1 : CONSOLIDER L'APPRENTISSAGE DES SAVOIRS FONDAMENTAUX ET FAVORISER LA REUSSITE DE TOUS LES ELEVES
Il est nécessaire d'élever toujours plus le niveau de nos élèves tout en développant les compétences psychosociales qui participent à leur bien-être et à leur réussite.
a) La maîtrise des savoirs fondamentaux :
Les évaluations nationales, en légère progression, révèlent néanmoins des compétences à renforcer.
Dès la maternelle, l'accent doit être mis sur :
le développement du langage et l'acquisition d'un vocabulaire riche et précis,  l'entrée dans les premiers apprentissages mathématiques,  l'acquisition de l'autonomie, le plaisir d’apprendre, le tout dans un cadre à la fois structurant et bienveillant.
A cette fin, de nouveaux programmes de français et de mathématiques, adossés aux travaux de recherche, seront mis en œuvre de la petite section à la 6e, avec des ressources à disposition des enseignants.
b) Rénover la formation initiale et continue :
Une réforme de la formation initiale entrera en vigueur dès la session 2026 des concours afin de :
attirer davantage de candidats,  préparer plus tôt au métier,  élever le niveau de formation des futurs professeurs. La formation continue sera adaptée aux besoins de chaque territoire : 
constellations ou résidences pédagogiques, .  plans de formation en français et mathématiques s'appuyant sur les résultats des évaluations nationales. une formation adaptée pour les enseignants des classes dédoublées.  *-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*
AXE 2 : BATIR UNE ECOLE DE L'ENGAGEMENT, DE LA JUSTICE ET DE LA RESPONSABILITE
a. L’école, lieu d’appropriation des valeurs républicaines :
La priorité est de promouvoir le principe de laïcité et faire vivre les valeurs de la République, par un effort de formation des personnels.  L’accompagnement des établissements dans la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les autres formes de discrimination, sera renforcé. b. Le refus des inégalités de destin :
Une attention soutenue sera portée aux territoires les plus fragiles, notamment l’école rurale. Des internats d’excellence, ouverts à des élèves issus de tous les milieux et territoires, permettront de bénéficier d’un accompagnement renforcé et adapté, ainsi que d’opportunités nouvelles.  La lutte contre les inégalités territoriales et sociales, initiée dès le début de la scolarisation, permettra de réduire  précocement les écarts.  100 nouvelles toutes petites sections (TPS) par an seront ouvertes en 2026 et 2027. Dès l’école primaire, les enseignants seront formés aux gestes pédagogiques qui favorisent la confiance des filles dans leurs capacités à réussir en mathématiques et en sciences, et de nouveaux dispositifs pédagogiques donnant toute leur place aux filles seront expérimentés. 100 % des établissements s’engageront dans le dispositif de labellisation égalité filles-garçons. Pour une meilleure inclusion et une meilleure réussite de tous les élèves à besoins particuliers, des pôles d’appui à la scolarité (PAS) seront déployés, et permettront d'apporter une réponse dans des délais raccourcis. c. Les apprentissages transversaux, au cœur des missions de l’École 
Le programme d’éducation à la vie affective et relationnelle (Evar) pour l’école maternelle et élémentaire (et d’éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité (Evars) pour le collège et le lycée) sera mise en œuvre dès 2025. La mise en œuvre renforcée des parcours éducatifs, permettra de faire vivre les valeurs de l’École de la République, de développer les compétences transversales, de favoriser l’engagement de tous et l’égalité des chances. *-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*
AXE 3 : GARANTIR LES CONDITIONS D'UNE ECOLE QUI PROTEGE ET QUI RASSEMBLE
a. Offrir un cadre propice à l’épanouissement de chaque élève/tous les élèves :
L'école joue un rôle essentiel pour la santé et le bien-être des élèves. Trois priorités se dégagent :
La détection précoce des troubles ou signaux faibles,  La prévention active des situations à risque,  La promotion de comportements favorables à la santé physique, mentale et sociale.  Chaque circonscription devra disposer d’un protocole santé mentale opérationnel avant la fin de l’année 2025 et deux personnels repères seront formés. Un référent santé mentale sera nommé dans chaque département.
L'école continuera à favoriser la pratique sportive et physique de tous les élèves (EPS, 30 minutes d’activité physique quotidienne, développement du sport scolaire).
L'école doit promouvoir un usage raisonné du numérique, tenant compte des enjeux de santé et de bien-être des élèves.

b. Refuser toute forme de violence :
Une stratégie pour une École plus sûre et protectrice sera mise en œuvre dès la rentrée 2025 (protection des élèves et des personnels, climat scolaire serein, engagement et responsabilisation des tous les acteurs de la communauté éducative). 
Elle s'appuiera sur :
Le plan "Brisons le silence, agissons ensemble", la poursuite du programme Phare, le renforcement des outils de prévention et d'intervention : le 30 18, l'éducation aux médias et à l'information, des malettes de ressources pour la gestion et le suivi des situations de harcèlement, etc. L’objectif est de  créer une école accueillante, inclusive et protectrice, où chaque élève peut apprendre dans un climat de confiance et de respect mutuel.

André Jorge
Un outil pour développer le sens du nombre et la flexibilité des élèves.
1. Calcul mental et calcul réfléchi : quelle différence ?
Calcul mental : trouver le résultat sans poser l’opération, uniquement de tête, éventuellement en utilisant des étapes simples.
Calcul réfléchi : mobiliser une ou plusieurs stratégies pour transformer l’opération et la rendre plus facile, en exploitant les propriétés des nombres et des opérations.
Ces deux approches sont complémentaires :
Le calcul réfléchi permet de choisir la bonne méthode selon la situation. Le calcul mental permet d’exécuter cette méthode rapidement et avec fluidité. 2. Pourquoi enseigner plusieurs stratégies ?
Les élèves découvrent qu’il n’existe pas qu’une seule façon de faire. Chacun peut choisir la voie la plus simple pour lui selon les nombres. Cela développe la compréhension du système décimal et la flexibilité numérique. Les élèves peuvent vérifier un résultat en utilisant une autre stratégie. 3. Exemple fil rouge : 304 − 87
Nous allons illustrer chaque stratégie avec ce calcul, mais ces méthodes sont valables pour tous les niveaux, du CP au CM2, avec adaptation.
A. La compensation :
On modifie les deux termes du calcul de la même quantité pour simplifier la soustraction.
304 − 87 = 307 − 90 = 217
Pourquoi ça marche ? Si on ajoute 3 aux deux nombres, l’écart entre eux reste le même.
B. Arrondir et ajuster :
On arrondit un terme à une valeur "ronde" (centaine, dizaine) puis on corrige.
304 − 87 = 300 − 83 = 217
Astuce : souvent plus simple quand le premier terme est proche d’une dizaine ou centaine.
C. Décomposition du second terme :
On enlève d’abord les dizaines, puis les unités.
304 − 87 = (304 − 80) − 7 = 224 − 7 = 217
Intérêt : la démarche est linéaire, chaque étape est facile.
D. Décomposition du premier terme :
On sépare le premier nombre en une partie "ronde" et le reste.
304 − 87 = (300 − 87) + 4 = 213 + 4 = 217
Intérêt : on traite d’abord un calcul plus simple, puis on ajuste.
E. Le complément à :
On raisonne à l’envers : "Combien faut-il ajouter à 87 pour obtenir 304 ?"
87 + ? = 304 -> (87 + 13) + ? = 304 -> 100 + ? = 304 -> 100 + 204 = 304 -> 204 + 13 = 217
Intérêt : utile dans les problèmes où on cherche "ce qui manque". Renforce le lien entre addition et soustraction.
F. Chaînage de transformations :
On combine plusieurs astuces dans un même calcul.
CopierModifier
304 − 87 = (304 − 100) + 13 = 217
Intérêt : grande flexibilité, permet d’adapter la méthode aux nombres rencontrés.
4. Conseils pour la classe
Mettre en place un mur des stratégies :
Affichez en classe un tableau récapitulatif avec le nom, un exemple et un schéma pour chaque méthode. Encourager la verbalisation :
Demandez aux élèves d’expliquer leur choix de méthode et leur raisonnement. Varier les nombres :
Cela permettra aux élèves de repérer quand une stratégie est particulièrement efficace.. Proposer plusieurs chemins :
Montrez un même calcul résolu de plusieurs façons, puis discutez avec les élèves de l’efficacité et de la simplicité de chaque méthode.  
En conlusion :
Enseigner le calcul réfléchi, c’est bien plus qu’apprendre à « faire vite » : c’est former des élèves capables de penser le calcul, de choisir la méthode adaptée et de comprendre en profondeur le fonctionnement des nombres.

André Jorge
La dyslexie est un trouble spécifique du langage écrit qui se manifeste dès les premiers apprentissages de la lecture. Elle persiste à l’âge adulte si elle n’est pas compensée, et nécessite des adaptations pédagogiques pour permettre à l’élève de progresser tout en préservant sa confiance en lui.
1. Qu’est-ce que la dyslexie ?
La dyslexie est un trouble durable qui ne résulte ni d’un manque d’intelligence, ni d’un manque de motivation.
Elle est liée à des difficultés dans le traitement des sons de la langue (conscience phonologique) et dans la correspondance entre les lettres et les sons.
Caractéristiques principales :
Lecture lente et laborieuse. Erreurs fréquentes (substitutions, inversions, omissions de lettres ou de syllabes). Difficultés à reconnaître globalement les mots. Compréhension perturbée par l’effort de décodage. Orthographe instable, même pour des mots fréquents. 2. Démarches à engager en tant qu’enseignant :
Observation et relevé des difficultés
Noter les erreurs fréquentes, la vitesse de lecture, la compréhension du texte. Observer aussi l’impact sur l’orthographe et la participation en classe. Échanges avec les familles
Présenter les observations avec bienveillance. Conseiller une évaluation par un orthophoniste. Collaboration avec les professionnels
Orthophoniste, médecin scolaire, psychologue, RASED. Partage d’informations sur les progrès et les difficultés. Mise en place d’un PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé)
Dispositif officiel pour formaliser les aménagements. Rédigé en concertation avec la famille, l’équipe éducative et le médecin scolaire. 3. Aménagements pédagogiques en classe
a) Pour la lecture
Ne pas imposer la lecture à voix haute devant la classe si l’élève ne le souhaite pas. Utiliser des textes adaptés : police lisible (Arial, Verdana, OpenDyslexic), interlignes larges, marges aérées. Fournir les supports à l’avance pour permettre un repérage préalable. Favoriser la lecture en duo (un camarade lit une partie, l’élève lit quelques phrases). Autoriser l’utilisation d’outils d’aide : lecture audio, tablette, synthèse vocale. b) Pour l’écriture et l’orthographe
Réduire la quantité de texte à copier. Fournir des textes à trous, ou des photocopies à compléter. Autoriser les correcteurs orthographiques ou dictionnaires électroniques. Proposer des dictées aménagées : dictée à choix multiples, dictée avec banque de mots. c) Pour la compréhension
Lire soi-même les consignes ou proposer une lecture audio. Vérifier la compréhension oralement plutôt que par écrit. Utiliser des schémas, images, cartes mentales pour appuyer le texte. d) Évaluation
Adapter le temps imparti. Évaluer la compréhension et les compétences, pas uniquement la performance en lecture/écriture brute. Permettre des réponses orales quand c’est possible. 4. Attitude et climat de classe
Valoriser les réussites : insister sur les points forts (expression orale, créativité, raisonnement). Éviter les situations de mise en échec publique. Encourager l’élève à utiliser ses stratégies personnelles. Favoriser un climat où la différence est acceptée et comprise par les autres élèves. Un élève dyslexique peut progresser et réussir sa scolarité s’il bénéficie d’un accompagnement adapté, d’aménagements réfléchis et d’un climat de classe bienveillant.
L’objectif n’est pas de “guérir” la dyslexie, mais de permettre à l’élève de contourner ses difficultés et de développer au maximum ses compétences.
📌 Ressources utiles :
Enseigner à des élèves à besoins éducatifs particuliers - Eduscol Guide “Troubles spécifiques du langage et des apprentissages” – AEFE La valise Dys - Un kit d’outils numériques pour les élèves et pour l’enseignant Fédération Française des Dys – www.ffdys.com Police OpenDyslexic – opendyslexic.org

André Jorge
Depuis la publication des nouveaux programmes de français pour le cycle 3 en avril 2025, de nombreux enseignants s’interrogent sur la place accordée à l’orthographe lexicale. Est-elle toujours au programme ? Est-elle négligée ? Comment l’enseigner avec des repères qui se révèlent, finalement, peu explicites ?
Ce que disent les nouveaux programmes :
Dans le texte officiel publié au Bulletin Officiel du 17 avril 2025, les seules mentions explicites de l’orthographe lexicale se trouvent :
🔹 Au CM1, dans la rubrique Mémoriser l’orthographe des mots :
Écrire correctement les mots les plus fréquents de la langue en s’appuyant sur les régularités et la formation. S’appuyer sur la dimension morphologique des mots rencontrés lors de ses différentes lectures pour les orthographier. 🔹 Au CM2, dans la même rubrique :
Écrire correctement les mots fréquents en s’appuyant sur les régularités et la formation. Et, toujours au CM2, dans la rubrique Grammaire et orthographe grammaticale :
Rencontrer quelques variations particulières en contexte, en lien avec les apprentissages en orthographe lexicale. Ces formulations confirment que l’orthographe lexicale est bien mentionnée, mais son enseignement semble réduit à un travail de mémorisation individuelle, sans précision sur les démarches pédagogiques, les stratégies d’apprentissage, ni les progressions envisageables.
Un affaiblissement inquiétant...
Par rapport aux anciens programmes, cette présentation soulève plusieurs inquiétudes :
L’orthographe lexicale est reléguée à un sous-objectif dans la partie vocabulaire, alors qu’elle faisait auparavant l’objet d’un enseignement structuré et systématique. Aucune liste de mots invariables ou usuels n’est proposée. Aucune mention des stratégies d’apprentissage (morphologie, familles de mots, analogies, étymologie…). Aucun repère de progression pour accompagner les enseignants sur l’année ou le cycle. De fait, il devient compliqué de situer cet enseignement dans son emploi du temps ou ses progressions annuelles. 
Ce que confirment les ressources complémentaires :
Des documents d’accompagnement (académie de Lille, inspection de Paris, etc.) viennent rassurer les équipes en soulignant que :
« La mémorisation de l’orthographe lexicale reste une composante essentielle de la maitrise de la langue. »
Ils rappellent aussi l’importance des dictées préparées, de l’entraînement quotidien, de l’observation des régularités, et proposent parfois des outils (fiches de mots, listes de fréquence, exercices structurés…).
Mais ces documents ne sont ni normatifs, ni intégrés aux programmes officiels. Ils dépendent de l’initiative des académies ou des formateurs, et leur diffusion reste très inégale.
Que faire dans la classe ?
Pour ne pas sacrifier l’orthographe lexicale au flou des instructions, les enseignants peuvent :
S’appuyer sur des repères existants (listes de mots invariables, mots fréquents, manuels antérieurs) pour construire leur propre progression. Maintenir des temps spécifiques d’entraînement orthographique, différenciés de la grammaire ou de la conjugaison. Utiliser les dictées préparées, les boîtes à mots, les murs de mots et autres rituels de mémorisation. Faire réfléchir les élèves sur les régularités : familles de mots, racines communes, influence des langues d’origine… Il est possible de respecter l’esprit des nouveaux programmes — qui insistent sur la clarté, la cohérence et la régularité des apprentissages — sans abandonner ce qui fonctionne pour l’acquisition durable de l’orthographe.
En conclusion :
L’orthographe lexicale n’est pas absente des nouveaux programmes… mais elle est faiblement représentée, mal située, et dépourvue de repères opérationnels.
Elle risque ainsi de devenir une « grande oubliée », alors même qu’elle conditionne la réussite dans tous les domaines du français : lecture, rédaction, grammaire.
Mais si les réformes se succèdent, les enseignants, eux, poursuivent leur mission avec constance et engagement. À nous de continuer à enseigner l'orthographe lexicale en classe, avec des pratiques éprouvées et adaptées aux besoins des élèves.

André Jorge
En maternelle, les rituels rythment la journée des élèves : ils apportent stabilité, repères, et favorisent les apprentissages. Parmi les rituels les plus fréquents, on retrouve ceux liés au langage (mot ou phrase du jour, écoute d’un texte…) et aux mathématiques (comptage, repérage dans le temps, comparaison de quantités…).
Mais comment lancer ces rituels de manière fluide, agréable, et motivante pour les élèves ?
Annoncer le rituel : des signaux pour capter l'attention.. 
Pour que les élèves rejoignent rapidement le coin regroupement et soient attentifs, il est utile d’installer un signal clair, régulier et facilement identifiable. Voici trois méthodes efficaces :
Un signal sonore :
Utilisez un instrument de musique (clochette, tambourin, bâton de pluie, xylophone…) et veillez à utiliser le même instrument pour chaque rituel. Cela permet une reconnaissance immédiate. Un signal visuel :
Affichez une image symbolique (dés pour les maths, livre pour le langage,…), levez une pancarte ou utilisez un tableau avec curseur indiquant le rituel du moment. Une comptine ou un chant :
C’est souvent le moyen le plus engageant. Les élèves la reprennent en chœur, les gestes associés facilitent la transition, et cela devient un moment de joie partagée.  
Des comptines pour introduire les rituels de langage
Pour rassembler les élèves (sur l’air de Frère Jacques) :
On se regroupe,  
On se regroupe,  
Pour le rituel du jour.  
Tous les enfants ensemble,  
Écoutent et regardent.  
Chut ! Chut ! Chut !
Pour introduire une activité de langage :
Écoute, écoute,  
Les mots sont là !  
Écoute, écoute,  
Ils parlent tout bas…  
Chut ! On les répète avec moi !
Pour annoncer le mot du jour (sur l'air de Petit escargot) :
Petit mot caché,  
Qui veut le deviner ?
Venez nous raconter !  
On va le répéter !
On va le chanter !
Toute la journée.
Pour commencer une séance d’écoute ou de lecture :
Silence les oreilles,  
Silence les petits yeux,  
L’histoire se réveille,  
Elle va parler pour nous deux !
 
Des comptines pour introduire les rituels de mathématiques
Sur l’air de Père Noël frappe à la porte (Versini) :
Toc, toc, toc !  
Les chiffres frappent à la porte,  
Toc, toc, toc !  
On les invite, on les compte !  
Toc, toc, toc !  
Prêts pour la comptine des nombres ?  
1, 2, 3 !  
4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 !
Sur l’air de 1, 2, 3, nous irons au bois :
Un, deux, trois,  
On compte avec les doigts !  
Quatre, cinq, six,  
Viens, on t’invite.  
Sept, huit, neuf,  
C’est parti !  
Dix, onze, douze,  
On a réussi !
 
Pour aller plus loin…
Associer ces comptines à des gestes simples (lever de doigts, bouche fermée, oreilles ouvertes…) et à de petites percussions (clochette, maracas, triangle...) renforcera l’effet d’attention et de mémorisation.
Bien sûr, vous pouvez inventer vos propres comptines, en fonction de vos projets ou de l’univers sonore familier à vos élèves.
Mais n’hésitez pas non plus à puiser dans le répertoire traditionnel français, riche en comptines et chansons enfantines. Elles offrent l’avantage d’être connues des enfants (ou de leurs familles), et participent à la construction d’une culture commune.

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