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Et si...


Frédo45

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Cette année je suis particulièrement remontée après certains profs du collège du secteur. J'ai plusieurs gamins qui coulent, commencent à mal tourner et franchement ça me fait mal au coeur. La majorité de ces gamins étaient volontaires l'an dernier. Ils ont beau se la jouer ils ont besoin de se faire chouchouter et qu'on les rassure. Dès la 6ème beaucoup de profs n'aident plus les élèves, ils n'ont pas le droit de se lever de la chaise pour leur demander de l'aide ou de demander au voisin... Moi qui utilise ma table du fond en libre service pour ceux qui ont du mal (ils viennent 3 secondes pour vérifier ou 10 min s'ils sont largués), ça leur fait mal arrivés en 6ème. De même les parents ne peuvent avoir de rendez vous qu'avec le prof principal!!! Sympa hein! Lors de la réunion d'harmonisation on s'est fait regarder de travers parce qu'on avait 16 PPRE passerelle (pour 2 CM2 et demis), les profs de français râlent pour les PAI en cas de dys.... Les profs ont refusés lors de cette réunion que ls élèves aient des outils pour s'aider en classe (tableau de numération etc...). Une de mes anciennes élèves n'a jamais eu un seul prof qui a accepté de mettre le travail sur clé usb...alors qu'elle a un PAI dans ce sens!

Nous n'évoluons pas dans la même sphère et très franchement je ne me vois pas travailler avec eux... Pourtant je rêve d'une sixième calquée sur le primaire, avec un seul prof, une seule salle et du temps pour chacun...

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J'ai travaillé en tant que professeur de français en collège et devrais revenir à cela l'an prochain. Je dois avouer que nos mondes sont en effet un peu différents... Maya, ce que tu dis est, en partie, vrai. Je trouve dommage que certains professeurs (pas tous) n'acceptent pas de mettre sur clef USB ou de fonctionner en groupes de niveau. Pour autant certains le font. Moi-même et certains collègues le faisions puisque nous intégrions des élèves d'ULIS.

Je dirais aussi que soutenir les élèves est possible mais l'affectif, la communication un peu moins. Nous avons moins de temps, les élèves sont plus grands... Nous sommes professeur d'un matière spécifique (et ça, j'avoue que je tiens à la monovalence qui signifie une maîtrise parfaite de la discipline plutôt qu'un éparpillement).

Cela n'empêche pas la pédagogie. LE programme de 6ème n'est pas très lourd, en français notamment, car cette classe est une classe d'adaptation et on laisse du temps aux élèves pour que les apprentissages ne soient pas trop nouveaux. C'est plus une question de méthodologie.

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Je pense que l'affectif est une question de caractère et de pédagogie, pas de niveau ou d'âge des gamins. Certains de mes ex élèves (étrangement surtout ceux en difficultés) viennent régulièrement me voir au portail et me donner des nouvelles. Je pense que ça leur fait du bien de voir qu'un enseignant s'intéresse à eux.

Quand un enfant décroche et se met à bouger y a 2 possibilités: le ceintrer ou le remotiver. J'avais un gamin qui quand il ne savait pas faire avait la bougeotte (il fuyait la tâche). En allant à côté de lui, en lui disant qu'il allait y arriver, que j'allais l'aider, il s'y remettait. Cette année ça se passe très mal, il en est même arrivé à manquer de respect à un de ses profs, ben ça me fait c*** pour lui.

Dans le collège de secteur ce qui m'a le plus gêné c'est que même des jeunes profs n'aient pas envie de prendre en compte le handicap, ou tout simplement la difficulté. Il fallait les voir lever les yeux au ciel quand on parlait des PAI ... Mince, j'ai l'impression qu'ils sont payés pour faire faire des exos et point!

J'ai découvert en suivant une de mes anciennes élèves qu'il n'y a par exemple pas de cahier de leçons en français car elles sont dans le fichier. Le prof est pourtant jeune.... ça me gêne horriblement. Toujours pour cette élève les parents n'ont pu rencontrer que le prof principal pour expliquer le gros problème de santé (qui logiquement abouti à 1/3 temps, mais pas toujours respecté).Les autres profs ont refusé le RV... Enfin cette élève a un prof d'hist/géo lors de son PPRE passerelle de maths et lors de l'école ouverte, se sont les surveillants qui ont "accompagnés" les élèves durant 4 matinées.... Je ne comprends pas....

Je suis consciente qu'il existe au collège de bons enseignants (j'en connais personnellement), mais la majorité je pense ne fonctionne pas du tout comme nous et n'imagine d'ailleurs même pas qu'on puisse fonctionner comme ça... Cela vient il de leur formation? Je ne sais pas. En tout cas j'ai appris que leur inspecteur de maths sanctionne quand il n'y a pas différenciation, je trouve ça vraiment bien! Mais ça n'empêche pas certains profs de maths de s'en contre balancer... Dommage....

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Je suis d'accord avec toi Maya. L'affectif est une question de caractère aussi... J'aime bien prendre le temps de parler avec eux. Cependant au collège, j'ai pu en voir les limites et les méfaits. Cela a même été un frein pour avancer quand je m'intéressais trop à eux. Je suis consciente que nombre d'élèves ont besoin de voir qu'on s'intéresse à eux mais quand je pense à mes anciens 4èmes, ils en avaient presque tous besoin et malheureusement, être à côté de chacun d'eux était impossible... Il faudrait réussir à trouver un juste milieu. A 14 ans, ils devraient pouvoir être plus autonomes sans pour autant qu'on ne s'intéresse pas à leurs difficultés. Ils doivent prendre conscience que le collège se doit d'être un peu plus rigoureux, qu'en groupe classe (et ça depuis petit), l'écoute, le respect, l'intérêt minimum sont fondamentaux. Ils sont 26 et si chacun se met à bouger parce qu'il n'y arrive pas, c'est dur à gérer. J'ai remarqué que ce problème est récurrent : la difficulté les fait reculer, refuser, s'agiter... Il faudrait la voir autrement.Peut-être est-ce là la clef ? Reste à savoir comment leur montrer. :)

Quant aux profs qui refusent toute communication au détriment d'un élève, c'est en revanche anormal, ni professionnel, ni humain.

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  • 2 mois plus tard...

http://www.snuipp.fr/Du-nouveau-a-partir-de-2014

De nouveaux cycles de 3 ans, avec une maternelle regroupée autour d'un cycle, le CE2 rattaché au cycles des apprentissages fondamentaux et une 6ème rattachée au cycle 3.

Bonne nouvelle mais...

Rien sur la mise en place. Comment va s'organiser la liaison au sein du cycle 3. Encore une fois, une annonce mais rien n'est prévu concrètement. Si c'est pour que ce soit le même bazar que la réforme des rythmes... Et surtout toujours rien sur les programmes !

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Le problème c'est l'organisation et forcément la révision des programmes... Rien sur la mise en place qui s'avère pourtant compliquée.

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La déficience de beaucoup d'enfants en lecture est due à l'emploi de mauvaises méthodes d'apprentissage.

A la suite de mon dernier CP, tous mes élèves ont réussi le palier A des évaluations de début de CE1 de l'époque, même si l'éventail allait du lecteur courant à celui qui déchiffrait encore péniblement. Dans le cadre de l'aide personnalisée, j'ai pu améliorer la lecture d'élèves de CE2 ou CM1.

Mince, je suis en retard et je viens de lire ce matin une bonne partie des messages et celui-ci m'interpelle.

J'ai eu l'occasion de faire beaucoup de CP et d'essayer de nombreuses de méthodes. Car malheureusement, certains de nos petits ne réussissent pas à entrer dans la lecture. Je serais aujourd'hui bien en difficulté si je devais définir LA bonne méthode. La syllabique pure et dure permet à certains de réussir à déchiffrer. Sans elle, ils en seraient totalement incapables mais l'accès au sens ne vient pas toujours (ce n'est pas forcément la faute de la méthode). Les méthodes mixtes marchent avec le plus grand nombre mais pas avec tous. La globale est nécessaire dans certains cas. On peut aussi associer à tout cela des gestes, des dessins et des repères divers et variés. Et malgré tout échouer lamentablement.

La question est pourquoi. Et la réponse me semble assez simple : ils sont tous différents. Nous acceptons aisément que les individus n'aient pas la même taille, qu'ils ne grandissent pas aux mêmes rythmes et cela ne choque personne. Par contre, tous nos enfants doivent apprendre à lire au même moment et à la même vitesse et s'ils n'y arrivent pas cela choque tout le monde.

Et nous trouvons facilement le responsable : cet incapable d'enseignant qui n'est même pas capable de choisir la bonne méthode. Non seulement, c'est injuste mais en plus nous cautionnons cela.

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Le sujet étant les cycles et le positionnement de la 6ème dans ceux-ci, j'associe livret de compétences et cycle car au début du début l'idée géniale était de mettre l'enfant au coeur du système et donc de faire en sorte qu'il avance à son rythme.

Que s'est-il passé pendant toutes ces années? En fait pas grand chose !(je suis sévère) L'EN n'a pas fait grand chose pour développer le fonctionnement totalement différent sous-tendu par cette idée. Nous en sommes donc toujours au point où il reste des classes (de MS à CM2) et des enfants qui ont un an pour réaliser le programme d'une classe particulière et, en conséquence, 3 ans pour réaliser un cycle. Donc aucune notion d'adaptation aux rythmes des enfants (de chaque enfant).

Nous essayons donc aujourd'hui de faire en sorte que ces deux notions antinomiques, celle de cycle (associée au rythme individuel) et celle de classe (associée au rythme collectif), fonctionnent ensemble. Et cela relève du casse-tête chinois. Si nous ajoutons des programmes qui n'ont que faire de l'évolution de l'enfant et se bornent à empiler des savoirs, nous avons tous les ingrédients pour amener une bonne partie de nos enfants vers un échec. Nous devons ensuite mettre en place de nombreuses actions pour le limiter : RASED, psy, orthophoniste,...

L'EN met en place depuis des années des réformes sans mettre en place les moyens de les réaliser et la refondation actuelle ressemble beaucoup à l'ensemble de celles passées.

A cela s'ajoute pour nous et pour nos collègues du collège l'augmentation exponentielle de la paperasse administrative et des réunions sensées régler les problèmes d'échec de nos élèves.

En conclusion, les modifications proposées ne sont que des pansements sur une jambe de bois.

La solution la plus simple (et la moins coûteuse) est de modifier radicalement les programmes pour permettre aux enfants en difficulté de s'accrocher.

Je ne crois pas que cela soit acceptable pour beaucoup.

Modifié par ColdTurkey
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La déficience de beaucoup d'enfants en lecture est due à l'emploi de mauvaises méthodes d'apprentissage.

A la suite de mon dernier CP, tous mes élèves ont réussi le palier A des évaluations de début de CE1 de l'époque, même si l'éventail allait du lecteur courant à celui qui déchiffrait encore péniblement. Dans le cadre de l'aide personnalisée, j'ai pu améliorer la lecture d'élèves de CE2 ou CM1.

Mince, je suis en retard et je viens de lire ce matin une bonne partie des messages et celui-ci m'interpelle.

J'ai eu l'occasion de faire beaucoup de CP et d'essayer de nombreuses de méthodes. Car malheureusement, certains de nos petits ne réussissent pas à entrer dans la lecture. Je serais aujourd'hui bien en difficulté si je devais définir LA bonne méthode. La syllabique pure et dure permet à certains de réussir à déchiffrer. Sans elle, ils en seraient totalement incapables mais l'accès au sens ne vient pas toujours (ce n'est pas forcément la faute de la méthode). Les méthodes mixtes marchent avec le plus grand nombre mais pas avec tous. La globale est nécessaire dans certains cas. On peut aussi associer à tout cela des gestes, des dessins et des repères divers et variés. Et malgré tout échouer lamentablement.

La question est pourquoi. Et la réponse me semble assez simple : ils sont tous différents. Nous acceptons aisément que les individus n'aient pas la même taille, qu'ils ne grandissent pas aux mêmes rythmes et cela ne choque personne. Par contre, tous nos enfants doivent apprendre à lire au même moment et à la même vitesse et s'ils n'y arrivent pas cela choque tout le monde.

Et nous trouvons facilement le responsable : cet incapable d'enseignant qui n'est même pas capable de choisir la bonne méthode. Non seulement, c'est injuste mais en plus nous cautionnons cela.

On dévie du sujet initial mais je rebondis sur ce que tu viens d'écrire concernant les élèves qui déchiffrent mais qui n'arrivent pas à donner du sens à leur lecture. Le pire dans l'affaire, c'est que ce sont les élèves les plus délaissés par le système. Un élève qui ne déchiffre pas ça, ça alerte (les parents mais aussi les enseignants et par conséquent, parfois la hiérarchie). Un élève qui déchiffre, j'ai envie de dire tout le monde s'en fout alors que parfois, simplement avec une aide RASED, ils pourraient progresser et rattraper leur retard.

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