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Et si...


Frédo45

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Le sujet étant les cycles et le positionnement de la 6ème dans ceux-ci, j'associe livret de compétences et cycle car au début du début l'idée géniale était de mettre l'enfant au coeur du système et donc de faire en sorte qu'il avance à son rythme.

Que s'est-il passé pendant toutes ces années? En fait pas grand chose !(je suis sévère) L'EN n'a pas fait grand chose pour développer le fonctionnement totalement différent sous-tendu par cette idée. Nous en sommes donc toujours au point où il reste des classes (de MS à CM2) et des enfants qui ont un an pour réaliser le programme d'une classe particulière et, en conséquence, 3 ans pour réaliser un cycle. Donc aucune notion d'adaptation aux rythmes des enfants (de chaque enfant).

Nous essayons donc aujourd'hui de faire en sorte que ces deux notions antinomiques, celle de cycle (associée au rythme individuel) et celle de classe (associée au rythme collectif), fonctionnent ensemble. Et cela relève du casse-tête chinois. Si nous ajoutons des programmes qui n'ont que faire de l'évolution de l'enfant et se bornent à empiler des savoirs, nous avons tous les ingrédients pour amener une bonne partie de nos enfants vers un échec. Nous devons ensuite mettre en place de nombreuses actions pour le limiter : RASED, psy, orthophoniste,...

L'EN met en place depuis des années des réformes sans mettre en place les moyens de les réaliser et la refondation actuelle ressemble beaucoup à l'ensemble de celles passées.

A cela s'ajoute pour nous et pour nos collègues du collège l'augmentation exponentielle de la paperasse administrative et des réunions sensées régler les problèmes d'échec de nos élèves.

En conclusion, les modifications proposées ne sont que des pansements sur une jambe de bois.

La solution la plus simple (et la moins coûteuse) est de modifier radicalement les programmes pour permettre aux enfants en difficulté de s'accrocher.

Je ne crois pas que cela soit acceptable pour beaucoup.

Je suis entièrement d'accord avec tout ce que tu écris. Je pense d'ailleurs que c'est ce qui explique la réussite des systèmes nordiques basés sur le parcours individuel à travers des paliers très détaillés de compétences.

Nous n'avons pas développé ces outils en France, et les construire seul s'avère très difficile si on n'a pas le même niveau de classe pendant longtemps. Il serait bon que des outils nationaux soient développés en ce sens.

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Je ne suis pas si favorable à l'individualisation des parcours. On cherche à individualiser avec les PPRE et le livret de compétences mais l'individualisation est contre-productive à mon sens du fait qu'elle ne permet pas l'émulation et qu'elle entraîne une surcharge de travail pour les enseignants qui, au final, est néfaste à l'ensemble de la classe.

Je peux vous donner l'exemple d'un élève arrivé en CE2 dans ma classe et en sachant pas lire. J'ai été obligé d'individualiser son travail. Certes, il a progressé mais au détriment des autres.

Autre remarque : il est paradoxal d'interdire les maintiens au prétexte que l'élève progressera plus dans une classe supérieure et nier l'impact du niveau moyen de la classe sur la réussite des élèves en difficultés. C'est collectivement qu'on fait progresser les élèves, pas en mettant en place une pédagogie à la carte.

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Pas si l'individualisation est cadrée par un programme national avec manuels nationaux (cf Suède et Norvège, où 80% des enseignants utilisent des manuels de "cycle", avec une réelle progressivité dans les apprentissages). D'autre part, tu raisonnes en terme de classe quand c'est cela qui pose problème. Nous avions testé un système de compétences en ZEP, j'ai eu mes non-lecteurs CE2 avec des CP et CE1, même travail, et tout s'est très bien passé, avec une vraie progression. Bien plus intéressant qu'une individualisation, c'est la notion de groupe de compétence qui me semble plus intéressant, à condition qu'à d'autres moments, on soit en classe d'âge.

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Si on est dans le cadre d'un groupe !!! Et c'est là la subtilité. Depuis des années on nous incite à individualiser les parcours et non plus à créer des groupes de besoin au sein de la classe...

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Et ça se termine par un buffet, autour d'un sanglier, avec un musicien bâillonné dans l'arbre !

:tongue::tongue:

Personnellement, je suis surtout contre le nivellement par le bas ...

J'ai été très triste cette année de voir le résultat du baccalauréat de nombre de mes anciens élèves, dont certains étaient brillants au départ, mais qui ressortent du lycée avec un BAC sans débouché avec mention passable ... quand seulement 9 élèves sur 100 ont été recalés !

Evidemment, je ne travaille pas dans les beaux secteurs avec les enfants de gens avertis et mes anciens élèves en question ont fréquenté les écoles de leur quartier. Et ce nivellement par leur bas leur interdit tout accès à ascenseur social.

Donc quelque soit la méthode choisie, ce qui m'importe, c'est qu'on fasse le maximum pour que tous les élèves (y compris les bons, surtout les enfants d'ouvriers et employés) progressent au maximum de leurs capacités.

Cela dit, j'ai quelques doutes sur l'honnêteté intellectuelle de ceux qui prônent l’abolition du redoublement au nom de la réussite des élèves et l’hétérogénéité à tout prix comme étant la panacée.

En général, ils ont ou ont eu leurs propres enfants dans des "classes CAMIF" ou des cours privés.

Par contre j'aime assez l'idée des groupes de besoin, à condition qu'on fasse le nécessaire pour que l'élève de CE2 qui suit avec des CP ait atteint un niveau plus proche de son groupe d'âge une fois arrivé au CM2.

Je connais des écoles qui fonctionnent en groupes de besoin le matin, et les élèves retrouvent leur classe d'âge l'après-midi, mais un enseignant supplémentaire est nécessaire pour pouvoir avoir des groupes d'un nombre d'élèves convenable.

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Vos propos sont intéressants. Notre problème est souvent de concevoir ce que nous ne connaissons pas. Typiquement nous sommes formatés pour un enseignement frontal, celui que nous avons reçu et celui que la majorité des français a reçu. Passer à d'autres fonctionnements est difficile et, parfois, est difficilement acceptable.

Les raisons sont multiples mais certaines sont au coeur de notre mode de fonctionnement. Pour le français, il est nécessaire de maîtriser de nombreuses règles (orthographe, grammaire et conjugaison) pour être en mesure de l'écrire. Et sans une maîtrise parfaite de l'ensemble de ces règles, il est impossible de réussir. Par conséquent, nous passons un temps énorme à les enseigner. Et nous noyons de nombreux élèves !

Si nous avions eu l'obligation d'apprendre à parler, à marcher ou à nager de la façon dont nous apprenons à maîtriser le français, nous serions probablement nombreux à ne pas savoir parler, marcher ou nager.

Donc déjà, à la base, notre système met en difficulté les élèves. Au lieu de fournir les outils d'aide à une meilleure pratique lorsque cette pratique est suffisamment en place, nous utilisons ces outils pour freiner les apprentissages. Mais changer de fonctionnement impliquerait une changement radical de façon de penser l'enseignement et cela au sein même de notre profession.

Maintenant pour ce qui est de l'individualisation des parcours, nous en sommes bien loin et les PPRE ne sont que des cautères sur des jambes de bois. Dans le système actuel où tout le monde part d'un point A pour arriver à un point B en même temps, il est impossible de créer une pédagogie en mesure de réaliser ce prodige où alors il faut comme l'indique Goëlette tirer vers le bas. C'est donc vers une fonctionnement différent qu'il faut aller chercher des solutions et cela existe. MAIS (et oui, à toutes solutions, il y a un mais), il serait totalement mensonger de faire croire qu'une solution existe pour que chacun devienne énarque ou chercheur. L'école doit être un chemin de réussite, mais cette réussite doit être en fonction des capacités de chacun. Personnellement, je n'aurais jamais pu être champion du 100m ou chercheur en physique, mais je pense avoir d'autres qualités qui pouvaient m'amener vers une vie remplie de satisfactions et de réussites. C'est ce vers quoi l'école (et plus largement la société) devrait tendre. C'est ce qu'elle ne fait pas aujourd'hui puisque même ceux qui réussissent à l'école n'ont pas la garantie d'une réussite dans la vie.

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L'enseignement frontal n'est utilisé dans les écoles que pour pallier à des programmes très chargés. On peut dire ce que l'on veut mais les enseignants du premier degré utilisent des moyens d'apprentissage très divers. Il n'y a qu'à voir sur ce site les activités d'apprentissage proposées !

Deuxième point : le français est une langue complexe, c'est ainsi, et c'est aussi ce qui en fait sa richesse ! On doit faire avec et la connaissance des règles orthographique doit être une exgence. Cependant, il faut avouer qu'il y a aussi en France uen obsession de l'orthographe, véritable curseur pour certains du niveau des élèves. Il semble que pour ces personnes (souvent réactionnaires) que l'orthographe soit le seul critère qui permette d'affirmer qu'on a en face de soi un bon ou un mauvais élève. Ces personnes nous expliquent que le niveau baisse car les élèves sont moins bons en dictée, c'est leur principal argument. Nous savons que notre travail est plus complexe.

Pour ce qui est de l'aide aux élèves en difficulté, la suppression progressive des RASED est une calamité. Cela fait 6 ans que désormais le maître E n'intervient plus dans mon école. Et j'avoue avoir du mal à faire raccorcher des élèves qui auraient juste besoin d'un coup de pouce (et pas d'un coup de pouce clé qui ajoute de la classe à la classe : il faut faire "mieux de classe"). Pour les élèves en grosses difficultés, le problème est autre. Nous souffrons d'un manque de structure d'accueil ou de relais dans les école, notamment en milieu rural.

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Si on est dans le cadre d'un groupe !!! Et c'est là la subtilité. Depuis des années on nous incite à individualiser les parcours et non plus à créer des groupes de besoin au sein de la classe...

Tout en nous vantant les bienfaits de l'hétérogénéité...

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Et ça se termine par un buffet, autour d'un sanglier, avec un musicien bâillonné dans l'arbre !

:tongue::tongue:

Personnellement, je suis surtout contre le nivellement par le bas ...

J'ai été très triste cette année de voir le résultat du baccalauréat de nombre de mes anciens élèves, dont certains étaient brillants au départ, mais qui ressortent du lycée avec un BAC sans débouché avec mention passable ... quand seulement 9 élèves sur 100 ont été recalés !

Evidemment, je ne travaille pas dans les beaux secteurs avec les enfants de gens avertis et mes anciens élèves en question ont fréquenté les écoles de leur quartier. Et ce nivellement par leur bas leur interdit tout accès à ascenseur social.

Donc quelque soit la méthode choisie, ce qui m'importe, c'est qu'on fasse le maximum pour que tous les élèves (y compris les bons, surtout les enfants d'ouvriers et employés) progressent au maximum de leurs capacités.

Cela dit, j'ai quelques doutes sur l'honnêteté intellectuelle de ceux qui prônent l’abolition du redoublement au nom de la réussite des élèves et l’hétérogénéité à tout prix comme étant la panacée.

En général, ils ont ou ont eu leurs propres enfants dans des "classes CAMIF" ou des cours privés.

Par contre j'aime assez l'idée des groupes de besoin, à condition qu'on fasse le nécessaire pour que l'élève de CE2 qui suit avec des CP ait atteint un niveau plus proche de son groupe d'âge une fois arrivé au CM2.

Je connais des écoles qui fonctionnent en groupes de besoin le matin, et les élèves retrouvent leur classe d'âge l'après-midi, mais un enseignant supplémentaire est nécessaire pour pouvoir avoir des groupes d'un nombre d'élèves convenable.

tout à fait d'accord pour ce qui concerne le nivellement par le bas!mais un peu pessimiste sur ce que peut réellement l'école..voir les gesticulations de Franck Lepage...

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Qui est Franck Lepage ? :noelblush:

L'école peut peu, évidemment, puisque la responsabilité de l'essentiel de l'échec des élèves est ailleurs.

Tant que nos dirigeants et représentants ne seront pas honnêtes là-dessus, cesseront d'être démagos avec les familles, tant que rien ne sera fait pour que "la matière première" que sont nos élèves ne nous arrive pas de plus en plus déglingués, l'école ne pourra rien faire d'autre que baisser le niveau d'exigences, c'est sûr.

Ce qui fait "marrer" (en se forçant), c'est quand on met en parallèle les pourcentages des élèves qui ne sauraient pas lire à l'entrée en 6è et ceux de la réussite au BAC ...

Complètement contradictoires !

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