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Les Roms parmi nous : lutter contre les préjugés, ouvrir les yeux...


cajou

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Il y a quinze jours Denisa 8 ans, jouait au bord d'un trottoir et a été fauchée par un chauffard. Si elle jouait au bord de ce trottoir, c'est parce que sa famille avait été expulsée la veille d'un terrain à Wattignies et attendait sur le bord de la route de pouvoir rentrer peut-être sur un autre terrain ... Wattignies vient de signer la charte de l'UNICEF "ville amie des enfants" qui encourage les villes à cibler des actions sur les enfants ... mais visiblement pas les plus démunis d'entre eux ...

C'est pourquoi nous interpellons la présidente de l'UNICEF France pour que tous les enfants soient vraiment pris en compte dans cette charte ...
Merci de signer et de partager !
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Lettre_ouverte_a_Michele_Barzach_Presidente_dUNICEF_France_Une_ville_amie_des_enfants_peutelle_expulser_des_enfants_1/?pv=1

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Et le courrier de l'association Sang pour sans (adressé à la presse et aux différents décideurs et défenseurs..) ...
Les 120 Roms qui avaient obtenu du préfet un relogement d'urgence, ont reçu dans la foulée une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Pour info, leur porte-parole Sécrét, en France depuis 6 ans, père de deux enfants, vient d'obtenir une formation pour être médiateur. Le lendemain, il recevait une assignation à résidence qui l'oblige à se rendre à pied tous les jours (même samedi et dimanche) à un commissariat situé à 5 km de l'hotel où il a été relogé avec sa famille (à faire à pied donc en trajet routier avec de nombreuses routes sans trottoir) et qui l'exclue donc de la formation qu'il avait décroché grâce à sa motivation et sa pugnacité. Cherchez l'erreur !!!

Stéphane BRAILLY secrétaire Evelyne PERRIN
de l' Association Sang pour Sans
Communiqué de presse
Ces Roms dont le Préfet du Nord se venge de l'avoir fait condamner...

Nous alertons par la présente les associations de Roms et de soutien aux Roms, et tous les citoyens de France épris de liberté et d'égalité, du sort réservé par le Préfet du Nord aux 120 Roms du Nord l'ayant fait condamner les 26 et 27 décembre dernier à les reloger après leur évacuation brutale du Campus de l'université de Lille le 28 octobre 2013.
Tout d'abord, condamné à leur proposer une structure d'hébergement par le tribunal administratif, le Préfet du Nord – à la demande expresse de Martine Aubry, présidente de la Communauté Urbaine de Lille - les a TOUS dispersés dans des hôtels provisoires en dehors et loin de la métropole lilloise où ils avaient la possibilité de survivre par leur connaissance du terrain (notamment pour récupérer des déchets ménagers et les revendre) et où ils auraient pu plus facilement trouver du travail, à compter de la levée des mesures transitoires le 1.1.2014. Ceci a permis de rompre leurs liens de solidarité et l'hébergement qui leur a été proposé est très précaire, prenant fin le 31 mars prochain.
Ensuite, le Préfet du Nord a aussitôt, tout début janvier, fait délivrer des OQTF (obligations de quitter sous un mois le territoire français) par la Police des frontières de façon massive (ce qui est illégal) et sans argument légitime aux 116 concitoyens roumains ayant gagné ces référés, alors même qu'ils s'inscrivaient à Pôle emploi pour chercher du travail – ce qui jusqu'au 1.1.2014 leur était interdit, sauf avec titre de séjour, par les mesures spécifiques transitoires édictées en 2007 contre nos concitoyens roumains et bulgares – et ne touchent ni RSA, ni allocation familiale, ni aide alimentaire du Conseil Général, ni la plupart du temps aide médicale d'Etat.
Ces mesures de délivrance massive et sans raison d'OQTF se voient suivies ce mercredi 5 mars 2014 à 11H par la délivrance à TOUS d'assignations à résidence avant éloignement du territoire français, les obligeant à pointer tous les matins au commissariat, ce qui les prive de toute possibilité de recherche d'emploi ou de formation professionnelle.
C'est le cas en particulier du jeune porte-parole des Roms du Nord, Secret LAZAR, actuellement hébergé à l'InterHôtel de Louvroil, qui venait de bénéficier d'une inscription au stage de pré-formation de médiateur Rom du programme européen ROMED qui se déroulera à Paris du 22 au 26 mars prochain, ce qui est essentiel pour lui permettre de poursuivre son travail de défense des droits de ses compagnons roumains migrants récemment arrivés dans la région Nord (au nombre de 1500 environ). Cette assignation à résidence le prive de ses espoirs de reconnaissance européenne et de qualification professionnelle, alors qu'il vient de s'inscrire au Pôle emploi de Maubeuge depuis fin janvier comme demandeur d'emploi, et devait participer le 11 mars prochain au Groupe National de Suivi de la DIHAL à Paris.
Ces 116 Roms roumains frappés de ces assignations à résidence injustifiées sont pourtant des concitoyens européens comme les autres, en principe du moins. Ils ne sont auteurs d'aucun délit, ne constituent pas de trouble à l'ordre public ni de menace, et ont engagé depuis leur arrivée en France, comme migrants libres de circuler, de nombreux efforts d'insertion scolaire, sociale, et professionnelle, chaque fois détruits par les évacuations policières de leurs installations provisoires, sans se voir proposer aucun diagnostic social ni aucune solution de relogement, de scolarisation des enfants, de suivi médical et social, d'insertion professionnelle, contrairement aux dispositions de la Circulaire Interministérielle du 26 août 2012, signée par sept ministres, pour répondre aux attentes de la Commission Européenne, et contrairement à l'engagement de la France dans le cadre de la Stratégie Nationale d'Intégration des Roms qu'elle a signée sous l'impulsion de la Commission Européenne.
Plus précisément, ces mesures de répression administrative et policière exceptionnellement dures, qui ne sont autorisées que de façon très limitée par la Directive européenne 2004/38, nous semblent non fondées en l'occurrence, comme le rappellent les décisions sur ce sujet de la Cour européenne de Justice, notamment celle du 20 septembre 2001 qui limite de façon stricte les entraves à la libre circulation des citoyens européens au sein de l'Union Européenne. Elles nous semblent dues à un désir de vengeance de Mr BUR, Préfet du Nord, qui admet publiquement « ne pas se remettre » de la décision du tribunal administratif à son encontre. Il s'agit là d'une violation grave et répétée, mais injustifiée, des droits fondamentaux de ces concitoyens européens et du droit français et européen en matière de libre circulation et établissement. Elles doivent être sanctionnées et feront l'objet des poursuites judiciaires nécessaires auprès des autorités publiques françaises et européennes concernées.
Enfin, dernier point important à nos yeux, le caractère massif, indifférencié et non individuellement justifié des mesures d'éloignement prises comporte de toute évidence une dimension de ciblage ethnique caractérisée. Ce ciblage ethnique est absolument interdit tant par la Constitution française que par la Charte Européenne des Droits Fondamentaux. Il s'assimile en effet sans le dire à une persécution et une discrimination de type racial, mots lourds de sens, mais qui, à notre humble avis de citoyens européens avertis de notre histoire commune, sont les seuls aptes à qualifier le procédé.
A l'approche des élections municipales et européennes, trop de nos représentants politiques s'autorisent des comportements intolérables de désignation de boucs-émissaires, si utiles en temps de crise assumée, et d'acharnement discriminatoire et destructeur de la dignité humaine. Ainsi se succèdent la mort d'enfants brûlés vifs lors d'incendies dus à des conditions indignes d'habitat en bidonville, ou fauchés par des chauffards sur les routes où les ont jetés les évacuations de terrains sans solution de relogement. Nous ne nous bornerons pas à des Marches Blanches, comme celles qui ont eu lieu pour Mélisa à Bobigny le 16 février, ou pour Denisa, à Roncq le 1er mars. Nous sommes des citoyens atterrés et indignés qui sommes déterminés à mettre fin à de tels procédés, qui n'honorent pas la France, réputé « pays des droits de l'homme ».
Stéphane BRAILLY , co-fondateur et secrétaire, Evelyne PERRIN, co-fondatrice de l'Association Sang pour Sans, Champigny sur Marne, le 5 mars 2014.

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  • 3 semaines plus tard...

Bonheur d'accompagner deux enfants et leurs mamans à le découverte de leur école, ce matin. Leur joie d'être là, le sérieux et les questions pertinentes des mamans, l'accueil franc et ouvert du collègue directeur faisaient vraiment plaisir. Pourvu qu'une expulsion ne vienne pas réduire à néant tout le travail fourni et les espoirs éveillés !

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  • 2 semaines plus tard...

J'ai lu avec intérêt le post entier, le hasard fait que je m'investis depuis quelques jours pour aider des roms dans un camp à Nice et vendredi prochain j'aurai moi aussi le bonheur d'accompagner deux enfants et leur maman pour leur première journée d'école, après de longues batailles administratives...

J'apprécie beaucoup toutes les infos fournies cajou, continue! et merci!

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  • 2 mois plus tard...

Un texte qui me parait aller à contre-courant du discours "dominant" de ces dernières semaines :

Rassemblement pour tous les Darius des quartiers

27 juin

Lynchage de Darius : La République se désintègre par le haut puis le bas.

S’il est un motif raciste à l’acte atroce dont Darius a été victime, il est à chercher dans la déshumanisation des "Roms" par le discours public depuis dix ans. Si cette violence politique ne cesse immédiatement en actes et en mots, il se pourrait bien que l’image interdite du corps martyrisé du jeune Darius meurtri dans un caddie en zone urbaine sensible préfigure l’état où sera dans un avenir prochain l’ensemble de la République en péril.

Pour l’éviter, le Groupement Justice et Paix pour tous les Darius des quartiers[*] appelle à un rassemblement vendredi 27 juin à 18 heures devant la mairie de Pierrefitte, où il exposera aussi sa position à la presse.

Vendredi 13 juin, Georghe C., dit Darius, 16 ans, Rrom, de nationalité roumaine, a été sauvagement battu et laissé agonisant dans un chariot en bordure du quartier ruiné de la « cité des poètes » à Pierrefitte en Seine-Saint-Denis. Cette agression indique que la classe politique a fait franchir à l’ensemble de la société française un seuil supplémentaire vers sa désintégration.

La société civile consciente et active attend de la classe politique un sursaut et une remise en question radicale de l’exercice de sa fonction. Sans quoi, le mal dont est pris le corps social progressera encore par ses deux extrémités suivant un processus d’auto -alimentation: d’une part croissance de la peur et banalisation de la violence dans la population et d’autre part croissance de l’idéologie raciste/fasciste dans les élites politiques, économiques et culturelles. C’est au progrès de cette idée que servirait une guerre raciale où s’abîmerait la population.

Le maire socialiste de Pierrefitte, premier responsable de l’abandon des hommes, des femmes et des enfants, sur le territoire, dont élu, il est en charge, sans mot aucun pour la victime et sa famille, appuie dans ses déclarations à la presse les soupçons de larcin pesant sur le jeune homme. Il prive donc d’ores et déjà son corps mourant de l’état de victime, excluant, – en conscience, – que justice puisse lui être rendu, délivrant ainsi un véritable permis de tuer, et augmentant la violence à tous les niveaux.

Depuis dix ans, le discours public procède à la déshumanisation d’hommes, de femmes, et d’enfants, étrangers résidants, dans une extrême précarité sur le territoire de France, et publiquement identifiés comme « Rom ». S’il est un motif raciste à l’acte atroce dont Darius est la victime il est à chercher dans cette déshumanisation, initiée et entretenue par les élites, au plus haut niveau de l’Etat.

La persécution par les pouvoirs publics des bidonvilles où vivent quelques milliers de Rroms roumains et Bulgares, est en réalité l’aspect le plus spectaculaire de la violence politique faite aux habitants de tous les quartiers populaires, parmi lesquels les habitants abandonnés de la « cité des poètes », privés d’emplois, de logements décents, de droit à l’éducation et à la culture, et stigmatisés comme « immigrés », « musulmans », « sauvageons ».

Au-delà du traumatisme et de l’immense tristesse, de la douleur qui revient à sa famille, et auquel doit se joindre, dans le plus grand respect, le plus grand nombre, la justice doit être impérativement rendue ! Ce drame doit servir d’ultime alerte ! Si la violence politique infligée à tous les habitants des bidonvilles comme des quartiers ne cesse immédiatement en actes et en mots, il se pourrait bien que l’image interdite du corps martyrisé du jeune Darius, meurtri dans un caddie en zone urbaine sensible, préfigure l’état où sera dans un avenir prochain l’ensemble de la République en péril.

Groupement Justice et Paix pour tous les Darius des quartiers

[*] Composé, par ordre alphabétique, de : Aclefeu, Al Dante, Association « Tsiganes, les oubliés de l’Histoire », Association Phrales, Association Rromeurope, Association Tchatchipen, Association TUKKI, Banlieue + , Bboykonsian, Brigade anti négrophobie (BAN), Collectif de soutien aux sans papiers du Val d’Oise, Collectif urgence notre police assassine, Comité Local MRAP de Saint-Denis, Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), Frachi (Fédération Régionale des Acteurs Intervenants auprès des vieux migrants), Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP ), HIA Network France, La voix des Rroms, Les Indivisibles, Lumières & Couleurs 93, Parti des Indigènes de la République (PIR), Première ligne, Regards de femmes tsiganes, Réseau 1427 de soutien aux Rroms de Saint-Denis, Section LDH de l’EHESS (Ecole pratique des hautes études en science sociale), UFAT (Union Française des associations tziganes), Union juive française pour la paix (UJFP), Zonzon 91, Zonzon 93

Ainsi que de : Eric Fassin, sociologue, université Paris 8, Houria Bouteldja (Parti des Indigènes de la République), Omar Slaouti (militant Collectif Justice et Vérité pour Ali Ziri), Sarah Carmona (Département IRMMC Université de la Manouba, Tunis), Saskia Cousin, Anthropologue, Université de Paris 1, Sonia Fayman, membre du cedetim et de l’UJFP, Sophie Bobbé, anthropologue (Centre Edgar Morin, EHESS), Véronique Nahoum-Grappe, Anthropologue, Paris, Vincent Ritz, association des voyageurs Regards

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  • 2 semaines plus tard...

Merci pour ces références. J'ai suivi le fil de la discussion que j'ai trouvée très intéressante. Je suis admiratif du boulot fait par certains d'entre vous sur cette question et vais profiter de ces vacances pour lire l'un des deux bouquins.

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  • 1 mois plus tard...

Voir ce clip d'amnesty International
https://www.dailymotion.com/video/x11x73s_nous-sommes-roms-et-nous-avons-les-memes-droits_news

et dans la série des livres, un très intéressant et tout à fait abordables : "Roms et riverains, une politique municipale de la race " ouvrage collectif autour d'Eric Fassin, sociologue ...

Ici, ras-le-bol de voir les embûches sans cesse jetées dans les pattes des familles que j'accompagne ( exemple : à chaque contrôle policier, les papiers sont soit confisqués, soit pire jetés ou détruits ...)

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  • 2 mois plus tard...

Les familles que j'accompagne sont en passe d'être expulsées de leur squatt : ben oui, cet hotel de 64 chambres, désaffecté depuis plus de 10 ans ( mais tout le mobilier était encore en place, lits faits, rideaux aux fenêtres ...), doit être de toute urgence... transformé en parking !!! Une honte et 3 enfants scolarisés qui vont sans doute devoir tout reprendre à zéro ailleurs (à condition de trouver un coin pour dormir, sinon, l'école devient vite secondaire ...)

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Dans mon bled, nous avons régulièrement la même chose avec des demandeurs d'asile du Caucase : logés de manière précaire, en attente de papiers, les enfants ses sont à peine habitués à leur environnement scolaire, qu'on leur demande de partir.

Les conditions d'accueil sont vraiment lamentables en France, mais les préjugés ont la vie dure : les étrangers ne viennent que pour les allocs, c'est bien connu.

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des allocs, ils n'en ont pas ... les familles que je soutiens ont juste 250 € par mois et par famille ( quel que soit le nombre d'enfants).

J'enverrai volontiers les gens qui déboutent des demandes d'asile dans les pays soit-disant surs ( Ukraine, Azerbaidjan, Géorgie) y vivre un peu pour comprendre. Et en ce qui concerne les roms, c'est encore pire, ce sont des parias dans leurs propres pays. Les roms hongrois sont en train de se faire expulser de leurs maisons qui sont détruites dans la foulée, le tout dans l'indifférence de l'UE ...

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Et dans le mot Rom, on met tout et n'importe quoi, c'est juste devenu un synonyme de "pas de ça chez nous".

J'ai covoituré l'autre jour avec une Tchétchène qui vit en France depuis une douzaine d'années. Elle m'a raconté son parcours du combattant, les bâtons dans les roues de l'administration française. Aujourd'hui, elle travaille, elle a acheté une maison, ses enfants réussissent à l'école mais elle est nostalgique de son pays et m'a dit plusieurs fois qu'elle était désolée d'avoir dû demander l'asile à la France.

No comment.

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