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La une de Charlie


Julieprof

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Pour ou contre la page de couverture du dernier Charlie?

Pour, au nom de la laicité et de la liberté d'expression...

Contre, au vue de la réaction de milliers de musulmans réellement offensés...

Je me questionne et je suis très interessée par vos avis. Merci

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POUR

Dans les lois de notre République laïque, puisque les croyances des uns ne doivent pas s'imposer aux autres, la notion de blasphème n'existe pas!

Il est essentiel pour garder notre liberté d'expression de ne pas avoir de tabou sur le sujet de la religion notamment!

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La liberté (d'expression...) ne s'use que si l'on ne s'en sert pas....

Un joli cartoon pour expliquer les massacres de la semaine dernière aux enfants.....

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Pour

Lorsqu'on a mis un Christ dans la pisse, seul une frange d'abrutis catholiques a réagi, tout le monde s'en foutait.

Pour un dessin, les musulmans se sentent insulter, nombreux sont ceux qui refusent de respecter une minute de silence, certains justifient le fait qu'on tue des gens dans notre pays.

On a l'impression de revivre notre lointain passé d'obscurantisme religieux lorsqu'on écoute les musulmans aujourd'hui, il faudrait juste qu'on vive tous à la même époque, si on doit vivre ensemble.

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POUR

Le délit de blasphème n'existe pas en France. Nous sommes un pays laïque.

Je ressens cette Une non pas comme une injure/une provocation faite aux musulmans mais comme un message de paix et de fraternité. Plutôt attendrissant donc.

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Le délit de blasphème existe en France, en Alsace et en Moselle. C'est dans le droit local, article 166...

Il aurait été plus judicieux d'écrire "Le délit de blasphème n'existe pas en France, sauf en Alsace et en Moselle. C'est dans le droit local, article 166..."

c'est une exception, pas la règle générale, mais on aura néanmoins compris ;)

La question initiale...savoir si on est pour ou contre... ce ne peut être que l'expression d'un sentiment qui n'a guère d'importance...

mais plutôt, la couverture en question respecte-elle la loi de notre pays ?

Sa publication justifie-t-elle des morts, quels qu'ils soient ? qu'on brûle des lieux de culte ?

mais ces questions ont déjà leurs réponses...

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Je trouve l'article que je mets ci-dessous plutôt intéressant. Était-ce le moment d'enfoncer le clou, d'en remettre une couche histoire de bien cristalliser les positions de chacun ?

J'ai des doutes, exprimés dans l'article par la phrase que j'ai mise en rouge. Ce texte a été publié avant la nouvelle couverture de Charlie Hebdo...

http://www.reporterre.net/Lettre-ouverte-a-Charlie-Hebdo

Les attentats vont-ils favoriser le recul des libertés ? Peut-on résumer ces événements à une lutte de la liberté contre le fanatisme, des Lumières (sous-entendues cartésiennes) contre l’obscurantisme (sous-entendu religieux) ? Non. « Les mondes musulmans ont terriblement besoin d’une main tendue, face aux terroristes qui prétendent confisquer leur parole. »

Ce qui a déclenché cet attentat est le droit au blasphème, considéré à juste titre par les Occidentaux comme le fer de lance de la liberté d’expression. La civilisation occidentale, dans son élan universaliste, présuppose que la fin du sacré religieux vaut pour tout le monde. Est-ce respectable ? Oui. Mais atteignons-nous notre but, qui devrait être de vivre libres, et tous libres, en défendant haut et fort le droit au blasphème ? Cela reste à prouver.

Ainsi Charlie Hebdo, qui lutte pour ce droit, mais aussi et surtout contre l’absurdité générale, risque de faire l’expérience absurdissime de servir d’étendard à tout ce que le monde compte de va-t-en-guerre contre l’islam ; de justifier des lois liberticides, une hausse des budgets militaires ; de conforter dans ses idées rances la foule de plus en plus nombreuse qui vote pour les extrêmes. Ça fait cher le droit de blasphème. Très cher.

Car enfin, l’essentiel est-il de dénoncer l’obscurantisme au sens large, y compris celui qui mijote dans nos villes, nos campagnes, ou de dénoncer l’obscurantisme islamique comme s’il s’agissait d’une vitrine de tous les fanatismes ?

Bien sûr, le fanatisme islamique a ses tueurs, qu’il faut combattre sans pitié. Mais arrêtons de présenter les terroristes comme des décérébrés, ex-vendeurs de shit ayant succombé au plaisir égotiste de faire la Une des journaux, même si, à l’occasion, cela les représente bien à titre individuel.

Ces tueurs-là sont, entre autres, le poison qui sourde d’un sentiment diffus, mais tenace : le sentiment, au sein de l’immense majorité des musulmans qu’on leur manque de respect en caricaturant leur croyance.

Et en effet, nous imposons notre liberté de blasphème à des sociétés qui ne veulent pas - ou pas encore - l’accepter. Est-ce un crime de ne pas avoir fait la Révolution française ? Dans une écrasante majorité, ces musulmans ne prennent pas les armes pour autant, fort heureusement. Mais tant que ce sentiment de manque de respect durera, il y aura des fous pour commettre des massacres.

So what ? Mourir pour des idées... Ou avancer dans la compréhension entre les peuples ? La liberté et le respect de nos différences sont-ils irréconciliables ? Avons-nous, en fait, un autre choix, si nous voulons faire progresser la paix, l’amitié et surtout, la liberté ?

La rédaction de Charlie Hebdo a aujourd’hui une occasion historique : celle de faire le premier pas dans le sens d’un apaisement, malgré le drame qui vient de se passer. Vous avez aujourd’hui beaucoup de monde à vous suivre : la direction que vous prendrez sera symbolique et cruciale. Quant aux mondes musulmans, ils ont terriblement besoin d’une main tendue, face aux terroristes qui prétendent confisquer leur parole.

Hissez les couleurs de la liberté d’expression drapée dans sa dignité contre le fanatisme islamique décérébré, et vous participerez à coup sûr à une confrontation de civilisations qui ne servira aucunement la liberté et la rigolade.

Partez à la rencontre des musulmans du monde, en Mauritanie, au Maroc, en Indonésie, à Gaza, en Iran ou en Syrie, dans ces pays qu’on présente maintenant dans les médias comme les frontières barbares alors qu’ils sont d’exceptionnelles civilisations ; dessinez avec leurs caricaturistes, ouvrez-leur vos colonnes ; brocardez et moquez - moderato d’abord, car la liberté d’expression, cela s’apprend.

Riez avec les musulmans en terre d’islam. Quand vous aurez réussi à faire rire leurs grenouilles de bénitier, alors, oui, vous aurez fait avancer la compréhension entre les peuples, la paix, donné un exemple fondateur et fait reculer l’obscurantisme. Et oui, ce jour-là, vous aurez hissé haut le drapeau de la Liberté : celui d’un monde plus humain

Source : Courriel à Reporterre de Patrick Flouriot

Patrick Flouriot est créateur et éditeur du magazine mauritanien Nouakchott Citymag (2006-2014). Il édite Cram Cram, magazine invitant les enfants à la découverte des autres cultures.

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Attendre de Charlie Hebdo qu'il ne représente plus Mahomet, sous prétexte de ne pas provoquer les musulmans...

Ca me fait penser à une fille violée à qui on demanderait d'arrêter de mettre des jupes pour ne pas provoquer les mecs.

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Moi je me questionne quand à la réaction d'une frange des musulmans: cette volonté de rester sur des interdits très anciens, la volonté de ne pas évoluer. Finalement ce n'est sans doute pas pour rien que cette religion fabrique des terroristes... Je m'interroge.

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Ouahou... Les raccourcis sont au rendez-vous, là, non ?

Pas sûr au final que "cette religion" fabrique plus de terroristes que les autres, mais bon...

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Autre exemple :

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If you're a Christian who demanded that all Muslims condemn the Paris attacks but did not yourself condemn the attacks in Central African Republic the same week done in the name of religion, then you might want to think about why.

Fact is, most Christians, like me didn't condemn the attacks in Africa because we cannot relate in any way to the attackers and don't feel they are part of our religion. This is exactly the same as Muslims in Michigan or Dubai or Paris felt about the attackers this month or the way Christians felt when Anders Breivik in Norway murdered 77 people in the name of his twisted idea of Christianity.

Interesting thing is that Muslims DID condemn the Paris attacks, groups like CAIR published lists of numerous leaders who condemned the attacks.

One can also argue that the extremist militias in Africa are "not real Christians" or that our religion does not teach violence....just as 1.9 billion peaceful Muslims can argue the same about the extremists in thier own religion. The extremists argue otherwise. If you are Christian make no mistake that the people chopping heads off in the name of your religion right now believe that THEY are real Christians and that thier acts are supported by the Bible they can readily quote.

What is the difference?

Can we please stop pointing fingers at one religion and realize that the world is a big place with crazy people all over....but mostly good people?

Bruce Fenton

Ou encore un extrait d'un texte que j'ai trouvé aussi trouvé intéressant :

http://blogs.mediapart.fr/blog/mathiasdelori/080115/ces-morts-que-nous-n-allons-pas-pleurer

(...) On a le droit de penser que la guerre contre le terrorisme islamiste est une guerre légitime. Mais il importe d’être conscient d’une réalité statistique. En trente ans, le terrorisme islamiste a fait environ 3500 victimes occidentales, soit, en moyenne, un peu moins de 120 chaque année. Ces 120 morts annuels sont 120 catastrophes personnelles et familiales qui méritent reconnaissance. Ce nombre est toutefois bien inférieur à au moins deux autres : 9 855 (le nombre de morts par arme à feux aux États-Unis en 2012) et 148 (le nombre de femmes tuées par leur conjoint en France en 2012). Cette nécro-économie (E. Weizman) est certainement trop froide. Elle nous enseigne cependant que nos attitudes politiques sont embuées par notre sensibilité différenciée par rapport à la violence. En effet, personne n’aurait l’idée d’envoyer des bombes de 250 kg sur les maisons des auteurs d’homicide aux États-Unis. De même, aucun chef de gouvernement ne penserait à décréter l’Etat d’exception après avoir pris connaissance du nombre de meurtre sexiste et intra-familial en France. Pourquoi cet unanimisme, dans la presse de ce matin, au sujet de la nécessité de ne pas baisser les pouces dans le cadre de la guerre (militaire et non métaphorique) au terrorisme islamiste ?

Cette économie sélective de la compassion produit un deuxième type d’effet en ce qui concerne la perception de la violence d’État occidental. Les discours communautaristes ou racistes ont ceci de particulier qu’ils mettent bruyamment en scène la violence qu’ils déploient. À l’inverse, le discours moderne et humaniste est aveugle par rapport à sa propre violence. Qui a une idée, même approximative, du nombre de morts générés par la guerre américaine en Afghanistan en 2001, par celle des États-Unis et du Royaume-Uni en Irak en 2003 ou encore par l’intervention de la France au Mali en 2013 ? L’une ou l’autre de ces guerres était peut-être légitime. Mais le fait que personne ne soit capable de donner une estimation du nombre de morts qu’elles ont généré doit nous interroger. Dans ces moments où nous sommes submergés par les émotions, il peut être intéressant de penser à tous ces précédents et à ces morts, à venir, que nous n’allons pas pleurer.

Par Mathias Delori, Chercheur CNRS au Centre Emile Durkheim de Sciences Po Bordeaux

Ben oui, 148 femmes tuées par leur conjoint, et on n'a pas déclaré la guerre aux conjoints violents...

Encore de quoi lire :

(....) Il est minuit moins le quart dans le siècle. Nous sommes à un point de bascule historique sur l’islamophobie et le déchaînement du racisme en France et plus largement en Europe. La lecture simplifiée à l’extrême par les médias de cette journée du 7 janviers 2015 va se résumer et s’imprimer dans de nombreux cerveaux « par l’attaque meurtrière contre un journal « de Gauche » par des Musulmans. Cela va déstabiliser et retourner des positionnements politiques. La Peur, la colère, la tétanie, l’incompréhension, la panique morale vont chez certains laisser largement place à la Haine.

Au-delà des paramètres d’opportunité militaire qui ont pu justifier le choix de ce journal par ce commando cette attaque correspond à une logique et à une vision politique des tak-taks : précipiter l’affrontement et la radicalisation de fractions importantes de la population. Charlie Hebdo bénéficie d’un capital symbolique encore important à gauche : il est encore considéré comme antiraciste et incarnant la liberté d’expression par de nombreuse personnes. Ce n’est pas Minute ou le Figaro qui ont été visés.
Les tak-tak savent que si la digue antiraciste de gauche saute, alors c’est toute l’Europe qui bascule dans le déchaînement d’une violence raciste symbolique et physique dont les musulmans sont les premières proies. Dans ce scénario les guerriers tak-taks qui se fantasment en défenseurs de l’Islam espèrent que les populations musulmanes alors violemment opprimées viendront trouver protection derrière eux. (...)

Ah oui, par ce que cette semaine, on a eu droit à ça aussi quand même :

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Attendre de Charlie Hebdo qu'il ne représente plus Mahomet, sous prétexte de ne pas provoquer les musulmans...

Ca me fait penser à une fille violée à qui on demanderait d'arrêter de mettre des jupes pour ne pas provoquer les mecs.

+ 1.

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Pour.

A mon sens, ce n'est pas Charlie le problème.

Je donne ma position d'athée et de laïque: la religion doit être au service de la société (je n'ai pas dit de la nation), c'est-à-dire qu'elle doit aider les hommes à mieux vivre ensemble. Dès lors que c'est la société qui se met au service de la religion, alors cela ne fonctionne plus. La croyance de certains ne doit pas passer avant l'intérêt collectif, et je crois que la laïcité sert l'intérêt collectif. Je mesure donc la chance que j'ai de vivre dans un pays qui légifère en ce sens, et j'espère que notre pays aura le courage de conserver cette spécificité juridique. Je ne suis pas du tout pour l'exclusion de la religion. Je me retrouve dans cette définition de la laïcité de Jean Baubérot, fondateur de la sociologie de la laïcité : « la laïcité, c'est à la fois un règlement juridique et un art de vivre ensemble ».

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