Aller au contenu

Une directrice d'école poignardée ...


--anonyme--

Messages recommandés

Honnêtement, Moustache, quand une école est difficile et n'a aucun moyen supplémentaire, je comprends que les collègues qui ont un peu de bouteille n'y restent pas. On a parfois l'impression de se battre contre des moulins, de ne pas pouvoir faire notre métier, tout simplement.

J'enseigne en ZEP, j'ai demandé cette école par ce que j'avais peu d'ancienneté, peu de chances d'avoir un poste définitif et après 3 ans d'errance, j'avais envie de m’installer enfin. J'y reste parce que l'équipe est soudée, parce que, grâce à la ZEP, les effectifs sont moins pléthoriques qu'ailleurs, et parce que la prime ZEP m'aide bien, il ne faut pas se leurrer. Mais je suis parfois plus médecin, assistante sociale, éducatrice ... qu'enseignante. Mes collègues de cycle 3 craquent à tout de rôle malgré leur expérience.

Lors du remaniement de la carte des ZEP, il a été décidé que nous allions sortir du réseau prioritaire. Toute l'équipe était d'accord pour partir : rester dans une école si difficile, mais avec 30 élèves par classe, moins de RASED (déjà quasi inexistant : pas de maître G depuis début octobre, 20 minutes par semaine de maître E en GS, pas du tout en cycle 3 ! ...), pour moi, c'était niet ! Et je comprends ma collègue qui a 30 ans d'ancienneté, qui expliquait qu'avec ses points, elle obtiendrait sans trop de souci une petite école bien plus calme dans son quartier, et ne resterait pas dans notre guetto (il faut appeler un chat un chat).

Finalement au regard de la mobilisation des enseignants et de quelques parents, la décision a été revue, nous restons ZEP. Nous devrions même être ZEP + mais il n'y a pas les moyens, alors tant pis.

Donc cette école dans le 14e qui n'est pas entrée dans un REP pour des raisons politiques, je comprends bien qu'elle n'attire pas des foules immenses et que les collègues la quittent, dès qu'ils en ont la possibilité.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ma précédente intervention ne portait absolument pas sur le fond du message, qu'on peut comprendre, mais sur la forme... maintenant, s'il n'y a que moi que le ton sexiste du message interpelle, pas grave...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Lors du remaniement de la carte des ZEP, il a été décidé que nous allions sortir du réseau prioritaire. Toute l'équipe était d'accord pour partir : rester dans une école si difficile, mais avec 30 élèves par classe, moins de RASED (déjà quasi inexistant : pas de maître G depuis début octobre, 20 minutes par semaine de maître E en GS, pas du tout en cycle 3 ! ...), pour moi, c'était niet ! Et je comprends ma collègue qui a 30 ans d'ancienneté, qui expliquait qu'avec ses points, elle obtiendrait sans trop de souci une petite école bien plus calme dans son quartier, et ne resterait pas dans notre guetto (il faut appeler un chat un chat).
Finalement au regard de la mobilisation des enseignants et de quelques parents, la décision a été revue, nous restons ZEP. Nous devrions même être ZEP + mais il n'y a pas les moyens, alors tant pis.

Quand avez-vous eu connaissance de ce retour en arrière ? Parce que je connais plusieurs écoles dans ce cas qui aimeraient que ça se passe ainsi.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Réponse toute en finesse et élégance. Même au second degré, c'est :thumbdown:

Je passe mon chemin...

Moustache, c'est drôle, non ?

Allez, un sourire! :)

Attention aussi aux remarques à l'emporte pièce, j'ai lu que "l'école avait mauvaise réputation" (sic)

Pourquoi ? les enseignants ne font pas leur boulot ?

J'imagine bien qu'on veut dire par là qu'enseigner dans ce quartier est difficile, mais les mots ont leur importance.

Il y a 10 ans j'enseignais dans le 14ème, mais côté "bobos", vers Denfert-Rochereau..Donc, j'ai eu l'occasion de rencontrer des collègues qui travaillaient dans cette école. Des T1, bien évidemment (cherchez l'erreur). Ils m'ont fait part de leur extrême difficulté à enseigner. Oui cette école avait mauvaise réputation, des élèves difficiles, des rapports avec les parents compliqués dus aux difficultés sociales des habitants de ce quartiers. Quand on y envoie des enseignants débutants, cela revient à les envoyer au clash.

A un moment donné, les difficultés peuvent être tellement importantes et concentrées dans un établissement qu'avec toute la meilleure volonté du monde, il y est impossible d'y travailler. Il faut absolument abandonner l'idée que l'enseignant peut résoudre tous les problèmes, en faisant tout simplement "son travail".

Et s'il se fait cracher dessus, c'est "qu'il n'a pas bien fait son boulot ?"

Donc, arrêtons de voir de la stigmatisation là où il n'y en a pas, quand une école est difficile, il faut le dire et non essayer de le cacher.

Ensuite, je me demande vraiment ce qui a été fait en 10 ans pour améliorer la situation.cleo17fr a dit qu'elle a avait été refaite à neuf. Comme si des batiments flambant neufs pouvaient résoudre les problèmes,c'est sans doute plus facile que de la classer ZEP.

D'après ton intervention, en toute logique je suppose que tu avais demandé ta mutation de ton école bobo vers cette école. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi des T1 ont été nommés là-bas et toi pas. C'étaient des postes bloqués?

C'est une vraie question...

"Le bonheur c'est quand vos actes sont en accord avec vos paroles."

Gandhi

Madame l'IEN était folle de moi et je me suis servi de ses sentiments pour obtenir un poste à ma convenance. Une fois que je l'ai eu, bien sûr, je l'ai envoyée bouler...j'allais pas me farcir un thon pareil quand même ! Comme j'étais T1 et pas inspectable, j'ai attendu un an et je me suis tiré dans le sud de la France !

Voila toute l'histoire qui répond à une vraie question !

Ouah! uNE photo, une photo!

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/Faits-divers-justice/n/Contenus/Articles/2015/02/21/SAINT-PIERRE-DES-CORPS-Des-enseignants-en-greve-2232745

21/02/15

Indre-et-Loire - SAINT-PIERRE- DES-CORPS Des enseignants en grève

Hier, les quelque 170 élèves de l'école élémentaire Henri-Wallon n'ont pas eu cours, leurs enseignants étant en grève.
Une manière « symbolique » de réagir aux trois agressions envers les enseignants qui ont ponctué le début de la semaine.

Tout commence mardi matin, à l'heure de la rentrée. Un papa moleste un enfant. La directrice de l'école s'interpose puis invite l'homme à discuter. Il pousse alors un enseignant.

Ce même jour, alors qu'il se voit indiquer qu'il ne passe pas par la bonne porte, un autre papa s'en prend à un enseignant et lui assène des coups de genou. Le lendemain, des insultes et des menaces pleuvent sur un troisième collègue.

De quoi interpeller la communauté enseignante. Les enfants, eux, sont « choqués », indique une enseignante syndiquée à Sud, qui intervient, elle, à l'école maternelle de l'établissement scolaire situé au cœur du quartier de La Rabaterie.

La police et l'inspection académique ont aussitôt été appelées. Le droit de retrait est, un temps, évoqué. Les enseignants n'y souscriront finalement pas, préférant « rassurer les enfants ». Avant d'opter pour une journée de grève, hier.

Et une enseignante d'insister : « L'école est un lieu pacifique, sacré pour les enfants. » Hier, les enseignants des écoles voisines sont venus soutenir leurs collègues à l'heure du déjeuner.

Modifié par prof désécol
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/18/2051212-incivilites-les-enseignants-en-desarroi-saisissent-la-ministre.html

18/02/15

Aude > Narbonne Incivilités : les enseignants en désarroi saisissent la ministre

C'est une première. Devant la dégradation des rapports entre enseignants et certains parents et enfants, les enseignants d'une douzaine d'écoles ont saisi la ministre de l'Éducation.

Tout est parti d'un incident en ce début d'année 2015 : une «agression» verbale à l'encontre d'une enseignante, reconnue par un parent d'élève, dans un commerce de la ville.Un incident qui a provoqué des échanges de messages et débouché sur une réunion. Si les syndicats étaient présents à cette réunion et la soutiennent, la démarche qui vient d'être initiée est celle d'enseignants réunis dans un collectif improvisé. [...]

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il n'y a que moi qui me dit que le problème, c'est qu'il puisse exister des écoles telles que personne ne les demande au mouvement ? Est-ce la faute des collègues de ne pas avoir la foi et d'éviter sciemment de demander un poste très difficile ? Je crois pour ma part que le problème ne réside pas dans la bonne volonté de l'enseignant, mais dans le fait qu'on fabrique volontairement des zones scolaires explosives. Dans le cas particulier dont nous parlons, je m'interroge sur le dessin de la carte scolaire...

Djata, Moustache, vous êtes des enseignants avec de la bouteille. Avez-vous demandé les pires ZEP de votre secteur ? Si oui, sommes-nous tous obligés d'être des samouraïs ?

J'ai tourné pendant 10 ans dans quelques-unes des pires écoles de mon académie, à faire le bouche-trou. J'ai fait, j'ai donné mon temps, mon énergie, mon enthousiasme. Je sais que je ne pourrais pas tenir 10 ans dans certaines de ces écoles.J'en sortais parfois désespérée, me sentant incapable d'agir tant la vie de ces enfants ne leur permettait pas d'être disponibles en classe. J'étais tellement prise par la gestion de leurs difficultés personnelles que l'enseignement devenait annexe. Je suis contente maintenant de me rendre dans mon école avec plaisir. Pour autant, je n'arrêterai pas de me battre pour qu'il y ait une vraie mixité sociale dans les écoles.

  • J'adhère 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-l-agresseur-de-la-directrice-d-ecole-presente-a-la-justice-21-02-2015-4550977.php

Toujours selon nos informations, la directrice de cette école avait déposé un main-courante au mois de novembre 2014 après avoir été l’objet de menaces de la part du même homme.

Mais bon, comme il lui a volé son sac, ça doit très certainement être une agression crapuleuse....

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'en sortais parfois désespérée, me sentant incapable d'agir tant la vie de ces enfants ne leur permettait pas d'être disponibles en classe. J'étais tellement prise par la gestion de leurs difficultés personnelles que l'enseignement devenait annexe. Je suis contente maintenant de me rendre dans mon école avec plaisir. Pour autant, je n'arrêterai pas de me battre pour qu'il y ait une vraie mixité sociale dans les écoles.

On ne fait vraiment pas tous le même métier.... :(

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

A lire aussi, toujours dans le Parisien :

http://www.leparisien.fr/informations/-11-02-2015-4522749.php

L’agression a été fulgurante. C’était un peu avant midi. Eléonore B., la directrice de l’école maternelle Alain-Fournier, impasse de la Briqueterie à Paris (XIVe), a été frappée à coups de couteau au bras et à la jambe par un parent d’élève dans le hall d’accès réservé aux appartements des enseignants.

Il semble que l’agresseur a suivi la directrice alors qu’elle rentrait chez elle.

Andy M., l’agresseur présumé au long palmarès judiciaire, a été intercepté par une patrouille de police alertée par des riverains alors qu’il regagnait son domicile de la rue Wilfrid-Laurier, à deux pas de l’école et du métro Porte-de-Vanves. L’homme a d’ailleurs été retrouvé en possession du sac à main de la victime dont les jours sont hors de danger mais qui reste toujours hospitalisée car très choquée.

Un différend

Le mobile de l’agression est encore peu clair. Un différend récent entre la directrice et ce père d’un enfant scolarisé dans cet établissement pourrait être à l’origine de l’acte d’Andy M. Il a été placé en garde à vue pour « tentative d’homicide volontaire » dans les locaux du 3e district de la police judiciaire de Paris. Un homme dont l’état mental pose questions.

Même si l’école est fermée pendant cette période de vacances scolaires, l’établissement accueille un centre de loisirs. Ils étaient 37 enfants hier matin à participer aux activités. La plupart n’ont rien vu ni rien su de ce qui s’est passé vers 11 h 50 dans la partie dite privée de l’école Alain-Fournier. Sauf qu’à cette heure de cantine quelques enfants ont aperçu la directrice « par terre sur le sol la jambe en sang », racontent Jade, 8 ans, et son amie Myniar, 10 ans. « On a pu la voir car, à cet endroit, il y a un ascenseur transparent dans l’école et, après, ils ont fermé les portes », témoigne encore Jade sous l'œil de sa mère, à la sortie de l’école. Les activités ont malgré tout été maintenues par les animateurs comme si de rien n’était.

« Il n’est pas venu par hasard dans cette école et il fallait bien connaître les lieux pour s’introduire dans cette partie réservée », note Christophe Crépin, délégué de l’Unsa-Police, qui confirme aussi que le « travail des enquêteurs va être de comprendre le profil psychologique du suspect ». Un homme dont le casier judiciaire porte plus de trente mentions pour des faits graves. Le vol du sac à main de la victime, arrivée en 2012 à la direction de la maternelle, intrigue aussi les enquêteurs : vol d’opportunité ou voulait-il récupérer quelque chose ? Hier soir, les parents d’élèves s’empressaient de récupérer les enfants et les assaillaient de questions.
Modifié par prof désécol
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...