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Réforme du collège


philpelpet

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Vous êtes ridicules! On dirait des chefs d'entreprises qui se disputent un marché...Je vous rappelle qu'un syndicat est là pour défendre l'intérêt des salariés. Les politiques sont là pour nous diviser et entretenir cette forme de guéguerre pour faire passer toutes leurs régressions sociales, économiques et écologiques!

La presse indépendante ("le monde diplomatique", "l'huma"...) touche aussi des subsides de l'Etat et heureusement!

C'est marrant d'écrire cela après avoir attaqué les autres syndicats.

J'attaque sur le fond pas sur la forme.

Quand on se dit apolitique parce que ne recevant pas de subventions, c'est du fond aussi. Puisqu'en fait s'ils n'ont pas de subventions c'est bien parce qu'ils n'ont pas assez de voix sur le total de la FPE.

Leur positionnement soi-disant apolitique est une fumisterie.

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http://maragoyet.blog.lemonde.fr/2016/01/09/qui-a-encore-de-lautorite-sur-les-enseignants/

Qui a encore de l’autorité sur les enseignants ?

Mara GOYET

"Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte ;
C’est qu’ils n’ont pas senti votre fraternité." V.Hugo

Voilà ce que doit sans doute inspirer une assemblée de professeurs aux intervenants chargés de former le corps enseignant à la réforme. Je n'ai pas encore eu de formation disciplinaire. Mais j'entends ou lis ce qui remonte des autres formations. C'est sans doute partial, partiel. En tout cas, c'est souvent hilarant et accablant 1.

Ce que j'ai pu voir (l'université d'automne sur la réforme) ou les récits que j'ai pu lire ou entendre semblent cependant montrer que dans ces rassemblements on assiste davantage à des phénomènes de bordelisation molle (rires, provocations, bavardages, impolitesses, discussions parallèles, texto, moqueries) qu'à des mouvements de contestation. On se contente le plus souvent de ricaner, dessiner, discuter à bâtons rompus, envoyer des textos à travers la salle en faisant les pires blagues de potache. Ou de pioncer.

Pourquoi cette absence de contestation frontale ? Par crainte, peut-être. Ce n'est pas si facile de prendre la parole pour protester devant son chef d'établissement, ses IPR, tous les chefs de l'Académie et quelques centaines de personnes qui ferment leur gueule (mais papotent). La crainte de quoi ? C'est justement le problème. On ne sait pas vraiment ce que l'on craint (on ne va pas reculer de huit cases parce que l'on aura fait part de son désaccord publiquement; enfin, en est-on si sûr ?) mais on a peur. Très peur.

Si, dans ce type d'assemblée, la crainte règne, l'autorité, elle, en revanche, est absente. D'où notre comportement limite : nous ne supporterions pas le millième de nos élèves. Pourquoi ne reconnaissons-nous plus d'autorité morale, intellectuelle, à ceux qui nous causent ?

Tout d'abord parce qu'on ne sait même pas, pour une grande partie d'entre eux, s'ils sont eux-mêmes convaincus de ce qu'ils racontent ou s'ils manquent à ce point de pertinence ou de conviction parce qu'ils sont placés entre le marteau et l'enclume. La réelle liberté dont nous jouissons en classe (l'avantage d'être en bas de la chaîne alimentaire) se heurte au manque patent de liberté de ceux qui sont envoyés pour nous convaincre (sont-ils sincères ? Prennent-ils sur eux ? Pensent-ils à leur carrière ? Avalent-ils des couleuvres ? Connaissent-ils vraiment les détails de la réforme ? ). On voit des fonctions pas des individus. On voit des carrières pas des convictions. On voit leur pouvoir, nous sentons notre liberté. D'où ce mélange de crainte et de bordel.

Pour partie, ils n'ont pas d'autorité parce que leurs discours, souvent flatteurs ("vous savez tous ça", "liberté pédagogique", "mission", "extrême difficulté", "votre engagement"), ne tiennent pas compte une seule seconde du fait que nous sommes quand même, à force, devenus experts en enseignement et que nous avons sans doute davantage passé de temps au contact des élèves qu'eux-tous réunis. Notre métier et notre expérience sont niées. De toute évidence on n'a pas besoin qu'on nous explique ce qu'est une classe et comment l'intéresser dans la dernière novlangue à la mode (on trouve des milliers de bonnes idées de cours sur internet). Nous n'attendons pas d'un IGEN qu'il nous file des chouettes trucs pour captiver la classe. Mais qu'il parle du fond (où on va, ce qu'on fout là, quelles sont les perspectives, orientations) à partir de son expérience, de sa position, de son engagement. Bref, qu'il nous parle d'un autre point de vue, pas comme un prof bis ou un super prof (nous n'avons pas la naïveté de penser qu'il est arrivé-là parce qu'il était le meilleur prof de collège de tous les temps). On aimerait davantage discuter avec eux à bâtons rompus, pied à pied du haut de nos expertises respectives. On aimerait avoir confiance. Pour ce faire, il faudrait qu'on sente un brin d'autonomie en face de nous, pas la répercussion d'idées ministérielles ou de mises en œuvre institutionnelles en pagaille.

Ils n'ont pas d'autorité car nous savons tous que nous faisons semblant. Que nous n'aurions pas la même conversation au café, dans une réunion informelle, devant une machine à café ou même dans une discussion à la fin d'une inspection. Sans être une dangereuse révolutionnaire ni prôner l'abolition des hiérarchies, je crois que nous aurions tous à gagner à laisser tomber ces relations engoncées, glaciales, faussement cordiales. Les discours sonneraient moins faux (tout donne l'impression qu'on veut nous rééduquer) et nous serions bien plus respectueux (on dit qu'on abuse parce qu'ils abusent, il n'empêche qu'on abuse !). Car je crois sincèrement que nous avons besoin d'autorités auxquelles nous fier, confier, remettre, auprès desquelles nous épancher. Nous avons besoin d'être accompagnés (pas uniquement par nos collègues ou nos potes enseignants) avec fermeté et attention. D'être écoutés et contestés. Nous avons aussi besoin d'admirer (les écrits de J.-P. Vernant, par exemple, ont sur moi une immense autorité). Le système ne permet pas vraiment cela . Il n'y a pas d'espace institutionnel pour la franchise, la confiance, la discussion, l'aide. Tout le monde s'en plaint, de haut en bas. Et rien ne change (crainte entretenue et/ou auto-entretenue).

Crainte et autorité. Autonomie et infantilisation. Personnalisation et fonction. Je crois que nous touchons là l'un des points les plus sensibles de la Réforme et de l'opposition qu'elle suscite. Elle demande aux enseignants, aux établissements, de s'organiser (programmes, heures, enseignements) par eux-mêmes tout en maintenant un cadre dans lequel la crainte et la caporalisation sont de mise. On comprend aisément que cela crée des hiatus et des étincelles. Et que le climat soit aussi pourri...

1: En pure optimiste, j'ai bon espoir que ça ne soit pas si indigent ou lamentable en Histoire-Géo, matière qui, pour tout un tas de raisons (la chronologie, le sens du temps long, l'ombre de l'idéologie, l'omniprésente nécessité de la déontologie, le risque permanent de la dérive politique, la gravité des sujets), évite le plus souvent de sombrer dans le grand n'importe quoi et la lubie totémisée. On peut critiquer tout un tas de choses en ce qui la concerne mais c'est, dans l'ensemble, une matière qui se tient. On ne fait pas, encore, rédiger des lettres de motivation aux sixième pour devenir hoplite athénien : "passionné par les Perses depuis toujours, titulaire de l'éphèbie, je souhaite m'impliquer dans les guerre médiques". (à propos, les collégiens nous livrent dix signes caractéristiques du VRAI collégien, ici)

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Ce texte résume parfaitement le fond de ma pensée depuis bien longtemps : oui, tout le monde fait semblant, on se croirait parfois en Allemagne de l'Est, la Stasi et les persécutions en moins (quoi que....), et la propagande ministérielle bat son plein, à coups de stats plus ou moins tronquées (aaaah, les indicateurs....).

Oui, la complicité des inspecteurs est une réalité.

Tout ceci est vraiment une sinistre farce.

Et pourtant, on pourrait vraiment faire autrement sans trahir les idéaux et les missions (loyauté n'est pas synonyme de lèche-botte).

C'est ce que je fais, c'est ce que fait le proviseur avec qui je travaille...... mais les cadres dirigeants ont peur, eux aussi, de déplaire au recteur, qui a peur de déplaire au ministre....

La France est pays de courtisans.

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Il faut avoir participé une fois à une CAPD pour se rendre compte que les IEN sont soumis au bon vouloir de leurs supérieurs. Quand il y a un vote, tu peux avoir des DASEN qui disent avant le vote ce que les membres de l'administration vont voter. Ça veut tout dire.

Et que dire des IEN quand ils défendaient les programmes de 2008, ou justifiant les suppressions de postes sous le quinquennat précédent ?

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Il faut avoir participé une fois à une CAPD pour se rendre compte que les IEN sont soumis au bon vouloir de leurs supérieurs. Quand il y a un vote, tu peux avoir des DASEN qui disent avant le vote ce que les membres de l'administration vont voter. Ça veut tout dire.

Et que dire des IEN quand ils défendaient les programmes de 2008, ou justifiant les suppressions de postes sous le quinquennat précédent ?

C'est bien pour ça qu'il ne faut jamais faire confiance à notre hiérarchie, on le sait. Si demain Marine Le Pen est élue, la majorité organisera des formations sur la préférence nationale à l'école et casseront ceux qui résisteront.

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  • 2 semaines plus tard...

http://www.lemonde.fr/education/article/2016/01/21/reforme-du-college-imbroglio-autour-de-l-avenir-des-classes-bilangues_4850797_1473685.html

Réforme du collège : imbroglio autour de l’avenir des classes bilangues

Quelques-uns, au sein de la communauté éducative, s’offusquent de ce qu’ils perçoivent comme un « rétropédalage politique ». Mais beaucoup, du côté des parents d’élèves notamment, s’en félicitent : une partie des sections bilangues devraient être maintenues à la rentrée 2016 – jusqu’à 70 %, avancent les syndicats d’enseignants, tout en pointant de « très fortes disparités d’un rectorat à l’autre » –, et ce quoi qu’ait pu déclarer, au printemps 2015, Najat Vallaud-Belkacem en divulguant son projet de « collège 2016 ».

A l’époque, le ministère de l’éducation avait créé la polémique en annonçant que ces dispositifs permettant d’apprendre deux langues dès la classe de 6e, soupçonnés d’élitisme parce qu’ouverts à une minorité d’élèves (16 %), seraient « rendus obsolètes » par l’apprentissage « par tous » d’une seconde langue vivante dès la 5e – un an plus tôt qu’aujourd’hui. Autrement dit, que les bilangues perdraient leur raison d’être avec la réforme du collège, promise pour septembre 2016.

Reste que la promesse d’un « renforcement » des langues fait rire jaune, sur le terrain. Selon le décompte – encore partiel – réalisé par l’ADEAF, association de professeurs d’allemand, Paris est la seule académie à tirer son épingle du jeu : elle ne renoncera, en septembre, à aucune bilangue. Le rectorat confirme : dans la capitale, seront bien maintenues les 84 sections « allemand-anglais » mais aussi 24 « espagnol-anglais », 9 « chinois-anglais », 7 « italien-anglais », 5 « portugais-anglais », 4 « russe-anglais » et 3 « arabe-anglais ».

« Partout ailleurs, le recul est net », regrette Thérèse Clerc, présidente de l’ADEAF. Avec des académies qui s’en sortent mieux que d’autres, comme Montpellier, Nice-Toulon ou encore Clermont, qui n’enregistreraient « que » de 10 % à 15 % de pertes. Mais Poitiers, Grenoble, Rouen ou Lyon en perdraient de 70 % à 75 %. Lille près de 60 %, Limoges plus de 40 %… Dans l’académie de Caen, il faudra pratiquement faire sans. [...]

Pour une réforme qui prétendait en finir avec un système soi-disant inégalitaire, c'est plutôt cocasse...

Parmi les conséquences de ce « bricolage » laissé au bon vouloir des recteurs d’académie, une crainte revient dans toutes les bouches : celle de voir des professeurs se retrouver en « sous-service », et pas seulement ceux d’allemand si, comme le redoute M. Delagneau, de l’APLV, « toutes les langues, de l’italien au russe, paient un lourd tribut à la réforme ». Pour éviter des suppressions de postes – un bien mauvais signal, à seize mois de la présidentielle, pour un gouvernement qui s’est engagé à en créer 60 000 –, des professeurs de collège pourraient assurer des heures au primaire. « C’est déjà le cas », confirme-t-on rue de Grenelle.

Progrès pédagogique ? Recul politique ? Selon que l’on se situe dans le camp des « pro » ou des « anti » réforme, la réponse varie. « Au nom de l’égalité, on a voulu très vite – trop vite ? – trouver des coupables aux dysfonctionnements d’un système inégalitaire, analyse Frédérique Rolet, du SNES-FSU. Mais le calcul politique était mauvais : ces sections n’ont pas toujours, en matière de ségrégation, le mauvais rôle qu’on veut leur faire jouer. En ZEP, les supprimer peut être contre-productif et faire fuir les bons élèves vers le privé. »

En mai 2015, un rapport de l’Ecole d’économie de Paris, a poussé, de fait, à nuancer le procès en élitisme fait aux bilangues : celles-ci s’adressent davantage aux bons élèves qu’aux élèves bien nés. [...]

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  • 2 semaines plus tard...

Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement et ministre de l'Agriculture était l'invité de BFMTV et RMC ce mercredi matin...

 

http://www.francesoir.fr/politique-france/stephane-le-foll-il-nest-pas-normal-quun-producteur-vende-perte

 

 

 

[...]

 

Professeurs en grève qui estiment être sous-payés

 

"Il y a un débat sur la revalorisation qui avait été engagé déjà il y a longtemps sous Jospin. Sur ce débat comme sur d'autres, nous sommes aussi comptables de l'équilibre du budget de la France. Dans ce débat il y a des choses sur lesquelles nous sommes parfaitement conscients. Nous ferons un effort qui sera compatible avec les équilibres".  

 

"On a un échec scolaire de 130.000 élèves. A chaque fois qu'il y a eu des réformes, il y a toujours eu la question du latin et du grec. Je suis tout a fait conscient qu'on a un besoin et qu'on doit donner un certain nombre d'enseignements mais tout refuser et tout analyser à l'aune du latin et du grec, franchement il y a quelque fois où je me dis qu'il y a une forme d'empêchement qui est mis en place par un certain nombre de personnes qui ne pensent pas à l'ensemble des jeunes".

 

"il y a une forme d'empêchement qui est mis en place par un certain nombre de personnes qui ne pensent pas à l'ensemble des jeunes".

 

Voilà. L'échec scolaire est dû aux profs égoïstes qui ne pensent qu'à préserver des langues que plus personne ne parle, et ce au mépris de l'intérêt dézenfants.

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C'est vrai ça, quelle idée d'enseigner le latin ou le grec, langues fondatrices du français d'aujourd'hui....

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Quelle arrogance de la part de ce ministre! Ces 130 000 jeunes (chiffres faux d'ailleurs car il ne prend pas en compte le Brevet des collèges...) sont le fruit de quelles politiques? Ce sont les profs "égoïstes" qui décident des politiques à mettre en place? Ce sont eux qui ont détruits la formation initiale et continue? Eux qui ont baissés drastiquement les heures de cours? ...

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