Aller au contenu

Désenchantés, les profs des écoles débutants baissent vite les bras


André Jorge

Messages recommandés

"ils déclarent travailler en moyenne 48h51 par semaine"

Pour ce qui me concerne je bosse plus de 50h par semaine (non, je ne compte pas le temps sur EDP !!!!) et c'est ça aussi la réalité du métier...mais à force de dire que les "enfeignants" du 1er degré bossent 24 heures par semaine...ils sont surpris. Ils découvrent que en plus il a les 10 mn avant la classe, les 108 heures ( dans lesquelles tout ce que nous devons caser n'est pas "casable" mais à faire quand même), une infantilisation de la profession par d'anciens PE qui ont le syndrome du bizut et bizutent donc à leur tour les PE restés en classe...et tout cela pour un salaire qui ne fait pas rêver grand monde.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 39 minutes, Nadikaah a dit :

"les PE en herbe rencontrent des difficultés, se sentent peu accompagnés et « voient que leurs collègues ont baissé les bras » ; (...)

Les professeurs des écoles débutants se rapprocheraient alors de leurs collègues démobilisés, et seraient à nouveaux déçus, face aux pratiques de ces derniers – évaluations des difficultés des élèves insuffisantes, quasi-absence de différenciation, manque d’indulgence envers les enfants en difficulté…

(...) les profs des écoles débutants finiraient par se concentrer, comme leurs collègues, « sur les élèves sur lesquels le rendement du travail est meilleur » "

Waouh ! Sympa l'article de vousnousils. Ils nous font vraiment passer pour des idiots. La dernière phrase que j'ai citée est hallucinante !

C'est la même qui m'a fait tiquer aussi :glare: C'est bien connu d'ailleurs que ces vilains profs laissent au fond de la classe les plus faibles. :devil_2: 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 1 minute, LAURENT16 a dit :

j'avoue que plus je viens sur ce forum plus mon projet prends un coup dans l'aille

Ce qui est important c'est de savoir pourquoi tu veux faire ce choix et quelles sont tes représentations du métier. J'ai fait cette reconversion il y 7 ans après avoir bossé comme travailleur social.

Je ne regrette pas car dans le social les horaires n'étaient pas glop, le salaire minable (10% de plus que le SMIC) et que c'est très tendance de demander des temps de bénévolat aux travailleurs sociaux quand ils bossent avec des bénévoles (ce n'est pas pareil dans tout le social mais là en l’occurrence c’était ainsi et changer d'employeur dans ce secteur sinistré par chez moi...3 ans de chômage...).

J'aime le fond du métier, j'y trouve mon compte.

Cependant, je déchante aussi du fait du regard porté par les parents en particulier, la société, les potes qui te balancent en permanence que tu ne fiches rien (ils en sont persuadés), la relation à l'institution (par le biais des IEN, pas tous...), de l' ESPE, de l'absence de moyens financiers pour gérer nos classes, écoles de manière sereine , perenne, sans influence de la mairie, des assos de parents d'élèves. J'ai un ami toubib en hôpital qui s'interrogeait sur pourquoi les assos de parents d'élèves demandent des sous pour l'école. Je lui dit qu'en fait une école ne reçoit pas de fonds de l'Etat mais uniquement de la mairie, en fonction de ce que veut donner la mairie. Que ce montant est très variable. Il me regarde stupéfait et me dit "C'est comme si mon salaire était payé par l'Etat et que l’hôpital devait trouver l'argent pour fonctionner ailleurs, sans certitude !!!!".

De plus, les élèves changent même en 7 ans je le constate, la notion d'effort est de moins en moins présente. Leur moindre difficulté est très vite "pathologisée" par l'institution, les partenaires de la santé.

Bref, je songe à faire autre chose...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je me serais attendue à un peu plus de rigueur scientifique de la part de ces messieurs sociologues. Ils auraient pu faire bien mieux que ces phrases à l'emporte-pièce.

Après je note cette phrase :

A leurs débuts, les professeurs des écoles « souffrent d’être trop livrés à eux-mêmes », mais aussi « d’avoir des prescriptions qui ne les aident pas, parce qu’ils ne voient pas comment les opérationnaliser », expliquent les chercheurs.

Et bien, je dois dire que moi aussi je cherche toujours comment opérationnaliser certaines prescriptions, notamment les inclusions à gogo sans avs, le non-redoublement de certains enfants qui en auraient pourtant grandement besoin, le saut de classe exigé par des parents alors que l'enfant n'a pas le niveau... bref, la différenciation a bon dos mais je voudrais bien voir ces sociologues y arriver (de préférence en triple niveau à 28). Evidemment qu'on se concentre sur ceux qui marchent et encore heureux qu'on s'en occupe vu le temps que nous prennent les autres. Celui qui en ce2 ou cm1 rampe dans la classe, se roule par terre, pique sa crise tous les jours et qui attend une orientation depuis x années, bien sûr qu'on a désinvesti le terrain comme l'ont fait les parents, les politiques en n'obligeant pas les parents à des soins et à une orientation pour faire des économies. On ne va pas me faire croire que c'est à coup de différenciation qu'on va y arriver...

  • J'adhère 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 7 heures, chableu a dit :

De plus, les élèves changent même en 7 ans je le constate, la notion d'effort est de moins en moins présente. Leur moindre difficulté est très vite "pathologisée" par l'institution, les partenaires de la santé.

Exactement !

Comme si nous n'avions presque plus d'élève classique dans nos classes.

Il y a 8 heures, LAURENT16 a dit :

 

j'avoue que plus je viens sur ce forum plus mon projet prends un coup dans l'aille

Je ne sais pas si c'est un reproche mais en tous cas, si la description de notre vécu peut t'aider à te déterminer, je pense que c'est un bien.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

@LAURENT16 c'est clair, qu'il faut savoir pourquoi tu choisis ce métier. Si c'est pour les vacances, finir à 16:30, les parents sont contents, tes collègues sont super, t'as qu'à suivre le livre et basta ( combien j'ai d'amis qui pensent ça... Même mon Jules avant de vivre avec moi, ... Il a déchanté, je ne suis pas libre comme les gens le pensent).

+ Pression IEN, +beaucoup plus de cas difficiles qu'on ne le pense, + réunions à gogo, + projets écoles dans lesquels tu dois t'investir, +, +, +... Mais toujours payé moins .. ( c'est pas une blague, sauf saut d'échelon, au 1 janvier et 1 juin ou juillet , eh ben, c'est qqs euros de moins, mais bon... Ça donne un coup au moral)

Et comme maintenant, il n'y a plus de PE1 avec 3*2 semaines dans des classes différentes + des jours dans des classes d'EMF. PE2 avec 3*3semaines dans des cycles différents, avec toujours possibilité de faire un tour chez des EMF ou MAT.

Bah nan direct en classe, sans personne, puisque ton binôme travaille qd t'es pas là... Et que ce n'est pas une personne qualifiée ( diplômée) pour te former ( on ne lui demande même pas son avis...) Donc quitte ou double, selon les personnes. 

Maintenant qd jentre en classe, c'est mes élèves, ce qu'ils apprennent, 1 ambiance sympa, et j'oublie le reste. C'est qd même ma place, j'y suis bien, le temps passe vite...

Les réunions, ... Passent moins vite 😁😁😁😁

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Et puis selon certains coins, ta classe à toi, tu peux toujours attendre pour l'avoir,  ce sera 10 ou 15 ans de postes de fractionné ou de remplaçant...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 1 minute, abel27 a dit :

Et puis selon certains coins, ta classe à toi, tu peux toujours attendre pour l'avoir,  ce sera 10 ou 15 ans de postes de fractionné ou de remplaçant...

:thumbdown::thumbdown::thumbdown: c'est vrai aussi....

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Laurent,d'après mon Homme, PE aussi,  il existe aussi des coins plus sympas que certaines écoles où les élèves sont très suivis par les parents, sont motivés, bosseurs et instruits.
Bon, dans ma carrière (9 ans), je n'en ai jamais vus mais je n'ai fait que REP et milieu urbain défavorisé ++

Je pense aussi que selon la personnalité de chacun, on prend plus ou moins de recul par rapport à la situation. Cependant, ce qu'énoncent Abel, Picasso ainsi que d'autres est vrai, en étant tout à fait objective.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Euh... J'ai fait  ZEP, rar, rrs, rep, rep +, et des milieux hyper favorisés hyper demandés (code prio fermeture 😁😁), bah franchement, tout dépend de l'équipe. 

Des milieux hyperdifficiles , mais vu ce qui est mis en place depuis qqs années par l'équipe,à toi de suivre, et c'est du bonheur.

Et du hyper favorisé, où c'est hyper dur, côté parents, côté collègues...

Bref,ça dépend. 

J'ai 14 ans d'ancienneté, moitié/moitié pourri /génial . Quand c'est pourri,fo prendre sur toi.... C'est pas facile,car c'est prenant, et ta famille en subit les csq....

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 18 heures, chableu a dit :

 

De plus, les élèves changent même en 7 ans je le constate, la notion d'effort est de moins en moins présente. Leur moindre difficulté est très vite "pathologisée" par l'institution, les partenaires de la santé.

Bref, je songe à faire autre chose...

C'est très bien dit. C'est exactement ce que je ressens depuis que j'ai du cycle  3, j'entame ma 3° année dans ce cycle. Les élèves sont dys, TDAH, etc.... Le médecin scolaire, l'orthophoniste, les parents ne sont plus que des personnes qui suggèrent/proposent/imposent l'adaptation que l'enseignant doit faire. Je ne mets en doute aucune pathologie, mais je suis enseignante. S'occuper efficacement d'élèves qui ne savent pas écrire (je parle du geste, pas de la beauté du rendu...), qui savent à peine lire, qui ne tiennent pas en place, qui sont absents dès qu'ils ont la gorge ou le ventre qui les démange, qui sont incapables du moindre effort....ça prend un temps considérable, au détriment des élèves qui eux ont le niveau attendu, qu'on doit occuper sainement en attendant.

  • J'aime 2
  • J'adhère 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a une heure, cpette a dit :

C'est très bien dit. C'est exactement ce que je ressens depuis que j'ai du cycle  3, j'entame ma 3° année dans ce cycle. Les élèves sont dys, TDAH, etc.... Le médecin scolaire, l'orthophoniste, les parents ne sont plus que des personnes qui suggèrent/proposent/imposent l'adaptation que l'enseignant doit faire. Je ne mets en doute aucune pathologie, mais je suis enseignante. S'occuper efficacement d'élèves qui ne savent pas écrire (je parle du geste, pas de la beauté du rendu...), qui savent à peine lire, qui ne tiennent pas en place, qui sont absents dès qu'ils ont la gorge ou le ventre qui les démange, qui sont incapables du moindre effort....ça prend un temps considérable, au détriment des élèves qui eux ont le niveau attendu, qu'on doit occuper sainement en attendant.

C'est cela, et j'y fais allusion depuis de nombreuses années sur ces forums, ce qui m'a valu maintes fois d'être taclée. Pourtant, nous sommes dans le vrai.

Mais que vont devenir ces jeunes ?

Je rencontre et ai des nouvelles régulièrement de mes anciens élèves et je suis extrêmement triste de constater la galère actuelle de ceux pour lesquels je m'étais battue en vain dans les petites classes car ils étaient déjà en souffrance, mais pour lesquels mes efforts ont été balayés par le bataillon des experts et spécialistes en dys/hyper qui ont maintenu ces enfants et leurs parents dans le "C'est pas sa faute, c'est pas ma faute ! Acceptez-le comme ça et débrouillez-vous, sans le brusquer et sans nous brusquer!" stérile.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...