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il y a 52 minutes, Goëllette a dit :

C'est cela, et j'y fais allusion depuis de nombreuses années sur ces forums, ce qui m'a valu maintes fois d'être taclée. Pourtant, nous sommes dans le vrai.

Mais que vont devenir ces jeunes ?

Je rencontre et ai des nouvelles régulièrement de mes anciens élèves et je suis extrêmement triste de constater la galère actuelle de ceux pour lesquels je m'étais battue en vain dans les petites classes car ils étaient déjà en souffrance, mais pour lesquels mes efforts ont été balayés par le bataillon des experts et spécialistes en dys/hyper qui ont maintenu ces enfants et leurs parents dans le "C'est pas sa faute, c'est pas ma faute ! Acceptez-le comme ça et débrouillez-vous, sans le brusquer et sans nous brusquer!" stérile.

Entièrement d'accord avec tes propos. Au risque de m'attirer les foudres, je reste convaincue d'une chose : lorsqu'on a des difficultés dans un domaine : on doit travailler plus que les autres pour les surmonter. Ça parait bête à dire, pourtant ça marche (j'en suis la preuve vivante), il suffit de le vouloir un peu et d'être courageux. Le problème est que de plus en plus on en demande moins à ceux qui ont déjà des difficultés, voire, on leur mâche le travail.... Ya pas comme un problème ?  

 

J'édite pour préciser les difficultés auxquelles j'ai eu à faire face, ça peut donner un éclairage : 

je suis arrivée en France à l'âge de 6 ans, ne parlant pas un mot de français, directement en CP sans être passée par la case maternelle à l'époque où les dispositifs UPE2A n'existaient pas bien sûr. Vous vous doutez que j'ai dû beaucoup travailler pour atteindre le niveau des autres élèves. 

Posté(e)

Mais dans une société de droits plus que de devoirs, dans une société où chacun sort le parapluie et n'engage jamais sa responsabilité, c'est inévitable.

Posté(e)

Une orthophoniste m'a dit "Penser que ça ira mieux en s'entrainant, c'est comme de dire à un myope "Entrainez-vous à voir sans vos lunettes". "

Je comprends très bien l'image. Mais en remettant ça dans le contexte de la classe, ça veut dire que je ne peux rien pour cet enfant, si ce n'est être bienveillante dans mon attitude avec lui....Adapter pour (faire croire) qu'il réussisse, ce n'est pas le faire progresser....

 

Posté(e)

Nombreux sont les élèves qui relèvent du spécialisé et qui se retrouvent dans nos classes surchargées. La "classe ordinaire" n'a jamais soigné personne, la pédagogie ne peut remplacer les soins psy .

L'école inclusive sans moyen est une catastrophe, la destruction des RASED et des classes spé (CLIN, ULIS, Itep, Ime...) est une catastrophe.

Les classes surchargées, la pression sociale, les contenus d'enseignement qui changent à chaque ministre, la manque de bienveillance et de soutien de l'Institution, le salaire, la formation initiale et continue inexistante...

Voilà ce qui décourage déjà les nouveaux entrants...Le site "vousnousils" est financé par la banque populaire, encore un site très objectif..

  • J'adhère 1
Posté(e)
il y a 53 minutes, cpette a dit :

Une orthophoniste m'a dit "Penser que ça ira mieux en s'entrainant, c'est comme de dire à un myope "Entrainez-vous à voir sans vos lunettes". "

Je comprends très bien l'image. Mais en remettant ça dans le contexte de la classe, ça veut dire que je ne peux rien pour cet enfant, si ce n'est être bienveillante dans mon attitude avec lui....Adapter pour (faire croire) qu'il réussisse, ce n'est pas le faire progresser....

Voilà c'est ça ! On ne demande pas à un gamin avec un handicap visuel de voir comme son voisin qui a 10/10, ni à celui dans un fauteuil de courir un 100m sur ses pieds. Par contre, dans ces handicaps "invisibles" (dys, tdah, autisme...etc), on leur demande d'être comme les autres alors qu'ils ne le sont pas. Quelle souffrance on provoque en leur faisant croire qu'ils devraient y arriver comme les autres alors qu'ils voient bien que ce n'est pas le cas. Comment arriver à leur faire croire en eux-même quand on leur ment comme ça... Et je ne parle pas des parents auxquels on vend ce possible enfant "normal"...

Posté(e)
il y a une heure, nonau a dit :

encore un site très plein d'objectifs..

 

Posté(e)
Il y a 8 heures, Maethina a dit :

Entièrement d'accord avec tes propos. Au risque de m'attirer les foudres, je reste convaincue d'une chose : lorsqu'on a des difficultés dans un domaine : on doit travailler plus que les autres pour les surmonter. Ça parait bête à dire, pourtant ça marche (j'en suis la preuve vivante), il suffit de le vouloir un peu et d'être courageux. Le problème est que de plus en plus on en demande moins à ceux qui ont déjà des difficultés, voire, on leur mâche le travail.... Ya pas comme un problème ? 

Je pense aussi qu'on confond surmonter et compenser un handicap. Un handicap, ça peut se compenser, des difficultés, ça peut se surmonter. Mais quoi qu'il en soit, le handicap restera présent.

Mais même avec beaucoup de courage, on ne peut pas surmonter un handicap (physique, psychique), on peut tout au mieux le compenser pour y arriver. Et parfois développer d'autres domaines de compétences pour le faire.

Posté(e)
il y a 19 minutes, abel27 a dit :

Je pense aussi qu'on confond surmonter et compenser un handicap. Un handicap, ça peut se compenser, des difficultés, ça peut se surmonter. Mais quoi qu'il en soit, le handicap restera présent.

Mais même avec beaucoup de courage, on ne peut pas surmonter un handicap (physique, psychique), on peut tout au mieux le compenser pour y arriver. Et parfois développer d'autres domaines de compétences pour le faire.

Tout à fait,c'est s'adapter...parfois ça vient tout seul parfois non.

Les enseignants prennent ça de plein fouet car les handicaps sont visibles,sortis de l'"institution" .Et avant,chacun pouvait  choisr ce type d'enseignement spécialisé.

Aujourd'hui il parait que c'est tout naturel et que ça coule de source...(les inspecteurs sont très choqués d'entendre que des enseignants disent "ne pas savoir faire" comme si on stigmatisait le handicap!Ca me met très en colère cette attitude c'est vraiment trop facile!)

Posté(e)
il y a 5 minutes, koumkouma a dit :

Tout à fait,c'est s'adapter...parfois ça vient tout seul parfois non.

Les enseignants prennent ça de plein fouet car les handicaps sont visibles,sortis de l'"institution" .Et avant,chacun pouvait  choisr ce type d'enseignement spécialisé.

Aujourd'hui il parait que c'est tout naturel et que ça coule de source...(les inspecteurs sont très choqués d'entendre que des enseignants disent "ne pas savoir faire" comme si on stigmatisait le handicap!Ca me met très en colère cette attitude c'est vraiment trop facile!)

Les inspecteurs feraient bien de se souvenir du temps où ils n'étaient pas inspecteurs, quand ils avaient à faire face à ces difficultés.

Posté(e)

Le problème c'est qu'ils n'ont pas eu à y faire face...dans les mêmes proportions!

il y a un vrai manque de réalisme de la part des formateurs,sans rentrer dans une critique de"ceux qui n'ont plus de classe".

Si on se pose 2 secondes et qu'on observe leur "management" on est quand même scotché par ce discours technocrate et lénifiant.

Et les collègues qui pensent qu'avec une "formation" ça ira mieux se trompent...encore faut-il arriver à garder son bon sens,être sur de

soi et pas critiqué tous les 4 matins....J'ai vraiment l'impression de me faire piétiner l'ego par moment...c'est dur de rester objectif,droit

dans ses bottes!

(enfin...demain c'est lundi:closedeyes:)

Posté(e)

Par rapport à ce que tu dis http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20130506.RUE6071/chers-parents-d-eleves-vous-nous-emmerdez.html

J'ai trouvé cet article plein de vérités dans lesquelles je me reconnais... Je ne supporte plus l'ingérence des parents, des AVS, des psy, des orthophonistes, des français en général dans ma façon de travailler... Ce manque de confiance, de reconnaissance, ça me rend malade...

il y a 10 minutes, koumkouma a dit :

Le problème c'est qu'ils n'ont pas eu à y faire face...dans les mêmes proportions!

il y a un vrai manque de réalisme de la part des formateurs,sans rentrer dans une critique de"ceux qui n'ont plus de classe".

Si on se pose 2 secondes et qu'on observe leur "management" on est quand même scotché par ce discours technocrate et lénifiant.

Et les collègues qui pensent qu'avec une "formation" ça ira mieux se trompent...encore faut-il arriver à garder son bon sens,être sur de

soi et pas critiqué tous les 4 matins....J'ai vraiment l'impression de me faire piétiner l'ego par moment...c'est dur de rester objectif,droit

dans ses bottes!

(enfin...demain c'est lundi:closedeyes:)

 

Posté(e)
il y a une heure, abel27 a dit :

Je pense aussi qu'on confond surmonter et compenser un handicap. Un handicap, ça peut se compenser, des difficultés, ça peut se surmonter. Mais quoi qu'il en soit, le handicap restera présent.

Mais même avec beaucoup de courage, on ne peut pas surmonter un handicap (physique, psychique), on peut tout au mieux le compenser pour y arriver. Et parfois développer d'autres domaines de compétences pour le faire.

Très bien dit.
Pourquoi vouloir s'acharner et donner l'illusion d'une réussite ? Une fois dans la "vraie" vie, ça fera très mal... Le problème, c'est qu'il faut à tout prix le même programme pour ces enfants. Pourquoi ne pas leur faire développer d'autres compétences ?

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