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L'évolution des performances en calcul des élèves de CM2 à trente ans d'intervalle (1987-2017)


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Ce n'est pas facile d'avoir de la motivation et de la conviction à enseigner des valeurs qui nous semblent justes.

Se concentrer dans le calme, chercher à être débrouillards et ne pas compter que sur la maîtresse… tout ça s'apprend, et pas qu'en classe je dirai.

On représente un petit temps de la vie de l'enfant quand on y pense.

Les familles ont leur part de responsabilités dans tout cela… et ce sont ces mêmes familles qui viennent vous voir parce que voilà on est trop sévères de demander du calme en classe, qu'on leur demande d'avoir une responsabilité à tenir ou qu'on ne passe pas assez de temps avec leurs petits alors que la classe est pleine à craquer et que déjà 5 minutes pleines et entières passées avec 1 enfant ça relève du miracle...

Les familles ont trop de pouvoir sur l'école (et pas un bon pouvoir selon moi) et il est grand temps que nous aussi en tant qu'enseignants nous ayons une sorte de contre-pouvoir… 

car pour un rien les parents font une lettre auprès de l'IEN sans passer par l'enseignant concerné…

… car j'ai la sensation de ne jamais pouvoir rien dire. Je dois avoir un discours policé, me sentir presque comme responsable des piètres performances des élèves que l'on me confie alors qu'au fond je ne suis qu'une prof, une coach, je n'ai pas d'obligations de résultats.

Mais voilà les familles veulent tout sans fournir aucun effort. Je caricature peut-être mais dans la globalité c'est quand même vrai.

L'évolution des performances évolue tout comme la part d'investissements des familles dans l'éducation globale de leurs enfants : en baisse, voire délétaire.

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Il y a 5 heures, Mirobolande a dit :

Comment faire autrement, quand je propose une fiche à des CP que mes GS faisaient en autonomie il y a 15 ans? J'ai de plus en plus l'impression de gamins qui sont de vraies piles électriques, en ébullition permanente, un climat rien moins que serein, comment travailler comme il faut dans ces conditions? Et c'est sûr, le sens de l'effort...Dès qu'il s'agit de chercher, ça devient compliqué. 

Pour te saper encore plus le moral, va voir à quoi ressemblaient les pages de manuel, les matrices d'exercices des années 80. (En ce moment, je fais du tri, et ça me confirme complètement ce que je ressentais.) : beaucoup plus de points au programme, beaucoup plus d'exercices et des exercices beaucoup plus difficiles.

Et les élèves y arrivaient ! Y compris en REP ! Les périodes d'exercices en silence dépassaient sans problème la demi-heure au CE !

Alors pourquoi, maintenant, des enfants d'enseignants ou de cadres ne pourraient pas réussir ?

Le goût de l'effort, surtout quand il n'est plus donné dans les familles, c'est à nous de nous en charger !

Et, je vais en faire hurler certains, ça passe par l'exemple. L'enseignant doit s'astreindre à montrer qu'il fait lui-même des efforts :

- Il a l'habitude d'aller aux toilettes, à boire, à "textoter" quand ça le chante à la maison, mais là, face à ses élèves, il veille à ne pas le faire.

- Il fait des efforts pour écrire correctement et sans erreur même si, à la base, son écriture est toute déformée.

- Il va devant son rang dès que ça sonne et ne parle pas avec ses collègues en montant en classe ou à travers les couloirs.

- Il veille à s'exprimer avec des phrases grammaticalement correctes (négations, phrases interrogatives, vocabulaire, ...)..

- Il a préparé sa classe et s'y tient afin de donner le cadre indispensable au travail sérieux.

- ...

Des petits trucs qui allaient de soi à mes débuts mais qui n'ont plus rien d'évident maintenant.

 

Il y a 1 heure, PommeD'Api a dit :

J'enseigne depuis moins de 10 ans, je n'ai pas le regard au long cours de certains ici, mais le constat est le même : où est passé le goût de l'effort ? Le respect et la distanciation nécessaire avec l'adulte enseignant ?

Parfois, je me sens "mauvaise" enseignante car je ne différencie pas toujours ou pas autant que d'autres collègues mais finalement, les élèves se reposent tellement sur nous et notre aide qu'il n'y a plus aucune autonomie ou tentative, seul, pour faire l'exercice. J'en viens à penser comme Goelette sur ce point (en espérant ne pas biaiser tes propos) : différencier moins et les obliger à plus d'autonomie réflexive. C'est peut-être ça aussi les aider. Je ne sais pas, je m'interroge.

😜

Différencier moins pour éviter d'agrandir l'écart entre les élèves faibles et les élèves forts, pour permettre aux premiers d'avoir une chance d'évoluer et aux seconds de ne pas s'ennuyer.

Ce sont les élèves faibles qui doivent travailler davantage (un travail adapté pour réviser, peut-être, mais également le même travail que les autres pour ne pas en être coupés.

Quant aux élèves à besoin particulier, je vais encore faire hurler, mais il y a une épidémie de dys et d'hyper ET , il n'y a pas si longtemps que ça, même les "hyper-dys" apprenaient à lire comme leurs copains, sans être forcément maltraités en classe !

Que s'est-il passé dans la société pour que certains ne soient même plus capables de tenir un stylo ?

 

il y a 27 minutes, Sourire (子の笑み) d'1 Enfant a dit :

Les familles ont leur part de responsabilités dans tout cela… et ce sont ces mêmes familles qui viennent vous voir parce que voilà on est trop sévères de demander du calme en classe, qu'on leur demande d'avoir une responsabilité à tenir ou qu'on ne passe pas assez de temps avec leurs petits alors que la classe est pleine à craquer et que déjà 5 minutes pleines et entières passées avec 1 enfant ça relève du miracle...

C'est pour ça que le salut vient sans doute des quelques familles qui nous respectent encore, des quelques élèves (souvent les enfants des premières) qui sont chouettes.

Concentrons-nous sur celles-ci, sur ceux-ci, et nul doute que nous ferons des émules.

 

il y a 27 minutes, Sourire (子の笑み) d'1 Enfant a dit :

Les familles ont trop de pouvoir sur l'école (et pas un bon pouvoir selon moi) et il est grand temps que nous aussi en tant qu'enseignants nous ayons une sorte de contre-pouvoir… 

car pour un rien les parents font une lettre auprès de l'IEN sans passer par l'enseignant concerné…

Mon IEN m'a dit qu'il en reçoit quasiment une par jour, et surtout des parents des rares "bonnes" écoles de ma circonscription.

 

il y a 27 minutes, Sourire (子の笑み) d'1 Enfant a dit :

… car j'ai la sensation de ne jamais pouvoir rien dire. Je dois avoir un discours policé, me sentir presque comme responsable des piètres performances des élèves que l'on me confie alors qu'au fond je ne suis qu'une prof, une coach, je n'ai pas d'obligations de résultats.

Mais voilà les familles veulent tout sans fournir aucun effort. Je caricature peut-être mais dans la globalité c'est quand même vrai.

L'évolution des performances évolue tout comme la part d'investissements des familles dans l'éducation globale de leurs enfants : en baisse, voire délétaire.

C'est pour cela qu'il faut faire passer les évaluations du gouvernement, même si elles nous semblent idiotes, et communiquer à l'envi les piètres résultats des élèves !

Ça nous épargnera de faire nos propres évaluations (forcément biaisées puisqu'on va différencier et amoindrir l'écart, trop valoriser nos bons qui, en définitive, ne sont peut-Etre pas si bons que ça et auraient besoin (et leurs parents aussi) d'un petit coup de pied aux fesses pour revenir à la réalité de leurs performances) et nous dédouanera un peu...

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il y a 9 minutes, Goëllette a dit :

 

- Il a l'habitude d'aller aux toilettes, à boire, à "textoter" quand ça le chante à la maison, mais là, face à ses élèves, il veille à ne pas le faire.

- Il fait des efforts pour écrire correctement et sans erreur même si, à la base, son écriture est toute déformée.

- Il va devant son rang dès que ça sonne et ne parle pas avec ses collègues en montant en classe ou à travers les couloirs.

- Il veille à s'exprimer avec des phrases grammaticalement correctes (négations, phrases interrogatives, vocabulaire, ...)..

- Il a préparé sa classe et s'y tient afin de donner le cadre indispensable au travail sérieux.

- ...

Des petits trucs qui allaient de soi à mes débuts mais qui n'ont plus rien d'évident maintenant

 

Que je suis d'accord avec toi...

Je rajouterais:

- Arriver à l'heure le matin (je vous raconte la collègue qui arrivait TOUS LES JOURS 5 à 10 mn APRES la sonnerie dans une école, IEN au courant…)

-Ne pas discuter en classe avec le collègue/la directrice/le représentant/la dame de cantine qui passe, quand la discussion pourrait attendre la pause.

- Etre habillé correctement (…)

-Rendre chaque fin de semaine le travail hebdomadaire et les évaluations faites pour que les parents puissent les consulter...

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Ce qui est tragique c'est qu'il y a encore peu, sous NVB par exemple, on ne pouvait pas faire ce constat empirique sans être traité de facho. Pas seulement par la hiérarchie et les politiques mais aussi par beaucoup de collègues et de syndicats. Je ris jaune. Le désastre est sous nos yeux depuis trente ans mais il ne faut rien dire.

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Oui….

Ici, je résiste. Sur 2 dys, un qui est très suivi, a énormément progressé (suivi extérieur, parents qui ne lâchent rien, et moi idem), un qui végète…. Je fais la même chose avec les deux….Bizarre, non?

Leçons rabâchées en classe et données à la maison, bonnes évals dessus. Note chiffrée en plus de l'appréciation et de la compétence. c'est pas pareil d'avoir 20, d'avoir appris l'orthographe des mots, que d'avoir 15 parce que "presque su"...

Calcul mental et dictée tous les matins. Mes élèves ont de sacrés réflexes de relecture et de calcul….3 mn après la sonnerie on est au boulot. Je ne lâche rien. Il coulera de l'eau sous les ponts avant que l'ien vienne me dire de changer ma façon de faire. Et puis, de toutes façons, ...ben….je ne serai plus inspectée...Et si ça revenait, j'attendrais un ordre écrit de changement pour...y réfléchir….D'ici là,  on continue...

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Il y a 1 heure, violettine a dit :

Que je suis d'accord avec toi...

Je rajouterais:

- Arriver à l'heure le matin (je vous raconte la collègue qui arrivait TOUS LES JOURS 5 à 10 mn APRES la sonnerie dans une école, IEN au courant…)

-Ne pas discuter en classe avec le collègue/la directrice/le représentant/la dame de cantine qui passe, quand la discussion pourrait attendre la pause.

- Etre habillé correctement (…)

-Rendre chaque fin de semaine le travail hebdomadaire et les évaluations faites pour que les parents puissent les consulter...

Oui, ma liste était non exhaustive; mais j'ai oublié un autre pilier de l'exemplarité : corriger ce qu'on demande aux élèves et rendre compte du travail aux parents.

Pendant la dernière décennie (voire plus), ça n'était pas d'actualité et j'ai côtoyé des dizaines de collègues qui ne rendaient presque jamais les cahiers de classe aux parents, cahiers dans lesquels il n'y avait presque rien, car ils travaillaient essentiellement sur fiches (qui finissaient  en général en tapon au fond du casier) et au brouillon.

Si nous voulons de la rigueur de la part de nos élèves et nos parents, il faut en avoir nous-mêmes.

 

il y a 34 minutes, violettine a dit :

Oui….

Ici, je résiste. Sur 2 dys, un qui est très suivi, a énormément progressé (suivi extérieur, parents qui ne lâchent rien, et moi idem), un qui végète…. Je fais la même chose avec les deux….Bizarre, non?

C'est la différence essentielle entre la Dys considérée comme une difficulté qu'on va essayer de  surmonter, et la dys qui est considérée comme une fatalité, voire pire, comme une excuse aux difficultés.

Et nombre de collègues sont tombés dans ce travers alors que, plus que les autres, les dys vont avoir besoin de fournir des efforts et d'être encouragés à en faire si on veut qu'ils aient un avenir.

D'ailleurs, notre enseignant référent m'a dit que les dys étaient en train de sortir du champ du handicap ... Info ou intox ?

 

Citation

Leçons rabâchées en classe et données à la maison, bonnes évals dessus. Note chiffrée en plus de l'appréciation et de la compétence. c'est pas pareil d'avoir 20, d'avoir appris l'orthographe des mots, que d'avoir 15 parce que "presque su"...

Calcul mental et dictée tous les matins. Mes élèves ont de sacrés réflexes de relecture et de calcul….3 mn après la sonnerie on est au boulot. Je ne lâche rien. Il coulera de l'eau sous les ponts avant que l'ien vienne me dire de changer ma façon de faire. Et puis, de toutes façons, ...ben….je ne serai plus inspectée...Et si ça revenait, j'attendrais un ordre écrit de changement pour...y réfléchir….D'ici là,  on continue...

Les bonnes vieilles méthodes quoi !

Ton IEN, même si c'est un pédaogogo ou s'il se set de ça pour avoir quelque chose à te dire quand il t'inspecte, du moment que tu ne frappes pas les élèves et ne fais pas de vagues, il sait très bien que tes élèves ont plus de chances de réussir que ceux qui fréquentent les classes à la mode !

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Il y a 17 heures, Goëllette a dit :

Essaie de différencier - - - 

Au minimum, tu t'épargneras du travail, et je suis certaine que les résultats ne seront pas moins bons.

Je pense aussi que notre pédagogie nivelée vers le bas a sa part de responsabilité, et notamment l'interprétation que certains d'entre nous font de la différenciation, qui creuse un gouffre entre les élèves forts et faibles.

Et cette tendance ne date pas d'hier, je me souviens des programmes quand j'ai commencé, un vrai berdol qui supprimait toute trace d'entraînement systématique, qui demandait une découverte par les élèves eux même d'une notion. Les inspections cassaient des collègues que l'on traitait de réac. On a également fait croire depuis 20 ans qu'un élève qui ne travaille pas a droit à une 2ème, une 3ème, une 4ème chance et il faut aujourd'hui lui dire que ce qu'il fait, c'est bien. Car, ne l'oublions pas, être bienveillant c'est ne dire que les choses positives voire les inventer un peu. Aujourd'hui nous payons les conséquences de choix calamiteux qui sont bien plus anciens que ne le sont les gouvernements Chirac, Sarkozy et Hollande. Ils ont construit des autoroutes de l'échec, Le gouvernement macron les bitume pour catalyser le phénomène.

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J'ai failli me fâcher avec une amie car, lorsque son fils est arrivé en 6è, j'ai osé critiquer la méthode d'évaluation en place dans son collège : aucune note, des couleurs et ... le droit de recommencer les exercices ratés d'une évaluation (avec le meilleur résultat gardé).

Je lui avais dit que son fils, très bon élément à la base (bien que déjà nivelé par le bas en primaire avec un système similaire), même s'il était très heureux das son collège et en tête de classe, serait pénalisé, au plus tard, après le bac.

C'est malheureusement arrivé bien plus tôt, puisqu'au lycée de leur nouveau domicile, il s'est retrouvé confronté à des élèves habitués à davantage se transcender, qui avaient vu beaucoup plus de contenu de programme que lui.

Il était donc en queue de classe pour la première fois de sa vie et incapable de remonter à la surface, malgré son travail.

Il n'a pas pu avoir une place en S, a pris ES par défaut (ou il aurait dû redoubler mais c'était inconcevable pour lui), n'a pas décroché de mention suffisante pour intégrer une prépa, et végète depuis en fac, sans but professionnel.

Quel gâchis !

Bien évidemment, mon amie a fustigé les enseignants, mais elle a quand même l’honnêteté de régulièrement me confier qu'elle aurait dû m'écouter et davantage booster son fils, même s'il avait, sans cela, de bonnes appréciations en élémentaire et au collège.

D'ailleurs, son second fils, qui n'a fait que la 6è dans le collège cité plus haut et a déménagé pour sa 5è dans un collège classique, bien que moins performant que son frère à la base, a, du coup, été habitué à davantage travailler.

Il est maintenant en terminale S et va probablement obtenir une mention et intégrer une prépa pour préparer le métier de son souhait.

 

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Ah oui mais il faut être bienveillant!

Sur le fichier de maths: "il faut faire toute la page?".A question idiote, réponse idiote, donc  "Non, tu fais juste un exercice et tu t'arrêtes".Ou 'Non tu fais juste les exercices que tu as envie de faire".

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il y a 8 minutes, Mirobolande a dit :

Ah oui mais il faut être bienveillant!

Sur le fichier de maths: "il faut faire toute la page?".A question idiote, réponse idiote, donc  "Non, tu fais juste un exercice et tu t'arrêtes".Ou 'Non tu fais juste les exercices que tu as envie de faire".

Dans certaines de mes classes, les élèves auraient pris ce commentaire au pied de la lettre... 

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il y a 29 minutes, Mirobolande a dit :

Ah oui mais il faut être bienveillant!

Sur le fichier de maths: "il faut faire toute la page?".A question idiote, réponse idiote, donc  "Non, tu fais juste un exercice et tu t'arrêtes".Ou 'Non tu fais juste les exercices que tu as envie de faire".

Et j'ai même eu des élèves qui, en début d'année, me soumettaient l'envie de ... ne carrément pas faire d'exercice de maths car, à ce moment-là, ils avaient plutôt envie de faire de la lecture ...

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