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Le ministre Blanquer et la « stratégie du choc scolaire »


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Il y a 9 heures, ronin a dit :

Nous sommes corresponsables de ce désastre. Nous avons passé cinquante ans à réclamer des postes et des meilleures conditions pour les élèves et à répéter que nous ne faisions pas ce métier pour l'argent. 

... et il faut continuer "à réclamer des postes et des meilleurs conditions pour les élèves".

Qui a passé cinquante ans " ... à répéter que nous ne faisions pas ce métier pour l'argent. " ?

Pas tous les enseignants, en tout cas. Si c'est un élément de langage politico-médiatique, pas de raison de le reprendre à notre compte. On n'utilise pas les concepts de l'adversaire pour se décrire ou se définir soi-même. Les enseignants travaillent pour un salaire et avec des élèves, mais pas que pour un salaire. Il y a aussi une dimension d'engagement personnel que les cyniques au pouvoir considèrent avec mépris et arrogance.

"Nous sommes coresponsables de ce désastre." Le désastre est général: toute la fonction publique est à genoux. La responsabilité est à partager avec tous les électeurs depuis 40 ans (mise en place du néolibéralisme). Mais si on peut se sentir responsable, la culpabilité appartient aux politiques qui ont décidé les causes de ce désastre.

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il y a 21 minutes, André Jorge a dit :

Ça, c'est toi qui le dit, pas moi. Merci de ne pas faire d'interprétation de mes écrits : j'ai bien dit ce qui avancent le plus vite.

Non, je ne crois pas...

On ne devient pas conseiller pédagogique "à la tête du client".

On ne devient pas directeur d'école "à la tête du client".

On ne devient pas formateur "à la tête du client".

On ne devient pas IEN "à la tête du client".

Ce n'est pas "à la tête du client" que l'on accède à ces fonctions.

Les PEMF ont bien une classe et sont toujours devant des élèves, et en allant conseiller d'autres enseignants, en réalisant et proposant des formations, ils partagent leurs compétences et contribuent à en faire de meilleurs enseignants.

Mais il ne s'agit pas là de travailler le mieux et le plus avec les élèves : il s'agit d'avancer et de faire évoluer sa carrière. Passez donc les concours pour devenir IEN, PERDIR, PEMF et ensuite conseiller pédagogique, et vous verrez bien tout ce que cela demande en temps, en investissement, en travail, en compétence,... et vous verrez bien que cela ne se fait pas "à la tête du client".

Je n'ai pas de problème avec les arguments justes que tu avances. J'ai un problème avec le salaire de base d'un enseignant payé 25 % de moins que les autres cadres de la FP. Payés en dessous de la moyenne européenne, et pour les PE français à la queue des pays de l'OCDE! Observez le dévissage du niveau des élèves en 30 ans et le dévissage de notre rémunération... C'est très parlant. La part du PIB consacrée au premier degré est ridicule pour un pays qui se prétend issu des Lumières et la 6eme puissance économique mondiale.

J'ai un problème avec le quota mis en place pour les "boots" de carrière. "Une paye au mérite" comme ils disent, ne devrait pas être liée à un quota! Sinon cela relève encore d'une mascarade méprisante. Il y a bien plus que 30% d'enseignants méritants. 

Et comme je l'ai déjà évoqué dans un autre post, quelle autre "démocratie" méprise autant ses enseignants ? 

Et ce qu'il se passe en ce moment dans notre société, qui part complètement en sucette, c'est aussi le résultat de 30 ans de maltraitance des enseignants et des élèves.

Enfin, que croyez vous que fera une partie des 70% qui n'a ni augmentation depuis de longues années ni boost de carrière ? Ils ajusteront leur investissement à cette non "reconnaissance"...

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il y a 58 minutes, André Jorge a dit :

Ça, c'est toi qui le dit, pas moi. Merci de ne pas faire d'interprétation de mes écrits : j'ai bien dit ce qui avancent le plus vite.

Non, je ne crois pas...

On ne devient pas conseiller pédagogique "à la tête du client".

On ne devient pas directeur d'école "à la tête du client".

On ne devient pas formateur "à la tête du client".

On ne devient pas IEN "à la tête du client".

Ce n'est pas "à la tête du client" que l'on accède à ces fonctions.

Les PEMF ont bien une classe et sont toujours devant des élèves, et en allant conseiller d'autres enseignants, en réalisant et proposant des formations, ils partagent leurs compétences et contribuent à en faire de meilleurs enseignants.

Mais il ne s'agit pas là de travailler le mieux et le plus avec les élèves : il s'agit d'avancer et de faire évoluer sa carrière. Passez donc les concours pour devenir IEN, PERDIR, PEMF et ensuite conseiller pédagogique, et vous verrez bien tout ce que cela demande en temps, en investissement, en travail, en compétence,... et vous verrez bien que cela ne se fait pas "à la tête du client".

Je suis bien d'accord avec toi mais parfois ces certifications se font aussi à la tête du client et les postes à profil ( CPC, RMC, ERUN) le sont très souvent ! Alors quand on est le client ça va, mais quand tu ne l'es pas alors que tu as autant de compétences que la copine de l'IEN, t'as un peu les boules. 

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Il y a 3 heures, lecavalier a dit :

... et il faut continuer "à réclamer des postes et des meilleurs conditions pour les élèves".

Qui a passé cinquante ans " ... à répéter que nous ne faisions pas ce métier pour l'argent. " ?

Pas tous les enseignants, en tout cas. Si c'est un élément de langage politico-médiatique, pas de raison de le reprendre à notre compte. On n'utilise pas les concepts de l'adversaire pour se décrire ou se définir soi-même. Les enseignants travaillent pour un salaire et avec des élèves, mais pas que pour un salaire. Il y a aussi une dimension d'engagement personnel que les cyniques au pouvoir considèrent avec mépris et arrogance.

"Nous sommes coresponsables de ce désastre." Le désastre est général: toute la fonction publique est à genoux. La responsabilité est à partager avec tous les électeurs depuis 40 ans (mise en place du néolibéralisme). Mais si on peut se sentir responsable, la culpabilité appartient aux politiques qui ont décidé les causes de ce désastre.

Non. De toute la catégorie A nous sommes les grands perdants, pas les autres. Et la dimension d'engagement c'est ton truc, pas moi. J'aime mon métier mais c'est un métier, pas un sacerdoce. Mais je ne vais pas développer, je pense que ça ne sert à rien. 

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Il y a 15 heures, ronin a dit :

Non. De toute la catégorie A nous sommes les grands perdants, pas les autres. Et la dimension d'engagement c'est ton truc, pas moi. J'aime mon métier mais c'est un métier, pas un sacerdoce. Mais je ne vais pas développer, je pense que ça ne sert à rien. 

Mais d'accord ! Pas de sacerdoce, et pas de militantisme à l'école. Neutralité. Je ne pensais pas à ça.

Ce que j'appelle engagement, ce sont les choix que tu fais en continu dans ta classe, notamment dans une classe difficile pour l'une ou l'autre raison. Ce qu'on appelle aussi liberté pédagogique. Nier cet engagement personnel, c'est valider l'idée que l'enseignant (ou le soignant) n'est qu'un technicien payé pour appliquer strictement un process d'apprentissage (de soin) élaboré par des chercheurs en sciences de l'éducation (en médecine), l'équivalent d'un ouvrier spécialisé conducteur d'un train de machines en usine. Or non. L'engagement personnel, c'est ce qui fait que enseignant est un métier, et non pas un boulot, un job ou un gagne-pain.

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Certes. Mais dans le passé nous avons fait passer l'intérêt (supposé) des élèves avant le nôtre. Nous avons financé la massification sur notre non-revalorisation. Quand NVB a rigolé en 2016 sur le plateau de Ruquier en disant que nous ne faisions pas ça pour l'argent, beaucoup y ont vu un affront. Moi je pense qu'elle croyait nous flatter. Nous avons tellement dit et répété que nous ne faisions pas ça pour l'argent que nous sommes pris au mot.

 

Et, anecdote révélatrice à mon avis. Quand j'ai commencé et que j'ai demandé à des collègues combien on gagnait en gros au bout de dix ans, vingt ans, etc (sachant que seul enseignant et fonctionnaire dans la famille), les collègues me répondaient agressivement "pourquoi tu demandes ça, tu es de droite ?" je trouve que ça dit tout. Mentalité de bonne soeur laïque, bénévolat obligatoire et métier de complément dans le couple pour beaucoup dans le passé. C'est ce que montre les études de la Cour des comptes ou encore les auditions de la commission Pochard en 2009. Les choses changent, on a voit surgir des mouvements et collectifs en parallèle des syndicats, à commencer par les stylos rouges. Et depuis le gel du point d'indice les collègues découvrent que les enseignants sont les plus mal payés des catégories A. Mais ça fait plus de 30 ans ! ça n'avait jamais dérangé grand monde.

 

J'ai plein de soignants autour de moi pour des raisons pro et perso, infirmières, médecins et médecins spécialistes. Ils mettent bien sûr du sens dans ce qu'ils font. Mais ils ne font pas des heures sup, des jours fériés ou des spécialisations sans contreparties. Et beaucoup vont bosser en libéral parce que marre de ne pas être payés à la hauteur de leurs efforts. Nous on se bat pour les élèves, mais c'est le boulot de leurs parents ça !

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Il y a 1 heure, ronin a dit :

...  les collègues découvrent que les enseignants sont les plus mal payés des catégories A. Mais ça fait plus de 30 ans ! ça n'avait jamais dérangé grand monde.

C'est parce que la gauche était au pouvoir. Les enseignants votant très majoritairement à gauche - et essentiellement socialiste chez les instituteurs -, il ne fallait pas mettre le parti que l'on avait élu en difficulté.

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En 30 ans avec les différentes cohabitations, la gauche n'aura gouverné qu'un peu plus de 10 ans . Je rejoins Ronin sur le fait que ce n'est pas tant un problème de gauche ou de droite qu'une incapacité à se mobiliser et à défendre ses droits quel que soit le pouvoir politique. J'irai peut être même un peu plus loin que lui en disant que l'on a que ce que l'on mérite. On se plaint tout le temps mais on ne bouge pas et il est de bon ton de taper sur les syndicats. On perd du pouvoir d'achat sans que personne ne lève le petit doigt. Par contre sur les forums ou Facebook, tout le monde s'en donne à coeur joie. C'est beau la révolte ou l’indignation derrière un écran. Franchement ils ne sont pas cons en face.  Ils ne se privent pas.

Leur seul problème c'est qu'aujourd'hui, ils ont tellement pressé les enseignants qu'ils  n'arrivent plus à recruter. Malgré 10% de chômeurs on est plus beaucoup à vouloir faire ce boulot. Alors on met une prime pour attirer le chaland. On est arrivé à un tel point qu'ils augmentent une partie d'entre nous parce qu'ils n'ont plus le choix.

On est des soumis et pour la plus grande part, par notre inaction, par notre cynisme désabusé qui nous empêche d'agir, par notre lâcheté et nos mille et une excuses pour ne pas lever le petit doigt, nous méritons  largement notre sort.

Quand on ne lutte pas pour ses droits, pour son salaire, pour ses conditions de travail, il ne faut pas s'attendre à un  miracle.

Mais qu'on ne s'inquiète pas, on aura toujours la possibilité de geindre et de pleurer sur notre sort.

 

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Il y a 13 heures, Melendil a dit :

En 30 ans avec les différentes cohabitations, la gauche n'aura gouverné qu'un peu plus de 10 ans . Je rejoins Ronin sur le fait que ce n'est pas tant un problème de gauche ou de droite qu'une incapacité à se mobiliser et à défendre ses droits quel que soit le pouvoir politique. J'irai peut être même un peu plus loin que lui en disant que l'on a que ce que l'on mérite. On se plaint tout le temps mais on ne bouge pas et il est de bon ton de taper sur les syndicats. On perd du pouvoir d'achat sans que personne ne lève le petit doigt. Par contre sur les forums ou Facebook, tout le monde s'en donne à coeur joie. C'est beau la révolte ou l’indignation derrière un écran. Franchement ils ne sont pas cons en face.  Ils ne se privent pas.

Leur seul problème c'est qu'aujourd'hui, ils ont tellement pressé les enseignants qu'ils  n'arrivent plus à recruter. Malgré 10% de chômeurs on est plus beaucoup à vouloir faire ce boulot. Alors on met une prime pour attirer le chaland. On est arrivé à un tel point qu'ils augmentent une partie d'entre nous parce qu'ils n'ont plus le choix.

On est des soumis et pour la plus grande part, par notre inaction, par notre cynisme désabusé qui nous empêche d'agir, par notre lâcheté et nos mille et une excuses pour ne pas lever le petit doigt, nous méritons  largement notre sort.

Quand on ne lutte pas pour ses droits, pour son salaire, pour ses conditions de travail, il ne faut pas s'attendre à un  miracle.

Mais qu'on ne s'inquiète pas, on aura toujours la possibilité de geindre et de pleurer sur notre sort.

 

+1000000000000

J'en ai tellement assez qu'on soient tjs les mêmes en manif et les m^mes à s'indigner. Tu as tout à fait raison : la profession n'a que ce qu'elle mérite. Quand j'entends les gens geindre par exemple que untel ou untel est passé HC ou CE et "pas-eux-c'est-pas-juste" , je leur réponds désormais qu'ils n'avaient qu'à réagir quand des syndicats ont averti de ce qui allait se passer et appelé à la grève dans l'indifférence générale. Je parle de ce sujet mais c'est pareil pour tous les autres.

https://www.liberation.fr/societe/education/education-nationale-silence-blanquer-avance-dans-lindifference-20210607_GUCZRPRT6BGOPIOBKFRQYFQGAE/?fbclid=IwAR1o3Oe8l1XhmvLvlbhZGkF3pRRpnTcKLMIYK_0Pb0HE0qeTmj9Ggja2f-Q

 

 

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Le 02/06/2021 à 16:26, André Jorge a dit :

Autour de moi, tous ceux qui avancent plus vite que les autres sont ceux qui travaillent le plus et le mieux avec leurs élèves, passent des concours, des entretiens, deviennent formateurs ou directeurs, etc.

 

Le 09/06/2021 à 17:42, André Jorge a dit :

Ça, c'est toi qui le dit, pas moi. Merci de ne pas faire d'interprétation de mes écrits : j'ai bien dit ce qui avancent le plus vite.

Du coup je recite ce que tu avais dit : ceux qui avancent le plus vite sont sont ceux qui travaillent le plus et le mieux avec leurs élèves...

C'est évidemment sur cette phrase que je ne suis pas du tout d'accord... Ça n'est pas forcément le cas malheureusement ;)

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