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Le ministre Blanquer et la « stratégie du choc scolaire »


prof désécol

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Le 29/12/2020 à 11:32, PommeD'Api a dit :

Je crois qu'on est beaucoup à réfléchir à une porte de sortie, qu'on soit débutant ou chevronné. Et c'est terrible comme constat.

Alors qu'on fait un des plus beaux métiers existants !!! Et c'est d'autant plus rageant que toute ces conditions de travail de m..., cette bureaucratie, ces lourdeurs administratives, cette "gestion" des personnels ultra lourdingue, tout ce qui fait qu'on en a marre, au final, personne n'en veut ...

PS/ lecavalier : je ne vois pas tes images...

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@FredZZZ ? Mystère de l'informatique ... Je les vois, les images, à partir d'un autre ordi sans être connecté à mon compte. Peut-être as-tu un bloqueur de pub type adblock trop motivé ?

Quelques bonnes idées à propos de l'éducation trouvées dans les commentaires d'un article sur un blog tendance communiste ( https://descartes-blog.fr/2020/12/26/le-non-centenaire-du-parti-communiste-francais/#comments

Citation

Pour moi, cette disparition [de l’école de formation du PCF des années 50-60] illustre une dérive générale de la société. Ce qui est progressivement après 1968, c’est l’idéologie illuministe qui faisait de la diffusion universelle de la culture et du savoir un objectif. Le post-modernisme impose au contraire l’idée d’une multiplicité de « cultures » et de « savoirs », réservés chacun à telle ou telle communauté, telle ou telle classe. La culture la plus raffinée, le savoir scientifique sont réservés à une élite, les « minorités » et les couches populaires sont priées de se contenter avec des « cultures » au rabais.

Bien vu: le mot culture a changé de sens: la culture comme objectif à atteindre a été remplacée par les "cultures" au sens ethnologique, sociologique ou communautariste comme on l'entend aux USA. A chaque communauté sa culture qui la définit. C'est ce que dit Macron quand il nie l'existence d'une culture française.

Citation

[Si l’on en croit JC Michéa et JP Brighelli, stratégie délibérée des libéraux et du patronat pour abrutir et asservir les masses et avoir de la main d’œuvre docile car incapable de se prendre en main.]

L’explication est séduisante, même si je me refuse à une formulation qui semble faire référence à une sorte de « complot » des libéraux et du patronat. Je pense que le mécanisme est plus subtil : dès lors que le patronat peut délocaliser, il n’a tout simplement plus besoin d’une masse de main d’œuvre nationale particulièrement productive. Or, si la bourgeoisie a accepté de financer une éducation de bon niveau, c’est parce que cette éducation lui garantissait une main d’œuvre certes plus rebelle, mais aussi très productive.

C’est par ce mécanisme qu’apparait une triple scission : d’un côté, on continue à fournir une formation de très haut niveau à une élite, d’un autre, on assure une formation de qualité moyenne aux couches intermédiaires appelées à occuper les emplois non délocalisables. Et enfin, on laisse sombrer le niveau éducatif de la masse promise à Pôle emploi et à la livraison de pizzas. En d’autres termes, ce qui motive les politiques poursuivies par le « bloc dominant » n’est pas la volonté positive d’abrutir les couches populaires ou de les rendre plus docile, mais la volonté négative de ne pas consacrer des moyens à la formation d’une main d’œuvre dont on n’a plus besoin.

[Sauf que je ne crois pas à ça (même si ça existe chez une partie du patronat). Je connais de nombreux cadres, patrons, qui se désolent eux aussi de cette perte intellectuelle. Surtout à l’heure de la compétition économique mondiale, en particulier avec des asiatiques toujours plus performants.]

Franchement, je n’ai pas encore croisé de cadre ou de patron qui regrette la perte de culture historique, philosophique ou scientifique de ses employés prospectifs. Leur discours concerne plutôt la discipline de travail ou l’inadaptation des connaissances scolaires aux exigences de leur entreprise. Les plus intelligents se rendent compte à la rigueur du lien qu’il y a entre les deux : on acquiert une discipline de travail dans une école exigeante. Mais cela va rarement plus loin.

[Il y a cette frange très 19ème du patronat. Mais il y a aussi l’idéologie libérale-libertaire. Les distractions de la société de consommation et de loisirs. Le refus de l’autorité et de la hiérarchie. La bêtise infinie et incommensurable de la hiérarchie et des idéologues de l’EN. La dévalorisation du savoir et de la culture.]

Oui. Mais il faut se dire que tout cela ne tient pas au fait que nos dirigeants sont devenus subitement idiots. Une telle dégradation a nécessairement une FONCTION. Il y a quelqu’un qui en profite, et un mécanisme idéologique qui permet à ce quelqu’un de persuader la société que cette transformation est nécessaire/inévitable.

...

Quelques arguments pour réfléchir à ce qui se passe dans l'EN et pourquoi ...

Et encore ceci:

Citation

[Mais je pense encore une fois que c’est multifactorielle et pas simplement une volonté des grands patrons. Les cadres dont je parle, certes issus de la classe moyenne ou de milieux populaires (prolétariat pour vous faire plaisir) ont bénéficié de l’ascension grâce à l’école. Et savent ce qu’ils doivent à la Culture et aux connaissances disciplinaires.]

Tout à fait. Et ils savent donc que donner accès aux couches populaires à une école de qualité, c’est fabriquer des concurrents à leurs propres enfants. Pour le dire autrement : ceux qui ont bénéficié de l’ascenseur social ont tout intérêt à en bloquer les portes une fois arrivés en haut.

Au risque de me répéter : dans une société à croissance faible, la promotion sociale des uns n’est possible que si on accepte le déclassement social des autres. L’ascenseur qui amène des gens à la montée doit aussi en amener à la descente. Autrement, tout le monde se retrouverait à un moment en haut, et il n’y aurait plus personne pour ramasser les poubelles. Si l’on veut une société dynamique, il faut que les classes intermédiaires acceptent le fait qu’on rebat les cartes à chaque génération, et que leurs enfants n’hériteront pas forcément le positionnement de leurs parents. Et cela est pratiquement impossible.

 

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  • 2 weeks later...

Oui tout bon sauf... Que le PS n'est plus crédible... La paupérisation s'est poursuivie sous leur mandat, le mépris et l'histoire des rythmes ou de l'inclusion sans moyen nous a achevé.

Blanquer ne fait que prolonger une politique démarrer en 1989. 

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Il y a 4 heures, nonau a dit :

Oui tout bon sauf... Que le PS n'est plus crédible... La paupérisation s'est poursuivie sous leur mandat, le mépris et l'histoire des rythmes ou de l'inclusion sans moyen nous a achevé.

Blanquer ne fait que prolonger une politique démarrer en 1989. 

ET le pire, c'est que tout a été fait pour qu'aujourd'hui, beaucoup d'entre nous soient convaincus que 1989, c'était vraiment cool. 

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Le 31/12/2020 à 18:26, lecavalier a dit :

@FredZZZ ? Mystère de l'informatique ... Je les vois, les images, à partir d'un autre ordi sans être connecté à mon compte. Peut-être as-tu un bloqueur de pub type adblock trop motivé ?

 

Oui c'est ça ! Je les vois sur les ordis au boulot ...

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Il y a 4 heures, nonau a dit :

Oui tout bon sauf... Que le PS n'est plus crédible... La paupérisation s'est poursuivie sous leur mandat, le mépris et l'histoire des rythmes ou de l'inclusion sans moyen nous a achevé.

Blanquer ne fait que prolonger une politique démarrer en 1989. 

En effet ; d'ailleurs, l'article cite... Vincent Peillon pour illustrer les merveilleuses actions du gouvernement précédent.

Dénoncer l'autoritarisme de l'actuel ministre en louant celui qui est passé en force -et avec quel mépris de l'opinion des enseignants, ne l'oublions pas- sur les rythmes scolaires disqualifie d'emblée ce livre.

Et aussi son auteur, conseiller d'Anne Hidalgo, laquelle continue d'ailleurs à faire appliquer ce machin à Paris...

 

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il y a 11 minutes, prof désécol a dit :

En effet ; d'ailleurs, l'article cite... Vincent Peillon pour illustrer les merveilleuses actions du gouvernement précédent.

Dénoncer l'autoritarisme de l'actuel ministre en louant celui qui est passé en force -et avec quel mépris de l'opinion des enseignants, ne l'oublions pas- sur les rythmes scolaires disqualifie d'emblée ce livre.

Et aussi son auteur, conseiller d'Anne Hidalgo, laquelle continue d'ailleurs à faire appliquer ce machin à Paris...

 

Il faut peut-être comprendre ce bouquin comme un missile tiré par des pro-PS contre des LREM dans le cadre des manœuvres préélectorales.

Ce qui ne veut pas dire que son contenu est tout faux. Mais qu'il faut aussi tenir compte de ce qu'il ne dit pas.

En tout cas il fait un buzz parmi les enseignants sur tw.

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il y a une heure, lecavalier a dit :

Il faut peut-être comprendre ce bouquin comme un missile tiré par des pro-PS contre des LREM dans le cadre des manœuvres préélectorales.

Oui, c'est très probable.

 

il y a une heure, lecavalier a dit :

Ce qui ne veut pas dire que son contenu est tout faux.

Non, bien sûr. Mais savoir d'où il vient affaiblit le propos (et, pour ma part, ne me donne pas envie d'être lu).

 

il y a une heure, lecavalier a dit :

En tout cas il fait un buzz parmi les enseignants sur tw.

Espérons que ceux du collège n'oublieront pas pour autant la désastreuse réforme du collège et ses "EPI" usines à gaz instaurés par NVB...

 

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Image

Ça vient de sortir, le rapport a été remis hier. Grosse fatigue ...

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Le 13/01/2021 à 10:07, lecavalier a dit :

Image

 

Après l'école de la Confiance, l'école de la pleine Conscience ?

 

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Il y a 14 heures, prof désécol a dit :

Après l'école de la Confiance, l'école de la pleine Conscience ?

 

... et peut-être parfois l'école de la gonflance ?

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il y a 22 minutes, lecavalier a dit :

... et peut-être parfois l'école de la gonflance ?

 Finalement, tout ça est assez cohérent avec les présupposés idéologiques du ministère qui ne jure que par les neurosciences (cf l'apprentissage de la lecture), quitte à déformer leurs conclusions et à s'en servir comme caution de sa politique.

 

Des études en neurosciences auraient récemment donné du crédit à ces pratiques méditatives, et certaines entreprises s'en servent pour "la facilitation de leurs transformations perpétuelles" (sic). Comment s'étonner alors de voir le ministère actuel s'en saisir lui-aussi ?

 

A lire, cette critique intéressante de la méditation, qui peut servir de base de réflexion à son introduction à l'école :

https://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/cerveau-niveaux/2019/04/23/trois-critiques-meditation-pleine-conscience

Citation

 La méditation revêt les habits du fast food lorsque, explique Forbes, elle est utilisée consciemment ou non à des fins individualistes qui vont à l’encontre des philosophies orientales d’où elle provient, celles-ci mettant de l’avant un lâcher prise par rapport à l’ego et une compassion dirigée vers les autres.

 Au contraire, la fonction première de la McMindfulness est devenue thérapeutique dans le sens où elle cherche à calmer et réconforter l’individu dans son rôle au sein d’une société néolibérale dominée par des multinationales toujours en quête de plus de profits, et ce bien souvent au péril de notre santé. La méditation devient ainsi un simple outil individuel anti-stress qui ne questionne d’aucune façon les causes sociales de ce stress, leurs déterminants économiques et politiques.

Pire encore, dans l’industrie la McMindfulness est devenue une méthode à la mode pour gérer la détresse des employés tout en les gardant « focussés » sur les objectifs lucratifs de la compagnie. Cette incitation passive à accepter le statut quo découle d’une conception individualiste de la méditation pervertie par la mentalité productiviste ambiante.

 

Citation

Mais comme les techniques d’imageries sont lourdes et coûtent cher, c’est très souvent des études avec moins de 20 individus, ce qui amène des résultats statistiques pas très « puissants », sans entrer dans les détails. Bref, on en est là et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il faut être extrêmement humble et prudent quand vient le temps de parler des modifications cérébrales associées à la méditation, et encore plus sur leur signification, bien entendu.

Et surtout, concernant l'amélioration supposée de l'"attention" :

Citation

D’autres expériences ont montré comment le contexte social peut avoir des effets importants sur l’expérience subjective de la méditation. L’une d’entre elles suggérait par exemple à la moitié d’un groupe de novices en méditation que celle-ci allait améliorer leur attention et à l’autre moitié qu’elle allait épuiser leurs capacités attentionnelles limitées.

Résultats : les participants du premier groupe qui avaient des attentes positives par rapport à l’attention ont effectivement amélioré leurs performances attentionnelles, et ceux du deuxième groupe les ont vues diminuer ! La signification que l’on donne à l’exercice de la méditation façonne ses effets subséquents sur notre pensée et même sur notre biologie.

 

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Il y a 5 heures, prof désécol a dit :

 Finalement, tout ça est assez cohérent avec les présupposés idéologiques du ministère qui ne jure que par les neurosciences (cf l'apprentissage de la lecture), quitte à déformer leurs conclusions et à s'en servir comme caution de sa politique.

 

 

 

Il y a plein d'articles critiques, même dans 'Le Monde', c'est dire ! Et tous présentent cela comme une technique de management néolibérale.

« La pleine conscience promeut une conception individualiste de la société »

Citation

La vogue de la « mindfulness » dans les grandes entreprises renvoie à une responsabilité individuelle face aux dysfonctionnements des organisations, explique Mathieu Detchessahar, professeur au laboratoire d’économie et de management de l’université de Nantes.

...

La mindfulness, vaguement adaptée de techniques empruntées à la spiritualité bouddhiste, promet à ses adeptes de mieux faire face à la pression du travail : elle serait un formidable moyen de gestion du stress. Mais ces noces du management et de la pleine conscience ne manquent pas de soulever un certain nombre de questions…

Abdication

L’arrivée de la mindfulness signale d’abord une abdication face aux contraintes qu’une économie mondialisée, financiarisée et numérisée fait peser sur le travail. Si les managers se plaignent de « stress », de « burn-out » ou de « perte de sens », qu’ils méditent ! Si la montée des exigences de performance, l’accélération du rythme des changements et la réduction des marges de manœuvre les laissent exsangues, qu’ils développent leur intériorité !

Pas question d’amender le système ou de transformer le management. Puisque les structures actuelles de l’économie semblent répondre à une sorte de nécessité historique sur laquelle on ne peut pas agir, c’est aux personnes de s’adapter. There is no alternative… il ne nous reste plus que la pleine conscience pour nous en convaincre.

Sur le terrain culturel, le succès de la mindfulness ne manque pas d’interroger sur la formation de nos élites économiques et sur le déracinement culturel dans lequel cette formation les entretient.

Sommes-nous tant frappés d’amnésie qu’il faille que nos cadres découvrent les vertus de l’intériorité au travers de méthodes orientales markétées par des cabinets de conseil américains ? Où est passée la sagesse grecque qui faisait de la contemplation le secret de la bonne vie et qui affichait au fronton du temple de Delphes le fameux « Connais-toi toi-même » ? Que sont devenus les savoirs de la méditation chrétienne, de l’intériorité des grands du Carmel aux exercices d’Ignace de Loyola en passant par la grande mystique rhénane ?

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https://www.lemonde.fr/idees/article/2016/05/13/la-pleine-conscience-promeut-une-conception-individualiste-de-la-societe_4918910_3232.html

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