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Placer les élèves "les plus perturbateurs dans des établissements d'encadrement renforcé"


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Posté(e)
Le 26/07/2021 à 22:11, HYPO a dit :

1- À quel moment décide-t-on qu'un élève est perturbateur au point qu'il est nécessaire de le mettre dans un tel établissement (qui n'existe pas encore d'ailleurs)?

2- Qui décide qu'il est possible de le/la réintégrer dans un établissement scolaire "classique" et pourquoi? 

Une telle mesure est un aveu de TOTAL échec. C'est aussi l'aveu qu'aucune perspective pour l'enfant en question n'est envisagée. Il n'y a pas de génération spontanée de l'élève perturbateur à l'école élémentaire. S'il l'est, perturbateur, c'est qu'il est mal, en détresse, pour des raisons diverses que nous connaissons bien #toxicité du milieu familial.

On ne "décide" pas, mais on constate qu'un élève est perturbateur. Ce constat peut-être établi par l'équipe enseignante, le RASED et l'inspecteur. Soit l'on fixe des critères au-delà desquels la présence en classe n'est plus possible, soit l'on n'en fixe pas.

Fixer des critères c'est établir une norme, et la norme ici s'établit en fonction de l'objectif que l'on assigne à l'institution scolaire.

Si on considère que l'école est un lieu d'instruction, alors est perturbateur tout élève qui empêche concrètement le maître d'enseigner. Si par contre on considère, comme Philippe Meirieu par exemple, que l'école doit être "un lieu de vie", et qu'il importe avant tout de vivre ensemble (se supporter, s'entraider, etc.), alors on ne peut plus fixer de critères, et on va naviguer sans système normatif. On se trouvera, en permanence, en situation de devoir réguler un collectif d'enfants - que je n'ose même plus appeler "élèves" -, pour que, peu ou prou, la vie continue.

Je considère qu'il n'y a pas "d'établissement scolaire classique". Il doit y avoir des établissements scolaires adaptés aux élèves, selon les objectifs assignés à divers enseignements, et non un enseignement unique où tout le monde doit faire la même chose comme c'est la conception actuelle.

Rouvrir des classes spécialisées serait, pour ma part, non un constat d'échec mais une mesure de sauvegarde pour les enfants qui ont besoin de soins, pour les élèves qui ont besoin d'apprendre, et pour les maîtres qui ont besoin d'exercer le métier qui leur plaît sans souffrances inutiles, parfois désastreuses pour leur santé mentale.

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Posté(e)

 

il y a 22 minutes, LouisBarthas a dit :

(...)

Rouvrir des classes spécialisées serait (...)

On ne nous parle pas de "classes spécialisées" ici, mais "d'établissements à encadrement renforcé".

 

Posté(e)

On peut aussi se demander si il ya une différence entre 10 ans passés dans une école d'application de centre ville avec des familles plutôt csp+ qui font des dérogations pour y être, bien dans l'entre soi, et 10 ans passés en REP en périphérie urbaine au feu tous les jours avec les allophones, la très grande difficulté, la violence.. . Pour moi, oui. Alors l'expérience et la légitimité ça ne se mesure pas qu'à l'ancienneté à mon avis.

et oui, quel beau paradoxe, les formateurs qui mettent les collègues "en situation", pour qu'ils adoptent le point de vue de l'élève n'ont pour certains d'entre eux jamais été "en situation" de classe.

 

 

 

Posté(e)
il y a une heure, LouisBarthas a dit :

Si on considère que l'école est un lieu d'instruction, alors est perturbateur tout élève qui empêche concrètement le maître d'enseigner. Si par contre on considère, comme Philippe Meirieu par exemple, que l'école doit être "un lieu de vie", et qu'il importe avant tout de vivre ensemble (se supporter, s'entraider, etc.), alors on ne peut plus fixer de critères, et on va naviguer sans système normatif. On se trouvera, en permanence, en situation de devoir réguler un collectif d'enfants - que je n'ose même plus appeler "élèves" -, pour que, peu ou prou, la vie continue.

 

J'aimerais bien que tu cites le passage de Meirieu en question.

 

Posté(e)
il y a 43 minutes, HYPO a dit :

 

On ne nous parle pas de "classes spécialisées" ici, mais "d'établissements à encadrement renforcé".

 

exact, la discussion dérive, ce qui n'est d'ailleurs pas sans intérêt.

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Posté(e)
Il y a 17 heures, ronin a dit :

Chez moi j'ai une IEN qui a enseigné 5 ans et forme les CAFIPEMF. Mon ancienne IEN avait enseigné trois ans...

Notre IEN n'aurait enseigné qu'un an. C'est ce qu'elle dit, mais nous penchons plutôt pour " aucune année d'expérience " ... Du coup, ce qu'elle raconte 🤪 hein ...

Celle d'avant m'a proposé - quand je lui ai fait part de mon manque de motivation - de devenir Conseiller péda ( ! ) au bout de 5 ans de métier ( !! ) dont 4 dans l'ASH ... Je n'ai bien sûr pas donné suite ...

Par contre le dernier " personne ressource " à être passé me voir pour un petit autiste m'a délivré de très précieux conseils en seulement une grosse heure de discussion ... c'était quelqu'un qui m'a semblé très compétent.

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Posté(e)
Il y a 2 heures, HYPO a dit :

 

On ne nous parle pas de "classes spécialisées" ici, mais "d'établissements à encadrement renforcé".

 

Oui, je crois qu'à la base il n'était pas question du public ITEP / IME , mais des délinquants juvéniles et multi-récidivistes ( enfin faudrait demander à Pécresse pour être sûr )... Un de mes potes bosse à la PJJ, en centre éducatif fermé. Ses petits pensionnaires sont là pour viols, tortures et actes de barbarie, braquages etc Certains ont des criminels endurcis pour parents ... Il est parfois tenté de les remettre dans l'ordinaire, de les scolariser en collège / lycée mais généralement au bout de 2 - 3 jours c'est retour au centre avec quelques mentions supplémentaires au casier ... Par contre il a aussi à faire à des mômes de 14 ans dociles, timides, qui n'ont pas du tout ce profil mais qui sont là pour des viols sur des enfants etc

Bref, rien à voir avec les mômes qui relèvent des classes spécialisées ...

Posté(e)
Il y a 3 heures, HYPO a dit :

 

On ne nous parle pas de "classes spécialisées" ici, mais "d'établissements à encadrement renforcé".

 

La déclaration de Valérie Pécresse est succinte - je doute sérieusement de ses compétences en matière scolaire -, et ne vise, très vraisemblablement, que les établissements d'enseignement secondaire qui ont fréquemment affaire avec des élèves au comportement délinquant, faisant vivre un véritable enfer à des enseignants (et des élèves), et que les établissements se refilent comme une patate chaude, jusqu'à même revenir dans leur établissement d'origine.

Je ne pense pas que Valérie Pécresse envisage une structure éducative pour ces grands adolescents, mais a plutôt en tête une politique répressive à l'américaine, ce qui n'est pas ma conception.

Mais nous avons aussi affaire dans le primaire avec des élèves violents - qui ne sont pas dans la souffrance comme on l'entend souvent dire, mais dans la jouissance. Ainsi, dans une école voisine de la mienne, un élève de CM1 a agressé physiquement (les agressions verbales ne sont pas rares) une enseignante. Ce type d'élève violent a aussi besoin de soins éducatifs, et, compte tenu de sa dangerosité, dans un cadre renforcé, avec des éducateurs.

Il se passe avec l'école ce qui se passe dans d'autres domaines de notre société : on laisse par idéologie, par démagogie, ou par intérêt se déliter des pans entiers de ce qui peut structurer une société décente, et après on va se plaindre que des réponses extrémistes trouvent un écho dans l'opinion.

Si on ne veut pas que des Valérie Pécresse apportent leur seule réponse, il faudrait en proposer d'autres que celle du "vivre ensemble à travers l'inclusion", et admettre que si un enseignant a de grosses difficultés avec un élève violent, dangereux, immaîtrisable, la "faute" ne lui en incombe pas, parce qu'il n'aurait pas trouvé la bonne solution.

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Posté(e)
Il y a 3 heures, papillon2704 a dit :

J'aimerais bien que tu cites le passage de Meirieu en question.

 

Ce n'est pas simplement un passage, mais toute l'oeuvre de Philippe Meirieu est basée sur cette idée d'une école fondatrice d'un lien social.

Pour exemple :

« ... nous avons redécouvert que l’école, dans sa mission même, devait permettre de créer du

lien social et de construire du commun. »

http://www.educationparlart.com/2020/06/l-ecole-est-un-lieu-de-construction-du-commun-philippe-meirieu.html

Posté(e)

Je ne comprends pas ce qui pose problème dans cette phrase. Il ne me semble pas que Meirieu ait défendu une école où seul le lien social était la priorité au détriment de la transmission des savoirs. Il me semble qu'il pose plutôt que l'un ne va pas sans l'autre et réciproquement.

Il ne faut pas confondre Meirieu (que je trouve critiquable sur certains aspects au demeurant) avec la réduction qui en est faite par les "anti pédagogistes" dans le Point par Brighelli et ses sbires. Sa pensée est quand même un peu plus élaborée.

Posté(e)

Ah bon ? il s'est contenté de traduire ou de vulgariser des penseurs américains, principalement californiens, des années 50 et 60. C'est un sophiste et un poseur.

Posté(e)

ça me paraît légèrement définitif et peu nuancé, mais bon.

En outre, je ne savais pas qu'il avait traduit ou vulgarisé des penseurs américains, tu peux dire lesquels ?

 

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