CP 2023-2024

[Mercure732]

Le 28/04/2025 à 17:39, Chat d'école a dit :

Oh, c'est gentil ! Merci beaucoup pour ce retour complet !

Pour rebondir sur les propos des collègues comme @Delavegue, je comprends qu'on puisse avoir du mal avec les pseudo-mots comme ora, iro, léri, etc. 
Effectivement, d'un point de vue didactique, les logatomes ont été introduits pour évaluer la capacité de décodage pur : ils permettent de vérifier que l’élève sait convertir les graphèmes en phonèmes sans s’appuyer sur sa mémoire visuelle des mots connus.
L’enjeu est d’éviter la lecture-devinette (où l’élève reconnaît globalement un mot sans savoir vraiment le lire) et de s'assurer qu'il a bien acquis le principe alphabétique.

J'ai eu la chance de participer à des expérimentations en classe sur ce sujet. Cela m’a confirmé que ces outils sont très efficaces pour repérer des élèves fragiles en décodage, dès les premières semaines de CP, ce qui permet d'intervenir tôt.

Cela dit, leur usage doit rester ciblé :

• Uniquement en soutien de la phase de décodage,
• Sur des logatomes construits à partir de syllabes existantes dans la langue française (pas de constructions farfelues),
• Jamais en substitution de la lecture de vrais mots porteurs de sens, qui doit rester le cœur du travail, dès les premiers jours d'école.

Comme le rappelle certains chercheurs (comme Patrice Gourdet, pour ne pas le citer !), un usage ponctuel de logatomes est utile uniquement en début d’apprentissage, et doit disparaître rapidement au profit d'une lecture de vrais mots et de vrais textes.
La compréhension doit très vite être remise au centre.

Bref, en début d'année, quelques logatomes bien choisis peuvent aider à "calibrer" les élèves sur le décodage, mais ils n'ont pas vocation à envahir les séances, ni à perdurer.

Merci pour ces échanges ! 

Dans ce cas, pourquoi en avoir mis jusqu'aux dernières pages du manuel ?

[Chat d'école]

Il y a 4 heures, Mercure732 a dit :

Dans ce cas, pourquoi en avoir mis jusqu'aux dernières pages du manuel ?

Oui, des exercices de type « syllabes/logatomes » figurent encore à la fin de l’année dans la méthode. Une petite ligne en début de page. Ce sont essentiellement des fragments fréquents de mots. Ils ne remplacent jamais les vrais mots ni les textes, mais servent ponctuellement d’entraînement ciblé. Leur présence peut se justifier dans l'optique de la conception universelle de l'apprentissage : on conserve des formes d’entraînement spécifiques permettant à chaque élève de progresser à son rythme, en particulier ceux qui peinent encore à automatiser le décodage
Mais avec du recul, je pense que ces exercices gagneraient à être recentrés ou réorganisés différemment. Il est possible de les "passer", en précisant aux élèves qu'ils n'en ont plus besoin - ce qui est plutôt gratifiant pour eux. Toutefois, j'ai quasiment toujours eu le besoin (même en fin d'année) de proposer de façon systématique des syllabes et logatomes à mon groupe d'élèves le plus fragile.

La réflexion didactique évolue sur ces questions-là, et je trouvez ça plutôt sain !