flo5 Posté(e) 11 septembre 2016 Posté(e) 11 septembre 2016 Oui, PE était une reconversion. Après mon congé parental, j'ai du arrêter de bosser pour garder ma fille (elle avait 3 ans début avril, mais l'école ne pouvait la prendre qu'à partir de septembre et aucune nounou de dispo). Donc je me suis retrouvé au chômage, et avec 3 enfants, je me suis dis pourquoi pas instit, j'aime bien les enfants, je trouve que ce qu'ils font à l'école est intéressant (le dispositif main à la pâte était en plein boum et pendant mon congé parental je participais à un max de trucs pour l'école de ma commune) et en plus ça me permettra de garder mes enfants pendant les vacances. Donc j'ai préparé le CRPE et à 40 ans j'ai donc débuté une nouvelle carrière. Je pensais ne faire que 15 ans car à l'époque on pouvait prendre sa retraite au bout de 15 ans quand on avait 3 enfants, mais ça aussi ça a changé. Et je ne pensais vraiment pas que ce boulot allait me bouffer ma vie : les vacances ne sont pas des vacances et les WE non plus, et même quand on ne travaille pas sur ses preps ou ses corrections, on y pense tout le temps. Bref, j'étais là pour être présente à côté de mes enfants, mais sans avoir le temps de m'en occuper + grosses galères au niveau des affectations. Maintenant j'ai 50 ans, donc la re-reconversion est encore plus dure.
letapisrevant Posté(e) 11 septembre 2016 Posté(e) 11 septembre 2016 Merci pour ton témoignage Flo. Je me demande si c'est moi qui suis dans le monde de Oui Oui à me dire que ce boulot est difficile et que ça ira mieux ailleurs. Les autres, dans d'autres secteurs me disent que je suis une privilégiée. Mais sans connaître. Je ne me sens pas du tout comme telle mais hormis de petits boulots, je n'ai pas eu d'autre emploi avant donc pas de point de comparaison. Est-ce vraiment aussi terrible ailleurs ?
del20170202 Posté(e) 12 septembre 2016 Posté(e) 12 septembre 2016 Bonjour les filles. Que ce métier est très prenant, c'est certain. Usant aussi : le bruit, les conflits entre élèves, la gestion du grand groupe (chose à laquelle les parents ne comprennent rien) et aussi depuis quelques années, le bombardement de nouveautés venues du Ministère : ça change tout le temps, à grands coups de sigles plus indigestes les uns que les autres et ça aussi c'est épuisant. Je vois que vous êtes en mater. Perso je m'y suis sentie moins bien. Il y faut beaucoup de matériel que l'on n'a pas puisque les écoles sont fauchées. En élémentaire, on peut s'appuyer sur des manuels, quand on débute c'est aidant. Bon courage !
flo5 Posté(e) 12 septembre 2016 Posté(e) 12 septembre 2016 Franchement, si je pouvais retourner là où j'étais avant, j'irai les yeux fermés. Certes, tout n'était pas toujours tout rose, mais les vacances, c'étaient des vacances et les WE aussi. Par contre ça remonte à + de 15 ans et maintenant c'est vrai qu'avec les mails, les SMS, internet et les ordi portables, de plus en plus de salariés se retrouvent à apporter du boulot à la maison. Mais c'est quand même sans commune mesure avec ce qu'on vit (sauf dans certains cas bien sûr). Dans la boite où je travaillais, j'étais la seule à faire le boulot que je faisais, mais malgré ça je me sentais moins seule qu'en tant qu'enseignante.
letapisrevant Posté(e) 12 septembre 2016 Posté(e) 12 septembre 2016 Il y a 12 heures, nenuphar a dit : Je vois que vous êtes en mater. Perso je m'y suis sentie moins bien. Il y faut beaucoup de matériel que l'on n'a pas puisque les écoles sont fauchées. En élémentaire, on peut s'appuyer sur des manuels, quand on débute c'est aidant. Je déteste vraiment l'élémentaire. Ce n'est pas du tout mon rayon, ou alors juste en fractionné. J'adore la maternelle MAIS je ne supporte plus tout ce que tu décris et notamment la perte de mon temps libre les soirs et le week end. Il y a 8 heures, flo5 a dit : Franchement, si je pouvais retourner là où j'étais avant, j'irai les yeux fermés. Certes, tout n'était pas toujours tout rose, mais les vacances, c'étaient des vacances et les WE aussi. Par contre ça remonte à + de 15 ans et maintenant c'est vrai qu'avec les mails, les SMS, internet et les ordi portables, de plus en plus de salariés se retrouvent à apporter du boulot à la maison. Mais c'est quand même sans commune mesure avec ce qu'on vit (sauf dans certains cas bien sûr). Dans la boite où je travaillais, j'étais la seule à faire le boulot que je faisais, mais malgré ça je me sentais moins seule qu'en tant qu'enseignante. Mon compagnon ne ramène rien à la maison malgré sa boite au top de la sophistication. Il est juste d'astreinte 3 nuits par mois et quand on l'appelle en pleine nuit il gagne davantage et peut rattraper une demi-journée de repos. D'autant plus l'impression d'être prise pour une pomme...
Goëllette Posté(e) 12 septembre 2016 Posté(e) 12 septembre 2016 Ce qui est navrant, c'est qu'on puisse à ce point se méprendre sur la réalité de notre métier, et donc sentir très rapidement si mal. Cella pose vraiment le problème du concours de recrutement, si éloigné de ce qu'on attend ensuite des personnes reçues. Bon courage à tous dans vos nouvelles vies.
letapisrevant Posté(e) 13 septembre 2016 Posté(e) 13 septembre 2016 Tu te trompes, j'adorais mon boulot pendant 6 ans même si on m'a mené la vie dure au fil des mutations. Par contre je ne supporte plus de voir mes conditions de boulot se dégrader. Ce boulot ne correspond plus à ce pourquoi je l'ai choisi il y a 10 ans maintenant. J'ai bien vu le changement et il pèse 3 tonnes sur mes épaules aujourd'hui. Quant aux conditions d'entrée dans le métier aujourd'hui, elles sont immondes entre l'inexpérience et ce que l'on demande aux jeunes stagiaires qui n'ont plus le temps ni de dormir ni de vivre. Je comprends qu'il y ait tant de démissions dès l'année de stagiaire. Je n'aurais jamais tenu non plus avec un tel niveau d'exigence sur mes épaules alors que je débute et que j'ai besoin de me planter.
nainess Posté(e) 13 septembre 2016 Posté(e) 13 septembre 2016 Savoir les conditions d'un métier c'est une chose, le vivre c'est autre chose... surtout que l'éducation est loin d'être nationale, les conditions de travail dépendant du lieu, des moyens, des collègues, du milieu socio-culturel des familles, etc etc... ce qui ira à certains n'ira pas à d'autres. Mais effectivement, faire "goûter" au métier avant le concours ou dans une année de formation, éviterait du temps perdu pour une bonne partie... Mais ceci dit, comme le tapisrevant, j'ai aimé être PE, avoir ma classe, mes élèves, préparer des choses pour eux, partager beaucoup avec eux... c'est le système qui m'a dégoûtée. Donc ça n'aurait rien changé.
Goëllette Posté(e) 13 septembre 2016 Posté(e) 13 septembre 2016 Je parlais en général, parce que je suis triste de constater autant de souffrance chez mes jeunes collègues, souvent due au gouffre entre ce qu'ils pensaient du métier et ce qu'il est en vérité. (Je pense entre autres à un jeune PES qui ne pensait pas qu'il devait faire des services de récréation, participer aux réunions le soir, préparer autant sa classe à la maison, parce que c'est l'image qu'il avait du métier et on n'avait pas repéré cela au moment du concours, qu'il avait réussi, car il était studieux.) Et je suis également triste pour tous les jeunes épatants que j'ai pu rencontrer (avs, assistants d'éducation, vacataires, ...), qui connaissent bien notre réalité et auraient fait de super enseignants, mais qui ont raté le concours parce qu'ils ne "blablatent" pas assez bien le langage pédago.
nonau Posté(e) 14 septembre 2016 Posté(e) 14 septembre 2016 L'important pour l'Institution est que les nouveaux arrivants se comportent en "bon fonctionnaire docile et corvéable".
teletub Posté(e) 14 septembre 2016 Posté(e) 14 septembre 2016 Salut à tous-tes, Comme je me retrouve dans vos témoignages... (j'ai fait un burnout en mars, et je suis actuellement en dispo pour convenances personnelles afin de me reconvertir). J'ai ouvert un post "Enseignant-e-s en cours de reconversion : échangeons ! " pour celles et ceux qui ont entamé une démarche de reconversion (CPF, disponibilité, démission, autres...). Si vous êtes concerné-e ou pour lire des témoignages qui montrent que c'est possible : n'hésitez pas à y faire un petit tour ! Il y a une vie après (le burn out... et) le métier de PE ! Teletub
letapisrevant Posté(e) 15 septembre 2016 Posté(e) 15 septembre 2016 Le 14/09/2016 à 09:25, nonau a dit : L'important pour l'Institution est que les nouveaux arrivants se comportent en "bon fonctionnaire docile et corvéable". C'est tellement ça ! Tu veux avoir une paix relative ? Ferme ta bouche, souris et continue ! Sinon tu seras puni ! Le 14/09/2016 à 21:10, teletub a dit : Salut à tous-tes, Comme je me retrouve dans vos témoignages... (j'ai fait un burnout en mars, et je suis actuellement en dispo pour convenances personnelles afin de me reconvertir). J'ai ouvert un post "Enseignant-e-s en cours de reconversion : échangeons ! " pour celles et ceux qui ont entamé une démarche de reconversion (CPF, disponibilité, démission, autres...). Si vous êtes concerné-e ou pour lire des témoignages qui montrent que c'est possible : n'hésitez pas à y faire un petit tour ! Il y a une vie après (le burn out... et) le métier de PE ! Teletub Je vais aller jeter un oeil même si je n'ai à ce jour entamé aucune démarche ! 1
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