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Posté(e)

Bon et bien après vous avoir lu pour me conforter ou me déjuger, j'ai pris ma décision en mon âme et conscience. Je vous livre mon témoignage (c'est long je vous préviens), parce que je sais que ça peut faire du bien (ça m'en a fait) de ne pas être le seul.

" Je ne suis déjà plus professeur des écoles, d'ailleurs je ne l'aurai été que quelques jeudis en maternelle. J'ai apporté à l'instant ma lettre de démission au directeur de l'IUFM.

Je suis arrivé solennellement dans ce lieu riche en émotions, perdu quelque part à l'ombre des échangeurs de Bonneuil-sur-Marne. La neige et le soleil d'hiver l'avait rendu inédit et aussi chargé de symboles que la raison de mon ultime visite. C'est ici que j'ai passé mes oraux victorieux et vomi mon 1500 mètres, mais c'est aussi ici que j'ai bu plus tard des thés à la menthe au goût amer, en racontant à qui voulait encore l'entendre mes difficultés et mon moral en berne, tout en subisssant d'une oreille fatiguée les témoignages plus ou moins sereins des autres collègues. C'est ici aussi, dans les salles de cours, que j'ai rongé le frein de mon ennui profond, de mon écoeurement d'angoisse face à l'année d'étudiant de trop. Décidément je reste à la case stagiaire. Ca me colle à la peau.

Et oui finalement, comme d'habitude, je n'ai qu'entrevu le métier. J'ai essayé d'analyser devant le directeur les raisons qui me poussent à tout plaquer déjà.

Déjà, c'est mon problème d'angoisse. Mais si je dis ça je ne dis rien. Si les instits ont réussi à surmonter leur angoisses ça ne veut pas dire qu'il pourraient surmonter n'importe quelle angoisse. Ce ne sont pas des Dieux (quoique, à mes yeux...). Demandez à un bon instit du jour au lendemain de piloter un avion de ligne. Je ne crois pas qu'il se dirait: allez, il faut se faire violence, ça ira mieux après, etc. Toutes proportions gardées c'est pourtant le sentiment réel que m'a fait ressentir l'angoisse au moment de prendre pendant trois semaines une classe de CM2. Reste à expliquer pourquoi.

Je vous livre en vrac, dans le désordre donc, toutes les raisons qui ont constitué la toile de fond de mon échec et qui m'ont poussé vers la sortie:

La difficulté à trouver des idées d'activité et à les planifier, l'impression d'être noyé dans les contenus, la difficulté à organiser mon travail, à distribuer mes tâches dans le temps, la difficulté à canaliser et garder calme les élèves toute une journée, la difficulté à travailler en rentrant à la maison, l'impression d'être pris par le temps, la difficulté à me motiver, la dépréciation par rapport aux autres PE2, le manque de confiance, la pression établie par l'institution, la difficulté à entamer un long chemin de croix de peut-être plusieurs années avant la sérénité promise, la difficulté lié à l'embrouillement, le vrillement dans mon cerveau à force d'empiler des strates d'informations, d'injonctions, plus ou moins contradictoires, l'usure mentale liée à ce vrillement du cerveau, la difficulté à prendre du recul, à me projeter dans le long terme, à penser aux jours où je pourrai profiter des vacances scolaires, de la retraite, la difficulté à relativiser tout ça, à ne pas le prendre trop au sérieux, la difficulté à être seul face à 24 élèves des journées entières, à décider seul, à être enfermé dans une classe (étant un peu claustro sur les bords, ça se passait mieux dehors, en motricité, à la récré), etc.

Je ne vous cite pas tous les bons souvenirs, tout ce qui pourrait me faire regretter de partir, vous comprenez bien pourquoi. En tout cas, parmi toutes les difficultés citées, il n'y en a pas une qui ne m'ait traversé l'esprit pendant mes trois années (à temps plein hé oui) passées à tenter le concours. Alors pourquoi ai-je cru pouvoir quand même les surmonter ? Parce qu'on cherche tous à s'améliorer, à progresser, à se dépasser, c'est le moteur de la vie. Ma manière à moi de progresser est assez particulière. J'avance d'un pas, je recule de deux.

Et puis parce que je ne me connais pas encore très bien. J'ai une capacité phénoménale à me mentir, à m'entourlouper. Est-ce aujourd'hui que je me mens à moi-même en essayant de justifier encore mon énième reculade ? Ou était-ce tout au long de ces trois années de révision dans la virtualité du métier de professeur des écoles ? Affaire à suivre. "

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Il t'a fallu du courage et beaucoup de réflexion pour prendre cette décision. Je te souhaite un avenir meilleur et que tu puisses, enfin, trouver un boulot qui te plaise! :wub:

Posté(e)

Ataton, t'es pas cool, tu m'as fait pleurer

Bonne chance en tous cas

Posté(e)

Bonsoir à tous.

Je reviens lire les derniers messages, je vois que je ne suis pas le seul (oui car il y a quelques hommes dans les professeurs des écoles) à ressentir de telles choses. En lisant ta tirade Ataton, je me suis retrouvé en quelques sortes car je partage certains de tes sentiments. Ce sont des raisons qui me poussent à partir aussi car je ne me sens pas à ma place et je ne pense pas pouvoir supporter la responsabilité de faire un mauvais boulot ; quand on voit comment évoluent bon nombre d'élèves, je n'imagine pas ajouter ma pierre à un édifice fébrile, il vaut mieux que ceux qui se sentent compétents se chargent de redresser la pente.

Par contre, j'ai essayé de me projeter dans le long terme afin de voir si la situation pourrait évoluer... Hélas, le bilan me fait défaut et valide mes doutes.

Au final, je crois que la tranche d'âge ne me correspond pas car elle implique beaucoup trop de paramètres autour de cela : on ne laisse pas les élèves évoluer seuls, ils ont peu d'initiatives et il faut savoir gérer toutes ces différences. Alors je sais, certains me diront qu'il s'agit de différenciation pédagogique etc... Sauf que c'est bien beau sur le papier mais c'est un autre monde sur le terrain. Cette difficulté sera surmontée par bon nombre d'entre nous, simplement, cela ne me correspond pas.

Chacun possède des compétences et il semblerait que les miennes ne se situent pas autour de l'éducation de jeunes enfants. Un dernier mot pour ceux qui se sentent attirer par ce métier : avoir de bons rapports ou relations avec les enfants et leur expliquer certaines des questions qu'ils se posent dans la vie de tous les jours diffère totalement d'une situation d'enseignement. C'est une erreur que j'ai faite.

Bonne nuit.

Posté(e)

Bonjour,

Besoin de conseils, je suis pe2 et depuis le début de l'année je ne vis plus. Je ne dors plus la nuit, je pense constamment au cours. Mon entourage ne me reconnaît plus. Je savais que la pe2 serait dure mais là je ne sais pas si psychologiquement je tiendrai. Je sais qu'une fois titularisée si on démissionne avant 5 années de service on doit rembourser nos salaires. Je n'ai donc que cette année pour me décider à démissionner ou non. Mais avoir passer toutes ces années de travail dans le seul but de passer le concours pour démissionner ! Je suis perdue mais je pense être trop anxieuse, stressée et consciencieuse pour faire ce métier sans y laisser ma santé mentale. Je ne suis pas heureuse, la démission me soulagerait mais c'est une solution de facilité. pourtant si je n'arrive pas à relativiser et arrêter de penser constamment (24h/24) au boulot, je perdrai mon homme qui (je le comprends) ne pourra pas me supporter bien longtemps car depuis septembre il n'existe plus, mon esprit est constamment occupé. Je pense aller voir ma directrice de centre cette semaine pour lui en parler. Merci pour vos conseils.

Posté(e)

Lilye

Surtout, pour faire ce métier, pour faire n'importe quel métier, il faut absolument avoir un aquilibre dans sa vie

Repermet à ton homme d'exister, fixe toi une heure seuil à laquelle tu te couches, détache toi un peu et finalement ce bouot tu le fera dix fois mieux car tu seras plus sereine

aère tes petits poumons, refais des trucs que tu faisais plus avec ton mec, rapproche toi de lui, de tes potes, fais toi des soirées tartiflette: RESPIRE!!

et c'est quoi c't'histoire de rembourser la pe 2?

Posté(e)
Je sais qu'une fois titularisée si on démissionne avant 5 années de service on doit rembourser nos salaires.

Non, ce n'est plus vrai depuis la création des IUFM.

Posté(e)

Lilye

Surtout, pour faire ce métier, pour faire n'importe quel métier, il faut absolument avoir un aquilibre dans sa vie

Repermet à ton homme d'exister, fixe toi une heure seuil à laquelle tu te couches, détache toi un peu et finalement ce bouot tu le fera dix fois mieux car tu seras plus sereine

aère tes petits poumons, refais des trucs que tu faisais plus avec ton mec, rapproche toi de lui, de tes potes, fais toi des soirées tartiflette: RESPIRE!!

et c'est quoi c't'histoire de rembourser la pe 2?

je voulais m'accorder 2-3 ans avant de prendre une décision car les premières années sont les plus difficiles et voir après. Mais j'ai entendu dire que l'on doit 5 ans à l'EN et donc si on démissionne on doit rembourser nos salaires. Par exemple si je démissionne au bout de 2 ans je dois encore 3 ans à l'EN donc je leur rembourse 3 ans de salaire. Mais apparemment ca ne prendrait effet qu'à partir de l'année de t1. Donc en démissionnant en pe2 je n'aurais rien à rembourser. Quelqu'un a des infos là dessus?

Posté(e)

demande aux syndicats: apparemment d'après un autre forumeur cela n'est plus d'actualité

mais je ne connais pas les textes donc ne voudrais pas t'induire en erreur

Posté(e)

De ce que j'ai lu à plusieurs reprises sur ce forum, tu n'as rien à rembourser que tu démissionnes le premier jour de ta PE2 ou la veille de ta retraite.

Posté(e)

je viens de réaliser que tu étais dans le jura: grignote du comté, c'est bon pour la santé, va aux cascades du hérisson, au ski, bouge dans la nature: ça requinque

sans rire, reprends contact avec "la vraie vie", avec ceux qui t'aiment, les activités que tu aimes, et tu relativiseras

moi mon père m'a choppée un coup quand j'étais LC et i m'a dit "tu sais qu'ya un HP exprès pour nous par la MGEN en région parisienne? parce que si tu continues comme cela tu vas y aller vite"

Ca m'avait bien fait rigoler, vu que lui il faisais l'unss, des colos l'été jusqu'à ce qu'on naisse, et que même après y'avait tjs un élève à la maison

mais c'était une autre époque où le contact humain, le rapport des parents avec l'instit prévalaient sur les paperasses à remplir, comme il dit hélas, il n'aurait pas fait tout cela vu l'état actuel de la profession

MENAGE TOI du TEMPS et tu verras ça va déjà s'arranger

Il faut apprendre à mettre des limites sinon tu vas y penser jour et nuit, au boulot, pis après de toutes façons vu que tu seras seule, ben t'auras plus que cela à penser (je caricature mais pas tant que ça)

trouve une harmonie

Et viens nous en parler: je peux pas te filer un thé russe fumé par le net mais le coeur y est

Posté(e)

Je suis T2 et l'option "démission" n'est pas activée sur ma page i-prof. Je pense donc qu'il n'est pas possible de démissionner en T2. En revanche, il est possible de demander une disponibilité et de faire autre chose, puis de démissionner plus tard, je pense.

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