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CP méthode Globale ou syllabique ?


pseudoisa

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Quand je pense qu'on nous dit en animation pédagogique que le débat est maintenant tranché et que plus aucun enseignant ne croit les erreurs des années passées, quand on valorisait la "prise d'indice" au lieu d'apprendre solidement la lecture...

Malheureusement, je constate tous les jours que ce n'est pas le cas, et que l'apprentissage de la devinette ("je commence par ma et je finis par di... qui suis-je ?") a encore de beaux jours devant lui.

J'adore le commentaire méprisant sur le seul élève qui lit mal, c'est forcément la faute de la mère, cette institutrice nuisible qui enseigne le déchiffrage... tous les autres lisent de manière fluide, bien sûr, sans déchiffrer, mais par magie, puisque leur cerveau ne fonctionne pas comme celui qui a été étudié par les scientifiques ! Même Goigoux reconnaît publiquement s'être trompé sur la lecture et dit clairement que la "voie directe" ne peut être qu'une automatisation de la "voie indirecte", mais manifestement le message n'est pas passé. On n'est pas sortis de cette auberge idéologique.

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Pour en revenir à la méthode syllabique, c'est vrai que pour l'instant mon fils lit de façon haché.

Quand je lui fais lire d'autres mots que ceux de Taoki, ca donne : le rê- vE au lieu de le rêv(e),

du coup à la fin de la phrase, il est obligé de la relire plus vite pour la comprendre. Car en lisant syllabe par syllabe, ca ne fait pas sens tout de suite.

Mais nous ne sommes qu'en octobre, c'est normal ! Sa façon de lire va s'améliorer. En attendant, il lit déjà un sacré nombre de mots et de phrases !!!

(Ils font 2 sons par semaines)

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Bien sûr, doubleR, que ça ne fait pas sens "tout de suite" ! C'est normal, on commence lentement pour accélérer ensuite. Quand mes enfants ont appris le piano, ils n'ont pas commencé par des sonates jouées à tempo rapide, mais par des petits morceaux, qu'ils jouaient d'abord note à note avant d'accélérer.

Et maintenant, l'aîné est très bon musicien, et les trois sont à l'aise avec la musique...

Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, seul de tous les apprentissages, celui de la lecture devrait se faire en allant rapidement du premier coup. Dans tous les autres domaines, il semble normal et logique d'accepter qu'on va d'abord lentement, et puis qu'on accélère progressivement en automatisant l'apprentissage.

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Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, seul de tous les apprentissages, celui de la lecture devrait se faire en allant rapidement du premier coup. Dans tous les autres domaines, il semble normal et logique d'accepter qu'on va d'abord lentement, et puis qu'on accélère progressivement en automatisant l'apprentissage.

Effectivement, je ne connais aucun enseignant de CP qui remette en cause, par exemple, l'apprentissage progressif des mathématiques en commençant par les petits nombres et leur manipulation. Tout le monde accepte de faire découvrir successivement le 1, le 2, le 3 et ainsi de suite, de faire 1 + 1, 1 + 2, etc, de constituer une collection en rajoutant un par un des objets, de compter sur les doigts. Personne ne demande aux enfants de découvrir le système décimal en leur demandant de réfléchir sur des nombres à 9 chiffres, de résoudre des opérations à plusieurs chiffres avec retenue ou de trouver la solution de problèmes complexes faisant intervenir les quatre opérations.

Mais en ce qui concerne la lecture, le discours s'inverse : on demande à l'enfant de lire des phrases entières qu'il ne sait pas déchiffrer, des mots constitués de lettres dont il ne connaît pas le son. On fait apprendre sur des albums, on lui demande de repérer des indices.

Il suffit d'imaginer ce que serait pour un adulte l'apprentissage d'une langue qui ne serait pas écrite en alphabet latin et qu'il ne saurait pas déchiffrer.

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Le mot est un peu fort et pas vraiment drôle, je trouve, borneo... :getlost:

Pour reprendre le titre du sujet, "Méthode globale ou syllabique ? ", la question est définitivement tranchée depuis les travaux de R. Sperry, prix Nobel de médecine en 1981, et largement confirmés depuis : la lecture globale n'existe pas. Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France et membre de l'Académie des sciences parle de "l'illusion d'une lecture globale" ("Les neurones de la lecture", page 295, Odile Jacob, 2007).

En effet, quels que soient le type de langue et le niveau d'automatisation de la lecture, c'est dans tous les cas l'hémisphère gauche du cerveau qui assume la fonction de lecture. Or, celui-ci n'a pas la possibilité de réaliser un traitement global de l'information. Il est contraint par sa structure propre d'identifier la forme graphique de chaque élément du mot.

Le cerveau sait différencier les signes graphiques qui composent le langage écrit des autres types de graphismes (dessins, images) et il ne leur applique pas le même mode de traitement.

Cela signifie que le mot n'est pas une image que le cerveau pourrait photographier et reconnaître sans passer par l'analyse des éléments qui le composent. La lecture des notes de musique, qui est également une lecture de signes correspondant à des sons, procède de la même façon : il n'y a pas de lecture globale de la musique, toutes les notes doivent être lues.

Il en résulte qu'il n'existe pas de méthodes à "faible" ou "fort" "départ global" ou de "mots-outils" "reconnus globalement" ; lors de mon dernier CP, j'avais compris au bout d'une semaine : la plupart des élèves avaient oublié ces fameux mots pendant les vacances, et les autres n'en reconnaissaient certains que par des indices sur la place ou la forme de lettres qu'ils connaissaient.

D'ailleurs, si la lecture globale existait il n'y aurait pas besoin d'apprendre à lire : il suffirait d'offrir un dictionnaire à l'enfant et de lui lire chacun des mots le composant qu'il stockerait en une banque d'images de mots, comme il a stocké toutes les images concernant sa vie et qu'on lui a nommées : le lit, le jouet, la voiture, l'arbre, la maison, etc.

Face aux résultats incontestables de la science, pour sauver leur conception les tenants de la lecture globale ont inventé la notion de "lecture directe et indirecte" : il existerait selon eux deux types de lecture.

Il y a d'abord une absurdité logique à une telle conception : si le cerveau était capable d'une lecture "directe" - c'est à dire globale - dans un second temps, on ne comprend pas pourquoi il ne la réaliserait pas de suite au lieu de "souffrir" en commençant par faire du déchiffrage en lecture" indirecte".

Il y a ensuite une absurdité épistémologique puisque la conception globale de la lecture repose sur l'idée qu'on pourrait lire un mot sans identification de la forme graphique de chacun des éléments le composant. Or, le système alphabétique inventé il y a 2500 ans au Proche-Orient reposait au contraire sur une stricte correspondance entre des sons et des signes qui n'étaient en rien arbitraires.

Très clair, merci Louis Barthas, de remettre les choses à plat !

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Petite précision sur Goigoux : Aujourd'hui il ne parle de lecture directe que pour les mots-outils, le nom des personnages des albums, les jours de la semaine qui sont vu tous les jours en classe.

Pour le reste c'est du déchiffrage qui doit devenir une lecture directe.

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Ouh là... mais c'est un topic d'ayatollahs.... :fear:

Cela ne te trouble pas que tous aient un avis totalement contraire au tien???

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Petite précision sur Goigoux : Aujourd'hui il ne parle de lecture directe que pour les mots-outils, le nom des personnages des albums, les jours de la semaine qui sont vu tous les jours en classe.

Pour le reste c'est du déchiffrage qui doit devenir une lecture directe.

C'est exact. Et je suppose que tous les instits chevronnés de CP ont assisté maintes fois au même phénomène : un élève connaît "en direct" un mot très courant, "maison" par exemple, car il le fréquente depuis la maternelle et il a été vu en global. Un jour, il le rencontre dans le courant d'un texte qu'il déchiffre. Hé bien, dans ce contexte-là, il ne le reconnaît plus, car il n'est plus en "mode reconnaissance" mais en "mode lecture", et il lit "maïssonne" ! Souvent, d'ailleurs, une fois qu'il a prononcé "maïssonne", il se rend bien compte que ça ne veut rien dire et, s'appuyant sur le contexte, il rectifie "maison". Mais pas toujours.

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Cela ne te trouble pas que tous aient un avis totalement contraire au tien???

Je te rappelle ce que j'ai écrit (ce que tu nommes "mon avis") :

C'est comme ça qu'on apprenait à lire, dans mon CP, dans les années 60. J'en garde un souvenir épouvanté... Je peux t'assurer que c'est loin d'être rassurant pour les élèves. Le mot "consternant" convient beaucoup mieux.

Ben oui, c'est mon avis, et je n'en changerai pas. J'ai tout le même le droit de dire que j'ai souffert d'entendre ânonner des phrases stupides pendant toute mon année de CP. Vos nombreux avis contraires n'y changeront rien.

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