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Journée théorie du genre à l'école ?


Gianna

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il y a 8 minutes, Argon a dit :

  Distillés par la clique de Belghoul et récupérés par l'extrême droite, mais nous sommes à peu près d'accord.

  Assurément.

  C'est déjà beaucoup moins évident. Les "stéréotypes", c'est toujours les préjugés de l'autre... 

  Apprendre aux mômes à identifier et à déconstruire les stéréotypes, c'est parfait — mais c'est déjà difficile pour les meilleurs éléments de cycle 3. Je connais des lycéens pour lesquels c'est encore trop abstrait...  Ca ne signifie en aucun cas qu'il ne faut pas essayer, c'est important — mais en maternelle, c'est du foutage de gueule.

  Aux petits, donc, on n'apprend pas à déconstruire les stéréotypes : comme tu le dis toi-même, "on est là pour déconstruire", pour démolir certains stéréotypes et les remplacer par d'autres — ceux promus par le ministère du moment, ou ceux de l'enseignant lui-même.

  Au nom de quoi ?  De la supériorité morale des enseignants sur les parents ? De l'infaillibilité ministérielle ?   Quoi qu'il en soit, à partir du moment où l'on s'autorise la propagande, au-delà du consensus national, il ne faut pas être surpris que d'autres s'en offusquent, et lancent des campagnes de contre-propagande...

L'environnement des très jeunes élèves est déjà pollué par les stéréotypes sexistes à cause de la télé et surtout de la pub. Hier par hasard j'ai vu pour la première fois un clip de Maître Gims, une chanson appelée Corazon, un choc : pendant 4mn des mecs qui chantent et des nanas quasiment à poil qui se trémoussent dans des poses plus que suggestives. Ce genre de clips nos élèves les voient y compris les très jeunes. C'est tout simplement effrayant dans ce que ça véhicule comme image de la femme. Franchement je m'en remets pas !

Je pense que plus que jamais on a le devoir de leur dire ou de leur faire comprendre que oui les garçons peuvent jouer à la poupée, que le rose n'est pas réservé aux filles, que les familles avec 2 papas ou 2 mamans ça existe etc ... sans en faire un cours magistral mais dans nos pratiques quotidiennes. Et pour les plus âgés de leur dire que le corps des femmes n'est pas une marchandise.

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il y a 5 minutes, jeanounette a dit :

Et pour les plus âgés de leur dire que le corps des femmes n'est pas une marchandise.

Ni les corps des hommes, ni des enfants....

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il y a 1 minute, caille67 a dit :

Ni les corps des hommes, ni des enfants....

oui bien sûr mais là je ne me remets pas du clip d'hier, ça m'a écoeuré, franchement ! Il faut dire que je n'en regarde jamais. C'est peut-être courant ?

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il y a 14 minutes, jeanounette a dit :

L'environnement des très jeunes élèves est déjà pollué par les stéréotypes sexistes à cause de la télé et surtout de la pub.  (...) C'est tout simplement effrayant dans ce que ça véhicule comme image de la femme.

  Absolument. D'où l'importance de former les jeunes à les reconnaître.

il y a 14 minutes, jeanounette a dit :

Je pense que plus que jamais on a le devoir de leur dire ou de leur faire comprendre que oui les garçons peuvent jouer à la poupée, que le rose n'est pas réservé aux filles, que les familles avec 2 papas ou 2 mamans ça existe etc ... sans en faire un cours magistral mais dans nos pratiques quotidiennes.

  Uh....   Il y a pas mal de choses différentes dans ton propos.

Dire qu'il existe des familles avec 2 papa, etc., c'est une évidence : on est dans la découverte du monde, l'information brute.

Dire et faire comprendre que, à l'école, les garçons peuvent jouer à la poupée, etc., c'est aussi une évidence. Pour le coup, c'est la mission de l'école que de transmettre les valeurs communes, telles que définies par le ministère et les programmes. Et il est essentiel que tous les enfants aient l'expérience, et ce le plus tôt possible, dès la maternelle, d'environnements où celles-ci sont effectivement mises en œuvre dans la vie quotidienne.

Dire et faire comprendre que, dans l'absolu, les garçons peuvent jouer à la poupée, etc, non : à la maison, ce sont les normes et les pratiques des parents qui s'imposent. Tenter de les discréditer, c'est saper leur autorité, et ça s'appelle, techniquement, un détournement de l'autorité parentale. Qui, pour un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, constitue une faute grave.

il y a 14 minutes, jeanounette a dit :

Et pour les plus âgés de leur dire que le corps des femmes n'est pas une marchandise.

 C'est crucial aussi, mais je ne suis pas sûr qu'on ait trouvé la bonne stratégie. Le "dire", d'autorité, a fonctionné un certain temps mais, avec le temps, on assiste à un retour de bâton. C'est sympa, ça permet de se donner bonne conscience  et l'impression de faire quelque chose à peu de frais, mais je ne suis pas sûr que ce ne soit pas devenu contre-productif dans certains milieux...

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Tu m'excuseras mais quand dans ma classe un enfant dit à un autre qu'il ne peut pas jouer à la poupée parce qu'il est un garçon, j'interviens pour dire qu'il en a parfaitement le droit. Ou qu'une fille ne peut pas jouer à la voiture c'est pareil. Je me fiche bien de contredire les parents dans ces cas là.

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il y a 1 minute, jeanounette a dit :

Tu m'excuseras mais quand dans ma classe un enfant dit à un autre qu'il ne peut pas jouer à la poupée parce qu'il est un garçon, j'interviens pour dire qu'il en a parfaitement le droit. Ou qu'une fille ne peut pas jouer à la voiture c'est pareil. Je me fiche bien de contredire les parents dans ces cas là.

Dans ta classe. Nous sommes parfaitement d'accord. 

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il y a 1 minute, Argon a dit :

Dans ta classe. Nous sommes parfaitement d'accord. 

Je ne précise pas qu'il a le droit de jouer à la poupée dans la classe. Il a le droit de jouer à la poupée ou à la dinette, point barre.

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il y a 38 minutes, jeanounette a dit :

Je ne précise pas qu'il a le droit de jouer à la poupée dans la classe. Il a le droit de jouer à la poupée ou à la dinette, point barre.

Non, pas dans l'absolu. Si les parents le lui interdisent chez eux, c'est leur choix, et tu n'as pas plus le droit d'interférer qu'ils n'ont celui de te dire ce que tu dois faire dans ta classe.

Cela dit, à l'école, le "dans la classe" peut être considéré comme implicite : il est très vite évident, même pour les tout petits, que les règles ne sont pas forcément les mêmes à l'école, à la maison, chez les grands-parents, etc.  (voire dans la classe, mais avec un remplaçant...) Sans précision supplémentaire, les droits que tu accordes dans ta classe valent a priori pour ta classe, "point barre".

Le problème commence à se poser lorsque l'école vient explicitement s'ingérer dans des domaines où elle n'a pas autorité — en l'occurrence, l'éducation donnée par les parents, sauf exception détenteurs exclusifs de l'autorité parentale. Et ce serait le cas si tu disais à un petit garçon qu'il a le droit de jouer à la dînette chez lui, à l'encontre d'une interdiction parentale. De la même façon, on peut interdire le voile à l'école, pas de le remettre dans la rue...

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il y a 53 minutes, Argon a dit :

Non, pas dans l'absolu. Si les parents le lui interdisent chez eux, c'est leur choix, et tu n'as pas plus le droit d'interférer qu'ils n'ont celui de te dire ce que tu dois faire dans ta classe.

Cela dit, à l'école, le "dans la classe" peut être considéré comme implicite : il est très vite évident, même pour les tout petits, que les règles ne sont pas forcément les mêmes à l'école, à la maison, chez les grands-parents, etc.  (voire dans la classe, mais avec un remplaçant...) Sans précision supplémentaire, les droits que tu accordes dans ta classe valent a priori pour ta classe, "point barre".

Le problème commence à se poser lorsque l'école vient explicitement s'ingérer dans des domaines où elle n'a pas autorité — en l'occurrence, l'éducation donnée par les parents, sauf exception détenteurs exclusifs de l'autorité parentale. Et ce serait le cas si tu disais à un petit garçon qu'il a le droit de jouer à la dînette chez lui, à l'encontre d'une interdiction parentale. De la même façon, on peut interdire le voile à l'école, pas de le remettre dans la rue...

Je crois qu'un moyen de contourner ce problème (c'est effectivement problématique d'aller à l'encontre de l'éducation des parents) c'est de transmettre des valeurs de manière, disons, plus subtile, par son propre comportement d'enseignant : faire attention à la manière dont on distribue la parole aux élèves, veiller à que les filles se sentent autant en droit de participer à toutes les activités de classe que les garçons, laisser les filles occuper l'espace autant que les garçons etc... 

Essayer de faire passer des choses plus par son attitude que par des propos... Si la classe et l'école deviennent des espaces égalitaires, ce sera déjà un grand pas.

 

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Il est bien évident que je ne dis pas que ma parole vaut aussi pour la maison.

" il (ou elle) a le droit de jouer à ceci ou cela" ou bien "tout le monde peut jouer à ceci et cela" suffit.

Disons qu'ainsi on leur ouvre l'esprit.

Mais il n'est pas question d'attaquer de front la manière de faire ou de penser des parents, bien entendu !

 

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Il y a 2 heures, Argon a dit :

  Distillés par la clique de Belghoul et récupérés par l'extrême droite, mais nous sommes à peu près d'accord.

  Assurément.

  C'est déjà beaucoup moins évident. Les "stéréotypes", c'est toujours les préjugés de l'autre... 

  Apprendre aux mômes à identifier et à déconstruire les stéréotypes, c'est parfait — mais c'est déjà difficile pour les meilleurs éléments de cycle 3. Je connais des lycéens pour lesquels c'est encore trop abstrait...  Ca ne signifie en aucun cas qu'il ne faut pas essayer, c'est important — mais en maternelle, c'est du foutage de gueule.

  Aux petits, donc, on n'apprend pas à déconstruire les stéréotypes : comme tu le dis toi-même, "on est là pour déconstruire", pour démolir certains stéréotypes et les remplacer par d'autres — ceux promus par le ministère du moment, ou ceux de l'enseignant lui-même.

  Au nom de quoi ?  De la supériorité morale des enseignants sur les parents ? De l'infaillibilité ministérielle ?   Quoi qu'il en soit, à partir du moment où l'on s'autorise la propagande, au-delà du consensus national, il ne faut pas être surpris que d'autres s'en offusquent, et lancent des campagnes de contre-propagande...

Au nom de l'égalité peut-être ? Y paraît que c'est dans le devise de la France. Pour que la moitié de la population française ne soit pas considéré comme soit un objet sexuel, soit une bonne à tout faire.

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Il y a 3 heures, jeanounette a dit :

oui bien sûr mais là je ne me remets pas du clip d'hier, ça m'a écoeuré, franchement ! Il faut dire que je n'en regarde jamais. C'est peut-être courant ?

Depuis plus de 25 ans dans les clips de rap entre autres.

Bravo d'avoir tenu 4 minutes. Personnellement, ce n'est pas plus de 4 secondes mais pas à cause du clip.

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