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Egalité fille/garçon


satin

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En ces moments de discussions multiples sur "Théorie du genre", de "mariage pour tous" (comme dit mon fils de 4 ans 1/2, c'est pour tout le monde), je me demandais si en tant qu'enseignants et/ou en tant que parents, nous essayions sincèrement de favoriser l'égalité (ou l'équité) entre les deux sexes.

Ce qui m'a décidé à écrire ce sujet, c'est une séance de l'excellent livre "Réussir son entrée en grammaire", car dans le chapitre féminin/masculin, voici ce que je lis :

"Recopie le texte une première fois en choisissant uniquement les noms masculins. Puis écris-le une deuxième fois avec les noms féminins seulement."

En faisant l'exercice comme demandé, voici le résultat :

"Mon frère met dans son sac son maillot, un ballon, son short, un gâteau, un jus de fruit pour le goûter. Puis il part pour le stade."

"Ma soeur met dans sa valisette sa serviette, une brosse à cheveux, sa crème solaire, une compote, une bouteille d'eau pour le goûter. Puis elle part pour la plage."

(edit en bleu)

Alors tandis que le garçon joue au ballon, se baigne et s'empiffre de goûter sucré, la fille bronze en protégeant sa peau et mange diététique... :huh:

Bien sûr, c'est juste un exercice de grammaire, la fille aurait pu manger une tartine à la confiture et faire de la planche à voile avec une combinaison de plongée pendant que le garçon mangerait un yaourt nature en faisant un château de prince avec un seau... :)

Bon, en fait, c'était juste une réflexion, car moi-même maman de 2 garçons et tante par alliance d'une fille, je dois reconnaître que je n'ai pas la même approche entre eux :blush: . Pourtant, j'essaye de me convaincre que je fais mon maximum pour transmettre à mes enfants et à mes élèves cette notion d'égalité des deux sexes...

Et vous, où en êtes-vous de l'égalité fille/garçon ?

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Bon questionnement ! Le chemin est long encore : ce soir, pendant le conseil d'école, l'adjointe aux affaires scolaires expliquent que si les filles ne veulent/n'aiment pas jouer au rugby (pour les TAP l'an prochain) c'est pas grave , elle feront autre chose .....ça laisse rêveur /rêveuse , non ???

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Eh ben, je ne pensais pas avoir de réponse si vite !!

Effectivement, à quand le kickboxing pour les filles et la broderie pour les garçons ? :fear:

En finissant mon message tout à l'heure, je repensais à ces magnifiques chansons de Mannick (chanteuse féministe) qui ont bercé mon enfance, et notamment "Quand j'étais petite fille". Sans vouloir enfreindre la propriété intellectuelle, en voici quelques extraits :

"Quand j´étais petite fille, je voulais
Des étoiles et des chemins comme jouets[...]

On m´a donné une poupée, on m´a dit "surtout maintenant
Ne joue plus les garçons manqués, reste auprès de ta maman"

C´était dur d´être une fille en ce temps-là ma chérie
Il fallait être gentille, "ne parle pas sois jolie!"
Oui mais le monde a changé, il ne faut plus écouter
Ceux qui t´empêchent de vivre et d´aimer"

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"Quand j´étais petite fille, je voulais

Des étoiles et des chemins comme jouets[...]

On m´a donné une poupée, on m´a dit "surtout maintenant

Ne joue plus les garçons manqués, reste auprès de ta maman"

C´était dur d´être une fille en ce temps-là ma chérie

Il fallait être gentille, "ne parle pas sois jolie!"

Oui mais le monde a changé, il ne faut plus écouter

Ceux qui t´empêchent de vivre et d´aimer"

Tiens... Je ne connaissais pas Mannick, et je trouve ce texte particulièrement beau et intéressant. Merci pour cette découverte Satin!

Pour en revenir au sujet de discussion, je trouve aussi que nos manuels fourmillent de stéréotypes un peu navrants. J'essaie d'y faire attention (notamment en illustrant toujours le mot "repasser" avec un personnage masculin: gnark!), mais parfois je me rends compte que tout ceci nous "imprègne" littéralement: l'autre jour, avec une de mes collègues, on s'interrogeait par exemple sur nos élèves un peu agités... et de fil en aiguille, on s'est rendu compte que, si on n'y prenait garde, force serait de constater qu'on supporte mieux l'agitation chez les petits garçons que chez les petites filles... je ne sais pas si je suis très claire...

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Il me semble, personnellement, que nous sommes en train de vivre un retour en arrière sur ce sujet, comme sur d'autres, et cela ne date pas de ces deux dernières années ni de simples énoncés d'exercices.

Je recommence à voir des rangs d'élèves garçons/filles séparés, les dispositions un garçon à côté d'une fille (comme si les filles étaient forcément plus calmes).

J'ai des collègues (même parmi les plus militants par ailleurs) qui acceptent que les filles ne participent pas aux tournois de football et de rugby et s'interdisent toute activité proche de la danse ou de l'expression corporelle (et on voit bien le 2è problème : on fait l'activité dite de garçons, quitte à accepter que les filles ne la fasse pas tandis qu'on abandonne celle dite de filles)

On revoit les cadeaux de Noël de l'école avec ceux pour les filles et ceux pour les garçons, avec, à la limite, des jouets dits neutres, pour quelques uns, mais surtout pas de voitures pour une fille et encore moins de poupées pour les garçons.

J'entends souvent des remarques agréables faites aux filles par mes collègues sur leur belle tenue, alors qu'on ne les fait pas aux garçons et d'autres désagréables pour une fille qui s'est salie en jouant à la terre ou qui est décoiffée alors que la même chose pour un garçon passe inaperçu ou fait même sourire.

J'ai des collègues masculins qui acceptent que les filles s'adressent à eux en minaudant et en tortillant du derrière et que les garçons rétorquent en hurlant et en levant la main comme pour faire mine de frapper quand ils doivent se justifier.

J'ai plein d'exemple en tête d'attitudes que nous adoptons et qui encouragent, à la maison ou à l'école, consciemment ou inconsciemment, les élèves à se diriger vers le stéréotype de leur sexe.

Je recommande la lecture du livre "Du côté des petites filles" de Elena Gianini Belotti, qui date du début des années 70 mais redevient hélas d'actualité :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Du_c%C3%B4t%C3%A9_des_petites_filles

http://www.amazon.fr/petites-filles-El%C3%A9na-Gianini-Belotti/dp/2721004492

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C'est très bien, car je trouve que l'acceptation de ces comportements stéréotypés est vraiment choquant, particulièrement au cycle 3.

Malheureusement, tous les collègues masculins n'agissent pas de même.

Une année, j'ai vu les classes de CM2 de mon école partir au tournoi de football, garçons en short et maillots, filles en robe, tongs et banderoles, l'une d'elle avec des pompons de pom-pom girl. Les rares garçons qui ne voulaient pas participer avaient été obligés tandis que les filles qui voulaient jouer étaient moquées et les garçons devant faire équipe avec eux faisaient la tête.

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Si je comprends bien, avant, l'injonction était :

"ne parle pas"
alors qu'aujourd'hui elle deviendrait :

"il ne faut plus écouter"

Je ne vois pas de progrès bien clair : les deux me semblent profondément scandaleuses.

Mais les tenants de la première avaient au moins l'excuse de l'inertie...

je trouve aussi que nos manuels fourmillent de stéréotypes un peu navrants.

Les manuels sont à l'image de la société, telle que la perçoivent leurs auteurs ; ils sont aussi divers que ces auteurs (qui ont comme tout le monde leurs côtés navrants), et c'est bien comme ça. Rien n'empêche de préférer ceux dont on se sent le plus proche, ou de compenser en classe avec ses propres contre-stéréotypes, comme le propose emapi.

Une touche d'idéalisation de la société représentée est sans doute inévitable. Tant que la diversité de ces modèles est aussi préservée, tout va bien.

Pour moi, un problème apparaît lorsqu'on force l'homogénéisation, et que le pouvoir politique impose à tous les manuels, tous les enseignants, de promouvoir non pas la société telle qu'elle est, mais telle que la voudrait une idéologie unique. Là, on sombre dans la propagande au berceau et la manipulation de masse.

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L'égalité garçon fille n'existe pas dans la société française. Il n'y a aucune raison qu'elle existe plus à l'école qu'ailleurs.

Je tente au quotidien de me battre pour cette égalité ...
- Comme mère, je suis plutôt fière d'entendre mon fils clamer que les jouets et les activités n'ont pas sexe aux adultes qui tentent de lui imposer leur vision sexiste ou l'entendre dire qu'il n'est pas obligé d'avoir une amoureuse et que si il veut, il peut avoir un amoureux parce que la vision que les adultes projettent sur un lutin de 6 ans est forcément hétéronormée.

- Comme enseignante, je relève tous les comportements et remarques sexistes de mes élèves. Chaque année, je fais danse et rugby. Je tente de supprimer au maximum les clichés sexistes de mes supports ... reste les manuels. Et je monte chaque année un réseau en littérature sur la déconstruction du genre en puisant parmi les excellentes parutions des éditions Talents Hauts.

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Bon questionnement ! Le chemin est long encore : ce soir, pendant le conseil d'école, l'adjointe aux affaires scolaires expliquent que si les filles ne veulent/n'aiment pas jouer au rugby (pour les TAP l'an prochain) c'est pas grave , elle feront autre chose .....ça laisse rêveur /rêveuse , non ???

Il y a plus de 20 ans, une collègue (parisienne, circonstance aggravante :secret: ) avait remporté le tournoi USEP de balle ovale avec une équipe de CM très largement féminisée. Ton adjointe aux affaires scolaires a des idées bizarres.

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Bon questionnement ! Le chemin est long encore : ce soir, pendant le conseil d'école, l'adjointe aux affaires scolaires expliquent que si les filles ne veulent/n'aiment pas jouer au rugby (pour les TAP l'an prochain) c'est pas grave , elle feront autre chose .....ça laisse rêveur /rêveuse , non ???

Il y a plus de 20 ans, une collègue (parisienne, circonstance aggravante :secret: ) avait remporté le tournoi USEP de balle ovale avec une équipe de CM très largement féminisée. Ton adjointe aux affaires scolaires a des idées bizarres.

Il y a 20 ans, curieusement, ça posait moins de problèmes.

Le problème de la défense des droits des femmes elle-même a changé.

On est passé des féministes des années 70 (MLF et autres mouvements du même types) aux fémens ... qui ont curieusement besoin d'exhiber leurs seins pour soit-disant défendre l'intérêt des femmes. Cherchez l'erreur ...

Je ne suis pas sûre de la réalité de leur cause.

Pour rendre certains sports ouverts aux dames attrayants, il faut maintenant qu'elles le pratiquent en combinaisons moulantes voire le ventre à l'air.

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C'est étrange... je ne ressens pas du tout ce dont vous parlez au sein de mon école. Elle demeure un lieu réellement asexué par son fonctionnement. Filles et garçons sont considérées de la même façon, et je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.

Les comportements observés en récréation ( garçons qui jouent au foot, filles à la corde, quelques rares filles lolitalisées...) ne sont pas induits par le cadre ou les enseignants. Ils se font tout seuls, les enfants s'identifiant dans leurs jeux aux modèles sociétaux qu'ils perçoivent à l'extérieur.

J'observe également beaucoup de jeux mixtes.

Ce qui est plus inquiétant, c'est que nous n'avons pas beaucoup évolué dans notre vision des rôles respectifs des hommes et des femmes, qu'ils soient parentaux (on voit bien plus souvent les mamans que les papas), ou professionnels.

L'enfance me semble encore préservée par ces stéréotypes, du moins dans le cadre scolaire, mais je me trompe peut-être.

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C'est étrange... je ne ressens pas du tout ce dont vous parlez au sein de mon école. Elle demeure un lieu réellement asexué par son fonctionnement. Filles et garçons sont considérées de la même façon, et je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.

Les comportements observés en récréation ( garçons qui jouent au foot, filles à la corde, quelques rares filles lolitalisées...) ne sont pas induits par le cadre ou les enseignants. Ils se font tout seuls, les enfants s'identifiant dans leurs jeux aux modèles sociétaux qu'ils perçoivent à l'extérieur.

J'observe également beaucoup de jeux mixtes.

Ce qui est plus inquiétant, c'est que nous n'avons pas beaucoup évolué dans notre vision des rôles respectifs des hommes et des femmes, qu'ils soient parentaux (on voit bien plus souvent les mamans que les papas), ou professionnels.

L'enfance me semble encore préservée par ces stéréotypes, du moins dans le cadre scolaire, mais je me trompe peut-être.

L'enfance n'est pas préservée puisque, tu l'écris toi-même, les enfants jouent aux jeux dits de leur sexe.

Et quelles pratiques avez-vous, vous, pour rétablir l'égalité filles-garçons ?

Comment réagissez-vous face à la fille qui voudrait jouer aux foot mais que les garçons rejettent et le garçon qui saute à la corde ?

Comment choisissez-vous vos cadeaux de Noël, les sports que vous enseignez, ... ?

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