Fusillade à Charlie Hebdo

[pepite100]

Les dessins de Charlie n'ont jamais tué personne, les idées de certains pseudos humoristes et leurs acolytes...

Pour ceux qui, comme moi, n'ont pas trouvé Charlie en kiosque ce matin, après avoir été épuisé, il est à nouveau en vente en ligne ici : http://www.journaux.fr/charlie-hebdo_news-opinions-politique_actualite_160526.html (3 € + 2.59 € de port) Commandé !

Et si on est très pressé de le lire, avant de recevoir son exemplaire par la poste, on le trouve déjà en PDF qui circule sur le net... mais là...

Super, merci !

[Zarko]

[Argon]

La dérive de Coulibaly, c'est aussi une conséquence de la marginalisation de certains jeunes de banlieue dans notre société, et nous en sommes tous co-responsables." (j'ajoute que, à mon sens, cela vaut plus encore pour nous, enseignants).

Alors, là, non. On se démène avec juste notre bonne volonté, pas de moyens, une formation minable et ce serait encore de notre faute !

Hors de question !

Je ne confonds pas responsabilité et faute. Il y a une faute évidente, impardonnable : celle des terroristes et de ceux qui les ont aidés et encouragés. Il y a possiblement une série de fautes politiques, qui nous ont amenés au fil des années dans la situation actuelle — nos aventures militaires dans le monde musulman, notre politique à l'égard de la question israélo-palestinienne, nos pratiques discriminatoires…

Il va de soi qu'aucune faute n'est à imputer aux enseignants. En revanche, c'est bien notre responsabilité — parmi d'autres — que de donner aux élèves les moyens de s'intégrer, de construire une représentation saine de leur citoyenneté, y compris sur le plan moral. Et lorsque cette mission est mise en échec, il nous appartient collectivement de réfléchir aux moyens d'améliorer les choses, d 'éviter le prochain massacre.

Je ne sais pas quelle a été la scolarité des assassins mais, pour ce que j'en comprends, ce sont des gamins de banlieues relativement pourries (quoique pas les pires), dont nous savons tous qu'on y trouve les postes les plus difficiles, ceux dont personne ne veut, donc trop souvent les collègues les moins expérimentés. Faut-il trouver un moyen de rendre ces postes plus attractifs ? D'améliorer la formation des collègues en première ligne, ou de leur donner plus de temps ou de moyens ? Je n'ai pas de recette miracle, mais je serais très triste qu'on se dispense d'y réfléchir en se trouvant un bouc émissaire (la prison, "école du crime" ? l'Islam intégriste ? Allez, tiens : Dieudonné fera très bien l'affaire !).

[tijona]

D'accord avec Argon, chaque citoyen porte la responsabilité. Que je sache nous élisons nos présidents ? Qui est descendu dans la rue les dernières années poir défendre les droits de l'homme quand la manif poir tous réunissait des milliers de personnes ?

De moins en moins, la société dans laquelle nous vivons nous l'avons voulue, nous voulons tjrs plus que notre voisin, et nous en payons les conséquences.

Et la réponse sera sans nulle doute sécuritaire alors que il faudrait de l'humain, réinventer l'entraide, lutter coûte que coûte poir redonner du lien entre les citoyens de ce pays...

Mais on me dira que je ne suis qu'une sale utopiste dans un monde de bisounours..

[Zarko]

[tijona]

Notre Recteur vient de dire que les gamins qui n'ont pas respecté la minute de silence seront punis... J'en rirais presque.. Ben oui la répression c'est tellement à la mode. Et pourquoi devriaent ils croire leurs profs en lesquels ils ne peuvent s'identifier plutôt que la parole de leurs parents, de leurs grands frères ? Mais quel espoir leur donné t-on danss nos écoles de la République quand de tte façon aucun patron ne lira leur CV parce qu'ils s'appellent mohamed ou mourad? Dans des banlieues ghettos où le vendeur de shit roule en Mercedes et semble lui avoir réussi dans la vie ? Le djihad est plus prometteur que l'école, ça leur apporte une reconnaissance...

[tijona]

Le manque de formation des enseignants, les programmes sont bien sûr responsables aussi.

[katarinabellachichi]

Notre Recteur vient de dire que les gamins qui n'ont pas respecté la minute de silence seront punis... J'en rirais presque.. Ben oui la répression c'est tellement à la mode. Et pourquoi devriaent ils croire leurs profs en lesquels ils ne peuvent s'identifier plutôt que la parole de leurs parents, de leurs grands frères ? Mais quel espoir leur donné t-on danss nos écoles de la République quand de tte façon aucun patron ne lira leur CV parce qu'ils s'appellent mohamed ou mourad? Dans des banlieues ghettos où le vendeur de shit roule en Mercedes et semble lui avoir réussi dans la vie ? Le djihad est plus prometteur que l'école, ça leur apporte une reconnaissance...

c'est une blague?

[Zarko]

Notre Recteur vient de dire que les gamins qui n'ont pas respecté la minute de silence seront punis...

Il peut rajouter : "Je reçois des primes pour ça"...

[leene]

La dérive de Coulibaly, c'est aussi une conséquence de la marginalisation de certains jeunes de banlieue dans notre société, et nous en sommes tous co-responsables." (j'ajoute que, à mon sens, cela vaut plus encore pour nous, enseignants).

Alors, là, non. On se démène avec juste notre bonne volonté, pas de moyens, une formation minable et ce serait encore de notre faute !

Hors de question !

nous ne sommes pas responsables à titre individuel mais notre système éducatif est défaillant depuis très longtemps et lui, nos dirigeants qui ont pris de graves décisions ces dernières décennies eux sont responsables....

après on pourrait également dire qu'en agissant pas davantage, qu'en laissant faire qu'en abandonnant certaines luttes, nous sommes tous responsables de ces dérives ....

On peut se poser des questions longtemps, se morfondre et se diviser sur le sujet mais je ne suis pas convaincu que cela changera quoique ce soit, par contre on peut TOUS dès maintenant dire STOP et décider d'agir et de réagir....

On ne peut malheureusement plus rien pour ceux qui sont partis, (sauf respecter leurs mémoires, leurs idées, les propager ....) mais on peut agir pour ne pas que ça se reproduise....

[dameoiselle]

Pardon mais je ne comprends pas très bien certaines des réactions précédentes. L'appel à la haine, l'apologie d'un crime ou son incitation sont punies par la loi, tout comme le racisme, les agressions verbales, la diffamation... Pour avoir dans mon entourage de nombreux enseignants en collège de banlieue confrontés dans leur établissement à ce que je viens de citer plus avant, lorsqu'ils font face à ce type de choses, les élèves passent en conseil de discipline, sont l'objet de plaintes et peuvent être convoqués par l'IEN. Je ne vois pas du coup pourquoi tout ceci vous froisse maintenant. La question est : ces élèves ont-ils commis un acte réprimé par la loi ? Si c'est le cas, il me semble normal qu'on leur demande d'assumer leurs actes. Charge à la justice de trancher ensuite au regard de la loi. Si ce n'est pas le cas, alors qu'on les laisse tranquille. Reste à savoir ce qu'on met derrière le non-respect de la minute de silence, mais j'ose croire que les recteurs savent faire la part des chose entre un chahut et des paroles inacceptables.

Je viens de rentrer chez moi en rer avec un bataillon de collégiens qui sortaient de cours (du collège privé côté de ma ville, évitons tout de suite les raccourcis), et leurs propos étaient à vomir. Franchement, cela ne me choquerai pas qu'on leur rappelle que la liberté d'expression ne signifie pas qu'on peut tout dire. Elle ne supplante pas d'autres lois.

[nonau]

Le manque de formation des enseignants, les programmes sont bien sûr responsables aussi.

Appelons un chat un chat : les problèmes radicaux sont dans les inégalités économiques croissantes et l'accaparement des richesses par une faible minorité de personnes privées. La casse de l'école de la République par nos gouvernements successifs pour la transformer en garderie "bienveillante" afin d'abrutir les pauvres, transformer les professeurs en esclaves pédagogues et favoriser la privatisation tous azimuts du secteur éducatif, cette casse certes ne résoudra pas ces problèmes... puisqu'elle est destinée à les aggraver.

Rappelons quand même ce beau projet néolibéral pour l'école et les institutions publiques, concocté par les experts de l'OCDE depuis au moins l'année 1996, je cite le Cahier de politique économique de l'OCDE n° 13 de 1996 : "L'apprentissage à vie ne saurait se fonder sur la présence permanente d'enseignants mais doit être assuré par des prestataires de services éducatifs. Les pouvoirs publics n'auront plus qu'à assurer l'accès à l'apprentissage de ceux qui ne constitueront jamais un marché rentable et dont l'exclusion de la société en général s'accentuera à mesure que d'autres continueront à progresser (....) Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement".

Si vous avez encore la naïveté de ne pas en croire vos yeux, téléchargez le Cahier de politique économique n°13 de 1996 de l'OCDE : http://www.cip-idf.org/IMG/pdf/ocde_n_13_.pdf

Nous en sommes à la baisse organisée sciemment de la qualité de tout ce qui est institution publique, école comprise. Ces mobilisations à la va vite qui laissent croire que ce n'est pas au quotidien que l'école essaie de faire valoir les valeurs républicaines sont une pure INSULTE à tous les enseignants de France. Et je pèse mes mots... "une semaine pour se mobiliser pour les valeurs de la République"... De qui se moque-t-on ?!

On voit surtout qu'il n'aura pas fallu 48 heures après les manifs du 11/01 pour que la propagande néolibérale s'empare des événements pour les récupérer et les mettre à profit contre l'école de la République, insultée et humiliée de plus belle, "elle qui n'a pas su transmettre etc., etc., etc." !