je rêve de...

[Frédo45]

Moi j'aime bien les cours doubles : 10 ans en cours doubles et je n'envisage pas de revenir à un cours simple.

Pas moi.

As tu essayé le CP/CE1 avec des élèves non triés et majoritairement issus de milieux défavorisés?. Ah j'oubliais il n'y a pas de rased.

Alors oui peut être que pour le c3 le cours double n'est pas nocif mais pour certains élèves trop fragiles de ma classe de CP CE1 c'est une situation nocive.

Oh si même en cycle 3, il est bien nocif le cours double, j'en ai 27, j'ai 2 PPS, j'ai 2 CM1 avec un niveau lecture mi-CP, je ne compte même plus les vrais dyslexique, les dysphasiques... un vrai plaisir... d'essayer autant que possible à gérer la diversité de tout ce petit monde au quotidien et les faire progresser...

1 élève de CE2 orientable en CLIS qui ne connaît pas ses lettres et sait compter jusqu'à 15. En cours simple, je l'aurais aussi et je ne pourrais pas plus la faire travailler avec le reste de la classe. Et j'ai d'autres élèves en grande difficulté.

Ce n'est pas le cours double qui est en cause mais les manques en enseignants spécialisés. Il me semble que vous vous trompez de cible. S'il n'y a pas de RASED c'est parce qu'on tente de les supprimer. Si vous avez 27 ou 30 élèves dans la classe, c'est parce que le gouvernements Fillon a supprimé des postes et parce que les gouvernements Ayrault et Valls n'en ont pas créés suffisamment.

Non je ne cible pas que le cours double effectivement, il y a d'autres paramètres qui posent problèmes c'est vrai. J'ai eu 1 année seulement un cours simple en CM2 dans une école avec des élèves en très grandes difficulté (5 sont partis en SEGPA cette année là dans ma classe) mais je sais que j'ai pu être beaucoup plus disponibles pour eux.

Le RASED si, il est au complet chez nous mais n'intervient pas en cycle 3.

Pour les classes à cours multiples, faut pas se leurrer, on est forcément moins disponible pour chaque niveau que dans une classe à simple niveau quelque soit le profil de la classe. Et les pauvres élèves en difficulté sont donc encore moins aidés.

Mais ce n'est pas grave d'être moins disponible. On culpabilise trop et parfois, on leur mâche peut-être trop le travail...

On utilise le massicot parce que ça va plus vite ! Résultat : ils ne savent plus découper. On photocopie tout de telle sorte qu'ils copient moins bien. Parfois même, on perd en exigence parce qu'on n'a pas le temps.

Apprenons à reprendre le temps sans se soucier des programmes qui de toute façon sont trop lourds. Ils ont du temps libre... Et alors ? Il faut s'arrêter un moment pour qu'un ou deux élèves comprennent, tant pis, faisons-le. Le temps perdu aujourd'hui est du temps gagné plus tard.

Et c'est vrai même pour les élèves en difficultés. Ils se satisfont souvent du fait qu'il y a toujours quelqu'un auprès d'eux. Et en profitent...

[blacknader]

Mais ce n'est pas grave d'être moins disponible. On culpabilise trop et parfois, on leur mâche peut-être trop le travail...

On utilise le massicot parce que ça va plus vite ! Résultat : ils ne savent plus découper. On photocopie tout de telle sorte qu'ils copient moins bien. Parfois même, on perd en exigence parce qu'on n'a pas le temps.

Apprenons à reprendre le temps sans se soucier des programmes qui de toute façon sont trop lourds. Ils ont du temps libre... Et alors ? Il faut s'arrêter un moment pour qu'un ou deux élèves comprennent, tant pis, faisons-le. Le temps perdu aujourd'hui est du temps gagné plus tard.

Et c'est vrai même pour les élèves en difficultés. Ils se satisfont souvent du fait qu'il y a toujours quelqu'un auprès d'eux. Et en profitent...

Tu as tout à fait raison, ma remarque sur les cours doubles après réflexion est provoqué par ma culpabilité de ne pas en faire assez pour aider les élèves en difficulté...

Et surtout là où tu as raison c'est qu'on leur mache parfois trop le travail, rien que plier une feuille en 2 bien bord à bord, est devenu une tache bien difficile, le découpage n'en parlons même pas, c'est la cata...

[Frédo45]

On nous culpabilise de tout. Si les élèves ont des difficultés, c'est de notre faute et surtout la faute de notre incompétence. Moi, j'ai appris à lire dans un cours double et j'ai même été du CE2 en CM2 en cours triple. Pas de souci particulier. Mais la différence, c'est que mon instit ne subissait pas les pressions que l'on subit aujourd'hui. On ne lui infligeait pas l'individualisation des parcours (qu'on appelle différenciation mais qui a vite versé vers le cas par cas). On lui faisait confiance. On ne lui imposait pas d'accueillir des élèves avec un handicap avéré sans pour autant lui fournir une aide particulière. Nous étions une petite vingtaine dans la classe.

Les politiques sont incompétents en ce qui concerne l'éducation et pour masquer leur incompétence font reporter la faute sur les enseignants. Et nous, bien sûr, à force de nous répéter que nous sommes des privilégiés, des fainéants, des incapables, on multiplie les efforts pour prouver le contraire, quitte à se bousiller le moral et la santé. Non vraiment, il faut être sadique pour faire ce métier aujourd'hui.

[fantomex]

+1

Pour une fois je suis entièrement d'accord.

[sylvielise]

Non vraiment, il faut être sadique pour faire ce métier aujourd'hui.

Maso plutôt

[prof désécol]

On ne peut en effet pas accuser uniquement les politiques.

Certains syndicats ne sont en effet pas en reste pour louer des dispositifs pédagogiques d'une remarquable "simplicité" auprès des jeunes collègues.

Et si ces derniers n'arrivent pas à les mettre en œuvre, ces syndicats auront ensuite beau jeu de s'indigner qu'une profession s'enferme dans une posture d'auto-culpabilisation...

http://neo.snuipp.fr/prendre-en-compte-la-diversite-des,69

Prendre en compte la diversité des élèves : la différentiation pédagogique

https://ecolededemain.wordpress.com/2014/11/14/la-differenciation-pedagogique/

L'école de demain - Le blog Education du SE-Unsa

La différenciation pédagogique

Modifié 19 septembre 2015 par prof désécol

[Frédo45]

Non vraiment, il faut être sadique pour faire ce métier aujourd'hui.

Maso plutôt

Mes déviances me font confondre sadisme et masochisme... Il faut que je consulte.

[Frédo45]

On ne peut en effet pas accuser uniquement les politiques.

Certains syndicats ne sont en effet pas en reste pour louer des dispositifs pédagogiques d'une remarquable "simplicité" auprès des jeunes collègues.

Et si ces derniers n'arrivent pas à les mettre en œuvre, ces syndicats auront ensuite beau jeu de s'indigner qu'une profession s'enferme dans une posture d'auto-culpabilisation...

http://neo.snuipp.fr/prendre-en-compte-la-diversite-des,69

Prendre en compte la diversité des élèves : la différentiation pédagogique

https://ecolededemain.wordpress.com/2014/11/14/la-differenciation-pedagogique/

L'école de demain - Le blog Education du SE-Unsa

La différenciation pédagogique

On peut donner des clés pour la différenciation sans pour autant accepter la culpabilisation... Que proposent les autres syndicats ? L'opposition systématique ? Très constructif !

[ColdTurkey]

[Dans les faits, le seul point important concernant les syndicats est de savoir si ce qu'ils proposent est positif pour notre profession, quel que soit le syndicat.

Et il est triste de constater que ce sont nos propres syndicats qui ont amené notre profession là où elle en est !

Je sais, ce n'est ni constructif, ni positif ! ]

Concernant la différenciation, encore une bonne idée !

MAIS (et en fait c'est toujours le problème, il y a toujours un MAIS)

Celle-ci ne peut se faire que dans de bonnes conditions.

Et aujourd'hui, dans beaucoup de classes, ce ne peut pas être le cas.

Certes, chacun va faire de son mieux pour compenser l'ensemble des manques de notre institution et s'use chaque jour un peu plus à porter un fardeau trop lourd pour finalement - là est le drame - que l'institution massacre ceux qui essaient tant bien que mal de maintenir le navire à flot en leur refilant toute la responsabilité de toutes les politiques dévastatrices qui s'enchaînent.

[Polythene Pam]

Tout ça, c'est très beau, très bien ; différentiation pédagogique, pédagogie de projet, travail d'équipe, inclusion. Mais les crânes d'oeuf n'ont toujours pas compris/ne veulent pas entendre/ne peuvent pas entendre (barrer les mentions inutiles) que tout ça ne se décrète pas et que sans transformation radicale du système, l'échec scolaire aura encore de beaux jours devant lui.

Ce qui est encore plus consternant, c'est la com' ministériel qui dit que, désormais, on fera des dictées quotidiennes, du calcul mental, de la lecture au quotidien.... comme si cela ne se faisait pas déjà et surtout, comme si cette lapalissade était le remède à toutes les difficultés.

En attendant, les dérives injonctives des uns perdurent, qu'ils soient IEN ou élus, le point d'indice est toujours gelé, les RASED sont toujours déplumés et les exigences toujours plus grandes.

L'Ecole doit sauver la France et on ne lui en donne pas les moyens. En cas d'échec, les responsables seront tout trouvés.

[nonau]

La différenciation dans une école inclusive à 28 dans une classe....Finalité? Créer une désorganisation, faire des économies, entrainer une défiance des parents...Voilà le but recherché!

[Nao]

Je rêve de ..... Sérénité au travail. Ça fait longtemps que je n'ai plus vu le bout de son nez, à celle-ci.