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lecavalier

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COP21: «un accord de façade» pour 72% des Français, selon un sondage

La COP21 n'aboutira pour 72% de Français qu'à «un accord de façade» permettant de réduire «seulement dans une certaine mesure» les émissions de gaz à effet de serre, selon un sondage à paraître dans Dimanche Ouest France (DOF).

Dans le même temps, 16% des sondés pronostiquent la conclusion d'un véritable accord qui permettra de réduire «significativement» les émissions de gaz à effet de serre tandis que 12% n'attendent «strictement aucun accord» à l'issue de la conférence.

http://www.20minutes.fr/france/1739869-20151128-cop21-un-accord-facade-72-francais-selon-sondage

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Excellent article:

"Comment le discours médiatique sur l'écologie est devenu une morale de classe"

Extrait:

Comment faire face au changement climatique sans changer de modèle économique ? Pour «digérer» la crise écologique et faire croire qu’un «capitalisme vert» est possible, plusieurs logiques sont mobilisées : l’innovation technique, le recours au marché (par la création des droits à polluer) ou encore la militarisation de l’accès aux ressources naturelles. Dans mon livre, je m’intéresse plus particulièrement à une quatrième tendance, qui consiste à dépeindre la question environnementale comme un problème de morale individuelle.

Il reviendrait à chacun de nous de sauver la planète en changeant son comportement. Or c’est plutôt en imaginant et en luttant pour d’autres organisations sociales que nous rendrons possible l’adoption durable de styles de vie à la fois moins inégaux et plus respectueux des écosystèmes naturels.

Pourtant, n’est-il pas exact que nous sommes tous un peu responsables de notre environnement ?

On retrouve à propos de l’environnement le schéma du discours néolibéral: il n’existerait que des individus agissant rationnellement et vivant comme en apesanteur du social. Séparer ainsi l’individu du collectif n’a aucun sens et finit par déformer la réalité.

http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151125.OBS0152/comment-le-discours-mediatique-sur-l-ecologie-est-devenu-une-morale-de-classe.html

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"Comment le discours médiatique sur l'écologie est devenu une morale de classe"

Extrait:

Comment faire face au changement climatique sans changer de modèle économique ? Pour «digérer» la crise écologique et faire croire qu’un «capitalisme vert» est possible, plusieurs logiques sont mobilisées : l’innovation technique, le recours au marché (par la création des droits à polluer) ou encore la militarisation de l’accès aux ressources naturelles. Dans mon livre, je m’intéresse plus particulièrement à une quatrième tendance, qui consiste à dépeindre la question environnementale comme un problème de morale individuelle.

Il reviendrait à chacun de nous de sauver la planète en changeant son comportement. Or c’est plutôt en imaginant et en luttant pour d’autres organisations sociales que nous rendrons possible l’adoption durable de styles de vie à la fois moins inégaux et plus respectueux des écosystèmes naturels.

Pourtant, n’est-il pas exact que nous sommes tous un peu responsables de notre environnement ?

On retrouve à propos de l’environnement le schéma du discours néolibéral: il n’existerait que des individus agissant rationnellement et vivant comme en apesanteur du social. Séparer ainsi l’individu du collectif n’a aucun sens et finit par déformer la réalité.

http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151125.OBS0152/comment-le-discours-mediatique-sur-l-ecologie-est-devenu-une-morale-de-classe.html

C'est un peu ce qui m'agace dans la défense des "petits projets qui peuvent sauver la planète". Évidemment, à titre individuel ou en petit collectif, c'est déjà bien d'agir.

Mais bon, ce ne sont que des gouttes d'eau : c'est bien sur le plan politique et mondial qu'il faut agir. A moins de légiférer pour changer nos modes de vie, je ne vois que des impasses... Il faut remettre à plat l'économie capitaliste et pseudo-libérale.

L'autre souci, c'est que beaucoup de gens qui défendent l’Écologie ne le font que par le biais d'associations ou dans leur vie privée et refusent de s'investir en politique, ne serait-ce qu'en allant voter, parce que "nous on n'est pas là-dedans, dans les bras de fer pour avoir une place d'élu et avoir du pouvoir, on est au-dessus de ça". Sauf qu'à force de vouloir être au-dessus de ça, bah ils ne sont carrément plus dedans. Et les mêmes élus des partis conservateurs nous repondent inlassablement leur même discours sur la soi-disant protection de la planète : l'innovation apportera des solutions, y a qu'à attendre, et il faut éduquer les gens à trier leurs déchets (youpi, enfin une mesure gratis pour le gouvernement).

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La responsabilité des multinationales ne figure pas au programme officiel de la COP21. Pourtant, celles-ci sont les plus gros pollueurs de la planète, comme le montre la rupture récente d'un barrage brésilien détenu en partie par l'entreprise Vale, la deuxième plus importante du pays.

Rio de Janeiro (Brésil), de notre correspondante.- Ce jeudi 5 novembre 2015, il est 16 h 20 quand Jose do Nascimento de Jesus entend un bruit qu’il identifie d’abord comme une averse de grêle. Un coup d’œil par la fenêtre suffit au président de l’association des habitants de Bento Rodrigues, un village au cœur de l’État du Minas Gerais, pour comprendre l’ampleur du danger. Une gigantesque coulée de boue dévale la colline, laissant à peine le temps à Jose et ses voisins de fuir en hurlant « le barrage s’est rompu ! ».

Quelques heures plus tard, Bento Rodrigues, ses ruelles bucoliques, ses maisons basses et son église au clocher modeste étaient rayés de la carte (on peut

voir une vidéo de la bourgade avant le drame). Plus de 62 milliards de litres (l’équivalent de 25 000 piscines olympiques) d’un mélange constitué de terre, silice, résidus de manganèse, de fer et d’aluminium se sont déversés sur la région après l’effondrement d’un barrage et le débordement d’un deuxième. Tous deux appartiennent à Samarco, une compagnie détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton.

La tragédie a fait au moins huit morts et 19 disparus, dont un enfant de sept ans. Mais l’impact humain et environnemental est encore incalculable, car la coulée a rapidement trouvé le lit du Rio Doce, le cinquième plus grand fleuve du Brésil. Samarco assure que la boue échappée du barrage n’est pas toxique pour l’être humain, sans toutefois en détailler la composition. Les spécialistes rétorquent que le mélange fonctionnerait comme une « éponge » capable d’attirer à elle d’autres polluants. Les mesures effectuées dans l’eau quelques jours après le passage de ce qu’on appelle ici le « tsunami marron » sont en effet alarmantes. Du mercure, du plomb, du cuivre, de nombreux métaux lourds s’y seraient incorporés. Près d’un demi-million de personnes n’ont plus accès à l’eau depuis la catastrophe, que ce soit pour leur propre usage ou pour l’agriculture.

Pour les tribus indiennes, des Krenaks qui vivaient sur les rives du fleuve, la vie est devenue impossible pour longtemps. Très longtemps. « Des centaines d’années », selon le diagnostic de Mauricio Ehrlich, géologue à l’Université fédérale de Rio de Janeiro. Il décrit un désert de boue stérile sur lequel la biodiversité ne peut reprendre pied. « C’est comme vouloir planter dans le sable de la plage de Copacabana », résume-t-il. L’impact sur l’écosystème fluvial est plus effrayant. En bloquant l’accès à la lumière du soleil, la boue prive l’eau d’oxygène et modifie son pH (potentiel hydrogène), tuant des milliers de poissons et d’autres espèces aquatiques, parfois menacées d’extinction. Les sédiments contribuent également à assécher les affluents du Rio Doce, que les voisins qualifient désormais de « Rio Morto », le fleuve mort.

La déferlante de boue poursuit son chemin. Après avoir parcouru 500 kilomètres, elle s’est jetée dans l’Atlantique le 20 novembre, malgré les obstacles que Samarco a dressés dans la hâte sur son chemin. Son rayon pourrait atteindre 9 kilomètres dans l’océan, affirme la ministre de l’environnement Izabelle Teixeira. Plus encore, soupçonnent les militants verts, qui soulignent combien le gouvernement a cherché à minorer l’accident. Ils craignent notamment que la pollution n’atteigne la réserve naturelle d’Abrolhos, qui possède une biodiversité marine unique au monde. Les premières images aériennes ont d’ailleurs provoqué un déchaînement des internautes brésilien sur la toile. Ironie du sort, la vague de boue a creusé un V dans les flots, reproduisant le logo du groupe Vale, jusqu’aux couleurs. Le vert et le jaune du drapeau brésilien pour Vale, correspondant aux teintes de la mer et de la boue. Un des tweets ayant circulé avec le plus de succès met côte à côte le cliché du désastre et le symbole de l’entreprise, avec ce commentaire : « Belle publicité, c’est juste l’environnement qui a payé. » Et de rappeler que le nom original de l’entreprise est Vale do Rio Doce du nom du fleuve autour duquel elle a commencé ses premières extractions.

Il est désormais clair qu’il s’agit de la pire catastrophe écologique de l’histoire du Brésil. C’est aussi le plus grave accident lié à un barrage de toute l’industrie minière mondiale, selon le Center for Science in Public Participation, une ONG américaine spécialisée sur ces infrastructures et leur impact. Contrairement à ce que Samarco a voulu laisser entendre dans les premières heures, il ne s’agit pas d’une catastrophe naturelle, mais du fruit d’années de négligences. Dès 2013, le parquet du Minas Gerais pointait les menaces, soulignant qu’il n’existait même pas de système d’alerte pour la population. Le barrage était aux limites de sa capacité et des experts alertaient sur les risques « d’effondrement de la structure ». Pourtant, l’entreprise n’a cessé d’augmenter sa production, pour compenser la chute du cours mondial du minerai de fer, sans qu’aucun inspecteur vienne vérifier les conditions de sécurité depuis 2012. Après l’avoir longtemps nié, Samarco vient de reconnaître que le risque de rupture d’un troisième barrage est réel. Elle a lancé des travaux d’urgence pour éviter une nouvelle tragédie.

L’entreprise a déversé 80 millions de réais lors des dernières élections

Sandra Curveau, la procureure fédérale chargée de l’enquête, exige « une punition exemplaire pour éviter de nouveaux épisodes de ce type ». Comprendre : bien plus que les 63 millions d’euros d’amende imposés par l’Ibama, l’institut national de protection de l’environnement, considérés comme ridicules face à la destruction. Car il ne s’agit pas d’un cas isolé. La présidente de l’Ibama, Marilene dos Santos, rappelle que cinq épisodes similaires, bien que de moindre ampleur, se sont produits dans le pays au cours de la dernière décennie. Pas assez pour inciter les autorités à prendre conscience des dangers pour l’environnement des activités extractives et de la nécessité d’une régulation plus rigoureuse.

Au contraire. À Brasilia, c’est le silence radio. Pendant que des sauveteurs tentaient de retrouver les corps enfouis dans la boue, Dilma Rousseff recevait la princesse japonaise Akishino avant d’aller inaugurer un ensemble de logements sociaux. Il a fallu sept jours à la présidente, pourtant native du Minas Gerais, pour se rendre sur les lieux du drame, et encore, elle s'est bornée à le survoler à bord d’un hélicoptère. Fernando Pimentel, le gouverneur de l’État, membre comme elle du Parti des travailleurs (PT, fondé par l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva), a fait mieux encore, en tenant sa première conférence de presse dans les locaux de Samarco.

Sur le terrain, « Samarco contrôle la scène du crime, sélectionne les journalistes qui pourront y entrer ainsi que les pompiers », dénonce Beatriz Cerqueira, présidente du syndicat CUT dans le Minas Gerais. Elle pointe le cynisme des autorités locales qui, pendant une audience publique à l’Assemblée législative du Minas Gerais, insistaient sur le fait qu’il ne fallait pas « diaboliser les entreprises minières » pour cet « accident ». « On peut voir à travers ces personnes la rentabilité de l’investissement fait par les entreprises minières en finançant leur campagne en 2014 », grince-t-elle.

Le conflit d’intérêts frise la caricature. Treize des 19 députés fédéraux membres de la commission chargée d’« accompagner les conséquences du désastre environnemental » ont reçu des fonds de Vale, l’actionnaire brésilien de Samarco. C’est aussi le cas de 5 des 9 membres du groupe créé au sein de l’Assemblée du Minas Gerais. Au total, l’entreprise a déversé 80 millions de réais (20 millions d’euros) lors des dernières élections, bénéficiant aux trois principaux candidats à la présidence, à 18 candidats au poste de gouverneur, 19 candidats au poste de sénateurs, 261 députés fédéraux et 599 députés dans des assemblées locales....

Il ne faut pas compter sur la presse pour aller au fond du problème

Autre figure du PMDB, Eduardo Cunha, le président de l’Assemblée, qui s’accroche à son poste malgré de nombreuses accusations de corruption, a démontré sa reconnaissance par rapport au financement de sa campagne en déposant 90 amendements au nouveau code minier, tous allant dans le sens de moins de régulation et de contrôle. Son argument, qui est aussi celui de Vale : l’emploi. Les compagnies minières opèrent dans des zones qui, du Minas Gerais au Para, en Amazonie, offrent peu d’opportunités – d’autant moins que l’extraction laisse dans son sillage des paysages désolés peu propices à l’agriculture ou au tourisme.

Les donations de l’entreprise ne touchent pas que les politiques. Deuxième entreprise brésilienne après Petrobras, le groupe sponsorise des activités culturelles dans tout le pays ainsi que plusieurs ONG. Un financement qui lui permet d’afficher des soutiens aussi respectables qu’inattendus. Au lendemain de la catastrophe, le photographe mondialement reconnu Sebastião Salgado, fervent défenseur de la lutte pour l’environnement et né justement dans la région du Rio Doce, est monté au créneau pour assurer que la dégradation du fleuve n’était « pas la faute des entreprises du secteur minier ». Après avoir proposé à l’anglo-australienne BHP et à Vale son idée d’un fonds pour revitaliser le fleuve – projet qui a reçu la bénédiction de Dilma Rousseff –, il a conclu dans une interview édifiante à l’hebdomadaire Epoca : « Ces deux entreprises priment pour leur image de développement durable et leur préoccupation écologique. » Des propos qui ont glacé la majorité des fans du photographe jusqu’à ce qu’ils découvrent que plusieurs programmes de son ONG, l’Institut Terra, sont financés par Vale.

vale-performance1.jpg?width=770&height=5Performance de militants de l’ONG Justiça Global devant le siège de Vale à Rio de Janeiro après le drame. © Justiça Global

Et il ne faut pas compter sur la presse pour aller au fond du problème. La tragédie n’a fait les gros titres que les premiers jours, sans mettre en avant les responsabilités de Vale, avant d’être rapidement enterrée dans les pages intérieures. Le géant minier est l’un des plus grands annonceurs de presse, tout comme l’un de ses principaux actionnaires, la banque Bradesco. « Cela fait beaucoup d’intérêts, sans compter que les journalistes brésiliens n’ont pas l’habitude d’inquiéter les grandes entreprises », dit Alceu Castilho. Sans compter que les coupes budgétaires privent toutes les grandes rédactions de journalistes sur le terrain, notamment à Minas. Résultat : les grands journaux ont reproduit de manière irresponsable les rumeurs que l’entreprise a fait courir d’un tremblement de terre qui aurait provoqué l’« accident ». Ils n’ont pas non plus donné la parole aux victimes, ni aux ONG organisées depuis longtemps pour dénoncer l’impact de l’action de Vale, comme le Mouvement des atteints par la Vale.

Face au rouleur compresseur économique, politique et médiatique, c’est à la société civile que revient la lutte contre l’entreprise et le secteur minier, pour tenter d’empêcher un assouplissement de la législation. Au lendemain de la catastrophe, des militants couverts de boue sont apparus devant le siège de la compagnie à Rio de Janeiro. Tous rappellent qu’en 2012, Vale a reçu le titre de la pire entreprise du monde délivré par le Public Eye People, un concours organisé depuis 2000, notamment par Greenpeace. Les organisateurs expliquaient alors récompenser ainsi l’histoire de Vale, « 70 ans entachés par des violations répétées des droits de l’homme, des conditions de travail inhumaines, le pillage du patrimoine public et l’exploitation cruelle de la nature ». Les votants dénonçaient surtout, à l’époque, le fait que le groupe était entré dans le capital de Belo Monte, un barrage hydroélectrique très controversé sur le fleuve Xingu, dont la mise en fonctionnement menace une partie de l’Amazonie et la vie de plusieurs tribus indiennes. Les manifestations se poursuivent, les travaux aussi. Malgré la destruction dénoncée dans le monde entier, et une efficacité douteuse, Belo Monte devrait bientôt commencer à fonctionner.

Médiapart

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Interview de Naomi KLEIN:

Naomi Klein : “Nous n'avons pas besoin d'un miracle énergétique, nous avons besoin de démocratie”

En mars dernier, lors de la sortie de votre livre, vous disiez qu'il n'y avait rien à attendre de la COP 21…

Mon cynisme me rattrape ! (rires)

Mais vous avez, malgré tout, décidé de venir à Paris. La mobilisation autour de la 21e COP est donc utile ?

Cet accord sera insuffisant. Il ne sauvera pas la planète comme les dirigeants du monde nous le promettent depuis le lancement du sommet. Il suffit d'additionner les niveaux d'émissions qui figurent dans les promesses de réduction faites par les participants en vue de la COP, pour savoir que nous ne parviendrons pas à rester en dessous des deux degrés de réchauffement. Et quand bien même nous y arriverions, une hausse de deux degrés serait déjà trop dangereuse. Néanmoins, des décisions seront prises au Bourget et elles auront des conséquences, plus ou moins bonnes, ou plus ou moins mauvaises…

Quels seront les moyens réellement affectés à la lutte contre le réchauffement pour les pays en développement ? L'enjeu est crucial. Si ces financements sont à la hauteur, si des décisions sont vraiment prises pour permettre les transferts de technologie, cela permettrait aux pays du Sud de franchir à saute-mouton l'étape des énergies fossiles et de passer directement aux énergies renouvelables. Ce serait une manière bien plus équitable de créer de l'énergie, dans la mesure où il s'agit de systèmes décentralisés et citoyens, où les communautés peuvent garder la main sur la production d'énergie. Cela peut changer la donne. A partir du moment où nous avons des modèles qui sont meilleurs que le modèle actuel, ils peuvent se répandre très vite. Mais nous avons pour l'instant écouté de magnifiques discours. Et juste des discours…

“Si je suis ici, c'est parce que tout ne se joue pas dans les salles fermées du Bourget, mais aussi à l'extérieur.”

http://www.telerama.fr/monde/naomi-klein-nous-n-avons-pas-besoin-d-un-miracle-energetique-nous-avons-besoin-de-democratie,135101.php

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"Comment le discours médiatique sur l'écologie est devenu une morale de classe"

Extrait:

Comment faire face au changement climatique sans changer de modèle économique ? Pour «digérer» la crise écologique et faire croire qu’un «capitalisme vert» est possible, plusieurs logiques sont mobilisées : l’innovation technique, le recours au marché (par la création des droits à polluer) ou encore la militarisation de l’accès aux ressources naturelles. Dans mon livre, je m’intéresse plus particulièrement à une quatrième tendance, qui consiste à dépeindre la question environnementale comme un problème de morale individuelle.

Il reviendrait à chacun de nous de sauver la planète en changeant son comportement. Or c’est plutôt en imaginant et en luttant pour d’autres organisations sociales que nous rendrons possible l’adoption durable de styles de vie à la fois moins inégaux et plus respectueux des écosystèmes naturels.

Pourtant, n’est-il pas exact que nous sommes tous un peu responsables de notre environnement ?

On retrouve à propos de l’environnement le schéma du discours néolibéral: il n’existerait que des individus agissant rationnellement et vivant comme en apesanteur du social. Séparer ainsi l’individu du collectif n’a aucun sens et finit par déformer la réalité.

http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151125.OBS0152/comment-le-discours-mediatique-sur-l-ecologie-est-devenu-une-morale-de-classe.html

C'est un peu ce qui m'agace dans la défense des "petits projets qui peuvent sauver la planète". Évidemment, à titre individuel ou en petit collectif, c'est déjà bien d'agir.

Mais bon, ce ne sont que des gouttes d'eau : c'est bien sur le plan politique et mondial qu'il faut agir. A moins de légiférer pour changer nos modes de vie, je ne vois que des impasses... Il faut remettre à plat l'économie capitaliste et pseudo-libérale.

L'autre souci, c'est que beaucoup de gens qui défendent l’Écologie ne le font que par le biais d'associations ou dans leur vie privée et refusent de s'investir en politique, ne serait-ce qu'en allant voter, parce que "nous on n'est pas là-dedans, dans les bras de fer pour avoir une place d'élu et avoir du pouvoir, on est au-dessus de ça". Sauf qu'à force de vouloir être au-dessus de ça, bah ils ne sont carrément plus dedans. Et les mêmes élus des partis conservateurs nous repondent inlassablement leur même discours sur la soi-disant protection de la planète : l'innovation apportera des solutions, y a qu'à attendre, et il faut éduquer les gens à trier leurs déchets (youpi, enfin une mesure gratis pour le gouvernement).

Ceux qui veulent ou prétendent "sauver la planète" devraient consulter un psy ! Le syndrôme de Superman, c'est du lourd !

Nous n'avons pas le super-pouvoir de "sauver la planète".

(On peut se poser aussi la question de l'incohérence profonde des enseignants qui engagent leurs élèves dans un projet dans lequel ils apprendront à "sauver la planète", les engageant en réalité dans un délire de toute-puissance et souvent d'individualisme, alors qu'on se plaint, avec raison, des élèves enfants-rois, totipotents et individualistes.)

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On peut se poser aussi la question de l'incohérence profonde des enseignants qui engagent leurs élèves dans un projet dans lequel ils apprendront à "sauver la planète", les engageant en réalité dans un délire de toute-puissance et souvent d'individualisme, alors qu'on se plaint, avec raison, des élèves enfants-rois, totipotents et individualistes.

Un extrait d'un joli roman jeunesse d'anticipation sur les réfugiés climatiques, La Saison de la colère, de Claude Ecken (plutôt niveau collège, néanmoins)

Toujours plus de moins, telle était sa devise. Mon père, c’était une calculette sur pattes, un démon des statistiques, qui tentait d’imposer au monde la sagesse des équations.

J’ai toujours vécu dans la hantise d’une épluchure jetée dans le mauvais container, j’ai grandi dans le respect des objets dont il fallait prolonger la durée de vie jusqu’à l’heure de notre mort et de son recyclage valorisant, j’ai pris l’habitude d’éteindre mes gadgets électroniques à la moindre interruption, ce qui m’a fait perdre bien des parties et des connexions avec mes amis, je ferme encore machinalement les portes derrière moi, oubliant parfois les gens dans mon dos, je ne connais rien à certains gadgets jugés énergivores, je ne porte pas de vêtements non certifiés écologiques, mon équipement est de fabrication locale, je ne possède rien provenant de l’autre bout de la planète, sauf ce qui a voyagé de façon propre, comme sur un voilier, et qui est introuvable sur place. Je nettoie mon assiette mieux que la langue d’un chien. Je garde précieusement les derniers romans papier en ma possession depuis que mon père a remplacé ma collection de livres d’éveil, à laquelle j’attachais une importance sentimentale, par leur équivalent électronique. Je ne jette rien avant de l’avoir démonté et trié, ou confié à l’entreprise ad hoc pour recyclage. Je suis sûr que j’ai été conçu en été et dans le noir par souci d’économie d’énergie. Je me demande si ma mère est réellement morte quand j’avais cinq ans : je pense qu’elle a foutu le camp parce qu’elle ne supportait plus de vivre cet enfer. En tout cas, je sais à quoi ressemble l’effet de serre parce que je respire au quotidien une atmosphère encore plus étouffante.

Je suis sûr que j'ai été conçu en été et dans le noir...

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- Dans l'expression "développement durable", il y a opposition entre les termes.

Evidemment. L'oxymore est délibéré. Je note d'ailleurs qu'il n'existe qu'en français : sustainable development n'en est pas un.

La COP 21 a d'ailleurs été l'occasion d'une nouvelle séquence de désagrégation du vocabulaire (lourdement concurrencée par celle sur la guerre civile, toutefois...). Notre Président de la République par exemple, s'est gargarisé de "prix du carbone". Du carbone ? Ah bon ? Je croyais qu'on parlait de gaz carbonique (ou de dioxyde de carbone, pour les puristes) !

Pendant ce temps, son ex se rengorgeait des efforts de son ministère sur "l'énergie positive". C'est nouveau, ça vient de sortir, comme disait Coluche. Et l'énergie négative, ce serait quoi ? Bon courage pour enseigner le concept aux mômes, ensuite...

Dans la même série et la même allocution présidentielle, j'ai bien aimé aussi :

Nous ne pouvons écarter cette hypothèse, mais nous devons l'encadrer avec le concours des scientifiques pour proscrire certaines manipulations.

Ben voyons. La science et les scientifiques, ça sert à "encadrer" et à "proscrire". A quand les manifs de chercheurs dissidents, sur le mode « CNRS, SS ! » ?

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- Dans l'expression "développement durable", il y a opposition entre les termes.

Evidemment. L'oxymore est délibéré.

L'expression est d'autant plus ambiguë qu'on peut aussi y voir un pléonasme :

http://www.scienceshumaines.com/les-ambiguites-du-developpement-durable_fr_13912.html

« Développement durable » : aujourd'hui, des entreprises aux Etats en passant par les ONG et les institutions internationales, tout le monde brandit le concept... en s'accordant rarement sur son contenu. Pléonasme pour les uns ? puisque tout développement a pour vocation d'être durable ?, oxymore pour les autres, pour qui il existe une incompatibilité fondamentale entre le développement, processus avant tout destructeur (des ressources et de la biodiversité), et la durabilité, la formule désigne en théorie un trépied magique alliant l'économie (croissance de la production), le social (meilleure répartition des richesses) et l'environnement (préserver la planète pour les générations futures).

En réalité, dès la conférence de Rio, l'environnement va occulter progressivement les deux autres volets. Il suffit de s'enquérir du développement durable sur les différents sites qui s'en revendiquent sur Internet pour constater que leur thématique est essentiellement environnementale : seules sont abordées sous cette enseigne les questions de désertification et déforestation, de pollution des eaux et de l'air, d'épuisement des ressources fossiles et, surtout, de modification climatique. Les innombrables conséquences du réchauffement sont déclinées de façon très alarmiste, tandis que la mise en œuvre du protocole de Kyôto (qui n'aura qu'une influence dérisoire sur le réchauffement climatique) donne lieu à une avalanche de chiffres : calcul des émissions de gaz à effet de serre, marchés des quotas d'émission, le développement durable est devenu le grand souk planétaire des calculs d'apothicaire. Quant à la lutte contre la pauvreté, elle est passée au second plan. [...]

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