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Posté(e)
il y a 15 minutes, bdisse a dit :

C'est vrai, c'est tendance et comme tout ce qui est tendance, ça va se démoder ! D'une part ça demande un boulot de dingue parce que c'est l'individualisation à outrance et d'autre part, c'est mentir à l'élève (et à ses parents) parce ce qu'à force de ne regarder que ce qui va bien, on oublie que le niveau attendu n'est pas atteint. Dans mon école, en maternelle,  il y a une collègue qui fait comme ça (enfin, elle, elle met des coupes de champions) : bravo, il sait mettre ses chaussures tout seul (mais elle oublie de dire qu'à cette époque de l'année, les autres construise des collections de 3 éléments)

Non rien n empêche de dire aux parents que le niveau n est pas atteint. Et ce n est pas propre aux ceintures de compétence. 

Posté(e)
Il y a 4 heures, FemmeDeRochas a dit :

Vous voyez quoi de mal aux "ceintures" 🙂 ? Juste par intérêt. Car je ne suis qu'une PES en reconversion, et j'ai bien vu que c'est une façon de travailler très "tendance". J'ai été en observation une journée chez une PE qui ne bosse que comme ça. Mais j'ai du mal à saisir la logique et la façon concrète de procéder 🤔...

Ce que je reproche aux ceinture, c'est d'apparaître comme de la différenciation alors que ce n'en est pas. On se met au rythme des élèves mais à aucun moment là où on devrait les pousser à se mettre au rythme des autres.

Je comprends l'aspect pratique cependant. Ca demande du travail en amont mais une fois que c'est mis en place, ça tourne plutôt bien, sans qu'on ait à les retravailler. 

Ce qui m'agace aussi, c'est de dire que c'est bien parce que les élèves sont contents. Bien entendu, c'est mieux ainsi, mais pour moi, ce n'est pas un indicateur de qualité et d'efficacité. Je préfère un gamin qui tire la tronche mais qui progresse qu'un gamin content de venir en classe mais qui n'arrive à rien. Ce côté clientéliste, à mon avis, est problématique et est le signe d'une dérive de l'éducation. 

Posté(e)
il y a une heure, flops a dit :

Tu vas à l ecole enseigner en faisant la tête ? 

Désolée mais moi je vais à l'école de bonne humeur et j'aime voir que mes élèves sont heureux d aller à l'école... alors je ne mesure pas leur progrès à leur largeur de sourire mais voir dépérir un élève parce qu il ne comprend rien et que rien n est mis en place ou parce qu'il a soif d apprendre et que rien  n est mis en place, ça me mine ... 

Alors, moi, je suis comme tout le monde. Des fois, je vais bien, d'autres fois, je vais moins bien. Et il y a des matins où je n'ai pas envie de rire. Je ne me drape pas d'un habit de clown dès que je rentre dans ma classe. Désolé d'être un être humain, pas une machine.

Ensuite, si voir un élève de CE2 parvenir à faire 3 + 3 est une fin en soit et qu'on s'en satisfait parce qu'il y arrive enfin, très bien. Mais très peu pour moi. Et si cet élève est en si grande difficulté que ça, ce ne sont pas les ceintures qui vont le sortir de là. Ce sont des RASED complets, des places en ULIS et en SEGPA, des spécialistes (orthophonistes, psychologues, psycomotriciens...) qui lui permettront de réussir. 

Posté(e)
il y a 32 minutes, bdisse a dit :

C'est vrai, c'est tendance et comme tout ce qui est tendance, ça va se démoder ! D'une part ça demande un boulot de dingue parce que c'est l'individualisation à outrance et d'autre part, c'est mentir à l'élève (et à ses parents) parce ce qu'à force de ne regarder que ce qui va bien, on oublie que le niveau attendu n'est pas atteint. Dans mon école, en maternelle,  il y a une collègue qui fait comme ça (enfin, elle, elle met des coupes de champions) : bravo, il sait mettre ses chaussures tout seul (mais elle oublie de dire qu'à cette époque de l'année, les autres construise des collections de 3 éléments)

Si j'exagérais un peu, on en arrive à dire à un élève qui ne savait lire que 2 syllabes au début de l'année CP qu'il a fait d'énormes progrès parce qu'il sait en lire 4, soit 2 fois plus, en décembre. Ce positivisme est en effet malsain. Et pire, à un moment, quand les difficultés sont telles qu'on ne peut plus les masquer, les parents tombent de haut. 

Et c'est terrible de voir que, pour une même classe, certains font des bulletins adaptés au niveau de l'élève et non aux attentes de la classe d'âge. 

Posté(e)

@Frédo45  @bdisse  Merci pour vos réponses, c'est vaguement le sentiment que j'avais, sans arriver à le concevoir clairement...

Après, c'est vrai que le positivisme forcené n'est pas réservé aux "ceintures". Sur un autre post, je racontais qu'en formation, une DEA nous a dit de n'écrire, dans les appréciations de LSU, que ce qui est positif. A ma question : "Comment les parents vont-ils alors réaliser les difficultés de leur enfant ?", elle m'a dit que ce qu'on cochait ("partiellement atteint" etc.) suffisaient. Mouais... pour des parents peu habitués à lire entre les lignes, je n'en suis pas sûre 🤔

Posté(e)

Je pense que ce ne sont pas les ceintures le problème mais la manière dont on se sert des outils à notre disposition, de l'information donnée aux parents et surtout de la disparition des rased, des places en ulis, en segpa pour prendre en charge les élèves les plus en difficulté... 

 

Posté(e)

Les ceintures sont peut-être "tendances" et mais pas du tout nouvelles !! C'est Freinet qui les à "inventées" et mises en place.

Après c'est un outil qui selon comment il est utilisé est efficace ou non... 

  • J'adhère 1
Posté(e)
il y a une heure, Frédo45 a dit :

Et c'est terrible de voir que, pour une même classe, certains font des bulletins adaptés au niveau de l'élève et non aux attentes de la classe d'âge. 

Ma collègue de CM2 a été inspectée il y a deux semaines et c'est ce que lui a demandé de faire plus ou moins l'inspecteur. Et de recommener les éval jusqu'à ce qu'elles soient réussies.

  • Confus 1
Posté(e)
Il y a 1 heure, flops a dit :

Je pense que ce ne sont pas les ceintures le problème mais la manière dont on se sert des outils à notre disposition, de l'information donnée aux parents et surtout de la disparition des rased, des places en ulis, en segpa pour prendre en charge les élèves les plus en difficulté... 

 

Je suis quand même un peu abasourdie par certains jugements sans savoir comment ca se passe en vrai.

J utilise les ceintures en calcul posé,  orthographe, conjugaison et grammaire. Mais sur des temps d entrainement autonome  specifique (quand je fais lecture a voix haute avec un groupe). Ca vient en plus des leçons et du travail en groupe classe. Je ne vois pas très bien en quoi permettre a celui qui a compris les decimaux de s entrainer aux divisions décimales au lieu d attendre que tous maitrisent la multiplication, serait tirer tout le monde vers le bas.

Dans ma classe, ca les motive au contraire a essayer d en faire le plus.

Ce ne m empeche pas de mettre les pieds dans le plat, de signaler les écarts à ce qui est attendu, d exiger que ce que je demande comme travail soit fait, d exiger de faire signer son travail chaque semaine, de faire des saisines segpa etc...

Posté(e)
il y a une heure, Nävis a dit :

Je suis quand même un peu abasourdie par certains jugements sans savoir comment ca se passe en vrai.

J utilise les ceintures en calcul posé,  orthographe, conjugaison et grammaire. Mais sur des temps d entrainement autonome  specifique (quand je fais lecture a voix haute avec un groupe). Ca vient en plus des leçons et du travail en groupe classe. Je ne vois pas très bien en quoi permettre a celui qui a compris les decimaux de s entrainer aux divisions décimales au lieu d attendre que tous maitrisent la multiplication, serait tirer tout le monde vers le bas.

Dans ma classe, ca les motive au contraire a essayer d en faire le plus.

Ce ne m empeche pas de mettre les pieds dans le plat, de signaler les écarts à ce qui est attendu, d exiger que ce que je demande comme travail soit fait, d exiger de faire signer son travail chaque semaine, de faire des saisines segpa etc...

Qu'est-ce qui vous fait croire que je ne sais pas de quoi je parle ? Je connais des collègues qui l'utilisent. 

Et donner des exercices en fonction du niveau des élèves, c'est la fin du groupe-classe, exactement ce qui se passe au lycée, qui arrivera au collège puis à l'école. 

Je me suis retrouvé en animation pédagogique pour les constellations. Arrive dans notre groupe une enseignante (syndicaliste au passage) qui nous parle du projet de groupes de niveaux des Apprentis d'Auteuil et qui nous explique que les bienfaits de l'hétérogénéité, c'est du politiquement correct. Quand on vous dira que l'on ne fait plus des groupes par classe d'âge mais par niveau, quelle sera votre réponse ? La mienne est claire : ce sera la lutte contre cette idée de tri des élèves et d'abandon des plus faibles. 

Ne croyez jamais que certaines propositions pédagogiques, que les injonctions ministérielles n'ont pas un but politique. 

Posté(e)
Le 07/12/2022 à 20:41, doubleR a dit :

elle m'a dit que ce qu'on cochait ("partiellement atteint" etc.) suffisaient.

sauf que, si on notait sur 20: 7/20 est selon moi "partiellement atteint" mais 14/20 aussi. A la différence qu'avec 7 au bac t'es même pas au rattrapage alors qu'avec 14 tu as la mention B. Je l'explique en réunion de rentrée et je rajoute que pour savoir où se positionne l'enfant, il faut lire la remarque.

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