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Reconversion : ils veulent enseigner...


Zarko

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Il y a 1 heure, keyaga a dit :

Je découvre le sujet.

Reconversion pour moi également. École de commerce, job très bien payé dans grand entreprise française . Seulement ça ne fait pas tout. Je suis ravie de ma reconversion même si je touchais plus à mon embauche dans le privé qu'après 13 ans d'ancienneté dans l'EN.

Je pense aussi que ce ne sera pas mon dernier job, je réfléchis, mais je profite aussi bp de ce que j'aime et apprécie dans ce métier. Je ne crache pas dessus à longueur de journée, je sais en expliquer les inconvénients à certains qui me questionnent et sont parfois étonnés puisque l'on connait bien l'image qu'a notre métier. Je sais aussi en reconnaître les avantages. Cependant le jour où mon dégoût et mes propos ne seront que râleries, indignations face des injustices terribles, revendication incessantes et ben je saurai ce qu'il me reste à faire: me prendre en main et changer de vie professionnelle.

Et puisque l'argument "money" semble en obséder  certains, j'ai des frères qui gagnent entre 4 et 6000 euros par mois, ouais chouette, maison au bord de la mer et j'en passe....et ben je n'échangerais pour rien au monde nos vies, franchement ! Des vies de malades...qui ne pensent qu'à leur retraite pour pouvoir profiter de la vie justement (sauf qu'un de mes frères n'en profitera jamais car son coeur a lâché à 42 ans). 

Au sujet de la reconversion: on était plusieurs dans notre IUFM à nous reconvertir et c'est drôle de constater que les discours des personnes ayant vécu d'autres métiers avant dans le privé n'est pas du tout le même.

Alors moi je ne rigole pas qd je vois ce genre de reportage à la télé. Ce qui m'ennuie le plus ce sont les démissions; cela sous entend des gens qui souffrent parce qu'ils ne supportent pas  leur métier (pour diverses raisons, et tous les métiers ne correspondnt pas à tous.). Mais cela ne concerne pas que l'EN hein....regardez autour de vous les gens malades de leur boulot, qui rêvent d'autres choses.

On n'a qu'une vie (que c'est trivial!!) alors prenons-la en mains. Les mots c'est une chose. Il faut essayer. Les essais sont parfois infructueux, mais mieux vaut tenter que dépérir/pourrir/râler/etc....

Oui y'a plein de trucs qui ne vont pas dans l'EN mais franchement on a quand même moyen de passer des chouettes journées avec les élèves, même avec les collègues (sisi!!! je vous assure!! )

Enfin bref ça m'agace ce discours systématiquement négatif et sarcastique .......

Heureusement que tout le monde ici ne crache pas à longueur de temps sur son métier, il n'y a qu'à aller farfouiller sur ce forum et voir tout ce que chacun fait pour que son boulot tourne au mieux. C'est peut être parce que, au fond, on aime ça. Va savoir.... mais ici, tu es dans la partie débat et critique autour de l’École, de l'actualité alors forcément tu vas lire beaucoup de critiques, essuyer du cynisme. Mais tu vas aussi voir une réflexion collective sur notre École et son fonctionnement. Moi j'ai l'impression que culturellement et intellectuellement ça me fait du bien. Si j'avais un réel et profond dégoût, je ne passerais pas un temps fou ici.

Tu sais, ton discours risque d'agacer certaines personnes ici. Oui, il faut se battre, prendre sa vie en main, etc... sauf que ça, ça marche dans les chansons de Balavoine alors que dans la vraie vie tu peux te retrouver bloqué par des prêts, une situation financière difficile. Tu dis que l'argent en obsède certains, on en reparlera quand tu te demanderas comment remplir ton frigo et saper tes enfants, sans aucun filet de sécurité (chose que je ne te souhaite absolument pas, hein). Combien de nos collègues élèvent seul(e)s leurs enfants ici ? Ces gens-là sont totalement bloqués. Et ils ont du mal à joindre les deux bouts,c'est inadmissible pour des gens qui bossent.

Il y a ici beaucoup de reconvertis, j'en suis d'ailleurs une, tiens. Mon mari aussi, tiens. Nous aussi on a connu les reconvertis d'IUFM, ceux qui se marrent en écoutant les jeunes parler entre eux. On les a trouvé bien hautains, d'ailleurs.

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il y a 30 minutes, Nao a dit :

 

Tu sais, ton discours risque d'agacer certaines personnes ici. Oui, il faut se battre, prendre sa vie en main, etc... sauf que ça, ça marche dans les chansons de Balavoine alors que dans la vraie vie tu peux te retrouver bloqué par des prêts, une situation financière difficile.

Lesquelles ? 

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Le 08/02/2017 à 18:20, prof désécol a dit :

Vu l'aisance de mon ien avec l'outil numérique pendant les deux heures de "formation" au LSU, je pense que ma circo poursuivra pendant quelques années encore  l'extraction des renseignements hors d'une chemise cartonnée...

:D

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Avant d'enseigner, j'étais ingénieure en agro-alimentaire et je peux donc comparer les deux métiers et leurs avantages. Il n'y a pas photo, je ne conseillerai jamais le métier de prof à mes enfants. Les seuls intérêts que j'y vois sont la sécurité de l'emploi et les vacances. Pour le reste, c'est la catastrophe. Pas de médecine du travail pas de treizième mois, pas de prime, pas de CE, pas de cadeaux pour nos gosses à Noël, pas de tickets restau ou la possibilité de manger dans une cantine Xou Y (non, au contraire, c'est à nous d'amener notre micro-ondes et notre four sur notre lieu de travail !), pas d'avantage en nature, pas de notes de frais, etc... Et surtout, je travaille bien plus (en terme horaires) que lorsque j'étais ingénieure et souvent, le soir, je suis crevée. Sans compter le "prestige social". Je m'en fiche complètement mais force est de constater que prof, ça ne fait rêver personne et que tout le monde nous "tape" dessus. On est considéré comme des nantis et on nous méprise (prof= gros fainéant).

Ca fait 16 ans que j'enseigne et même si je ne vais pas travailler avec dégoût, je n'y vais pas non plus avec un grand plaisir. Le mercredi a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. J'ai l'impression qu'on a changé mon contrat de travail en cours de route, sans que j'en sois informée et sans contrepartie. Dans le privé, ça se fait pas, ça ! :D

J'aurais voulu me reconvertir une seconde fois et devenir orthophoniste. Oui mais...Je suis désormais seule avec deux enfants et comme cela a été dit plus haut, financièrement, ce n'est pas la panacée. Un salaire de prof des écoles basique (sans prime de direction, de déplacement ou de ZEP), quand on est maman solo, c'est limitatif. Je ne peux pas me permettre les 4 ou 5 années d'études non payées de la formation d'orthophoniste.

Notre liberté est toute relative finalement.

 

 

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Je pense qu'une reconversion après un boulot où on a touché un bon salaire pendant pas mal d'années, où on a eu le temps de se constituer un petit patrimoine, ça relativise peut être le fait que la paye d'un pe soit vraiment pas bien haute.

Mais quand on n'a pas eu un boulot bien payé avant,  c'est peut être différent au niveau du ressenti de la paye et de la sécurité financière. 

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Je suis moi même devenue PE après reconversion. Actuellement en dispo, je travaille de nouveau dans le privé (oui je sais c est bizarre). Et bien je peux vous dire que la sécurité de l emploi, c est quand même une chance ÉNORME. Il y aura toujours un salaire à tomber à la fin du mois, c est assuré toute la carrière. Et ça quand on élève seule des enfants, c est une sécurité financière sur l avenir non négligeable... (meme si salaire n est pas mirobolant, on est d accord). 

Oui dans le privé il y a parfois les tickets resto ( mais une partie est déduite du salaire), la médecine du travail ( en même temps c est pas non plus la panacée), des primes ou des cadeaux pour les gosses à Noël, mais bon, votre patron peut vous  virer si les résultats de la boite ne sont pas bons ou si vous ne faites pas l affaire ( j en connais plusieurs à qui c est arrivé), vous pouvez être rétrogradé à 50 ans parce que vous n êtes plus dans le coup (j en connais aussi) ou licencié parce que ça ne passe pas avec votre supérieur... ca n est pas une légende, ca existe.

Il n y a pas de cadeaux à Noël pour les enfants  mais on finit pas trop tard la journée de travail. On n a pas de primes mais on a plus de vacances, a la fin tout se vaut. On ne peut PAS TOUT avoir. Sans compter que le calcul des retraites dans le public est très different  de celui du privé...

Je ne veux pas faire de polemique, je pensais comme vous, mais de faire un petit tour hors du monde de l ecole, personellement ça remet les choses à leur juste place.

 

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Il y a 4 heures, Nao a dit :

Heureusement que tout le monde ici ne crache pas à longueur de temps sur son métier,en effet je l'ai remarqué

il n'y a qu'à aller farfouiller sur ce forum et voir tout ce que chacun fait pour que son boulot tourne au mieux. C'est peut être parce que, au fond, on aime ça. Va savoir.... mais ici, tu es dans la partie débat et critique autour de l’École, de l'actualité alors forcément tu vas lire beaucoup de critiques, essuyer du cynisme. Mais tu vas aussi voir une réflexion collective sur notre École et son fonctionnement. Moi j'ai l'impression que culturellement et intellectuellement ça me fait du bien. Si j'avais un réel et profond dégoût, je ne passerais pas un temps fou ici.

Tu sais, ton discours risque d'agacer certaines personnes ici. je m'en doute et ça fait bien longtemps que je le pense ça m'a fait du bien de l'écrire

Oui, il faut se battre, prendre sa vie en main, etc... sauf que ça, ça marche dans les chansons de Balavoine je ne vis pas dans le monde des bisounours non plus

alors que dans la vraie vie tu peux te retrouver bloqué par des prêts, une situation financière difficile. Tu dis que l'argent en obsède certains, on en reparlera quand tu te demanderas comment remplir ton frigo et saper tes enfants, sans aucun filet de sécurité (chose que je ne te souhaite absolument pas, hein). ça ne touche pas que le monde de l'EN. Ce qui m'agace c'est qu'on a l'impression que notre profession est particulièrement défavorisée.

Combien de nos collègues élèvent seul(e)s leurs enfants ici ? Ces gens-là sont totalement bloqués. Et ils ont du mal à joindre les deux bouts,c'est inadmissible pour des gens qui bossent. 

Il y a ici beaucoup de reconvertis, j'en suis d'ailleurs une, tiens. Mon mari aussi, tiens. Nous aussi on a connu les reconvertis d'IUFM, ceux qui se marrent en écoutant les jeunes parler entre eux. On les a trouvé bien hautains, d'ailleurs. 

 

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il y a 58 minutes, abel27 a dit :

Je pense qu'une reconversion après un boulot où on a touché un bon salaire pendant pas mal d'années, où on a eu le temps de se constituer un petit patrimoine, ça relativise peut être le fait que la paye d'un pe soit vraiment pas bien haute.

Mais quand on n'a pas eu un boulot bien payé avant,  c'est peut être différent au niveau du ressenti de la paye et de la sécurité financière. 

je ne sais pas si je dois me sentir concernée. Mais comme on est là pour discuter j'apporte mon témoignage.

Ce que je pense (car ici on est là pour dire ce que l'on pense) je ne me le permets pas parce que j'aurais soi disant des facilités financières. Après mon 1er boulot "bien payé" j'ai gardé mes enfants pendant quelques années et on vivait avec le salaire de mon mari employé de banque (un choix: quitter une région chère et élever mes enfants, sans patrimoine....en location). On a fait construire qd j'ai eu le concours,  avec  un prêt de 20 ans. OK on vit dans le trou du c... du monde là où c'est pas chère (pas de transport en commun, 25 minutes du supermarché, du cinéma, d cela médiathèque....une voiture pour tous les adultes de la famille et j'ai des grands en étude...)

Bref je vais continuer à aller sur le poste des CE2, en fait je préfère parler boulot avec envie; je ne comprends certainement pas grand chose aux réalités de la vie, je suis peut être une privilégiée ...

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Il y a 9 heures, keyaga a dit :

je ne sais pas si je dois me sentir concernée. Mais comme on est là pour discuter j'apporte mon témoignage.

Ce que je pense (car ici on est là pour dire ce que l'on pense) je ne me le permets pas parce que j'aurais soi disant des facilités financières. Après mon 1er boulot "bien payé" j'ai gardé mes enfants pendant quelques années et on vivait avec le salaire de mon mari employé de banque (un choix: quitter une région chère et élever mes enfants, sans patrimoine....en location). On a fait construire qd j'ai eu le concours,  avec  un prêt de 20 ans. OK on vit dans le trou du c... du monde là où c'est pas chère (pas de transport en commun, 25 minutes du supermarché, du cinéma, d cela médiathèque....une voiture pour tous les adultes de la famille et j'ai des grands en étude...)

Bref je vais continuer à aller sur le poste des CE2, en fait je préfère parler boulot avec envie; je ne comprends certainement pas grand chose aux réalités de la vie, je suis peut être une privilégiée ...

La perception d'un bon salaire dépend aussi fortement à mon avis de l'endroit où on vit. Ici c'est une région déjà très chère. Je n'ose imaginer en rp comment ce serait avec un salaire de pe :heat:.

Je pense aussi que ça depend du boulot du conjoint également.  Une collègue disait avec honnêteté que son salaire c'était de l'argent de poche comparé à ce que touchait son conjoint.

Les collègues qui se trouvent mal payées,  selon ce que j'ai pu constater,  c'est svt les collègues dont le salaire était le seul salaire ou le salaire principal.

Je ne nie pas les avantages du métier,  qui pour moi, se résument aux vacances et à la sécurité de l'emploi (sécurité toute relative puisque mon employeur me balade depuis 10 ans dans mon département et je connais peu de boulot où il y a une mobilité aussi forcée et sans considération humaine, après notre mouvement départemental est très particulier) mais effectivement,  je peux envisager de pousser mon conjoint à faire une formation car je sais que mon salaire rentrera quoi qu'il arrive.

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Oui la sécurité de l emploi, c est surtout sécurité d avoir un salaire quoi qu il arrive et jusqu au bout (sauf gros problème empêchant de travailler j imagine). Un collègue actuel directeur d une boîte privée m à dit un jour : "vaut mieux un  salaire moyen sûr et jusqu au bout, qu un plus gros incertain et pas assuré jusqu à la fin de carrière". En mon fort intérieur j étais d accord...  je connais des gens anciennement  bien payés qui ont été  remerciés à la cinquantaine car coûtent trop cher à la boite et trop vieux sur le marché de l emploi pour se faire embaucher. Je parle de choses qui se passent maintenant dans mon entourage professionnel ou celui de mon mari.Et quand j entends Hamon qui dit que l emploi va se raréfier, ça me fait quand même réfléchir., ça m a  l air vrai.

Entendu là où je travaille à propos d un collègue pas augmenté depuis longtemps qui demande une revalorisation :" pas grave s il part, on trouvera une petite jeune pas chère à la place". Véridique.

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Chaque métier a ses avantages et ses inconvénients... Maintenant s'interdire ou ne pas oser défendre les conditions d'apprentissages de nos élèves qui sont aussi les nôtres, sous prétexte que nous serions des "privilégiés" me semble bien dangereux. Un peu comme ces politiciens qui fustigeaient les manifestants contre la Loi Travail en prenant comme argument que les salariés en France sont privilégiés en comparaison d'autres pays...

 

 

 

 

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Oui la sécurité de l emploi, c est surtout sécurité d avoir un salaire quoi qu il arrive et jusqu au bout (sauf gros problème empêchant de travailler j imagine). Un collègue actuel directeur d une boîte privée m à dit un jour : "vaut mieux un  salaire moyen sûr et jusqu au bout, qu un plus gros incertain et pas assuré jusqu à la fin de carrière". En mon fort intérieur j étais d accord...  je connais des gens anciennement  bien payés qui ont été  remerciés à la cinquantaine car coûtent trop cher à la boite et trop vieux sur le marché de l emploi pour se faire embaucher. Je parle de choses qui se passe maintenant dans mon entourage professionnel ou celui de mon mari.Et quand j entends Hamon qui dit que l emploi va se raréfier, ça me fait quand même réfléchir., ça m à l air vrai.

Entendu là où je travaille à propos d un collègue pas augmenté depuis longtemps qui demande :" pas grave s il part, on trouvera une petite jeune pas chère à la place". Véridique 

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