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Des sorties de classe dans un magasin APPLE


lecavalier

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Il y a 12 heures, nola a dit :

Si tu es de la même génération que moi Argon, on s'est battu contre la publicité à l'école et je me souviens d'avoir eu le soutien des parents.

Probablement et en effet.

Pour autant, l'école et le monde ont changé et les enjeux ne sont plus exactement les mêmes.  

La question de la publicité elle-même ne se pose plus du tout de la même façon alors qu'on est passé de la pub de masse, basée sur la notoriété des marques, à la pub ciblée et personnalisée, beaucoup plus insidieuse, passant principalement par les réseaux sociaux, etc. Le risque de donner à l'école un écho aux marques "vues à la télé" n'en est plus vraiment un, ou à peine : la télé en direct, c'est devenu un truc de vieux...   (pas sûr d'avoir de réponse mais, pour l'instant, c'est une bataille perdue, même si je ne regrette absolument pas les escarmouches de retardement !)

Mais surtout les enseignants ne sont plus du tout les mêmes. Comme j'ai essayé de le dire dès ma première intervention sur ce fil, le problème majeur, pour moi, c'est qu'une part significative des enfants ne rencontrent plus à l'école, sur l'ensemble de leur scolarité élémentaire, d'enseignants vraiment à l'aise avec les sciences et la technologie (et je ne parle pas de choses très compliquées !). La plupart des "vieux" pouvaient au moins faire semblant.  Je ne dis évidemment pas que ça n'existe plus, et il reste des tas d'enseignants, y compris parmi les débutants, qui ont des étoiles dans les yeux quand ils parlent de science. Ceux-là n'ont pas plus que toi (à l'oreille...) ou moi (j'espère) besoin des gens d'Apple pour montrer aux mômes qu'on peut se faire plaisir en comprenant un peu la technologie. Mais la question est devenue, à mon sens : et pour les autres, on fait comment ?  Dans l'idéal, des marchands d'i-phones ne seraient pas mon premier choix pour assurer que, une fois au moins dans leur scolarité, des enfants auront rencontré de vrais technophiles dans un contexte valorisant. Mais si c'est Apple ou rien — va pour Apple !

 

Il y a 12 heures, nola a dit :

 Pour combien de temps si nous éduquons une génération entière au consumérisme numérique?

Là encore, trop tard. Pour moi, c'est une bataille déjà perdue.

Cela dit  — Apple…  c'est la marque-phare des années 1990. Un dinosaure qui ne sait pas encore qu'il est éteint.

Je ne suis pas forcément fan de Villani mais, sur ce point, il n'a pas tort. La génération des enfants actuels sera celle de l'intelligence artificielle, du soft, pas du hard, dans un contexte de "big data". On vient de franchir un seul quantitatif. La quincaillerie, c'est le fantasme de la génération de leurs parents (même s'il faut reconnaître qu'Apple n'a pas son pareil pour créer des objets techniques scintillants !), comme l'informatique était celui de la génération de leurs grands parents. Et la réponse à cette évolution ne doit pas être, comme le fait systématiquement le MEN, de préparer l'avant-dernière guerre et de lutter contre le consumérisme, mais d'armer ces futurs adultes en proie à des pseudo-IA manipulatrices  avec la meilleure arme dont on dispose pour penser par soi-même dans un monde lourdement informé par la technologie : la méthode scientifique (entendue au sens cartésien le plus large, incluant un minimum de logique élémentaire et de rhétorique, etc.) 

Il y a 12 heures, nola a dit :

Je ne pense pas que tu souhaites former des consommateurs captifs au service d'une oligarchie, ce que sont les multinationales de l'informatique et du numérique. La question de la fiscalité reflète très bien leur idéologie. 

Pour le coup, ça, c'est une bataille bien actuelle — mais qui se joue dans les urnes, pas à l'école. Et qui sera réglée bien avant que les écoliers d'aujourd'hui n'aient eux-mêmes le droit de vote.

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A plusieurs reprises, certains mentionnent des enseignants peu doués ou moins sensibles aux sciences. Pourtant lors de mon recrutement (en Alsace, il y na quelques années maintenant ;)), il fallait avoir au minimum une licence en sciences pour être pris à l'IUFM car elle garantissait un bonus conséquent. De même à Grenoble et en Franche-Comté...Depuis que j’exerce, presque toutes les reconversions que je côtoie proviennent de disciplines scientifiques (ingénieurs info, chimiste, pharmaciens...). Bref, depuis une vingtaine d'année, je rencontre plus de collègues"scientifiques" que littéraires...

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il y a 47 minutes, maolecha a dit :

A plusieurs reprises, certains mentionnent des enseignants peu doués ou moins sensibles aux sciences. Pourtant lors de mon recrutement (en Alsace, il y na quelques années maintenant ;)), il fallait avoir au minimum une licence en sciences pour être pris à l'IUFM car elle garantissait un bonus conséquent. De même à Grenoble et en Franche-Comté...Depuis que j’exerce, presque toutes les reconversions que je côtoie proviennent de disciplines scientifiques (ingénieurs info, chimiste, pharmaciens...). Bref, depuis une vingtaine d'année, je rencontre plus de collègues"scientifiques" que littéraires...

C'était la même chose ici quand je suis rentrée à l'IUFM mais honnêtement, 75% des gens présents en PE1 puis PE2 étaient littéraires et très effrayés par les maths......... Les profs leur disaient "mais comme vous êtes pas doués en maths, vous saurez mieux expliquer à vos élèves c'est chouette"

Par contre, oui je trouve que les reconversions sont assez intéressantes pour avoir un autre point de vue que nous qui sommes rentrés directement dans l'école.

 

Bref, je ne comprends pas tout ce que vous dites mais ça me fait peur ;) Mes élèves n'ont pas encore touchés aux tablettes toutes neuves................. car c'est au dessus de mes forces............... Bref, je plaise coupable pour le non respect des programmes....................... et je me rends compte en vous lisant que je suis vraiment à côté de la plaque.

.... ou pas ;)

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Il y a 3 heures, Argon a dit :

Probablement et en effet.

Pour autant, l'école et le monde ont changé et les enjeux ne sont plus exactement les mêmes.  

La question de la publicité elle-même ne se pose plus du tout de la même façon alors qu'on est passé de la pub de masse, basée sur la notoriété des marques, à la pub ciblée et personnalisée, beaucoup plus insidieuse, passant principalement par les réseaux sociaux, etc. Le risque de donner à l'école un écho aux marques "vues à la télé" n'en est plus vraiment un, ou à peine : la télé en direct, c'est devenu un truc de vieux...   (pas sûr d'avoir de réponse mais, pour l'instant, c'est une bataille perdue, même si je ne regrette absolument pas les escarmouches de retardement !)

Mais surtout les enseignants ne sont plus du tout les mêmes. Comme j'ai essayé de le dire dès ma première intervention sur ce fil, le problème majeur, pour moi, c'est qu'une part significative des enfants ne rencontrent plus à l'école, sur l'ensemble de leur scolarité élémentaire, d'enseignants vraiment à l'aise avec les sciences et la technologie (et je ne parle pas de choses très compliquées !). La plupart des "vieux" pouvaient au moins faire semblant.  Je ne dis évidemment pas que ça n'existe plus, et il reste des tas d'enseignants, y compris parmi les débutants, qui ont des étoiles dans les yeux quand ils parlent de science. Ceux-là n'ont pas plus que toi (à l'oreille...) ou moi (j'espère) besoin des gens d'Apple pour montrer aux mômes qu'on peut se faire plaisir en comprenant un peu la technologie. Mais la question est devenue, à mon sens : et pour les autres, on fait comment ?  Dans l'idéal, des marchands d'i-phones ne seraient pas mon premier choix pour assurer que, une fois au moins dans leur scolarité, des enfants auront rencontré de vrais technophiles dans un contexte valorisant. Mais si c'est Apple ou rien — va pour Apple !

 

Là encore, trop tard. Pour moi, c'est une bataille déjà perdue.

Cela dit  — Apple…  c'est la marque-phare des années 1990. Un dinosaure qui ne sait pas encore qu'il est éteint.

Je ne suis pas forcément fan de Villani mais, sur ce point, il n'a pas tort. La génération des enfants actuels sera celle de l'intelligence artificielle, du soft, pas du hard, dans un contexte de "big data". On vient de franchir un seul quantitatif. La quincaillerie, c'est le fantasme de la génération de leurs parents (même s'il faut reconnaître qu'Apple n'a pas son pareil pour créer des objets techniques scintillants !), comme l'informatique était celui de la génération de leurs grands parents. Et la réponse à cette évolution ne doit pas être, comme le fait systématiquement le MEN, de préparer l'avant-dernière guerre et de lutter contre le consumérisme, mais d'armer ces futurs adultes en proie à des pseudo-IA manipulatrices  avec la meilleure arme dont on dispose pour penser par soi-même dans un monde lourdement informé par la technologie : la méthode scientifique (entendue au sens cartésien le plus large, incluant un minimum de logique élémentaire et de rhétorique, etc.) 

Pour le coup, ça, c'est une bataille bien actuelle — mais qui se joue dans les urnes, pas à l'école. Et qui sera réglée bien avant que les écoliers d'aujourd'hui n'aient eux-mêmes le droit de vote.

Je suis tout à fait de ton avis. Je suis d'une formation historienne, mais j'ai un côté "geek" (nerd ?) que j'exploite en classe ! Mon objectif est de rendre les sciences fun !!! On fait de la robotique, j'ai fait venir une maman d'élève chercheuse en chimie pour faire des expériences ... En plus, des études ont démontré que plus les filles sont initiées tôt aux sciences, plus elles pourront envisager une filière dans le supérieures vers ce domaine (toute sles filles ne feront pas le MIT, tous les garçons non plus, mais elles ne seront pas enfermés dans des stéréotypes genrés sur les études supérieures). 

En plus, la génération de nos élèves sera une génération hyper connectée, dans le cadre personnel mais aussi dans le cadre professionnel. J'avais lu que 90% des emplois que nos élèves auront seront reliés de près ou de loin à l'informatique. J'aimerais que mes élèves aient un minimum de logique informatique, mais aussi de pensée critique sur ce qui se trouve sur internet. Au lieu d'être des consommateurs passifs, ils pourront être un peu plus avertis et acteurs (bon je rêve en couleur !). 

Il y a 3 heures, maolecha a dit :

A plusieurs reprises, certains mentionnent des enseignants peu doués ou moins sensibles aux sciences. Pourtant lors de mon recrutement (en Alsace, il y na quelques années maintenant ;)), il fallait avoir au minimum une licence en sciences pour être pris à l'IUFM car elle garantissait un bonus conséquent. De même à Grenoble et en Franche-Comté...Depuis que j’exerce, presque toutes les reconversions que je côtoie proviennent de disciplines scientifiques (ingénieurs info, chimiste, pharmaciens...). Bref, depuis une vingtaine d'année, je rencontre plus de collègues"scientifiques" que littéraires...

Ce n'est pas parce qu'on a fait des études dans un domaine qu'on aime l'enseigner malheureusement ... J'ai fait trois ans de fac d 'histoire, et je n'aime pas trop l'enseigner (comme j'ai fait 14 ans de conservatoire et j'ai horreur d'enseigner la musique). 

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Il y a 2 heures, Maoria a dit :

Je suis d'une formation historienne, mais j'ai un côté "geek" (nerd ?) que j'exploite en classe !

geeks_and_nerds.png

 

Il y a 2 heures, Maoria a dit :

(bon je rêve en couleur !). 

C'est la meilleure façon de rêver !  :-)

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Il y a 6 heures, maolecha a dit :

A plusieurs reprises, certains mentionnent des enseignants peu doués ou moins sensibles aux sciences. Pourtant lors de mon recrutement (en Alsace, il y na quelques années maintenant ;)), il fallait avoir au minimum une licence en sciences pour être pris à l'IUFM car elle garantissait un bonus conséquent. De même à Grenoble et en Franche-Comté...Depuis que j’exerce, presque toutes les reconversions que je côtoie proviennent de disciplines scientifiques (ingénieurs info, chimiste, pharmaciens...). Bref, depuis une vingtaine d'année, je rencontre plus de collègues"scientifiques" que littéraires...

Tu oublies les gens comme moi qui n’ont jamais fait d’autres études que le lycée : pas d'études Supérieures, pas d’IUFM DIRECTEMENT à 19 ans et depuis 36 ans dans une classe ! Alors oui je ne suis pas à l’aise en maths et en sciences ......heureusement j’ai des CP alors j’assure quand même !!

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il y a 39 minutes, nhennitpas a dit :

Tu oublies les gens comme moi qui n’ont jamais fait d’autres études que le lycée : pas d'études Supérieures, pas d’IUFM DIRECTEMENT à 19 ans et depuis 36 ans dans une classe ! Alors oui je ne suis pas à l’aise en maths et en sciences ......heureusement j’ai des CP alors j’assure quand même !!

C'est aussi un peu le problème de notre métier: on attend de nous maintenant une expertise dans chaque domaine disciplinaire et dans l'analyse des procédures d'apprentissage de ces mêmes disciplines... Je me considère pourtant comme étant un généraliste dans beaucoup de disciplines alors que les attentes institutionnelles sont très fortes et exigentes quant au contenu qu'on propose en classe dans chaque champs disciplinaire)... J'attends donc pour ma part une formation de qualité, à la hauteur des exigences des Inspecteurs, dans les domaines où je me sens moins expert... 18 heures de formation par an ( au minimum!), ça ne devrait pas servir uniquement à rencontrer les collègues...et à attendre que ça se termine ( allez, cette année, j' ai quand même eu 3H00 avec une experte dans son domaine et c'était génial! )... Bref,  avec le recul de quelques années dans ce métier, quand je voyais mes collègues fonctionner en classe, j'ai l'impression ( mais je peux me tromper..) qu'ils étaient moins experts que nous le sommes devenus et pourtant ça ne semble jamais suffisant ( en même temps, mon pneumologue, je ne lui demande pas d'ausculter mes pieds...)

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Il y a 1 heure, nhennitpas a dit :

Tu oublies les gens comme moi qui n’ont jamais fait d’autres études que le lycée : pas d'études Supérieures, pas d’IUFM DIRECTEMENT à 19 ans et depuis 36 ans dans une classe ! Alors oui je ne suis pas à l’aise en maths et en sciences ......heureusement j’ai des CP alors j’assure quand même !!

Mais je n'en doute pas un instant !

Je n'ai pas les chiffres mais peut-être que PE issus de cursus scientifiques sont plus présents que ce que l'on pense. Maintenant, est-on pour autant bons dans ce domaine, c'est une autre histoire...

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Il y a 8 heures, maolecha a dit :

A plusieurs reprises, certains mentionnent des enseignants peu doués ou moins sensibles aux sciences. Pourtant lors de mon recrutement (en Alsace, il y na quelques années maintenant ;)), il fallait avoir au minimum une licence en sciences pour être pris à l'IUFM car elle garantissait un bonus conséquent. De même à Grenoble et en Franche-Comté...Depuis que j’exerce, presque toutes les reconversions que je côtoie proviennent de disciplines scientifiques (ingénieurs info, chimiste, pharmaciens...). Bref, depuis une vingtaine d'année, je rencontre plus de collègues"scientifiques" que littéraires...

Même impression que toi. Rencontré depuis le début de ma carrière pas mal de titulaires de licences/Masters scientifiques, sans compter quelques docteurs es sciences/ingénieurs reconvertis dans la profession...

 

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Il y a 4 heures, maolecha a dit :

Je n'ai pas les chiffres mais peut-être que PE issus de cursus scientifiques sont plus présents que ce que l'on pense. Maintenant, est-on pour autant bons dans ce domaine, c'est une autre histoire...

Et on peut le constater à leur méconnaissance des règles de base de l'orthographe et de la grammaire ? :bleh:

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Il y a 3 heures, prof désécol a dit :

Même impression que toi. Rencontré depuis le début de ma carrière pas mal de titulaires de licences/Masters scientifiques, sans compter quelques docteurs es sciences/ingénieurs reconvertis dans la profession...

Ça fait peur quand même ... 

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