cp 2019, 2020

[cara]

Après malheureusement, il y a aussi les parents qui apprennent à leur enfant leur prénom en attaché. Quand j'ai eu des GS, j'avais prévenu les parents que nous allions apprendre en fin d'année quelques lettres en cursive mais que le prénom ne serait vu qu'après avoir appris toutes les lettres du prénom de leur enfant. Certains parents n'ont pas aimé et ont appris à leur enfant de leur côté et pas forcément de la bonne façon !

[cath056]

Il y a 12 heures, meliloax a dit :

Moi j’aimerais qu’ils ne fassent pas d’écriture cursive en maternelle. Les 2/3 arrivent avec des mauvaises habitudes et pire encore, ils sont persuadés qu’ils savent très bien faire et dès que je tourne le dos ils recommencent à dessiner les lettres. Soit ils manquent de maturité en GS, soit au lieu de vouloir faire toutes les lettres, il faudrait n’en voir que quelques unes.

Je le vois avec mon fils qui est en GS : « Je sais écrire mon prénom en cursive ! ». Euh non, tu sais dessiner ton prénom. Toutes les lettres tournent à l’envers ou il s’y prend en plusieurs fois. Pourtant, la maîtresse semble bien poser les choses. Il n’arrête pas de répéter par exemple qu’avant de faire une lettre ronde on lève le crayon. A voir en fin d’année...

Pour avoir des GS dans ma classe, et pour faire de l'écriture cursive avec eux... je ne vois pas ce qu'il y a de mal à faire de l'écriture cursive en maternelle. 

Le tout est que ce soit bien fait : en effet, on voit les lettres au fur et à mesure, et on n'écrit le prénom que lorsqu'on a vu toutes les lettres (mais je vois que ma collègue qui a les autres GS ne fonctionne pas ainsi et leur fait "dessiner" leur prénom )

J'arrive à général à voir toutes les lettres, à part "k", "w", "x", "y", "z" que je garde pour le CP en me disant qu'il n'y a aucune urgence à voir ces lettres en GS... (sauf si j'ai un Aymerick ou un Maxence dans ma classe), on s'entraine sur l'ardoise puis on les trace sur un cahier ligné ; je n'ai pas l'impression qu'ils prennent de mauvaises habitudes. A raison d'une lettre par semaine, il faut une vingtaine de semaines pour voir toutes les lettres "courantes". Par contre, ma grosse difficulté cette année, c'est leur tenue du crayon, qui n'est pas encore acquise ! Là on y est presque, ce n'est pas encore naturel, mais ils arrivent à rectifier quand je leur fais la remarque...

Et comme Cara, j'en ai 2 qui me disent fièrement "je sais déjà écrire mon prénom en attaché, papa/maman m'a montré" et qui le dessinent... 

 

Sinon, rien à voir, mais j'ai une question différenciation pour mes élèves "décrocheurs" : je suis en train de voir comment adapter le travail pour ces deux élèves (très mauvais scripteurs justement, ce qui commence à leur poser souci dans beaucoup d'activités à ce stade de l'année) Si vous en avez dans vos classes, qui dépensent une énergie folle pour écrire un mot entre deux lignes et qui ont encore du mal à lire des mots isolés, vous leur faites apprendre l'orthographe de mots comme les autres et vous leur faites faire les dictées de mots appris ? Je suis un peu désespérée que ce soit tout faux à chaque fois, alors comment adapter cela ?

[meliloax]

Il n’y a évidemment aucun mal si c’est « bien » fait. Notre problème avec ma collègue c’est qu’on a les 3/4 de nos élèves qui dessinent toutes les lettres et qui sont persuadés que c’est comme ça qu’on fait. Cette année, TOUS faisaient tourner les a et les o à l’envers sauf une. Ce fut laborieux ! Après, je ne jette pas la pierre, je n’ai jamais eu de GS et je me doute que les collègues font comme ils peuvent avec peut-être comme dit Cara la pression des parents derrière. Moi je préférerais moins mais que ce soit acquis plutôt que 75% de mes élèves qui dessinent. 

[Nävis]

Ma collègue de GS est très fière de dire qu ils connaissent "dizaines et unités ", qu ils savent déchiffrer des mots simples.... etc 🤐

Mais ils ne savent pas tous tailler un crayon,  découper, coller, 2 n'ont encore pas la notion de quantité... bref

[majo22]

Moi ils ne savaient pas tenir leur crayon, la moitié connaissait mal les chiffres de 5 à 10, ne reconnaissaient pas toutes les lettres capitales, font des dessins très pauvres, ne connaissaient pas les représentations des nombres avec les doigts et les dés, ne savaient jouer avec un dé ( avancer correctement sur une file de nombre sans compter la case de départ). Certains ont appris en Cp qu’ ils avaient 10 doigts.

C’est très dur pour moi, d autant que j’ai un double niveau.... j adore le cp, mais vu l énergie à dépenser je ne sais pas si je vais rester dans ce niveau.... ( ma santé en prend un coup...j arrive aux vacances sur les genoux à chaque fois et pourtant ce n est pas ma première année).

[Car_a_Mel]

Il y a 12 heures, cath056 a dit :

 

Sinon, rien à voir, mais j'ai une question différenciation pour mes élèves "décrocheurs" : je suis en train de voir comment adapter le travail pour ces deux élèves (très mauvais scripteurs justement, ce qui commence à leur poser souci dans beaucoup d'activités à ce stade de l'année) Si vous en avez dans vos classes, qui dépensent une énergie folle pour écrire un mot entre deux lignes et qui ont encore du mal à lire des mots isolés, vous leur faites apprendre l'orthographe de mots comme les autres et vous leur faites faire les dictées de mots appris ? Je suis un peu désespérée que ce soit tout faux à chaque fois, alors comment adapter cela ?

Peut être se limiter à l'encodage de syllabes pour ceux-là, et si le graphisme est un gros problème, le faire à partir d'étiquettes ou de lettres mobiles (tant pis pour la trace écrite, la priorité est l'entrainement). Et au fur et à mesure, rajouter des sons. Ca les aidera même pour le déchiffrage  

[RififiHype]

J'ai commencé en CP il y a une vingtaine d'années et je n'ai fait qu'une petite pause de 4 ans en cycle 3 entre temps... Je trouve que le niveau de base à l'entrée du CP s'est appauvri... par contre, le niveau de culture générale est meilleur (vocabulaire, culture du livre, curiosité scientifique...). En compétences de base, on a perdu la persévérance et la qualité à l'écrit (graphisme, dessin, coloriage...), la connaissance des lettres capitales et éventuellement, les correspondances entre graphies des lettres (j'ai eu des GS qui savaient très bien associer les différentes lettres en fonction de leur graphie), des bases solides en mathématiques jusqu'à 10 (je m'en fiche qu'ils savent réciter la file numérique jusqu'à 40 ou 50 voire plus... s'ils ne savent même pas ce que ça veut dire !)... et bien sûr le savoir être élève : coller, découper, organiser son travail... (au niveau des élèves de CP bien sûr, je ne leur demande pas un niveau de polytechnicien ! juste le minimum pour fonctionner en début d'année). 

C'est à un point où j'ai revu les 15 premiers jours du CP clairement dans cet objectif : apprendre à utiliser le matériel : tracer un trait avec une règle (même pas entre 2 points ! juste tracer un trait...), utiliser un bâton de colle, reboucher un feutre (on doit entendre le "click !") et en mathématiques : révision des bases en première période (pour ça, Accès est top)...

Je ne pense pas que les enseignants de GS soient à blâmer, c'est le niveau général de fonctionnement qui a baissé (les enfants ne font plus rien à la maison... quand je vois des élèves de CP me réclamer tous les jours pour nouer leurs lacets (ce que je refuse : tu achètes des chaussures à lacets à tes enfants, tu leur apprends à les nouer !) ou pour fermer/ouvrir leur manteau !!!! ) alors que la culture générale a globalement augmenté (mais ils ne savent rien faire de leurs dix doigts...).

Tiens, en parlant de "10 doigts", j'ai même instauré une leçon sur les mains (première semaine de CP) durant laquelle on observe nos mains, qu'elles ont 5 doigts (même si on la met dans la poche et qu'on la ressort, ben y a toujours 5 doigts ! truc de dinnnnngue !!!), on la dessine, on la peint... et avec deux mains, ben on a 10 doigts du coup !!! (bon, j'avoue, cette année j'ai encore une élève pas très futfut qui continue à compter ses doigts en partant de 1... j'ai beau blaguer en lui disant qu'aucun nouveau doigt avait poussé cette nuit sur sa main et qu'il est inutile qu'elle vérifie combien il y en a sur une main entière... elle continue... ).

Le programme maternelle a été réformé (comme d'hab vous allez dire ! ahahahah !) et je ne sais pas quel discours les collègues ont entendu mais quand on sait que mon cher et tendre Inspecteur m'a dit l'an dernier que (je cite)  "le coloriage, ça ne sert à rien, pendant que les élèves colorient, ils n'apprennent rien..." (et donc que je ne devais pas me plaindre d'avoir des cartes/dessins scientifiques/illustrations mal faites/baclées/qui ne ressemblent à rien...). Mais bon sang ! La persévérance dans tout ça ? L'envie de présenter un travail propre ? L'estime de soit quand on regarde le cahier ? Le goût du travail bien fait ? Ce ne sont plus des valeurs à transmettre ? Quand on voit le niveau d'exigences des formations professionnalisantes notamment dans l'artisanat, on peut en douter tout de même !

[RififiHype]

@cath056 : L'an dernier, j'ai eu un élève très très en difficulté en graphisme. Je lui ai proposé des tampons de lettres (atelier imprimerie Nathan). Ainsi, il pouvait quand même avoir une trace écrite de temps en temps. Mais il est vrai que le plus important, c'est l'entrainement avec les lettres mobiles. L'avantage dans les deux cas, c'est que tu peux limiter le choix des lettres (et donc des sons) et du coup, l'élève en difficulté n'est pas perdu dans l'alphabet... par exemple, tu demandes d'écrire la syllabe PO et tu proposes toutes les voyelles + P - L - B et M. Son choix sera limité dans un premier temps (et bien sûr, on augmente ce choix au fur et à mesure des réussites).

[cath056]

Merci pour vos réponses. En fait, ce que je me demande surtout, c'est comment gérer ces différences au niveau du rythme de la classe : quand je fais la dictée à toute la classe, je ne me vois pas leur demander d'encoder des syllabes sur ce même moment-là. "Vous écrivez "rouge" ; Bidule et Machin, vous vous écrivez "rou" avec vos étiquettes. Maintenant vous écrivez "bleu". Bidule et Machin, ben vous n'avez toujours pas fini d'écrire "rou" avec vos étiquettes !!"

Encoder des syllabes, utiliser des lettres mobiles, je le fais... Mais c'est sur le moment de la dictée hebdomadaire que je me questionne en fait.

[RififiHype]

il y a 11 minutes, cath056 a dit :

Merci pour vos réponses. En fait, ce que je me demande surtout, c'est comment gérer ces différences au niveau du rythme de la classe : quand je fais la dictée à toute la classe, je ne me vois pas leur demander d'encoder des syllabes sur ce même moment-là. "Vous écrivez "rouge" ; Bidule et Machin, vous vous écrivez "rou" avec vos étiquettes. Maintenant vous écrivez "bleu". Bidule et Machin, ben vous n'avez toujours pas fini d'écrire "rou" avec vos étiquettes !!"

Encoder des syllabes, utiliser des lettres mobiles, je le fais... Mais c'est sur le moment de la dictée hebdomadaire que je me questionne en fait.

En réalité tu peux le faire... c'est ce que je fais tant que les groupes de besoins encodent des syllabes ou des mots seulement. Je donne un nom aux différents groupes (j'en ai eu jusqu'à 3 différents) et je préviens avant de commencer (je le répète TOUS les jours et à force, ça entre ! et à force, ça ne ressort pas de leur tête ! ahahahah) : "Attention, je vais dire la syllabe pour le groupe 1 (le plus faible), concentrez vous ! Ecrivez les lettres dans l'ordre des sons que vous entendez ! (si besoin, je rajoute  "il y a 3 lettres à écrire !")". Puis je passe au groupe 2 en l'annonçant et idem, je précise toujours : "Vous écrivez les sons dans l'ordre dans lequel vous les entendez !" etc. Si ce sont des mots, idem, je donne d'abord le mot pour le groupe 1 puis celui du groupe 2. Je n'ai jamais eu de soucis et si un élève du groupe 2 écrit la syllabe ou le mot du groupe 1, on gomme et il recommence (le groupe 2 étant plus fort, ça ne pose pas de soucis). Je suis juste obligée d'arrêter ce système quand le groupe 2 passe aux phrases... là, je fais séparément, un groupe est en autonomie pendant que je m'occupe de l'autre.

[cyrille1]

En ce moment, pour moi, c'est dictée de syllabes (5/6) dans un premier temps. Les plus faibles n'écrivent que les trois premières.

Ensuite, j'affiche 10 images. Les plus faibles doivent absolument encoder les trois premiers mots. Ils sont simples avec le son et les graphies étudiés mais il n'y a pas d'autres graphies complexes dans ces mots. S'ils ont fini, ils peuvent encoder les deux suivants qui sont un peu plus difficiles. Sur les 5 enfants en difficultés voire en grandes difficultés, une a enfin dépassé le stade des trois premiers mots. Une autre essaye un peu mais n'est pas très motivée et les trois autres, comment dire, ne font rien de leur journée en classe. S'ils arrivent à écrire 3 syllabes et voire 1 mot, je suis content. 

Certains peuvent écrire les 10 mots en 10 minutes. Ils ont 1/4 d'heure pour en écrire le maximum. Généralement, au bout de ce temps, ils en ont écrit au minimum 8. Bien sûr ce n'est pas de la dictée mais c'est le seul système que j'ai trouvé pour que chacun aille à son rythme et que les plus performants ne s'ennuient pas. Quand ils ont fini d'écrire leurs dix mots, ardoise, j'écris un mot au tableau et ils écrivent des phrases avec ce mot et en utilisant un lexique connu de la classe et qu'ils savent écrire

Ensuite, sauf pour les 3 qui ne font rien, dictée d'une phrase. Les deux en difficultés qui ont du mal à suivre le rythme n'écrivent que le début; 

[calia]

Comme RififiHype, pour les dictées de syllabes/mots, je différencie en dictant alternativement pour les 2 groupes. Pour la dictée de phrase, comme cette année je n'ai qu'une élève complètement décrochée, je me mets à côté d'elle et elle n'encode que certains mots ou certaines syllabes, j'écris les autres. C'est moins décourageant et elle ne perd pas le fil...