Pour ou contre les "recompenses/privilèges"

[borneo]

Je pense qu'on aura beaucoup de mal à établir une relation de confiance avec des enfants élevés à coups de taloches et de hurlements.

Je te donne un tout petit exemple : le grand plaisir de mes CE1 est de sortir en récré en hiver sans bonnet ni manteau. Ce qui leur fait plaisir, ce n'est pas d'avoir froid, mais de truander l'enseignant. Je pense qu'il est très difficile de sortir de ce rapport de forces avec la majorité des élèves. 

J'avoue qu'encore aujourd'hui, ça me pèse, mais je n'ai pas trouvé la manière de changer ça. 

[Goëllette]

il y a 55 minutes, damien a dit :

Bon... On va pas jouer au non/si. Tu sembles avoir une certaine haine envers tes collègues. Tu n'es pas la seule à avoir"de la bouteille" et l'expérience de la REP. Dans chacune de tes interventions tu te sens dépréciée d'où ta réaction.

Je n'ai aucune haine envers mes collègues.

il y a 55 minutes, damien a dit :

Quand je traite du sujet des privilèges je donne mon point du vue et pourquoi j'ai ce point de vue. C'est pour cela qu'il est nécessaire de faire évoluer ses pratiques en fonction de ses convictions. Si tu penses autrement tant pis. Au début de ma carrière je suis passé par là

Effectivement, je pense autrement (et c'est mon droit tout comme je reconnais le tien) car plus qu'une histoire de convictions, il s'agit d'avoir des résultats : des élèves qui progressent au maximum de leurs capacités dans une ambiance de classe agréable.

Donc moi aussi, j'ai des convictions, mais pour atteindre le but fixé par mon métier = enseigner, j'ai dû en remiser certaines au grenier et adapter mes pratiques avec ce qui fonctionnait vraiment.

 

il y a 16 minutes, Delavegue a dit :

Peut être parce que ton éducation a eu une incidence sur leur comportement, et donc ils se comportent "bien". 

Je suis peut être naïf mais je pense qu'à l'école, c'est pareil. Si on pose un cadre, qu'on leur fait confiance, qu'on est juste dans nos décisions, qu'on sanctionne si hors cadre en tenant toujours la promesse de sanction, si on discute avec eux quand il y a un souci comme on ferait avec un adulte, il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Je sais bien qu'il y a des cas potentiellement irrécupérables mais si un enfant est violent, transgresse les règles, je reste persuadé que tout ce que j'ai cité précédemment peut le faire changer.

Qu'est-ce que tu as cité précédemment ? Je ne retrouve pas.

[borneo]

Non seulement avoir une classe disciplinée et respectueuse permet de faire progresser, mais, et tout aussi important, ça nous permet de travailler dans une ambiance agréable, et de rentrer chez soi le soir encore en pleine forme. Ce qui fait que même en fin de carrière, on est toujours heureux d'enseigner.

Et nos élèves rentrent chez eux calmes et contents de leur journée. 

 

Des collègues qui craquent parce que les élèves se battent et hurlent en classe, hélas, on en croise souvent ici.

[Delavegue]

Citation

Qu'est-ce que tu as cité précédemment ? Je ne retrouve pas.

Je répondais à Borneo.

Citation

 

Je pense qu'on aura beaucoup de mal à établir une relation de confiance avec des enfants élevés à coups de taloches et de hurlements.

Je te donne un tout petit exemple : le grand plaisir de mes CE1 est de sortir en récré en hiver sans bonnet ni manteau. Ce qui leur fait plaisir, ce n'est pas d'avoir froid, mais de truander l'enseignant. Je pense qu'il est très difficile de sortir de ce rapport de forces avec la majorité des élèves. 

J'avoue qu'encore aujourd'hui, ça me pèse, mais je n'ai pas trouvé la manière de changer ça.

 

Justement je pense qu'il ne faut pas entrer dans ce rapport de force car tu ne gagneras jamais. Ces gamins là ne cherchent qu'à transgresser les règles au maximum, te provoquer. A mon avis se servir du triangle enseignant-règles-élève en repassant toujours par les règles est une idée pour éviter cette confrontation de personne à personne.

La règle: on s'habille avec le bonnet et manteau quand il fait froid. S'ils ne veulent pas, punition. Rien n'empêche de discuter à froid avec eux ensuite de la raison de la transgression et de leur montrer que ça ne va mener nul part, sauf à des tensions inutiles et potentiellement empêcher les autres et eux mêmes d'apprendre s'ils mettent le souk en classe. Les enfants comprennent bien ce qu'on leur explique et savent qu'à l'école, les règles et les personnes qui les accueillent sont différentes de la maison. 

Evidemment, il y a des gamins intenables, toujours des cas insolubles, je ne dis pas....

Citation

 

Non seulement avoir une classe disciplinée et respectueuse permet de faire progresser, mais, et tout aussi important, ça nous permet de travailler dans une ambiance agréable, et de rentrer chez soi le soir encore en pleine forme. Ce qui fait que même en fin de carrière, on est toujours heureux d'enseigner.

Et nos élèves rentrent chez eux calmes et contents de leur journée. 

 

Bien d'accord avec toi.

[borneo]

Pour les manteaux et les bonnets, je considère que ça ne fait pas partie de l'enseignement, et qu'ils sont assez grands pour savoir s'ils auront froid ou non. Donc quand ils me demandent si j'oblige à les mettre, je leur dis que c'est à eux de voir, mais qu'une fois dehors, ils ne retourneront pas les chercher.

Je suis convaincue que ce n'est pas parce qu'on passe une récré sans manteau, qu'on tombe malade. D'ailleurs quand ils constatent que je m'en moque, ils ont beaucoup moins de plaisir à ne pas le prendre. 

Bref, je suis la seule de l'école qui n'oblige pas à mettre les manteaux. Il doit me rester des séquelles de Summerhill

[damien]

Vous mettez sur le même plan discipline et respect c'est décevant tout de même. Tu n'as que Summerhill à la bouche. Il en existe d'autres actuellement pour info Sudburry school et en France également

[damien]

Il y a 5 heures, borneo a dit :

Ce qui leur fait plaisir, ce n'est pas d'avoir froid, mais de truander l'enseignant.

Ce n'est pas un absolu je connais autant les enfants que toi pourtant...je ne construis pas les relations sur cette utopie conflictuelle. Ah j'ai dit utopie tu vas encore détourner mon propos et parler de Summerhill.

[Goëllette]

Il y a 10 heures, Delavegue a dit :

Je répondais à Borneo.

 

Tu peux néanmoins me répondre, si cela ne te dérange pas.

[Hajo]

On peut avoir une classe où les enfants travaillent et sans problèmes de discipline sans passer par les récompenses (notamment les bonbons et les chocolats comme j'ai pu lire dans ce sujet...).

Ce n'est pas parce qu'on ne fonctionne pas avec un système du comportement que c'est le Bronx dans notre classe... c'est tellement réducteur de penser ça. Il n'y a pas qu'une façon de faire pour que ça marche. 

[damien]

il y a 5 minutes, Hajo a dit :

Ce n'est pas parce qu'on ne fonctionne pas avec un système du comportement que c'est le Bronx dans notre classe... c'est tellement réducteur de penser ça. Il n'y a pas qu'une façon de faire pour que ça marche. 

Exactement.

[CindyCI]

Bonjour,

ce débat est difficile mais très intéressant à lire. Je vais lire l'article sur l'éducation positive.

Il y a quelques années je donnais des privilèges grâce au champions de copie. Chacun était à même d'obtenir des champions de copie, tous n'ayant pas le même objectif.

Je voulais surtout leur montrer que faire des efforts étaient important et je ne voulais laisser personne de côté. Evidemment certains finissaient plus vite leur carte champion de copie mais tous essayaient.

Il faut prendre en compte les efforts des élèves dans leur comportement, même si le résultat est encore faible.

 

[damien]

Borneo tu parles de Summerhill comme tout un chacun. Je ne considère pas cette expérience comme néfaste. Tous les piliers de comptoirs peuvent s'opposer à ce système. Il est plus sage de se méfier des idées préconçues je pense.

Il y a d'autres formes semblables d'écoles, certes tout n'est pas acceptable comme sponsors par exemple, mais je crois que l'école dynamique a un système proche en France.