Héloïse44 Posté(e) 4 septembre 2006 Posté(e) 4 septembre 2006 oui, et la dernière strophe est particulièrement chouette ! Spécial Alsaco!!! :P Quand j'étais au CM2, j'ai bcp aimé Le cèpe de Fernand Gregh LE CEPE J'aime à chercher le cèpe obscur, dans le mystère Des feuilles, sous la mousse et les brins de bois mort, Parmi l'ombre où, charnu, rond et secret, il dort. J'arrache au sol son pied tout renflé, sans effort, Je l'élève en riant d'un rire solitaire, Et je respire en son parfum subtil et fort Toute la moisissure exquise de la terre. Fernand Gregh Je m'imaginais, loin de l'école, dans la forêt de la Hardt, main dans la main avec mon grand-père... Quoique, que des cèpes, dans cette forêt en particulier, il n'y en a guère... :P Edit: http://www.takatrouver.net/poesie/index.ph...p;profil=poesie
Navi Posté(e) 18 février 2007 Posté(e) 18 février 2007 La nièce attentionnée Séraphine, dans sa main, Tient QUATRE fleurs du jardin Qu’elle a cueillies à QUATRE pattes, QUATRE FOIS UN, QUATRE, Va au marché, choisit des truites, QUATRE FOIS DEUX, HUIT, Qu’elle pose dans sa blouse QUATRE FOIS TROIS, DOUZE, Achète un panier de fraises, QUATRE FOIS QUATRE, SEIZE, Une bouteille de vin, QUATRE FOIS CINQ, VINGT, Un cornet de belles dattes, QUATRE FOIS SIX, VINGT-QUATRE, Puis une douzaine d’huîtres, QUATRE FOIS SEPT, VINGT-HUIT, Puis un ananas juteux, QUATRE FOIS HUIT, TRENTE-DEUX, Enfin, des grappes de cassis, QUATRE FOIS NEUF, TRENTE-SIX Pour la fête de sa tante, QUATRE FOIS DIX, QUARANTE. Jean TARDIEU
~didou~ Posté(e) 18 février 2007 Posté(e) 18 février 2007 Le poète et la tache C'est chouette, je ne connaissais pas! Moi j'aime bien: - le cancre - mon cartable - en sortant de l'école
cesia Posté(e) 20 février 2007 Posté(e) 20 février 2007 quelques poésies courtes... (suis en CE1-CE2) Pomme Poire Dans l’armoire Fraise et noix Dans le bois Sucre et pain Dans ma main Plume et colle Dans l’école Et le faiseur de bêtises Bien au chaud dans ma chemise Luc Bérimont Bientôt, je n’aurais plus de voix Bientôt, je n’aurais plus de voix Disait le voiturier Bientôt, je n’aurais plus de chats Disait le châtaignier Bientôt, je n’aurais plus de rats Disait le râtelier Bientôt, je n’aurais plus de poux Disait le poulailler Regardez, je n’ai plus de rampe Disait le rempailleur Mais tous ceux qui ne disaient rien Tous ceux-là n’en pensaient pas moins. Luc Bérimont Fabliette du hérisson Il paraît qu’un hérisson Monta sur un paillasson Et descendit assez vite Avec cet air qu’on évite Quand on veut n’avouer pas Qu’on vient de faire un faux pas Mais lui, sans fanfaronnade S’écrie à la cantonade : Ce n’est pas pour les rieurs Qu’est fait le droit à l’erreur. Guillevic Hérissons Mère hérisson et ses enfants : Fagots d’épines, trois châtaignes, S’en vont sur l’herbe des champs Que le vent peigne et dépeigne, Grognent comme des porcelets, Grattent leurs puces, hochent la tête Et viennent boire le lait Du chat dans son assiette. Si le chat veut les manger, Il se piquera le nez ! Jean Joubert On n’est pas n’importe qui Quand tu rencontres un arbres dans la rue, dis-lui bonjour Sans attendre qu’il te salue. C’est distrait, les arbres. Si c’est un vieux, dis-lui « Monsieur » ? de toute façon, Appelle-le par son nom : Chêne, Bouleau, Sapin, Tilleul… Il y sera sensible. Au besoin, aide-le à traverser. Les arbres, ça n’est pas Encore habitué à toutes ces autos. Même chose avec les fleurs, les oiseaux, les poissons : Appelle-les par leur nom de famille. On n’est pas n’importe Qui ! Si tu veux être tout à fait gentil, dis « Madame la Rose » à l’églantine ; on oublie un peu trop qu’elle y a droit. Jean Rousselot A l’aube du printemps, Comme un coucou malin, Dans le douillet du nid D’une grive insouciante, Entre les œufs bleutés, J’ai glissé mon poème Pour qu’il sache chanter. Et maintenant j’attends L’éclosion avec hâte Pour savoir si mes mots Sauront aussi voler. Paul Bergèse L’épicéa Non non non Trois fois non En dépit de son nom L’épicéa Ne produit pas D’épices Vous trouvez ça bizarre Dites-moi (au hasard) Si monsieur Leroi Est roi Si madame Labiche Est biche Si les enfants Prunier Sont prunes Si mon oncle Justin Est teint Si ma tante Agnès Est nièce Jean-Claude Touzeil Regarde le brin d’herbe Tout petit, presque rien Il connaît déjà tout La pluie, le vent Le soleil de midi Ton pas dans le jardin Ton ombre, ta voix douce Ton souffle sur sa peau La main qui le caresse Sans toi, sans lui Le monde serait moins beau Marc Baron La marmite Sur le feu jaune et bleu Chante la grosse marmite La marmite au pot au feu. La marmite au pot au feu De temps en temps souffle un peu De sa vapeur : « teuf, teuf, teu » Comme une locomotive Et quand il l’entend – mon Dieu ! Le chat qui dort dans la cendre Entr’ouvre à demi les yeux. Le feu lèche la marmite Sans bruit et la soupe cuit. Et l’horloge va moins vite : Elle écoute la marmite. La marmite au pot au feu. Maurice Fombeure Histoire salée La douce rivière Sortant de son lit S’est jetée ma chère Dans les bras mais oui Du beau fleuve L’eau coule sous les ponts Et puis les flots s’émeuvent - n’êtes-vous pas au courant ? Il paraît que la rivière Va devenir mer !… Roland Bacri
Invité Posté(e) 20 février 2007 Posté(e) 20 février 2007 L'une de mes préférées qui est en plus mon arme secrète pour calmer les bavardages intempestifs (après le dix millièmes "chut" pour faire taire un ou une bavarde invétérée, je dis "chut" puis j'enchaîne en récitant cette poésie puis je finis par dire "je crois que X à un petit rouge gorge dans la gorge qui gazouille la joie" Plus tard, il suffit de dire "Dis à ton petit rouge gorge d'attendre la récréation pour gazouiller " ça vaut tous les "chut" du monde ! ) Le silence est d'or « Oui, le silence est d'or », Me dit toujours maman. Et pourquoi pas alors, En fer ou en argent ? Je ne sais pas en quoi Je puis bien être faite : Graine de cacatois M'appelle la préfète. D'accord ! Je suis bavarde. Mais est ce une raison Pour que l'on me brocarde En classe, à la maison, Et que l'on me répète Et me répète encor A me casser la tête Que le silence est d'or ? Est ce, ma faute à moi Si j'ai là dans la gorge, Un petit rouge gorge Qui gazouille de joie ? Maurice Carême
faerychild Posté(e) 20 février 2007 Posté(e) 20 février 2007 Une poésie courte et sympa, idéale pour les CM1: 10 ans J'ai 10 ans aujourd'hui, Dommage, ça va devenir sérieux. Un seul chiffre faisait mon âge, Maintenant, il en faudra deux. Dix ans, La même frontière que les gens les plus importants. Dix ans, Pour la vie entière, à moins d'aller jusqu'à cent ans ! Bon, je ne me rappelle plus du nom de l'auteur <_< et je n'ai pas trouvé sur internet. En fait j'ai apprise cette poésie quand j'étais moi même en CM1, c'est à dire il y a 14 ans donc je ne suis pas non plus très sûre de la ponctuation. Mais je serai bien contente si quelqu'un la connaissait et pouvait "l'ajuster" et lui rendre son auteur...
pticuicui Posté(e) 2 mai 2007 Posté(e) 2 mai 2007 "L'heure du crime de Maurice Carême : assez courte mais les enfants adorent.L'heure du crime Minuit. Voici l'heure du crime. Sortant d'une chambre voisine, Un homme surgit dans le noir. Il ôte ses souliers S'approche de l'armoire Sur la pointe des pieds Et saisit un couteau Dont l'acier luit, bien aiguisé. Puis masquant ses yeux de fouine Avec un pan de son manteau, Il pénètre dans la cuisine Et, d'un seul coup, comme un bourreau Avant que ne crie la victime, Ouvre le coeur d'un artichaut. Maurice Carême Est ce que celle-là est trop"bébé" pour des cm1-cm2 ??
bergere Posté(e) 4 mai 2007 Posté(e) 4 mai 2007 J'ai travaillé sur L'heure du crime avant les vacances en parallèle aux Doigts rouges en littérature. Ils ont adoré la poésie ! Je leur avais d'abord lu sans donner le dernier mot, à eux d'imaginer. On s'est régalé le jour de la récitation, j'ai eu de superbes interprétations-mises en scène. C'était avec des CE2-CM1, je pense que c'est faisable avec ta classe, tout dépend de la façon dont tu leur amènes le poème.
Charivari Posté(e) 18 juillet 2007 Auteur Posté(e) 18 juillet 2007 Allez, des nouvelles : Le petit chat C'est un petit chat noir, effronté comme un page. Je le laisse jouer sur ma table, souvent. Quelquefois il s'assied sans faire de tapage; On dirait un joli presse-papier vivant. Rien de lui, pas un poil de sa toison ne bouge. Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc, A ces matous, tirant leur langue de drap rouge, Qu'on fait pour essuyer les plumes, ressemblant. Quand il s'amuse, il est extrêmement comique, Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet. Souvent je m'accroupis pour suivre sa mimique Quand on met devant lui la soucoupe de lait. Tout d'abord de son nez délicat il le flaire, Le frôle; puis, à coups de langue très petits, Il le lampe; et dès lors il est à son affaire; Et l'on entend, pendant qu'il boit, un clapotis. Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause, Et ne relève enfin son joli museau plat Que lorsqu'il a passé sa langue rêche et rose Partout, bien proprement débarbouillé le plat. Alors, il se pourlèche un moment les moustaches, Avec l'air étonné d'avoir déjà fini; Et, comme il s'aperçoit qu'il s'est fait quelques taches, Il relustre avec soin son pelage terni. Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates; Il les ferme à-demi, parfois, en reniflant, Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes, Avec des airs de tigre étendu sur le flanc. Mais le voilà qui sort de cette nonchalance, Et, faisant le gros dos, il a l'air d'un manchon; Alors pour l'intriguer un peu, je lui balance, Au bout d'une ficelle invisible un bouchon. Il fuit en galopant et la mine effrayée, Puis revient au bouchon, le regarde, et d'abord Tient suspendue en l'air sa patte repliée, Puis l'abat, et saisit le bouchon et le mord. Je tire la ficelle, alors, sans qu'il le voie; Et le bouchon s'éloigne, et le chat noir le suit, Faisant des ronds avec sa patte qu'il envoie, Puis saute de côté, puis revient, puis refuit. Mais dès que je lui dis: "Il faut que je travaille; Venez vous asseoir là, sans faire le méchant!" Il s'assied ... Et j'entends, pendant que j'écrivaille, Le petit bruit mouillé qu'il fait en se léchant. Edmond Rostand ------------ La chance Si tu caresses le chat Et qu'il ronronne, Si tu effleures le la Et qu'il résonne, Si tu cueilles le jasmin Et qu'il embaume, Si la rose dans ta main Est toute arôme, Si le sable coule et chante Entre tes doigts, Si dans ta main l'eau brillante Pleure de joie, Si ta main s'ouvre sans bruit Lorsque tu donnes, Si dans celle d'un ami Ta main frissonne, Si pour l'eau de la mémoire Ta main se creuse, Tu as la chance d'avoir La main heureuse. Jacques Charpentreau.
chantwal Posté(e) 18 juillet 2007 Posté(e) 18 juillet 2007 Une qui a plu à mes CM1 et aussi à leurs parents : Naître Naître, c’est oser, C’est prendre le risque, C’est quitter la terre ferme, C’est ne pas savoir à l’avance Ce qu’il y a devant, C’est accepter l’inconnu L’inattendu, l’imprévu, Et la rencontre. Naître, c’est quitter son abri, C’est essuyer le vent de face Et porter le soleil sur son dos. Naître, c’est avoir trop froid et trop chaud. Naître, c’est n’avoir plus d’autre maison Que le passage. Jean Debruynne
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