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del-misscalimero
Posté(e)

Tu dis

Tu dis sable

et déjà

la mer est à tes pieds

Tu dis forêt

et déjà

les arbres te tendent les bras

Tu dis colline

et déjà

le sentier court avec toi vers le sommet

Tu dis nuages

et déjà

un cumulus t'offre la promesse du voyage

Tu dis poème

et déjà

les mots volent et dansent

comme étincelles dans ta cheminée.

Joseph-Paul Schneider

:)

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Posté(e)
je viens de vérifier et non il ne manque rien.

(euh.. je suis nulle en poésie, pourquoi tu disais ça? :blush: )

Ben ton poème est en alexandrins (12 pieds par vers)

Le ciel re tient son sou ffle-à (=fla) cha que vie qui prend

Et le vers "Baleine" n'a que 11 pieds :

Ba lei né cu reuil fleur gi ra fou fro ment = 11

Je pense que c'est uen erreur d'imprression dans ton manuel (?)

Pour prendre un exemple connu , dans "Demain dès l'aube" de V Hugo, il faut faire attention à la diction pour bien respecter les alexandrins :

"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne" = De main dès l'au ba l'heu rou blan chit la cam pagn' (sinon ça ne fait pas 12).

"Ni les voiles au loin / descendant vers Harfleur" (liaison entre voiles et au loin : ni les voiles z'au loin)

Si on ne respecte pas les règles de lecture, on perd le rythme du poème. On perd une "dimension" du poème quoi. Comme si on changeait le rythme d'une chanson.

Tu peux avoir une introduction sur les bases des règles de lecture d'un poème ici (voir parapgraphe : règles de lectures): http://fr.wikipedia.org/wiki/Vers#R.C3.A8gles_de_lecture

Posté(e)

J'en ai trouvé une autre de Marc Alyn, magnifique

L'enfant de lune

La lune en maraude au coeur des vergers

Grimpait aux pommiers en jupon d'argent ;

Surgirent des chiens rauques, déchaînés :

La lune s'enfuit, laissant un enfant.

Il vint avec nous en classe au village,

Tout à fait semblable aux autres garçons

Sauf cette clarté nimbant son visage

Sous le feu de joie de ses cheveux blonds.

Il aimait la pluie, les sources, les marbres,

Tout ce qui ruisselle et ce qui reluit ;

Le soir il veillait très tard sous les arbres

Regardant tomber lentement la nuit.

La lune en maraude au coeur des vergers

Vint chercher l'enfant un soir gris d'automne :

Vite, il s'envola. J'entends à jamais

Le bruit de son aile amie qui frissonne.Marc ALYN

del-misscalimero
Posté(e)

et celle là aussi!! :)

Le papillon

Né au pays de la soie fine

Dans un cocon venu de Chine,

L'Orient est peint sur ses ailes.

Jaune ou bleu, vert ou vermeil,

Il vole, il va, il vit sa vie

A petits battements ravis.

Dans l'air doux, comme un éventail.

On le voit, on ne le voit plus,

Il est ici, il est là,

Ou bien c'est un nouveau venu

Son jumeau qui passe là-bas.

Ah ! Mettez au clou vos filets,

Jetez épingles et bouchons,

Laissez-le libre car il est

La poésie, le papillon !

Marc ALYN

merci pour le lien charivari. :)

Posté(e)
bonjour,future T1,je viens de découvrir une poésie que j'aime beaucoup, trouvée dans "A livre ouvert" CE2 (nathan)

Naissances

Le ciel retient son souffle à chaque vie qui prend.

Pour lui, toute naissance est un événement:

Une étoile, un enfant, un faon, un éléphant,

Baleine, écureuil, fleur,girafe ou froment.

Tout retentit, sans fin dans l'univers immense,

Et l'agneau étonné qui sur la paille danse,

S'essayant à marcher pour la première fois,

Compte autant que l'ainé dans le berceau des bois.

Les anges, ce matin, comme des chats ronronnent,

Se racontant,joyeux, la belle information:

Sur la Terre, là-bas, pareille à une pomme,

Près d'un ruisseau sans nom est né un hanneton.

Marc Alyn, L'arche enchantée (1979)

vous connaissiez? je ne suis pas branchée poésie mais là, c'est vraiment un coup de coeur..je vais la proposer cette année à mes CE2 :) et j'espère faire d'autre sbelles découvertes comme ça. :wub:

ouaouh, très très joli ! J'adore !

En revanche es-tu sûr du vers "Baleine, écureuil..." etc ?

Il me semble qu'il lui manque un pied.

Il me semble aussi. Peut-être est-il caché dans "balei-ne" ou en accentuant la fin du mot "écureuil" genre "écureuilleu" :idontno: ? Je pencherais plus pour la 2ème hypothèse.

Sinon, merci pour toutes ces poésies :wub: !! Moi aussi je suis en train de réaliser un recueil que je souhaite laisser à disposition des élèves, le hic c'est que je ne sais pas comment les classer...

So qui adoooore lire et écrire des poèmes

Posté(e)

je dirais plutot

Ba lei né cu reuil fleur gi ra fe ou fro ment

del-misscalimero
Posté(e)
je dirais plutot

Ba lei né cu reuil fleur gi ra fe ou fro ment

and the winner is...Ode!!! :D

:applause: je pense aussi que c'est ça!! ;)

Posté(e)

Ah oui, je l'avais zappé la girafe :D

So

Posté(e)

Il y a ussi le poème "liberté" de Paul Eluard. Il est très long mais on peut choisir les strophes que l 'on fera apprendre (en conservant bien sûr obligatoirement la dernière qui donne son sens au poème).

J'aime bien aussi, de Prévert, "pour faire le portrait d'un oiseau" :

Peindre d'abord une cage

avec une porte ouverte

peindre ensuite

quelque chose de joli

quelque chose de simple

quelque chose de beau

quelque chose d'utile

pour l'oiseau

placer ensuite la toile contre un arbre

dans un jardin

dans un bois

ou dans une forêt

se cacher derrière l'arbre

sans rien dire

sans bouger...

Parfois l'oiseau arrive vite

mais il peut aussi mettre de longues années

avant de se décider

Ne pas se décourager

attendre

attendre s'il le faut pendant des années

la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau

n'ayant aucun rapport

avec la réussite du tableau

Quand l'oiseau arrive

s'il arrive

observer le plus profond silence

attendre que l'oiseau entre dans la cage

et quand il est entré

fermer doucement la porte avec le pinceau

puis

effacer un à un tous les barreaux

en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau

Faire ensuite le portrait de l'arbre

en choisissant la plus belle de ses branches

pour l'oiseau

peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent

la poussière du soleil

et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été

et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter

Si l'oiseau ne chante pas

C'est mauvais signe

signe que le tableau est mauvais

mais s'il chante c'est bon signe

signe que vous pouvez signer

Alors vous arrachez tout doucment

une des plumes de l'oiseau

et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

Apollinaire, "automne malade" : Automne malade et adoré

Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies

Quand il aura neigé

Dans les vergers

Pauvre automne

Meurs en blancheur et en richesse

De neige et de fruits mûrs

Au fond du ciel

Des éperviers planent

Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines

Qui n'ont jamais aimé

Aux lisières lointaines

Les cerfs ont bramé

Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs

Les fruits tombant sans qu'on les cueille

Le vent et la forêt qui pleurent

Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille

Les feuilles

Qu'on foule

Un train

Qui roule

La vie

S'écoule

du même auteur "les colchiques" :

Le pré est vénéneux mais joli en automne

Les vaches y paissant

Lentement s'empoisonnent

Le colchique couleur de cerne et de lilas

Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là

Violâtres comme leur cerne et comme cet automne

Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne

Les enfants de l'école viennent avec fracas

Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica

Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères

Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières

Qui battent comme les fleurs battent au vent dément

Le gardien du troupeau chante tout doucement

Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent

Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne

et "les saltimbanques" :

Dans la plaine les baladins

S'éloignent au long des jardins

Devant l'huis des auberges grises

Par les villages sans églises

Et les enfants s'en vont devant

Les autres suivent en rêvant

Chaque arbre fruitier se résigne

Quand de très loin ils lui font signe

Ils ont des poids ronds ou carrés

Des tambours, des cerceaux dorés

L'ours et le singe animaux sages

Quêtent des sous sur leur passage

Bien sûr "demain dès l'aube " de Victor Hugo :

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

"le dormeur du val de Rimbaud, "les effarés" de Rimbaud mais je viens de voir que ce que j'en ai appris n'était qu'une petite partie du poème (il est très long)...

Pour ocntinuer dans les classiques, j'aime beaucoup "el desdichado" de Nerval mais impossible à faire en cycle 3 (trop compliqué).

Un classique plus ancien mais faisable en cycle 3, de Ronsard (je l'ai appris j'étais en CE2) :

Mignonne, allon voir si la rose

Qui ce matin avoit declose

Sa robe de pourpre au soleil,

A point perdu, ceste vesprée,

Les plis de sa robe pourprée,

Et son teint au vostre pareil.

Las ! Voiés comme en peu d'espace,

Mignonne, elle a dessus la place

Las ! las ! ses beautés laissé cheoir !

O vrayment maratre Nature,

Puis qu'une telle fleur ne dure

Que du matin jusques au soir.

Donc, si vous me croiés, mignonne :

Tandis que vôtre âge fleuronne

En sa plus verte nouveauté,

Cueillés, cueillés vôtre jeunesse

Comme à cette fleur, la vieillesse

Fera ternir vôtre beauté.

Je pense aussi que la plupart des poèmes de Verlaine sont faisables même si très tristes ou pour le moins mélancolique.

Posté(e)
Il me semble aussi. Peut-être est-il caché dans "balei-ne" ou en accentuant la fin du mot "écureuil" genre "écureuilleu" :idontno: ? Je pencherais plus pour la 2ème hypothèse.

Sinon, merci pour toutes ces poésies :wub: !! Moi aussi je suis en train de réaliser un recueil que je souhaite laisser à disposition des élèves, le hic c'est que je ne sais pas comment les classer...

So qui adoooore lire et écrire des poèmes

Nan nan, on n'a pas le droit de compter le "ne" de baleine qui est forcément lié à écureuil parce que le e de baleine est muet ni rajouter un -lleu à écureuil :P on ne fait pas ce qu'on veut avec le règles de versification. C'est très carré !

Les seules choses avec lesquelles les auteurs s'autorient à "jouer" aujourd'hui pour faire un ou deux pieds, ce sont les diérèses. Chez les auteurs clasiques, les diphtongues comptaient quasi toujours pour deux pieds :

Ex (Baudelaire)

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides

Va te purifier dans l'air supérieur (...)

Deux pieds sur le ier de purifier pu-ri-fi -ier : 4 pieds, et idem sur le i-eur de supérieur

Les auteurs contemporains ont "le choix" pour les diphtongues : un ou deux pieds.

Mais on n'a pas le "choix" de compter ou non un e muet en fin de mot s'il est suivi par une voyelle : il s'élide forcément.

Posté(e)
je dirais plutot

Ba lei né cu reuil fleur gi ra fe ou fro ment

Pareil, on n'a pas le droit de compter un e muet comme un pied, selon les règles de versification classique. Avant une voyelle, le e muet s'élide, même s'il est séparé de cette voyelle par une virgule. Gi-ra-fe-ou-fro-ment ce serait vraiment une faute grossière de débutant.

C'est vrai que l'auteur est contemporain et que les auteurs contemporains s'affranchissent souvent des règles clasiques, mais comme tout le reste du poème et les autres que j'ai lus sont très académiques, ça m'étonnerait beaucoup qu'il y ait une telle boulette dans ce vers.

Posté(e)

J'aime beaucoup celle-là...

L’arbre

Perdu au milieu de la ville,

L'arbre tout seul, à quoi sert-il ?

Les parkings, c'est pour stationner,

Les camions pour embouteiller,

Les motos pour pétarader,

Les vélos pour se faufiler.

L'arbre tout seul, à quoi sert-il ?

Les télés, c'est pour regarder,

Les transistors pour écouter,

Les murs pour la publicité,

Les magasins pour acheter.

L'arbre tout seul, à quoi sert-il ?

Les maisons, c'est pour habiter,

Les bétons pour embétonner,

Les néons pour illuminer,

Les feux rouges pour traverser.

L'arbre tout seul, à quoi sert-il ?

Les ascenseurs, c'est pour grimper,

Les Présidents, pour présider,

Les montres pour se dépêcher,

Les mercredis pour s'amuser.

L'arbre tout seul, à quoi sert-il ?

Il suffit de le demander

A l'oiseau qui chante à la cime.

Jacques Charpentreau

Et celle-là aussi

La clé des champs

On a perdu la clé des champs!

Les arbres, libres, se promènent,

Le chêne marche en trébuchant,

Le sapin boit à la fontaine.

Les buissons jouent à chat perché,

Les vaches dans les airs s'envolent,

La rivière monte au clocher

Et les collines cabriolent.

J'ai retrouvé la clé des champs

Volée par la pie qui jacasse.

Et ce soir au soleil couchant

J'aurai tout remis à sa place.

Jacques CHARPENTREAU

Avec ce qui suit, nous avons bien rigolé lorsque les élèves ont inventé d'autres strophes...

Poème conjugaison

J’ai reçu un coup de téléphone.

Tu as reçu un coup de téléphone.

Il a reçu un coup de téléphone.

Nous avons été sonnés.

Je lui ai tapé dans l’œil.

Tu lui as tapé dans l’œil.

Il lui a tapé dans l’œil.

Vous m’avez crevé l’œil

Je mets les pieds dans le plat.

Tu mets les pieds dans le plat.

Il met les pieds dans le plat.

Ils ont les pieds salés.

Je me jette à l’eau.

Tu te jettes à l’eau.

Il se jette à l’eau.

Ils ne savent pas nager.

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