del-misscalimero Posté(e) 15 août 2007 Posté(e) 15 août 2007 Tu dis Tu dis sable et déjà la mer est à tes pieds Tu dis forêt et déjà les arbres te tendent les bras Tu dis colline et déjà le sentier court avec toi vers le sommet Tu dis nuages et déjà un cumulus t'offre la promesse du voyage Tu dis poème et déjà les mots volent et dansent comme étincelles dans ta cheminée. Joseph-Paul Schneider
Charivari Posté(e) 15 août 2007 Auteur Posté(e) 15 août 2007 je viens de vérifier et non il ne manque rien. (euh.. je suis nulle en poésie, pourquoi tu disais ça? ) Ben ton poème est en alexandrins (12 pieds par vers) Le ciel re tient son sou ffle-à (=fla) cha que vie qui prend Et le vers "Baleine" n'a que 11 pieds : Ba lei né cu reuil fleur gi ra fou fro ment = 11 Je pense que c'est uen erreur d'imprression dans ton manuel (?) Pour prendre un exemple connu , dans "Demain dès l'aube" de V Hugo, il faut faire attention à la diction pour bien respecter les alexandrins : "Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne" = De main dès l'au ba l'heu rou blan chit la cam pagn' (sinon ça ne fait pas 12). "Ni les voiles au loin / descendant vers Harfleur" (liaison entre voiles et au loin : ni les voiles z'au loin) Si on ne respecte pas les règles de lecture, on perd le rythme du poème. On perd une "dimension" du poème quoi. Comme si on changeait le rythme d'une chanson. Tu peux avoir une introduction sur les bases des règles de lecture d'un poème ici (voir parapgraphe : règles de lectures): http://fr.wikipedia.org/wiki/Vers#R.C3.A8gles_de_lecture
Charivari Posté(e) 15 août 2007 Auteur Posté(e) 15 août 2007 J'en ai trouvé une autre de Marc Alyn, magnifique L'enfant de lune La lune en maraude au coeur des vergers Grimpait aux pommiers en jupon d'argent ; Surgirent des chiens rauques, déchaînés : La lune s'enfuit, laissant un enfant. Il vint avec nous en classe au village, Tout à fait semblable aux autres garçons Sauf cette clarté nimbant son visage Sous le feu de joie de ses cheveux blonds. Il aimait la pluie, les sources, les marbres, Tout ce qui ruisselle et ce qui reluit ; Le soir il veillait très tard sous les arbres Regardant tomber lentement la nuit. La lune en maraude au coeur des vergers Vint chercher l'enfant un soir gris d'automne : Vite, il s'envola. J'entends à jamais Le bruit de son aile amie qui frissonne.Marc ALYN
del-misscalimero Posté(e) 15 août 2007 Posté(e) 15 août 2007 et celle là aussi!! Le papillon Né au pays de la soie fine Dans un cocon venu de Chine, L'Orient est peint sur ses ailes. Jaune ou bleu, vert ou vermeil, Il vole, il va, il vit sa vie A petits battements ravis. Dans l'air doux, comme un éventail. On le voit, on ne le voit plus, Il est ici, il est là, Ou bien c'est un nouveau venu Son jumeau qui passe là-bas. Ah ! Mettez au clou vos filets, Jetez épingles et bouchons, Laissez-le libre car il est La poésie, le papillon ! Marc ALYN merci pour le lien charivari.
Sofsof Posté(e) 15 août 2007 Posté(e) 15 août 2007 bonjour,future T1,je viens de découvrir une poésie que j'aime beaucoup, trouvée dans "A livre ouvert" CE2 (nathan) Naissances Le ciel retient son souffle à chaque vie qui prend. Pour lui, toute naissance est un événement: Une étoile, un enfant, un faon, un éléphant, Baleine, écureuil, fleur,girafe ou froment. Tout retentit, sans fin dans l'univers immense, Et l'agneau étonné qui sur la paille danse, S'essayant à marcher pour la première fois, Compte autant que l'ainé dans le berceau des bois. Les anges, ce matin, comme des chats ronronnent, Se racontant,joyeux, la belle information: Sur la Terre, là-bas, pareille à une pomme, Près d'un ruisseau sans nom est né un hanneton. Marc Alyn, L'arche enchantée (1979) vous connaissiez? je ne suis pas branchée poésie mais là, c'est vraiment un coup de coeur..je vais la proposer cette année à mes CE2 et j'espère faire d'autre sbelles découvertes comme ça. ouaouh, très très joli ! J'adore ! En revanche es-tu sûr du vers "Baleine, écureuil..." etc ? Il me semble qu'il lui manque un pied. Il me semble aussi. Peut-être est-il caché dans "balei-ne" ou en accentuant la fin du mot "écureuil" genre "écureuilleu" ? Je pencherais plus pour la 2ème hypothèse. Sinon, merci pour toutes ces poésies !! Moi aussi je suis en train de réaliser un recueil que je souhaite laisser à disposition des élèves, le hic c'est que je ne sais pas comment les classer... So qui adoooore lire et écrire des poèmes
ode Posté(e) 15 août 2007 Posté(e) 15 août 2007 je dirais plutot Ba lei né cu reuil fleur gi ra fe ou fro ment
del-misscalimero Posté(e) 15 août 2007 Posté(e) 15 août 2007 je dirais plutot Ba lei né cu reuil fleur gi ra fe ou fro ment and the winner is...Ode!!! je pense aussi que c'est ça!!
Marie-Claire Posté(e) 15 août 2007 Posté(e) 15 août 2007 Il y a ussi le poème "liberté" de Paul Eluard. Il est très long mais on peut choisir les strophes que l 'on fera apprendre (en conservant bien sûr obligatoirement la dernière qui donne son sens au poème). J'aime bien aussi, de Prévert, "pour faire le portrait d'un oiseau" : Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte peindre ensuite quelque chose de joli quelque chose de simple quelque chose de beau quelque chose d'utile pour l'oiseau placer ensuite la toile contre un arbre dans un jardin dans un bois ou dans une forêt se cacher derrière l'arbre sans rien dire sans bouger... Parfois l'oiseau arrive vite mais il peut aussi mettre de longues années avant de se décider Ne pas se décourager attendre attendre s'il le faut pendant des années la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau n'ayant aucun rapport avec la réussite du tableau Quand l'oiseau arrive s'il arrive observer le plus profond silence attendre que l'oiseau entre dans la cage et quand il est entré fermer doucement la porte avec le pinceau puis effacer un à un tous les barreaux en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau Faire ensuite le portrait de l'arbre en choisissant la plus belle de ses branches pour l'oiseau peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent la poussière du soleil et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter Si l'oiseau ne chante pas C'est mauvais signe signe que le tableau est mauvais mais s'il chante c'est bon signe signe que vous pouvez signer Alors vous arrachez tout doucment une des plumes de l'oiseau et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau. Apollinaire, "automne malade" : Automne malade et adoré Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies Quand il aura neigé Dans les vergers Pauvre automne Meurs en blancheur et en richesse De neige et de fruits mûrs Au fond du ciel Des éperviers planent Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines Qui n'ont jamais aimé Aux lisières lointaines Les cerfs ont bramé Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs Les fruits tombant sans qu'on les cueille Le vent et la forêt qui pleurent Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille Les feuilles Qu'on foule Un train Qui roule La vie S'écoule du même auteur "les colchiques" : Le pré est vénéneux mais joli en automne Les vaches y paissant Lentement s'empoisonnent Le colchique couleur de cerne et de lilas Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là Violâtres comme leur cerne et comme cet automne Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne Les enfants de l'école viennent avec fracas Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières Qui battent comme les fleurs battent au vent dément Le gardien du troupeau chante tout doucement Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne et "les saltimbanques" : Dans la plaine les baladins S'éloignent au long des jardins Devant l'huis des auberges grises Par les villages sans églises Et les enfants s'en vont devant Les autres suivent en rêvant Chaque arbre fruitier se résigne Quand de très loin ils lui font signe Ils ont des poids ronds ou carrés Des tambours, des cerceaux dorés L'ours et le singe animaux sages Quêtent des sous sur leur passage Bien sûr "demain dès l'aube " de Victor Hugo : Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. "le dormeur du val de Rimbaud, "les effarés" de Rimbaud mais je viens de voir que ce que j'en ai appris n'était qu'une petite partie du poème (il est très long)... Pour ocntinuer dans les classiques, j'aime beaucoup "el desdichado" de Nerval mais impossible à faire en cycle 3 (trop compliqué). Un classique plus ancien mais faisable en cycle 3, de Ronsard (je l'ai appris j'étais en CE2) : Mignonne, allon voir si la rose Qui ce matin avoit declose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu, ceste vesprée, Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vostre pareil. Las ! Voiés comme en peu d'espace, Mignonne, elle a dessus la place Las ! las ! ses beautés laissé cheoir ! O vrayment maratre Nature, Puis qu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir. Donc, si vous me croiés, mignonne : Tandis que vôtre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillés, cueillés vôtre jeunesse Comme à cette fleur, la vieillesse Fera ternir vôtre beauté. Je pense aussi que la plupart des poèmes de Verlaine sont faisables même si très tristes ou pour le moins mélancolique.
Charivari Posté(e) 15 août 2007 Auteur Posté(e) 15 août 2007 Il me semble aussi. Peut-être est-il caché dans "balei-ne" ou en accentuant la fin du mot "écureuil" genre "écureuilleu" ? Je pencherais plus pour la 2ème hypothèse.Sinon, merci pour toutes ces poésies !! Moi aussi je suis en train de réaliser un recueil que je souhaite laisser à disposition des élèves, le hic c'est que je ne sais pas comment les classer... So qui adoooore lire et écrire des poèmes Nan nan, on n'a pas le droit de compter le "ne" de baleine qui est forcément lié à écureuil parce que le e de baleine est muet ni rajouter un -lleu à écureuil :P on ne fait pas ce qu'on veut avec le règles de versification. C'est très carré ! Les seules choses avec lesquelles les auteurs s'autorient à "jouer" aujourd'hui pour faire un ou deux pieds, ce sont les diérèses. Chez les auteurs clasiques, les diphtongues comptaient quasi toujours pour deux pieds : Ex (Baudelaire) Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides Va te purifier dans l'air supérieur (...) Deux pieds sur le ier de purifier pu-ri-fi -ier : 4 pieds, et idem sur le i-eur de supérieur Les auteurs contemporains ont "le choix" pour les diphtongues : un ou deux pieds. Mais on n'a pas le "choix" de compter ou non un e muet en fin de mot s'il est suivi par une voyelle : il s'élide forcément.
Charivari Posté(e) 15 août 2007 Auteur Posté(e) 15 août 2007 je dirais plutot Ba lei né cu reuil fleur gi ra fe ou fro ment Pareil, on n'a pas le droit de compter un e muet comme un pied, selon les règles de versification classique. Avant une voyelle, le e muet s'élide, même s'il est séparé de cette voyelle par une virgule. Gi-ra-fe-ou-fro-ment ce serait vraiment une faute grossière de débutant. C'est vrai que l'auteur est contemporain et que les auteurs contemporains s'affranchissent souvent des règles clasiques, mais comme tout le reste du poème et les autres que j'ai lus sont très académiques, ça m'étonnerait beaucoup qu'il y ait une telle boulette dans ce vers.
the little giraffe Posté(e) 16 août 2007 Posté(e) 16 août 2007 J'aime beaucoup celle-là... L’arbre Perdu au milieu de la ville, L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les parkings, c'est pour stationner, Les camions pour embouteiller, Les motos pour pétarader, Les vélos pour se faufiler. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les télés, c'est pour regarder, Les transistors pour écouter, Les murs pour la publicité, Les magasins pour acheter. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les maisons, c'est pour habiter, Les bétons pour embétonner, Les néons pour illuminer, Les feux rouges pour traverser. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les ascenseurs, c'est pour grimper, Les Présidents, pour présider, Les montres pour se dépêcher, Les mercredis pour s'amuser. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Il suffit de le demander A l'oiseau qui chante à la cime. Jacques Charpentreau Et celle-là aussi La clé des champs On a perdu la clé des champs! Les arbres, libres, se promènent, Le chêne marche en trébuchant, Le sapin boit à la fontaine. Les buissons jouent à chat perché, Les vaches dans les airs s'envolent, La rivière monte au clocher Et les collines cabriolent. J'ai retrouvé la clé des champs Volée par la pie qui jacasse. Et ce soir au soleil couchant J'aurai tout remis à sa place. Jacques CHARPENTREAU Avec ce qui suit, nous avons bien rigolé lorsque les élèves ont inventé d'autres strophes... Poème conjugaison J’ai reçu un coup de téléphone. Tu as reçu un coup de téléphone. Il a reçu un coup de téléphone. Nous avons été sonnés. Je lui ai tapé dans l’œil. Tu lui as tapé dans l’œil. Il lui a tapé dans l’œil. Vous m’avez crevé l’œil Je mets les pieds dans le plat. Tu mets les pieds dans le plat. Il met les pieds dans le plat. Ils ont les pieds salés. Je me jette à l’eau. Tu te jettes à l’eau. Il se jette à l’eau. Ils ne savent pas nager.
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