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Semaine de 4,5 jours, vacances d'été : les rythmes scolaires sont-


ColdTurkey

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C'était un débat en direct avec Christian Forestier, inspecteur général de l'éducation nationale, copilote de la concertation sur l'école organisée par Vincent Peillon.

Je souhaiterais revenir sur cet échange. En premier, parce que Christian Forestier dit des choses qui sont intéressantes et que permettent de mieux comprendre la démarche. En second, car c'est un point d'appui pour proposer d'autres solutions.

Je note cependant, que bien que présent pendant tout l'échange et ayant posté entre 5 et 6 messages tous différents, aucun n'a obtenu son certificat de passage bien que certains points n'aient pas été abordés.

DonDiego:

1) N'aurait-il pas été plus judicieux d'enclencher le raccourcissement général des vacances d'été pour l'ensemble du système scolaire avant d'imposer la semaine de 4,5 jours au premier degré?

mercredi 27 février 2013 14h35

Christian Forestier:

Je ne le pense pas même si les deux réformes sont effectivement liées. La première urgence était de remettre une semaine normale. je rappele que la seule la France dansle monde a une semaine scolaire sur 4 jours seulement . Il était donc urgent de revenir à la situation d'avant 2008.

mercredi 27 février 2013 14h36

Christian Forestier:

Le retour à 4 jours et demi ne permet pas d'alléger suffisamment la journée scolaire. Si on veut conserver le même nombre d'heures de cours annuelles, on est obligé de faire des journées d'au moins 5h30 de cours. Ce qui est beaucoup trop. d'où la nécessité de rajouter deux semaines de cours. Ce qui permettrait de revenir à un maximum de 5 h de cours par jour.

mercredi 27 février 2013 14h38

Ce premier point de l'échange est intéressant. Puisqu'il montre bien qu'ils se sont focalisés sur les 144 jours qui passent à 180 et ont totalement occulté le nombre d'heures sur l'année. En amenant ce nombre à 792 heures, plus proche des valeurs moyennes de l'OCDE, sans rien changer, on gagnait les deux heures souhaitées.

La question est donc simplement politicienne. Le retour à 4,5 jours constitue une fracture avec le précédent gouvernement et un rejet de la politique de Sarkozy. Le fait de diminuer le nombre annuel d'heures aurait pu être interprété comme un abandon de nos enfants. Certains enseignants sont d'ailleurs pour un retour aux 27 heures.

Pourtant cette solution de la réduction du nombre d'heures était la plus simple.

A mon humble avis, la réflexion aurait pu porter sur la dissociation du nombre d'heures proposées aux enfants aux cycles 1, 2 et 3. Mais c'est un vaste débat puisque les conséquences d'une telle réorganisation sont nombreuses.

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Je ne comprends pas non plus pourquoi cette piste ( réduction du nombre d heures annuel) n a pas été suivie.

Même si certains PE veulent le retour aux 27h, je suis sûre qu'il y aurait eu moins d'opposition avec cette proposition ...

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Je vous livre la suite de l'échange et mes impressions.

Jeremy:

Monsieur Forestier, vous êtes un haut responsable dans l'Education depuis 1992. S'il était si urgent de réformer les rythmes dans l'Education, pourquoi ne l'avez-vous pas fait avant ?

mercredi 27 février 2013 14h38

Christian Forestier:

D'abord je ne suis pas responsable de la semaine de 4 jours et si j'avais été en situation je m'y serai opposé car c'est une ineptie.

mercredi 27 février 2013 14h39

Bon, CQFD.

J'attends cependant les éléments tangibles qui montrent les méfaits réels de la semaine de 4 jours en particulier en comparant les résultats d'écoles à 4 jours lorsque d'autres étaient à 4.5 (c'est à dire avant Darcos).

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Franck:

Toujours en cas de passage de 8 à 6 semaines des vacances d'été, quelles seraient les organisations envisagées : allègement de la semaine scolaire ou augmentation du temps de services des enseignants (et donc augmentation de la rémunération) ?

mercredi 27 février 2013 14h41

Christian Forestier:

Le premier objectif est l'allègement du nombre de cours par semaine tant dans le primaire qu'au collège qu'au lycée et ceci peut se faire sans augmenter le nombre d'heures de cours des enseignants. De plus, on peut même améliorer leurs conditions de travail s'ils ont des élèves moins fatigués.

mercredi 27 février 2013 14h42

Christian Forestier:

Il n'en reste pas moins que, à charge constante, le problème de la rémunération des enseignants, notamment en début de carrière, est posé. Mais la conjoncture aujourd'hui n'est pas favorable.

mercredi 27 février 2013 14h43

La rengaine : on n'a pas de sous mais on améliore les conditions de travail de tous.

Dans les faits, aucune étude n'est en mesure d'affirmer que ce passage de 4 jours à 4.5 jours va améliorer les choses.

La seule certitude est que nous ne verrons aucune amélioration sur les fiches de paie.

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Oups:

La première urgence n'était-elle de a minima de revoir les programmes en même temps que le rythmes scolaires ?

mercredi 27 février 2013 14h43

Christian Forestier:

Le passage à 4,5 jours et demi ne nous dispensera pas d'une réflexion sur des programmes jugés unaniment trop lourd.

mercredi 27 février 2013 14h44

Pour moi, c'est le point le plus dingue. Tout le monde sait que les programmes sont déments. Mais cela ne va pas dispenser d'une réflexion!!!

C'est cette réflexion qu'il fallait avoir pour rendre à la maternelle son rôle, pour donner au cycle 2 le temps nécessaire à l'apprentissage de la lecture.

Lui, qui est présent depuis 1992, n'a pas vu que nous avions fait le contraire de ce qu'il fallait faire et que, là où il fallait donner le temps d'apprendre aux enfants, on a préféré multiplier les notions même si celles-ci dépassaient leurs capacités de compréhension.

Notre institution a créé elle-même l'échec de nos enfants.

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Oups:

Dans quelle mesure le zonage de l'été tient-il compte de la réalité des familles séparées, recomposées,...?

mercredi 27 février 2013 14h44

Christian Forestier:

Il faux expliquer deux choses: premièrement le fait que l'on zone uniquement les vacances d'hiver et de printemps introduit aujourd'hui des distorsions importantes au cours du 2ème trimestre qui peut être trop court ou trop long. La solution idéale serait soit de ne zoner aucune des vacances soit de les zoner toutes.

mercredi 27 février 2013 14h46

Christian Forestier:

Sachant que pour l'ensemble de la société française, il ya deux péfiodes devant être sanctuarisées: celle qui va du 23 décembre au 23 janvier et celle qui va du 13 juillet au 16 août. En dehors de cela, les vacances pourraient bouger pour se rapprocher le plus possible de ce qui est considéré comme le rytheme le plus adapté aux élèves, soit des périodes de 7 semaines d'enseignement suvies de deux semaines de vacances. On aurait ainsi 4 petites vacances de 2 semaines, Toussaint, Noël, Hiver et Printemps plus 6 semaines de grandes vacances.

mercredi 27 février 2013 14h48

Christian Forestier:

Resteraient alors 38 semaines de cours réparties en 5 périodes.

mercredi 27 février 2013 14h49

Christian Forestier:

Dans la plupart des cas, les familles recomposées restent dans une zone géographique proche. Il n'y aurait que deux ou trois zones.

mercredi 27 février 2013 14h50

- Ne zoner aucune des vacances ou les zoner toutes.

- Deux périodes devant être sanctuarisées: du 23 décembre au 23 janvier et du 13 juillet au 16 août.

Lui souhaite zoner.

Du 23 décembre au 3 janvier (son clavier avait fourché, je travaille sur le texte original), évidemment! Et donc nous sommes coincés puisqu'en bloquant cette période (et il est impossible de faire Noël ou le nouvel an à d'autres dates, quoique...) on se retrouvera dans la configuration actuelle.

Maintenant puisque nous sommes dans des comparaisons avec l'OCDE, ce passage à 6 semaines n'est pas en phase avec la moyenne. Allez comprendre...

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Champollion:

Le zonage n'a aucun intérêt pour les élèves, mais pour le tourisme oui. Comment faire croire que l'intérêt des élèves et des familles est le premier intérêt ? Le problème se pose aussi pour les vacances de février et d'avril !

mercredi 27 février 2013 14h53

Christian Forestier:

Le zonage n'a d'intérêt que le tourisme. Mais, en revanche, le zonage des seules petites vacances présentent tous les inconvénients puisqu'il distort l'année scolaire, notamment au 2ème trimestre. Moins de 10% des enfants partent en vacances d'hiver.

mercredi 27 février 2013 14h54

Est-ce qu'il préconise la fin du zonage?

C'est assez curieux comme commentaire. J'avoue une nouvelle fois ne pas comprendre.

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actuel:

Comment analysez vous les résistances face aux réformes ? Corporatisme ou saturation devant une succession de réformes de droite puis de gauche?

mercredi 27 février 2013 14h55

Christian Forestier:

Nous sommes quand même face à une profession en souffrance par rapport à qui on a manqué de considération les années passées. Leurs inquiétudes sont parfaitement légitimes. Cela étant, il n'y aura pas de refondation de l'école sans prise en compte des intérêts majeurs des enfants et sans une solidarité de la communauté des adultes, enseignants et parents.

mercredi 27 février 2013 14h57

Christian Forestier:

On peut même dire que la refondation de l'école est d'abord une affaire d'engagement et de mobilisation de tous plus que des réformes structurelles.

mercredi 27 février 2013 14h58

Le petit couplet de bon ton sur l'intérêt de l'enfant. Nous pouvons donc en déduire que même s'ils font n'importe quoi, une fois que le label "intérêt de l'enfant" est collé cela devient bon!

La refondation est affaire d'engagement de tous et de mobilisation, dit-il. Donc, ils doivent se poser des questions puisqu'engagement et mobilisation, il y a mais contre ce projet.

Voilà, je m'arrête un temps pour que des avis puissent être donnés.

Et si cela intéresse un peu de monde, je continuerai sur le thème avec le reste de l'échange.

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Moi je suis très perplexe face à la diminution du volume globale d'heures car on sait très bien à quoi cela mène : externaliser des disciplines "moins importantes" comme l'EPS, les arts visuels et la musique et ainsi privatiser une partie de l'enseignement car ces matières seront prises en charge par des officines plus ou moins privées comme c'est le cas justement dans des pays où le volume horaire est bas.

Ce serait alors engendrer une inégalité crasse entre les communes qui pourraient éventuellement financer de tels projets et entre les familles qui par ailleurs, pourraient éventuellement payer cet enseignement pour leurs enfants.

Si l'on dit être préoccupé par l'intérêt des élèves et l'égalité des enfants face à l'enseignement, on doit se poser la question du bienfait de la baisse du volume annuel.

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Frédo, c'est effectivement un risque. Et c'est aussi ce qui me rend perplexe pour la suite de la refondation.

Comme je l'ai dit plus haut, les programmes doivent être revus pour s'adapter à la réalité de l'enfant.

La maternelle a beaucoup perdu en devenant petit à petit une sous école élémentaire alors même qu'elle était un modèle.

Le cycle 2 devrait se concentrer sur la lecture. Pas mal d'activités permettent de bonifier cet apprentissage mais assurément pas l'étude de la langue qui oblige les élèves à démonter des structures qu'ils ne maîtrisent pas.

Nous perdons ensuite énormément de temps à essayer de compenser les manques et de boucher des trous.

Donc ce ne sont pas des matières qu'il faut enlever mais bien des progressions dans les apprentissages qui sont totalement à revoir.

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Moi je suis très perplexe face à la diminution du volume globale d'heures car on sait très bien à quoi cela mène : externaliser des disciplines "moins importantes" comme l'EPS, les arts visuels et la musique et ainsi privatiser une partie de l'enseignement car ces matières seront prises en charge par des officines plus ou moins privées comme c'est le cas justement dans des pays où le volume horaire est bas.

Ce serait alors engendrer une inégalité crasse entre les communes qui pourraient éventuellement financer de tels projets et entre les familles qui par ailleurs, pourraient éventuellement payer cet enseignement pour leurs enfants.

Si l'on dit être préoccupé par l'intérêt des élèves et l'égalité des enfants face à l'enseignement, on doit se poser la question du bienfait de la baisse du volume annuel.

Reste à savoir quels contenus on y met et quel "horaire" on y consacre.. Servir le même "menu" à tous ne semble pas être la solution, c'est ce qui est fait actuellement avec des "clients" qui sans avoir des bases suffisantes en numération ou lecture ou vocabulaire "voient" d'un oeil circonspect ou éteint, c'est selon, des notions de grammaire etc, etc...qui défilent... Il semblerait qu'en Finlande, pays "référence" que les difficultés rencontrées soient retravaillées en supprimant d'autres "matières"... Va se poser également le "problème" des "méthodes" d'enseignement, de la "liberté" pégagogique...

Et ceci sans "dévaluer" ce que les "bons " élèves peuvent "ingurgiter"...

Les priorités devront être enfin définies, les lobbies divers et variés qui président à la rédaction des programmes, "contenus"...

Vaste programme...

JBB

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Alexis:

Pourquoi laisser les municipalités décider de l'organisation de la semaine scolaire, quand cela concerne une prérogative de l'EN ? Ne fallait-il pas imposer le cadre plutôt que de le laisser aussi ouvert ?

mercredi 27 février 2013 14h58

Christian Forestier:

Depuis Jules Ferry, les communes ont la responsabilité des écoles. En revanche, laisser l'initiative aux écoles seules peut conduire à des distorsions, la commune ou le groupement des communes paraît le bon de niveau de cohérence. Ceci étant, si l'on veut avoir une approche globale, école-collège-lycée, il faudrait passer au niveau départemental puisque les départements ont la responsabilité des transports scolaires en zones non urbaines.

mercredi 27 février 2013 14h59

Mais comment les écoles décidaient-elles de leurs horaires avant???

Nous avons par exemple une école maternelle d'une commune qui n'a pas d'élémentaire proche. Ses horaires ont été décalés pour permettre aux parents de poser et récupérer les enfants de maternelle et d'élémentaire. C'est de la simple intelligence. Par contre, nous voyons bien la direction : faire passer les écoles à un niveau départemental.

Quant à l'approche globale, école-collège-lycée, quel intérêt a-t-elle? En quoi les horaires sur la semaine de l'un de ces éléments a-t-il une incidence sur l'autre?

En enfin, le point d'orgue : les transports scolaires maîtres du temps scolaire! Mais puisque nous vous disons que tout cela est dans l'intérêt de l'enfant.

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