Semaine de 4,5 jours, vacances d'été : les rythmes scolaires sont-

[ColdTurkey]

Visiteur:

Que pensez-vous des municipalités qui allongent la pause méridienne à près de 3h pour réaliser la réforme ?

mercredi 27 février 2013 15h00

Christian Forestier:

Il ne faut pas tomber dans l'excès inverse. j'ai été frappé lors de mes différentes concertations, sur le fait qu'on avait considérablement réduit dans beaucoup d'endroits, aussi bien à l'école qu'au collège, la pause méridienne. C'est pourquoi nous avions préconisé - en 2011 - qu'elle ne pouvait pas être inférieure à 2 heures.

mercredi 27 février 2013 15h01

Christian Forestier:

Il faut rappeler presque un petit tiers des enfants rentre déjeuner chez eux à midi. 2 heures paraissent raisonnables, 3 paraissent excessives.

mercredi 27 février 2013 15h02

La fameuse pause méridienne!

Existe-t-il une étude quelconque montrant l'importance de la longueur de celle-ci?

Si 3 paraissent excessives, est-ce que 2.45, c'est bon?

Rallonger la pause méridienne est tout de même le choix majoritaire des mairies qui souhaitent passer à 4.5 jours.

Dans le même temps, ce choix est soutenu par certains chronobiologistes.

Que se passe-t-il dans les autres pays de l'OCDE? Il me semble que cela n'existe dans aucun autre pays.

[ColdTurkey]

Sébastien L.:

Pas d’allégement des rythmes sans allégement des programmes… sur quoi faire l’impasse au primaire ? Histoire des arts ? Anglais ? EPS ? Education Musicale ? Ou bien faire encore un peu plus l’impasse sur les fondamentaux que sont l’étude de la langue française et les mathématiques ? Est-il envisageable de « transférer » certaines disciplines (eps, arts, musique…) aux municipalités dans le cadre des activités périscolaires ?

mercredi 27 février 2013 15h03

Christian Forestier:

C'est une bonne question. Dans les pays où il n'y a école que le matin, l'après-midi est souvent réservée aux activités sportives et culturelles. Ce n'est pas le choix de la France. Mais on peut se dispenser d'opposer l'apprentissage de la langue maternelle et celui de l'histoire des arts. On peut aussi imaginer que dans un passage progressif de l 'école au collège, comme à Paris, on trouve des enseignants spécialisés comme pour le sport ou pour les activités culturelles.

mercredi 27 février 2013 15h05

Une bonne question, enfin.

Mais que vaut la réponse?

A Paris, on trouve des enseignants spécialisés... A Paris, oui! Et ailleurs?

Et est-ce que cela marche si bien que cela dans d'autres pays. Pas si sûr, l'Allemagne souhaite modifier son fonctionnement.

Si on ne peut opposer les enseignements, il doit tout de même être possible de les mettre en phase avec les capacités des enfants. Et là, il y a du travail.

Mais en lisant les réponses de M. Forestier, je suis inquiet et je ne crois pas qu'il soit dans le projet du ministère de donner du temps aux enfants pour qu'ils puissent apprendre à leurs rythmes.

[ColdTurkey]

Instit en colère:

Ce dont ont besoin les instit de ce pays c'est d'Etats Généraux de l'école car il y a trop à dire : nous avons été étouffés pendant 5 ans, nous avons besoin de reprendre la parole et vous ne nous la donnez pas. Pourquoi ?

mercredi 27 février 2013 15h06

Christian Forestier:

Sur la partie rythmes scolaires, il y a eu 2 concertations successives: la première a pratiquement duré une année complète. Et la seconde s'est étalée sur 5 mois. Donc, il est difficile aujourd'hui qu'il n'y a pas eu de consultation. Sur les rythmes scolaires, j'affirme que sur les 2 concertations il y avait un très large consensus, notamment sur les 4 jours et demi.

mercredi 27 février 2013 15h07

Christian Forestier:

Je note d'ailleurs que lorsque j'ai rendu le premier rapport à Luc Chatel, en 2011, les collectivités territoriales de gauche ne se sont pas indignées.

mercredi 27 février 2013 15h08

Christian Forestier:

Aujourd'hui il y a malheureusement des positionnements qui semblent être d'origine politique.

mercredi 27 février 2013 15h09

Et voilà, pour moi, la grosse erreur de nos gouvernants!

Ils n'ont pas vu que premièrement l'élection présidentielle n'avait pas validé des directions politiques mais plutôt un rejet, deuxièmement, que les instances élues n'avaient que des pouvoirs de représentation limités.

Ils sont donc tombés dans le piège d'un faux consensus. La faute aussi aux différents syndicats et représentants des parents et des maires qui n'ont pas travaillé avec leurs bases.

Et ce qui est dramatique, c'est sa phrase finale et politique qui indique un déni complet : les enseignants, les parents et même les animateurs de Paris seraient de quelle couleur politique pour refuser aussi clairement ce projet?

Donc non, ce n'est pas politique. C'est une réaction de la base qui en a assez d'être maltraitée, déconsidérée et abandonnée. C'est aussi probablement une réaction contre cette hiérarchie aveugle et sourde dont il fait partie et qui est en grande partie responsable de cette maltraitance.

[ColdTurkey]

Pierre M.:

Quand vous parlez de concertation, vous estimez que discuter avec les syndicats est suffisant. Pourquoi ne pas demander aux vrais enseignants ?

mercredi 27 février 2013 15h09

Christian Forestier:

En démocratie il y a des partenaires sociaux légitimes. C'est dans l'éducation où les syndicats recueillent le maximum de voix.

mercredi 27 février 2013 15h10

C'est bien le drame de la représentation et de la démocratie actuelle.

Le politique est rejeté et ne fait rien pour que la situation aille dans le bon sens. Bien au contraire, en cas de conflit, c'est le déni.

Les partenaires sociaux ont perdu de leur légitimité. Les élus ont perdu une partie de leur autorité. La démocratie est en difficulté et nous voyons monter les extrêmes. Le déni est toujours un jeu dangereux en démocratie.

[Voilà pour la seconde partie de l'échange avec M. Forestier, j'espère que cela en intéresse quelques uns parmi vous.]

[tartinette]

Merci Cold turkey pour cette analyse pertinente que je partage sur pratiquement tous les points.

[Freepaille]

Très intéressant ColdTurkey, merci

[Lena]

+1

[dameoiselle]

Moi je suis très perplexe face à la diminution du volume globale d'heures car on sait très bien à quoi cela mène : externaliser des disciplines "moins importantes" comme l'EPS, les arts visuels et la musique et ainsi privatiser une partie de l'enseignement car ces matières seront prises en charge par des officines plus ou moins privées comme c'est le cas justement dans des pays où le volume horaire est bas.

Ce serait alors engendrer une inégalité crasse entre les communes qui pourraient éventuellement financer de tels projets et entre les familles qui par ailleurs, pourraient éventuellement payer cet enseignement pour leurs enfants.

Si l'on dit être préoccupé par l'intérêt des élèves et l'égalité des enfants face à l'enseignement, on doit se poser la question du bienfait de la baisse du volume annuel.

On pourrait aussi voir les choses ainsi:

- plus de permis piéton

- plus de formation aux premiers secours

- plus de B2i (on pourrait par contre imagine équiper les enfants à la maison)

- une approche de l'histoire et de la géographie plus générale (c'est ce que j'ai connu et j'ai fini historienne donc cela ne m'a pas traumatisée...)

- idem pour les sciences: j'ai d'ailleurs lu à ce sujet une interview d'un prof de lycée (impossible de retrouver le lien mais c'était dans un post edépien) qui trouvait que l'on poussait bien trop loin les connaissances des enfants de primaire sur le sujet et que loin d’améliorer le niveau cela tendait à les embrouiller. Je trouve le programme de sciences très/trop fourni.

Tout cela n'empêche pas de faire du sport, de l'art et de la musique.

J'ai vu l'an passé une conférence gesticulée de

sur le sujet. Il disait que l'école essaie de compenser en matière de culture par exemple, l'écart reste en fait le même. Les familles qui en ont les moyens feront toujours en sorte de creuser l'écart. Je ne dis pas que c'est bien,mais je crois que c'est une réalité.

HS: le lien que j'ai mis pointe son second spectacle. Pour bien suivre ses propos, cela vaut le coup de

.

[Timis]

On pourrait aussi voir les choses ainsi:

- plus de permis piéton

- plus de formation aux premiers secours

- plus de B2i (on pourrait par contre imagine équiper les enfants à la maison)

- une approche de l'histoire et de la géographie plus générale (c'est ce que j'ai connu et j'ai fini historienne donc cela ne m'a pas traumatisée...)

- idem pour les sciences: j'ai d'ailleurs lu à ce sujet une interview d'un prof de lycée (impossible de retrouver le lien mais c'était dans un post edépien) qui trouvait que l'on poussait bien trop loin les connaissances des enfants de primaire sur le sujet et que loin d’améliorer le niveau cela tendait à les embrouiller. Je trouve le programme de sciences très/trop fourni.

Tout cela n'empêche pas de faire du sport, de l'art et de la musique.

Chacun voit les choses de son point de vue.

Personnellement je suis d'accord avec toi sur l'histoire géographie et sciences et le B2i que je trouve dénué d'intérêt de toute façon.

Par contre j'ai plus de mal avec le fait qu'il ne faut pas leur apprendre les gestes de premier secours (ne serait-ce qu'alerter si problème), qu'il ne faut pas leur apprendre à être respectueux du code de la route etc... Et pour l'informatique autant je suis contre le B2i qui est assommant de bêtise, autant je pense qu'une grande majorité des familles ne sait pas et n'apprend pas aux enfants à se servir d'internet. Donc pour moi il est primordial de sensibiliser les enfants à cette gestion, sachant qu'à l'heure actuelle tout le monde vit sur internet.

[dameoiselle]

Oui je te rejoins sur la sensibilisation à internet, tout comme connaitre les numéros d’urgence mais on pourrait s'arrêter là. Au collège ils font des interventions avec des associations hors temps scolaire, on pourrait envisager cela.

[matsanpat]

Instit en colère:

Ce dont ont besoin les instit de ce pays c'est d'Etats Généraux de l'école car il y a trop à dire : nous avons été étouffés pendant 5 ans, nous avons besoin de reprendre la parole et vous ne nous la donnez pas. Pourquoi ?

mercredi 27 février 2013 15h06

Christian Forestier:

Sur la partie rythmes scolaires, il y a eu 2 concertations successives: la première a pratiquement duré une année complète. Et la seconde s'est étalée sur 5 mois. Donc, il est difficile aujourd'hui qu'il n'y a pas eu de consultation. Sur les rythmes scolaires, j'affirme que sur les 2 concertations il y avait un très large consensus, notamment sur les 4 jours et demi.

mercredi 27 février 2013 15h07

Christian Forestier:

Je note d'ailleurs que lorsque j'ai rendu le premier rapport à Luc Chatel, en 2011, les collectivités territoriales de gauche ne se sont pas indignées.

mercredi 27 février 2013 15h08

Christian Forestier:

Aujourd'hui il y a malheureusement des positionnements qui semblent être d'origine politique.

mercredi 27 février 2013 15h09

Et voilà, pour moi, la grosse erreur de nos gouvernants!

Ils n'ont pas vu que premièrement l'élection présidentielle n'avait pas validé des directions politiques mais plutôt un rejet, deuxièmement, que les instances élues n'avaient que des pouvoirs de représentation limités.

Ils sont donc tombés dans le piège d'un faux consensus. La faute aussi aux différents syndicats et représentants des parents et des maires qui n'ont pas travaillé avec leurs bases.

Et ce qui est dramatique, c'est sa phrase finale et politique qui indique un déni complet : les enseignants, les parents et même les animateurs de Paris seraient de quelle couleur politique pour refuser aussi clairement ce projet?

Donc non, ce n'est pas politique. C'est une réaction de la base qui en a assez d'être maltraitée, déconsidérée et abandonnée. C'est aussi probablement une réaction contre cette hiérarchie aveugle et sourde dont il fait partie et qui est en grande partie responsable de cette maltraitance.

Complètement d'accord avec ton commentaire !

[Timis]

Oui je te rejoins sur la sensibilisation à internet, tout comme connaitre les numéros d’urgence mais on pourrait s'arrêter là. Au collège ils font des interventions avec des associations hors temps scolaire, on pourrait envisager cela.

Oui mais ça implique soit : de mettre ce temps hors scolaire obligatoire ; soit de renforcer les inégalités...