coquelicotdesiles Posté(e) 15 octobre 2017 Posté(e) 15 octobre 2017 il y a une heure, clar103 a dit : Pour ma part,je suis à plein temps malgré 3 enfants en bas âge pour des raisons financières,et cette année je sature,je me pose des questions alors qu' auparavant j aimais plutôt ce métier. C est le fait de ne plus avoir de coupure entre le travail et la maison,d'avoir toujours des enfants avec moi,de faire toujours de la discipline,de n être jamais seule...C est près qu' insupportable parfois.Avoir toujours plein de choses à faire,la maison,la cuisine,la préparation de classe... Je suis fatiguée et n arrive même pas à me reposer. Pendant les vacances,j ai mes 3 enfants et ce n est pas du repos du tout. Finalement Je me demande si ce métier est idéal quand on a des enfants en bas âge, on n a pas de coupure,on a l'impression de crier tout le temps,on ne voit que des enfants et on supporte de moins en moins le bruit et la vie quotidienne... Tout à fait d'accord avec toi, pour tout et notamment la phrase que j'ai mis en gras : même si ce métier n'a jamais été celui de mes rêves, j'arrivais encore à m'en accommoder plus ou moins avant ; depuis que j'ai eu un enfant, c'est encore plus difficile.
letapisrevant Posté(e) 15 octobre 2017 Posté(e) 15 octobre 2017 Il y a 21 heures, nat22 a dit : C'est juste que ce métier n'est pas fait pour moi, il me stresse trop. Les matins où je dois aller bosser, je me réveille 10 ans avant que le réveil ne sonne.... Genre je me réveille d'un coup à 5H30. Et je ne me rendors pas. Alors que je pourrai dormir jusque 7H. Le pire, je n'arrive pas à dire ce qui m'angoisse... C'est un truc de ouf, quoi. Merci de mettre ce point en avant. C'est pareil pour moi depuis mon burn-out il y a 2 ans. Je pensais que c'était lié à ça mais vous qui apparemment n'en avez pas fait, vous y avez droit aussi... C'est ultra usant ! On ne récupère jamais vraiment... Quant au fait d'arriver encore moins à supporter l'école en ayant un enfant (ou inversement), c'est ma grande peur depuis que j'ai commencé il y a 11 ans. Je commence d'ailleurs à être convaincue que ce métier agit sur moi comme un contraceptif plus efficace encore que la pilule !
nat22 Posté(e) 15 octobre 2017 Posté(e) 15 octobre 2017 Je n'ai pas fait de burn out non. J'ai fait une grosse dépression en 2001, année où j'ai commencé en CLIS, liste complémentaire, loin de chez moi. 2 mois d'arrêt, 2 ans de médocs. Puis j'ai refait une dépression en 2012, toujours liée au travail: j'avais un élève ingérable en classe, ça m'a bousillée. Ce qui m'inquiète, c'est que cette année, ma classe est gérable, justement. Comme je le disais plus haut, je n'ai objectivement aucune raison de me réveiller tous les matins à 5H30 ( enfin 3 matins par semaine puisque je suis à temps partiel). C'est ça qui me permet de tenir, justement! J'ai une petite fille de 3 ans qui vient d'entrer en PS et heureusement, elle est "facile" pour tout, dort très bien... Si j'avais un enfant difficile, avec des problèmes de sommeil ou des problèmes de santé etc..., il est certain que je ne tiendrais pas le coup avec ce boulot qui me stresse au plus haut point. En réfléchissant bien, je ne me suis jamais remise de mon entrée difficile dans le métier: je crois que ça m'a cassée direct. J'ai été mise instantanément en échec par le système, balancée comme ça du jour au lendemain sur une classe spécialisée avec plusieurs élèves qui avaient des problèmes de comportement ( un qui était un danger pour lui et les autres, que je devais physiquement "tenir", un autre m'a craché dessus, bref, je ne vais pas détailler ici tout ce que j'ai "subi"). Le premier contact avec le métier a été d'une violence inouïe. J'ai très vite déchanté : comme beaucoup de débutants, j'avais trop idéalisé le métier. Et je suis tombée de haut. En 16 ans, j'aurais dû digérer. Je commence à me dire que non... Bref, là, on est dimanche, et comme d'habitude, cette journée est gâchée par la perspective d'y retourner le lendemain. Alors que tout mon boulot est prêt, mes photocopies sont mêmes déjà faites, classées, triées dans mes bacs sur mon bureau, mon sac est fait; mes élèves ne vont pas me "manger", mes collègues sont sympas, je n'ai pas de souci particulier. Rien qu'en écrivant, je me trouve complètement dingue de me mettre dans un état pareil.
clar103 Posté(e) 15 octobre 2017 Posté(e) 15 octobre 2017 Mes 3 enfants sont assez difficiles,en plus j ai ma fille dans ma classe...toute la journée je l ai sous les yeux et à la maison pareil...si elle était sage ça irait mais elle bouge tout le temps! Et mes jumeaux sont à un âge difficile aussi...c est tellement dur que j en pleure souvent entre la classe et la maison. Et pourtant avant,j aimais ce métier! !!
zavata Posté(e) 15 octobre 2017 Posté(e) 15 octobre 2017 il y a 28 minutes, nat22 a dit : Je n'ai pas fait de burn out non. J'ai fait une grosse dépression en 2001, année où j'ai commencé en CLIS, liste complémentaire, loin de chez moi. 2 mois d'arrêt, 2 ans de médocs. Puis j'ai refait une dépression en 2012, toujours liée au travail: j'avais un élève ingérable en classe, ça m'a bousillée. Ce qui m'inquiète, c'est que cette année, ma classe est gérable, justement. Comme je le disais plus haut, je n'ai objectivement aucune raison de me réveiller tous les matins à 5H30 ( enfin 3 matins par semaine puisque je suis à temps partiel). C'est ça qui me permet de tenir, justement! J'ai une petite fille de 3 ans qui vient d'entrer en PS et heureusement, elle est "facile" pour tout, dort très bien... Si j'avais un enfant difficile, avec des problèmes de sommeil ou des problèmes de santé etc..., il est certain que je ne tiendrais pas le coup avec ce boulot qui me stresse au plus haut point. En réfléchissant bien, je ne me suis jamais remise de mon entrée difficile dans le métier: je crois que ça m'a cassée direct. J'ai été mise instantanément en échec par le système, balancée comme ça du jour au lendemain sur une classe spécialisée avec plusieurs élèves qui avaient des problèmes de comportement ( un qui était un danger pour lui et les autres, que je devais physiquement "tenir", un autre m'a craché dessus, bref, je ne vais pas détailler ici tout ce que j'ai "subi"). Le premier contact avec le métier a été d'une violence inouïe. J'ai très vite déchanté : comme beaucoup de débutants, j'avais trop idéalisé le métier. Et je suis tombée de haut. En 16 ans, j'aurais dû digérer. Je commence à me dire que non... Bref, là, on est dimanche, et comme d'habitude, cette journée est gâchée par la perspective d'y retourner le lendemain. Alors que tout mon boulot est prêt, mes photocopies sont mêmes déjà faites, classées, triées dans mes bacs sur mon bureau, mon sac est fait; mes élèves ne vont pas me "manger", mes collègues sont sympas, je n'ai pas de souci particulier. Rien qu'en écrivant, je me trouve complètement dingue de me mettre dans un état pareil. Votre témoignage détaillé permet de mettre en lumière le lien entre des événements vécus en début de carrière et votre angoisse aujourd'hui alors que plus rien ne la justifie, comme vous le dites si bien. Vous parlez de "violence inouïe", subie, "l'entrée dans ce métier vous a cassée". Alors si vous voulez bien, je vais mettre un mot sur ce qui vous arrive : cela s'appelle un trauma psychologique et votre angoisse d'aujourd'hui est très probablement la conséquence de ce trauma. Votre inconscient est bloqué émotionnellement sur ce trauma et donc tout ce que vous vivez à l'école est vécu à travers le prisme de cet événement traumatique. Pour vous en libérer, il existe différentes techniques de libération émotionnelle : l' EFT, l' EMDR, l'hypnose, la kinésiologie etc. Il ne s'agit pas là d'ouvrir un débat sur l'efficacité ou non de ces méthodes mais juste de mentionner leur existence. Et si vous souhaitez travailler avec un professionnel formé à l'une de ces techniques, consultez le site officiel de chaque technique qui recense l'ensemble des professionnels (par exemple, pour l'EFT, c'est l'IFPEC si mes souvenirs sont bons). Malheureusement, dans notre métier aujourd'hui, des événements traumatiques dont nous sous-estimons à tort l'impact durable psychologiquement, il y en a de plus en plus : un(e) inspecteur-trice humiliant(e), un élève (des élèves) souffrant de graves problèmes psy et qui vous "vampirise", une agression verbale, voire physique d'un parent ou d'un élève etc. Ce qui rend parfois difficile le traitement de certains symptômes psy ou physiques, c'est qu'on ne fait pas toujours le lien avec des événements parfois fort éloignés dans le temps qu'on "pense" avoir "digéré". Et c'est bien là tout le problème : le mental pour lui, c'est OK mais pas pour la partie émotionnelle. Prenez soin de vous ! 1
zavata Posté(e) 15 octobre 2017 Posté(e) 15 octobre 2017 il y a 9 minutes, clar103 a dit : Mes 3 enfants sont assez difficiles,en plus j ai ma fille dans ma classe...toute la journée je l ai sous les yeux et à la maison pareil...si elle était sage ça irait mais elle bouge tout le temps! Et mes jumeaux sont à un âge difficile aussi...c est tellement dur que j en pleure souvent entre la classe et la maison. Et pourtant avant,j aimais ce métier! !! Ce que je perçois à travers vos messages, c'est une grande fatigue émotionnelle, l'impossibilité de vous reposer, d'avoir la paix, d'être seule avec vous-même, d'être sur tous les fronts pro et perso 24h/24h et 7/7j. Est-ce que je me trompe ? Vous estimez que votre métier est en cause. C'est sans doute en partie vrai mais pas que ... Une des nombreuses difficultés rencontrées dans notre métier est le fait de travailler à l'école et aussi chez soi, ce qui empiète forcément sur notre vie familiale. C'est aussi d'avoir l'impression de faire des journées non stop entre tout ce qu'on répète à nos élèves et qu'on continue de répéter à nos enfants en rentrant. En fait, l'absence de coupure est un vrai piège. C'est là qu'un travail de fond sur un ré-équilibrage vie pro/vie perso peut s'avérer intéressant. Dans un premier temps, avez-vous la possibilité de mettre votre fille dans la classe d'un collègue ? Cela pourrait vous faire le plus grand bien à toutes les 2. Si ça se trouve, l'agitation de votre fille est peut-être en lien avec votre propre nervosité et votre mal-être. Attention, aucune culpabilisation de ma part. C'est juste que les enfants sont de véritables "éponges émotionnelles" : ils captent tout mais souvent sans comprendre ce qui se passe. Quand on est pris dans le tourbillon de la vie et qu'on a la tête toujours dans le guidon, on a l'impression qu'il n'y a pas de solutions et pourtant ... Parfois, seule, on ne les voit pas alors le tandem avec une personne de confiance (amie, collègue, famille, thérapeute ...) ça a du bon ! Demander de l'aide autour de soi sans ressentir de gêne mal placée est aussi un bon moyen de commencer à sortir la tête de l'eau. Je vous souhaite sincèrement de trouver le moyen d'appuyer sur le bouton "pause", ne serait-ce que quelques heures pour commencer.
zavata Posté(e) 15 octobre 2017 Posté(e) 15 octobre 2017 Il y a 9 heures, galictia a dit : Contente que cela ait pu t'aider! Oui, c'est un très bon outil pour "défricher le terrain" et commencer à y voir plus clair. Merci pour ce partage.
--anonyme-- Posté(e) 15 octobre 2017 Posté(e) 15 octobre 2017 Il y a 10 heures, galictia a dit : Contente que cela ait pu t'aider! Merci Marion pour ton site ! Il y a 10 heures, De Mantinée a dit : Si ça n'est pas indiscret, quel est donc ton ikigai (je viens de découvrir grâce à toi et ça m'intéresse) ? Une activité artisanale de sellerie (intérieurs de véhicules, bâches, selles de moto...). Ça me trottait dans un coin de la tête depuis un moment, mais je ne pensais pas en faire mon métier. Poser les choses par écrit m'a vraiment aidé à cheminer.
Nadikaah Posté(e) 15 octobre 2017 Posté(e) 15 octobre 2017 Il y a 2 heures, zavata a dit : Alors si vous voulez bien, je vais mettre un mot sur ce qui vous arrive : cela s'appelle un trauma psychologique et votre angoisse d'aujourd'hui est très probablement la conséquence de ce trauma. Votre inconscient est bloqué émotionnellement sur ce trauma et donc tout ce que vous vivez à l'école est vécu à travers le prisme de cet événement traumatique. Pour vous en libérer, il existe différentes techniques de libération émotionnelle : l' EFT, l' EMDR, l'hypnose, la kinésiologie etc. Il ne s'agit pas là d'ouvrir un débat sur l'efficacité ou non de ces méthodes mais juste de mentionner leur existence. Et si vous souhaitez travailler avec un professionnel formé à l'une de ces techniques, consultez le site officiel de chaque technique qui recense l'ensemble des professionnels (par exemple, pour l'EFT, c'est l'IFPEC si mes souvenirs sont bons). C'est très bien dit et j'y ai moi aussi pensé en lisant ton témoignage Nat. Sans vouloir faire de pub ou quoi que ce soit, j'ai testé l'EMDR pour tout autre chose et cela a très bien fonctionné pour moi.
nat22 Posté(e) 15 octobre 2017 Posté(e) 15 octobre 2017 Merci à vous @zavata et @Nadikaah , je vais me renseigner. Et je vais essayer de tenir jusqu'aux vacances, il me reste 3 jours ...
zavata Posté(e) 16 octobre 2017 Posté(e) 16 octobre 2017 Le 12/10/2017 à 15:54, Malakime a dit : Ceux qui pensent que d'autres boulot sont à 1000 lieues de l'enseignement, je vous assure qu'en classe on développe 1000 compétences! Je n'aurais jamais cru être capable de monter une entreprise après le parcours bac L/université/crpe/enseignement mais finalement on apprend, on a forcément de grandes capacités d'organisation, de la patience, une habitude de gérer l'humain, les imprévus, un sens du service ( ) etc... Vous en êtes capables, ne négligez pas vos compétences invisibles, elles sont bien là malgré tout Il faut juste voir au delà du modèle compétence=niveau d'études donc on est siiii friand en France Entièrement d'accord, Malakime ! A force de répéter aux enseignant(e)s qu'ils ne sont bons à rien, certains finissent par le croire - à tort évidemment. Comme dit à juste titre, en enseignant, nous développons un tas de compétences et bonne nouvelle, un bon nombre sont transférables à d'autres domaines professionnels. Maintenant, si vous êtes intimement convaincu(e) que "vous ne vous sentez pas capable" de faire un métier tel que celui décrit par Jane Framboise, alors peut-être faut-il avant toute chose développer et renforcer votre confiance en vous. Car dans les projets de reconversion, c'est très souvent là que le bât blesse : par manque de confiance en soi, le projet de reconversion super bien élaboré depuis des mois peut se retrouver en quelques secondes à la poubelle et parfois définitivement quand une difficulté "parait" insurmontable. Et il n'y a pas de secret : la confiance en soi, ça se travaille en grande partie dans l'action pas à pas et en sortant de sa zone de confort, donc en faisant des choses que l'on n'avait jamais faites jusque là. Si sortir de votre zone de confort déclenche chez vous une peur panique ou un discours intérieur très dévalorisant, alors songez vraiment à renforcer votre confiance en vous.
zavata Posté(e) 16 octobre 2017 Posté(e) 16 octobre 2017 Le 12/10/2017 à 16:11, galictia a dit : Je suis entièrement d'accord avec toi! Mais comme tu le dis, avant de faire le saut, on ne se serait jamais cru de... et une fois dans le bain, hé bien on fait! Moi non plus, jamais je n'aurais pensé être capable de créer une entreprise, démarcher des clients, faire de la pub, créer et gérer un site, monter des webinaires, proposer mes services à des gens que je considérais comme plus avancés que moi... Bref, c'est en faisant qu'on apprend. Et le prof est vraiment tout-terrain. Ca c'est sûr. Comme j'ai l'habitude de dire (c'est devenu un tic verbal ou presque!) : on n'est pas débiles quand même! Et oui, en France on fonctionne encore selon un modèle totalement démodé... sauf dans certains secteurs (start-ups en particulier) qui défendent le schéma du self-made man. Le pire qu'est-ce que c'est au fond? S'interdire de rêver, se restreindre, voir petit, et passer à côté de sa vie... Je plussoie ! 1
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