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Faire respecter ses droits, sa personne et sa fonction


André Jorge

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il y a 26 minutes, edithw a dit :

Il n'y a pas que des situations désespérées de directeurs au bord du burn out. 

Pauvre Christine Renon.

Goëllette pour une fois je suis d'accord avec toi. En gros elle s'est suicidée parce qu'elle s'est noyée dans un verre d'eau. Ou parce qu'elle ne savait pas faire. C'est navrant. 

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il y a 1 minute, Mirobolande a dit :

Pauvre Christine Renon.

On est d'accord. Mais évitons d'en faire une généralité.

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Merci à Marc pour ce texte

J’aime mon métier ! Je l’ai choisi. Je n’y renoncerai pas ! Mais est-ce une raison ?
Quand on vous dit qu’il y a comme un petit souci !
Notre ami Philippe Ferreira  par un simple exemple (l'idée est connue, mais celui-ci est précis), montre l’absurdité de la situation :
« Collège Viala d'Avignon 298 élèves 1 chef d'établissement à temps plein, 1 secrétariat , 1 CPE à temps plein , des surveillants 1 gestionnaire…
École élémentaire Sainte Catherine à Avignon 304 élèves 1 directeur chargé de classe à mi-temps et puis rien.....
Chercher l'erreur M le Ministre de l’Éducation Nationale »
Nous connaissons toutes et tous notre quotidien, que ce soit sur Dirlos et Dirlettes dans une galère ou sur GDID, un relevé des tâches avait été réalisé… long comme Le Bras d’Elastic Girl…
Ouverture sans arrêt du portail et de l’école pour les prises en charge, du suivi des commandes scolaires, des relances des différents services municipaux pour l’entretien courant, les fuites, les réparations, la sécurité, des réponses courtoises aux parents pour la cantine (c’est pas moi, mais je réponds, comment savoir l’objet d’un appel avant de répondre ?), la maternelle (c’est pas moi, mais je réponds, etc...), pour les rassurer, pour souhaiter bon rétablissement au petit malade, pour préparer les certificats de scolarité parce que le premier est perdu, pour prévenir la maîtresse que je sais plus quoi, des lectures de 124 mels dont tant sont des publicités et tant des mels importants parfois à échéance du lendemain (13 collègues à concerter, facile, en 3 minutes ma bonne dame), des réponses au téléphone entre midi et deux ou juste à 18h quand tu dois partir (8h-18h ça fait 10h non stop, je ne mange que rarement à midi, 4 jours par semaine, d’accord sur 36 semaines), des ... il y en a tant !!!
Oui, j’aime mon métier ! Je l’ai choisi. Je n’y renoncerai pas ! J’aime mes 311 élèves, mes collègues au top, vraiment, mes AVS (ou AESH) qui bravent chaque jour la précarité, j’aime ce nouveau projet d’UEEA accueillant 7 enfants autistes dans mon école dans un flou administratif qui ne nous empêche pas d’inventer pour fonctionner, pour eux, j’aime accueillir les parents, j’aime organiser l’école pour que le familles s’y sentent bien et que les enfants aient envie d’apprendre. J’aime trop ma vie professionnelle ! �Mais est-ce une raison pour dénigrer mon métier ? Est-ce une raison pour abandonner les plus faibles d’entre nous (qui n’a pas un jour flanché dans sa vie) ? Est-ce une raison pour que certains d’entre nous supportent l’autoritarisme irréglementaire de certains IEN voire de certains DASEN ?
Est-ce une raison pour garder le silence (et l’absence) face à la disparition brutale d’une collègue qui craque au dernier degré ???
A coté de ça, on ne trouve pas mieux que de balancer une grève, non unitaire, et principalement décidée par ceux-là même des syndicats qui ont une part de responsabilité dans l’immobilisme de notre situation…
Une grève ??? Et puis quoi encore ? Alors qu’au contraire il nous faut encore et encore convaincre les familles du bien fondé de notre colère et de notre tristesse… Alors même que ces grèves régulières et à répétition ont contribué au long de ces dernières années à nous décrédibiliser en tant que fonctionnaires…
Alain Rei et le GDID ont fait de belles propositions d’actions, avec des photos ; Fab et l’équipe de Dirlos et Dirlettes ont écrit un courrier tout sauf polémique qui montre notre volonté de nous soutenir sans nous taire, et dans l’amour de notre métier…
Alors oui, mon école est (encore) en deuil, c’est marqué à l’entrée, en A3, et j’aurai jeudi un brassard noir. Et j’expliquerai pourquoi à mes parents. Et je continuerai d’accueillir mes 311 élèves avec le sourire, avec un petit mot pour telle ou tel, et à souhaiter bonne journée aux parents qui repartent après avoir déposé la perle de leur vie entre mes mains.
Parce que c’est pour cela que je me lève chaque matin.
Même si j’aurai le coeur lourd, même si je refuse de me laisser faire, même et surtout si je refuse la fatalité.
Et si au GDID ou avec les Dirlos-lettes on est des Don Quichote, et ben tant pis. Sur le cheval éflanqué de ma mission, je continuerai à braver les moulins de l’adversité !
 

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https://theconversation.com/directeurs-decoles-primaires-un-statut-source-de-mal-etre-124454?fbclid=IwAR0xJEH0yrCFmZWJtjeJCALzqESj7r8i6vwyhDST08G1BVlq4kgZaycpxz0

dans nos propres recherches portant sur un échantillon national contrôlé de près de 6 000 enseignants du primaire dont 2 221 directeurs et directrices, les deux tiers des enseignants refusent l’idée d’un statut hiérarchique des directions d’école. À l’inverse la même proportion de deux tiers des directeurs réclame ce statut.

On pourrait y voir là un conflit de pouvoir classique où les enseignants « résisteraient » à une hiérarchie malveillante et où à l’inverse les directeurs en quête éperdue d’une amélioration statutaire et salariale seraient prêts à pactiser avec cette même hiérarchie, voire à en devenir le représentant sous la figure honnie et maintes fois évoquée dans nos travaux du « petit chef ».

Ce n’est pas aussi simple parce que c’est oublier les souffrances réelles des directeurs. Elles ne sont pas que réclamation d’un « statut », qui ne réglerait sans doute pas ces difficultés. Ces difficultés sont à la fois une réelle question de moyens, mais surtout une question de légitimité et de clarification idéologique, nécessitant une véritable mise à plat des relations de pouvoir au sein de l’institution.

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C'est vrai que le supérieur hiérarchique dans les collèges lycées c'est tellement bien, ça met tellement l'ambiance dans les établissements et tout s'y passe comme dans un rêve : plus aucun problème, demandez au secondaire, c'est la vie rêvée !  😁

Tant qu'à faire comme dans le secondaire, alors réclamons aussi : des infirmiers dans les écoles, des PE dans les BCD, des surveillants en plus pour les récrés et les entrées -sorties, ça me paraît bien plus utile comme combat.

Ouvrons les yeux : ils ont surchargé les directeurs de tâches inutiles et chronophages pour mieux justifier un statut de chef d'établissement, qui viendra tôt ou tard si on dit rien.

Se servir de la mort de la collègue pour relancer le truc ... 😱

 

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il y a 2 minutes, jeanounette a dit :

Tant qu'à faire comme dans le secondaire, alors réclamons aussi : des infirmiers dans les écoles, des PE dans les BCD, des surveillants en plus pour les récrés et les entrées -sorties, ça me paraît bien plus utile comme combat.

Collège Viala d'Avignon 298 élèves 1 chef d'établissement à temps plein, 1 secrétariat , 1 CPE à temps plein , des surveillants 1 gestionnaire…
École élémentaire Sainte Catherine à Avignon 304 élèves 1 directeur chargé de classe à mi-temps et puis rien.....

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Dans l’Académie de Nice, un collègue s’est suicidé samedi 21 septembre. C’est avec une grande émotion que nous avons appris le choix tragique qu’avait fait, Frédéric Boulé, ce professeur de SVT au CIV de Valbonne, tant apprécié de ses collègues et élèves. Le SNES-FSU de Nice a adressé toutes ses condoléances à la famille, à ses amis et à ses collègues.
Cet enseignant s’est donné la mort cinq jours après avoir rencontré le médecin de prévention du Rectorat. Comment un seul médecin pour tout le département des Alpes Maritimes pourrait-il avoir le temps et les solutions adaptées à toutes les problématiques rencontrées ! L’absence d’aménagement des fins de carrière, l’absence d’une véritable médecine du travail, l’absence de possibilité de reconversion : tous ces manques peuvent, hélas, conduire à des situations désespérées.

https://nice.snes.edu/Hommage-a-nos-collegues.html?fbclid=IwAR2d40Fgqa_HFlci_WvzsUYtEMFwA-7Rudwy6fbim46Fe9YZMtPjIQWvxVA

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J'espère que demain partout en France les PE seront dans la rue après les cours pour dire leur chagrin, leur solidarité et leur ras le bol! 

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https://www.humanite.fr/frederic-grimaud-il-y-une-perte-de-sens-du-travail-enseignant-677810

Citation

Frédéric Grimaud « Il y a une perte de sens du travail enseignant »


Frédéric Grimaud.Chercheur à l’université d’Aix-Marseille.

Professeur des écoles, membre de l’Institut de recherche de la FSU et chercheur à l’université d’Aix-Marseille, Frédéric Grimaud travaille sur la souffrance au travail des enseignants. Auteur du Travail contrarié des directeurs d’école, à paraître prochainement aux éditions Syllepse, il décrypte l’impact néfaste des nouvelles formes de management dans l’éducation nationale, notamment sur la santé de ses collègues.

Ce nouveau suicide témoigne une fois de plus du mal-être enseignant. Vous qui travaillez depuis des années sur la question, quel constat dressez-vous ?

Frédéric Grimaud Depuis deux ans, j’ai animé des stages dans 36 départements sur la santé et la souffrance au travail des enseignants. À chaque fois, la salle était pleine et les collègues exprimaient un grand désarroi. Notamment les directrices et directeurs d’école. Ils sont parmi les personnels les plus touchés et exposés. Beaucoup décrivent des situations de surmenage où ils se retrouvent empêtrés dans des logiques administratives chronophages qui leur font perdre le sens de l’activité historique de leur métier. Normalement centrés sur l’animation des équipes et le développement de projets pédagogiques, ils voient aujourd’hui leur fonction souvent réduite à des tâches d’exécutants. L’un de ces directeurs me disait : « Le travail que je fais, un bon secrétaire peut le faire. » Ça en dit long sur le sentiment de dépossession qui les anime et de la souffrance qui peut en découler…

Comme s’exprime cette souffrance ?

Frédéric Grimaud Il y a évidemment – on le voit aujourd’hui – le cas extrême du suicide. Dans ma circonscription, une collègue a d’ailleurs tenté de se donner la mort deux jours après la rentrée. Ce sont souvent les profils les plus investis et reconnus par leurs pairs qui sont les plus susceptibles de passer à l’acte. Mais, attention, ces gestes ultimes, très visibles et médiatisés, ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Au quotidien, les altérations de la santé chez les enseignants et directeurs s’expriment de multiples manières. Cela peut aller de la démotivation profonde au conflit dur avec les collègues, en passant par la dépression et la démission. Bref, il ne faut pas se focaliser sur les seuls cas de suicide pour saisir l’ampleur du phénomène. Toutes ces situations expriment, chacune à leur manière, une profonde souffrance et dressent un tableau inquiétant.

Quelle est la responsabilité de l’éducation nationale dans ce mal-être ?

Frédéric Grimaud Nos travaux mettent en cause les nouvelles techniques de management public apparues depuis la fin des années 1990. La responsabilité de l’administration est d’être la courroie de transmission de ces nouvelles logiques. Jour après jour, elle bombarde les directeurs de tâches éloignées de leur réelle activité en classe. Des tableaux Excel à remplir dans la journée, des formulaires où ils doivent rendre des comptes… Sous pression constante, les directeurs, devenus à leur tour courroie hiérarchique, ont le sentiment de travailler à flux tendu pour une administration jamais satisfaite. Cela crée un profond malaise. Le pire, c’est que cette fameuse « administration », les corps intermédiaires et d’inspection, souffre également de cette situation. Ils sont eux aussi pris entre le marteau et l’enclume. Ils savent qu’ils demandent aux enseignants de faire un travail qui n’a pas de sens dans les classes. On crée un système complètement fou…

Comment y remédier ?

Frédéric Grimaud La volonté du new management est de transformer les salariés en exécutants de tâches prescrites et conçues en dehors de la situation du travail. Cette nouvelle logique dépossède le travailleur de ses outils et du sens même qu’il peut donner à son travail. Il faut donc en priorité redonner aux enseignants leur capacité à agir, les rendre à nouveau concepteurs de leurs tâches. Pour y parvenir, il faut redévelopper des collectifs de travail, favoriser les échanges entre collègues, créer de la dispute professionnelle… En résumé, que l’administration leur fasse réellement confiance !

La politique de Jean-Michel Blanquer accentue-t-elle cette logique de nouveau management ?

Frédéric Grimaud Complètement. Il va même très loin puisqu’il préconise les méthodes de lecture, restreint les animations pédagogiques au « savoir lire-écrire-compter », ne jure que par les neurosciences… En ce moment, les maîtresses de CP et CE1 font passer des évaluations normées – et contestées – à tous les élèves. Elles ne les corrigent pas. Elles les renvoient à un logiciel qui leur retourne les résultats en leur disant ce qu’elles doivent faire dans leur classe ! C’est une dépossession totale du métier. Les syndicats le dénoncent, rappellent ce qui s’est passé à La Poste, à France Télécom, à l’hôpital. Mais pour l’instant, il y a peu de résistance dans le métier et, parfois, ça vire au drame…

 

Quelques questions/réponses suite à l'interview précédente :

 

Modifié par prof désécol
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