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L'espérance de vie en bonne santé est à 50 ans. J'avais fait un mémoire dessus en éco à la fac. Après 50, on a des soucis de santé. Certes en général, ce n'est pas l'Alzheimer mais ce sont des problèmes de dos, etc...

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Superbe nouveau texte de mon philosophe préféré:

Les gilets jaunes vus depuis le pays d’en bas, par Jean-Claude Michéa

Citation

Le mouvement des gilets jaunes est une révolte morale spontanée contre un système économique aussi absurde qu’injuste, estime Jean-Claude Michéa

Si j’ai choisi de vivre, depuis maintenant plus de deux ans, dans un petit village des Landes – à 10 kilomètres du premier commerce, du premier café et du premier médecin (26% des communes françaises, mondialisation oblige, sont déjà dans ce cas), c’est bien sûr d’abord parce que le mode de vie hors-sol, standardisé et « festif » de Montpellier m’était devenu insupportable.

Et sans doute aussi parce que j’étais assez « réactionnaire », ou assez épicurien, pour oser encore croire qu’une tomate cultivée sur place et sans manipulation chimique aurait forcément un tout autre goût que son ersatz industriel importé de Chine ou d’Australie par containers géants (lesquels, au passage, utilisent un fioul nettement plus polluant – quoique non taxé ! – que celui des voitures diesel).

La colère généreuse des gilets jaunes

Bien entendu, un tel changement d’univers a aussi un aspect politique. D’une part, parce qu’il correspond habituellement à une volonté d’introduire un peu plus de cohérence dans sa vie personnelle (je ne voulais pas ressembler à ces intellectuels de gauche qui célèbrent sans cesse la « mixité sociale » tout en se gardant bien d’habiter dans les quartiers les plus « sensibles » !). Et de l’autre, parce que le fait de vivre au cœur d’une région rurale m’offrait l’occasion de vérifier par moi-même à quel point la description de la France « périphérique » par Christophe Guilluy – description pourtant longtemps moquée par toute la « sociologie » mandarinale – collait au millimètre près à la réalité que j’avais sous les yeux. Et de fait, il suffit de partager la vie de ces petits paysans, artisans, éleveurs ou retraités pour lesquels – malgré leur sens aigu de l’entraide – chaque fin de mois est devenue un casse-tête insoluble, dans une région aux paysages sauvages et magnifiques mais où presque tous les transports en commun et services de proximité (pour ne rien dire des problèmes de couverture téléphonique) ont été méthodiquement sacrifiés sur l’autel des dogmes libéraux, pour que la colère généreuse des gilets jaunes – l’expression est d’Orwell – prenne aussitôt tout son sens !

« Ceux d’en haut » et « ceux d’en bas »

A quoi, en effet, assistons-nous aujourd’hui sinon au retour, sous une forme inédite, de cette « question sociale » (autrement dit, de ce conflit d’intérêt qui oppose toujours, même de façon latente, « ceux d’en haut » et « ceux d’en bas ») qui, il y a peu, figurait encore au centre de toute critique socialiste ? Or c’est justement cette question sociale, et avec elle, l’idée même de « lutte des classes », que la gauche européenne – depuis sa conversion massive, au début des années 1980, au libéralisme économique, politique et culturel – tente par tous les moyens de noyer sous le flot continu de ses fameuses « questions sociétales ». De nos jours, « être de gauche » ne signifie plus, en effet, combattre un système économique et social injuste fondé sur l’accumulation sans fin du capital. C’est, au contraire, chercher à substituer à ce combat l’unique croisade libérale « contre toutes les discriminations » – de la défense de l’écriture « inclusive » au rejet de l’alimentation carnée, en passant par l’interdiction de la fessée. Il est donc clair que la gauche est aujourd’hui devenue une force objectivement contre-révolutionnaire. Et il ne faut donc pas s’étonner si le fossé qui la sépare des classes populaires – et par conséquent de cette France périphérique où vivent la majorité des Français – ne cesse de s’agrandir (songeons, par exemple, à l’état d’hébétude dans lequel l’apparition du mouvement des gilets jaunes a plongé toute l’intelligentsia de gauche (1)).

Situation encore aggravée par le fait que cette nouvelle gauche trouve désormais son centre de gravité électoral dans ces classes moyennes urbaines, surdiplômées et hyper-mobiles, qui non seulement ne représentent que 10 à 20% de la population mais sont aussi massivement protégées contre les effets de la mondialisation – quand encore elles n’en profitent pas. C’est d’ailleurs sans doute la raison pour laquelle mon appel récurrent à réhabiliter la critique socialiste dérange autant les mandarin(e)s de gauche. Comme le soulignait en effet le grand socialiste américain Upton Sinclair, il est très « difficile d’amener quelqu’un à comprendre une chose quand son salaire dépend précisément du fait qu’il ne la comprend pas » !

Le retour de ce peuple théoriquement « disparu »

Or, le premier mérite des gilets jaunes, c’est justement d’avoir fait voler en éclats le mythe fondateur de la « sociologie » de gauche selon lequel le concept de « peuple » n’aurait plus, de nos jours, aucun sens politique, sauf à s’appliquer au seul univers des « banlieues ».

Car c’est bien, en effet, ce peuple théoriquement « disparu » qui non seulement fait aujourd’hui son retour en force sur la scène de l’Histoire, mais qui a même déjà obtenu – grâce à son sens politique exceptionnel et son inventivité rafraîchissante – plus de résultats concrets en quelques semaines que toutes les bureaucraties syndicales et d’extrême gauche en trente ans. Il fallait donc toute la cécité de classe des « écologistes » bourgeois pour ne pas avoir vu d’emblée que sous la question ponctuelle du prix de l’essence perçait déjà – pour reprendre les mots du remarquable Appel de Commercy – « un mouvement généralisé contre le système » et, au premier chef, contre cette confiscation croissante du pouvoir des citoyens par des politiciens de métier et des juges non élus. D’autant qu’il n’était vraiment pas difficile de comprendre – sauf à vivre, tels un BHL ou un Romain Goupil, sur une autre planète – que la revendication initiale des gilets jaunes relevait beaucoup moins de ce « culte de la bagnole » censé caractériser, aux yeux des élites « éclairées », les « beaufs » de la France périphérique (alors que toutes les études statistiques montrent au contraire que ce sont précisément les riches qui polluent le plus!) que d’une révolte morale spontanée contre un système économique aussi absurde qu’injuste qui – afin que les riches deviennent toujours plus riches – doit sans cesse obliger les Français les plus modestes à parcourir toujours plus de kilomètres pour pouvoir travailler, consulter un médecin, poster une lettre, faire leurs courses ou encore trouver une école, une maternité ou un centre administratif (c’est même une des raisons pour lesquelles les gilets jaunes ont si vite redécouvert les vertus de la démocratie directe et de l’autonomie locale). Quel que soit donc le sort qui attend, à court-terme, ce mouvement révolutionnaire (…) il est d’ores et déjà certain que la colère du peuple ne retombera plus. Et que, tôt ou tard, les « princes qui nous gouvernent » auront à en payer le prix.

————————————————————————————————————————–—

Note :
1) Il est difficile de ne pas songer ici au célèbre ouvrage de Paul Lidsky, Les écrivains contre la Commune, publié par Maspero en 1970. Dans cet essai décapant, l’auteur rappelait comment les principaux écrivains de gauche de l’époque – mettant de côté, pour un temps, leurs griefs habituels contre la bourgeoisie et le « vieux monde » – avaient, dans leur immense majorité, applaudi la répression de la Commune de Paris (ordonnée, il est vrai, par Adolphe Thiers et Jules Favre – deux des plus grandes figures de la gauche libérale d’alors). C’est que l’appel de cette dernière à instaurer une véritable république sociale avait donné d’un coup une tout autre signification au vieux concept libéral et républicain d’égalité. De quoi confirmer, en somme, la célèbre analyse de Marx selon laquelle, s’il existe toujours « une certaine opposition et une certaine hostilité » entre la bourgeoisie économique de droite (celle qui participe directement au processus d’accumulation du capital ») et la bourgeoisie culturelle de gauche (les universitaires, écrivains ou artistes qui « tirent leur subsistance principale de l’illusion que cette classe se fait sur elle-même »), c’est une opposition et une hostilité condamnées à tomber d’elles-mêmes « chaque fois que survient un conflit pratique où la classe tout entière est menacée ».

Sur Sud-Ouest: https://www.sudouest.fr/2018/12/17/les-gilets-jaunes-vus-depuis-le-pays-d-en-bas-par-jean-claude-michea-5663900-10275.amp.html?fbclid=IwAR14f959db2VgBmtDlwdjDmvOBhOYki0EEpAHUdvB8BDClmJXsla51tu_oY&__twitter_impression=true

ou sur Les Crises: https://www.les-crises.fr/les-gilets-jaunes-vus-depuis-le-pays-den-bas-par-jean-claude-michea/

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Le 20/12/2018 à 18:28, Torque a dit :

La seule façon d'obtenir quelque chose dans le Primaire où une douzaine de syndicats s'opposent et se tirent dans les pattes, c'est une grève illimitée jusqu'à obtention d'une seule revendication jugée raisonnable par l'ensemble des concernés.

Exemple: réclamer une augmentation de 200€ net de tous les salaires (pas une prime ponctuelle hein !) avec récupération intégrale des retenues qui seraient dues à la grève.

On ne s'éparpille pas dans des exigences fourre-tout auxquelles on se verrait opposer une proposition de négociation ( enfumage) non, on exige un truc et on s'y tient.

Bon, rien n'empêche de remettre ça l'année suivante avec une nouvelle revendication, hein. ;)

Chez nous, tout le reste n'est que papotage et crêpage de chignon, expression ponctuelle de colère ( la fameuse grogne) et/ou soumission à une administration infantilisante et répressive.

Oui je te rejoins. Même s'il y a 1000 trucs qui ne vont plus, il faut une seule revendication ferme et franchement le salaire pour toutes ces heures supplémentaires de personnes corvéables à merci ça ne serait pas du luxe.

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Il y a 2 heures, Vinclemel a dit :
Le 20/12/2018 à 18:28, Torque a dit :

La seule façon d'obtenir quelque chose dans le Primaire où une douzaine de syndicats s'opposent et se tirent dans les pattes, c'est une grève illimitée jusqu'à obtention d'une seule revendication jugée raisonnable par l'ensemble des concernés.

Exemple: réclamer une augmentation de 200€ net de tous les salaires (pas une prime ponctuelle hein !) avec récupération intégrale des retenues qui seraient dues à la grève.

On ne s'éparpille pas dans des exigences fourre-tout auxquelles on se verrait opposer une proposition de négociation ( enfumage) non, on exige un truc et on s'y tient.

Bon, rien n'empêche de remettre ça l'année suivante avec une nouvelle revendication, hein. ;)

Chez nous, tout le reste n'est que papotage et crêpage de chignon, expression ponctuelle de colère ( la fameuse grogne) et/ou soumission à une administration infantilisante et répressive.

 

Tout à fait d'accord mais tant que des collègues considéreront qu'ils sont bien payés (et j'en connais beaucoup) ... Bon j'en connais beaucoup aussi qui grognent, moi la première... Mais un seul mot d'ordre, unité syndicale et information suffisamment relayée seraient effectivement souhaitables et nous en sommes loin...

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Très efficaces jusqu'en 1981 les syndicats se sont depuis décrédibilisés avec l'arrivée de la gauche au pouvoir. Ça leur a coupé l'envie, brisé les ailes. Ils n'attendent maintenant plus que les 4 milliards de subventions publiques qu'ils se partagent chaque année pour aller investir dans leurs fastueux bureaux et autres acquisitions immobilières. Le reste du temps ils se tirent dans les pattes pour montrer qu'ils existent. Encore une fois la nouvelle force sur laquelle on va pouvoir compter c'est les réseaux sociaux et il va falloir apprendre à s'en servir. Quand les syndicats n'arrivent même plus à être cohérents au travers des différentes personnalités qui dirigent leurs cellules départementales (et il y en a des bons, des qui y croient encore), une simple page Facebook peut réunir des milliers de mécontents et générer des actions fortes. Le cas des GJ fera date dans l'histoire de la mobilisation populaire.

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J'espère que ce seront les réseaux sociaux qui vont se charger des capa de promotions, de mutations, de sauver les collègues en disciplinaire, qu'ils iront au TA, etc.

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il y a 18 minutes, mailis7 a dit :

Tout à fait d'accord mais tant que des collègues considéreront qu'ils sont bien payés (et j'en connais beaucoup) ... Bon j'en connais beaucoup aussi qui grognent, moi la première... Mais un seul mot d'ordre, unité syndicale et information suffisamment relayée seraient effectivement souhaitables et nous en sommes loin...

Revendiquons,réclamons, cessons de grogner!!! 
grogner
verbe intransitif
  1. 1.
    (COCHONSANGLIER
    Pousser son cri.
  2. 2.
    (PERSONNES)
    Manifester son mécontentement par de sourdes protestations.
    Obéir en grognant.
    synonymes :

    bougonner, grommeler, ronchonner

     

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il y a 4 minutes, ronin a dit :

J'espère que ce seront les réseaux sociaux qui vont se charger des capa de promotions, de mutations, de sauver les collègues en disciplinaire, qu'ils iront au TA, etc.

Un point pour toi ;).

Cela dit on voit de plus en plus de DA qui se la jouent dictateurs et des délégués syndicaux qui du coup quittent les réunions. Quand je parle du potentiel des réseaux sociaux c'est surtout pour les actions, les revendications au niveau national, pas les palabres et autres enfumages orchestrés par l'administration.

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Je fais concret. Un collègue qui a besoin d'un avocat et d'un relais compétent au rectorat, ce sont les groupes facebook qui lui payent et qui l'accompagne ? A quoi servent les syndicats ? affaire Jacques Risso. Et je ne suis pas à FO. Voila à quoi. Mais ceux qui ne bougent jamais, ne font rien et palabrent sur internet peuvent être rassurés, les syndicats auront disparu dans très peu de temps. Et pourquoi il n'y a pas plus de profs sur les ronds points avec les gilets jaunes ?

 

J'ai jeté un oeil aux stylos rouges. Des collègues qui se plaignent de ne rien avoir en comparaison aux gilets jaunes et aux flics. Qui disent eux-mêmes n'être pas syndiqués, ne pas faire gréve, ne pas avoir rejoint les gilets jaunes. Mais sont ré-vol-tés de ne rien obtenir. Sérieux je fatigue.

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Pour Jacques Risso, certes FO Vaucluse a bien bossé, mais nous avions créé un comité de soutien, vendu des T-Shirts, organisé des conférences de Presse et autres nombreuses réunions avec des comptes-rendus systématiques (repris par FO après relecture bien compréhensible mais au résultat un peu édulcoré), conçu et envoyé très régulièrement des milliers de mails aux 50 000 écoles du pays, édité et géré une pétition nationale, etc etc. La grande force de ce combat a résidé dans la mobilisation nationale de milliers de dirlos et d'adjoints, et de soutiens connus pour leurs engagements et leurs ouvrages pédagogiques, anciens IEN, etc. Le GDID a également largement participé et nous avons été nombreux à accompagner Jacques dans ses comparutions au tribunal et...il a gagné tous ses procès. Le soutien FO local a certes été important mais ce qui m'a le plus marqué c'est l'immense mobilisation de collègues à travers tout le pays et bien entendu le fait que Jacques n'avait commis aucune faute pouvant justifier l'attitude d'une administration qui se croyait toute puissante.

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Autant pour moi. Je suis des affaires douloureuses également avec du judiciaire. C'est long, complexe, coûteux et stressant. Alors lire toutes ces critiques sur le net de collègues n'ayant jamais rien fait et accusant les syndicats d'inutilite me met en colère. 

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