Scoubinou Posté(e) 26 décembre 2020 Posté(e) 26 décembre 2020 (modifié) Bonjour, Je suis professeur de collège et parent. L'enseignant de CM2 de mon fils est absent depuis début novembre parce qu'il est considéré comme personnel vulnérable. Il a été placé en ASA et il est remplacé 3 jours par semaine car il n'y a plus de TR et que celui qui a pris la classe est à 75%. Le dernier jour, soit les élèves sont renvoyés, répartis soit un autre TR est envoyé, mais toujours au dernier moment, et le TR en poste, T1, a du mal à s'en sortir. Les parents sont donc bouillonnants ... d'autant que le titulaire est régulièrement vu par certains d'entre eux dans des lieux clos bondés, et pas qu'en coup de vent. Je précise qu'il est marié et a des enfants grands, donc qu'il n'est pas contraint de sortir faire les courses, et que, dans notre ville, il y a de nombreux petits magasins. Jusqu'ici, quand ils sont venus me voir, j'ai essayé de les calmer, car ils veulent faire remonter à la hiérarchie. Mais ... je viens de le rencontrer sur mon lieu de vacances ... à 400 kilomètres et il était en grand groupe en train de s'éclater dans un complexe commercial, le masque sous le nez ! Vulnérable, tu parles ! Je n'ai donc plus du tout envie de le défendre, d'autant que je sais qu'il ne reprend pas en janvier et que ça risque de durer ... jusqu'à la fin de l'état d'urgence, cette histoire ! Cerise sur le gâteau, par connaissances interposées, je sais qu'il n'envisage pas de se faire vacciner ... Est-il normal qu'on accepte qu'un enseignant soit payé sans rien faire (il n'aide pas du tout le TR et ne prend aucun contact avec l'école) pour rester chez lui car vulnérable et ... soit régulièrement vu dehors dans des lieux tout aussi dangereux que l'école ? Je n'ai plus du tout envie de le défendre, mais je risque d'être à nouveau interpelé par les autres parents à la rentrée, étant donné que je suis le "prof de service". Que me conseillez-vous ? Est-ce qu'il y a ici des PE en ASA car vulnérables qui peuvent m'expliquer le comportement de l'enseignant de mon fils ? Que j'aie des arguments ... Merci. Modifié 26 décembre 2020 par Scoubinou
nanej Posté(e) 26 décembre 2020 Posté(e) 26 décembre 2020 Au niveau légal, rien ne l'oblige à rester enfermé chez lui. Il n'y a dans le décret rien qui oblige cet enseignant à "s'autoconfiner" pour reprendre le terme à la mode. Maintenant, au niveau moral, ça peut sembler choquant pour certains je l'accorde. Étant moi même vulnérable, j' ai choisi de ne pas prendre le bénéfice de l'asa pour tout un tas de raisons qui me sont personnelles, mais le cas de ce collègue ne me choque pas. Personnellement, quite à être contaminée et potentiellement malade, autant l'être dans mes loisirs, qu'au contact des élèves, que certains parents positifs n'hésitent pas à remettre le plus tôt possible. Ces mêmes élèves qui, pour la plupart, ne gardent jamais le masque comme il faudrait, et le baissent le temps de tousser ou d'eternuer. Enseigner c'est un métier pas un sacerdoce, et on peut ne pas avoir envie de tomber malade à cause de lui. Ce n'est pas la faute de l'enseignant vulnérable s'il n'y a pas assez de remplaçant, et ce n'est pas non plus de sa faute si l'asa n'a aucune contrepartie. Que chacun se mêle donc de ses affaires, au lieu de jalouser son voisin... 2 7
LaSeine Posté(e) 26 décembre 2020 Posté(e) 26 décembre 2020 Bonjour Scoubinou. Je suis PE et en ASA. Mais je ne peux pas t'expliquer le comportement de l'enseignant de ton fils comme tu nous le demande à la fin de ton message. Ce n'est pas mon rôle. Comme le dit Nanej, le décret ne définit pas nos conditions / mesures à suivre durant l'ASA (hormis ne pas nous rendre sur notre lieu de travail). Donc je ne pense pas que cela soit interdit d'aller dans les centres commerciaux. Cette période sanitaire crée de tensions, c'est dommage. Pourquoi vouloir le dénoncer ? Ce n'est pas fin, effectivement , ce qu'il fait. Après l'emprise psychologique de cet isolement est de plus en plus lourd à supporter. Le handicap invisible ça existe. On est déjà malade, et en plus, on ne doit voir plus personne. On ne travaille plus donc pas de contact social. On tourne en rond chez nous, pour peu que le climat familial soit lourd, bonjour les dégâts psy. C'est dur. Pas de fête de fin d'année pour nous non plus... Mais oui, je comprends, allez dans les grand magasin c'est excessif effectivement . Si tu savais le tourbillon psychologique qu'entraine le Covid dans ma tête... Je ne sais pas ce qu'il en est dans la tête de cet homme. Il est libre de rentrer en contact avec son remplaçant ou pas. Il est libre ou non de se faire vacciner, non? Encore heureux. 1 2
Scoubinou Posté(e) 26 décembre 2020 Auteur Posté(e) 26 décembre 2020 il y a une heure, nanej a dit : Au niveau légal, rien ne l'oblige à rester enfermé chez lui. Il n'y a dans le décret rien qui oblige cet enseignant à "s'autoconfiner" pour reprendre le terme à la mode. J'ai effectivement bien lu ça. Mais entre s'autoconfiner et sortir à tout va, en prenant des risques, il y a une différence. il y a une heure, nanej a dit : Maintenant, au niveau moral, ça peut sembler choquant pour certains je l'accorde. Étant moi même vulnérable, j' ai choisi de ne pas prendre le bénéfice de l'asa pour tout un tas de raisons qui me sont personnelles, mais le cas de ce collègue ne me choque pas. Je l'ai jusqu'ici défendu, mais dans le fond, si, ça me choque. il y a une heure, nanej a dit : Personnellement, quite à être contaminée et potentiellement malade, autant l'être dans mes loisirs, qu'au contact des élèves, que certains parents positifs n'hésitent pas à remettre le plus tôt possible. Ces mêmes élèves qui, pour la plupart, ne gardent jamais le masque comme il faudrait, et le baissent le temps de tousser ou d'eternuer. Pareil, entre avoir des loisirs, même si on est vulnérable, ce qui me semble entendable, et prendre des risques en ce faisant, alors qu'on a revendiqué de ne plus travailler pour ne pas en prendre, ce n'est plus entendable du tout. il y a une heure, nanej a dit : Enseigner c'est un métier pas un sacerdoce, et on peut ne pas avoir envie de tomber malade à cause de lui. Je suis le premier à avoir cet avis ! il y a une heure, nanej a dit : Ce n'est pas la faute de l'enseignant vulnérable s'il n'y a pas assez de remplaçant, et ce n'est pas non plus de sa faute si l'asa n'a aucune contrepartie. On est d'accord, mais cela n'empêche pas d'avoir une certaine conscience professionnelle ! il y a une heure, nanej a dit : Que chacun se mêle donc de ses affaires, au lieu de jalouser son voisin... Comme je l'ai écrit, je ne jalouse personne. Je suis juste "le prof de service" qui a tenté, jusqu'ici, de contenir le courroux des autres parents d'élèves de la classe de mon fils. Mais là, j'avoue, je suis à bout d'arguments, et ayant vu ce que j'ai vu, je n'ai plus trop envie de le défendre, à vrai dire. J'ai la chance d'être prof, donc de pouvoir aider mon fils (et ses deux meilleurs amis), mais ce n'est pas le cas de toute la classe. Par contre, c'est sûr, je défendrai bec et ongles le TR qui, débutant, commet des erreurs et s'en prend plein la tête ! il y a 14 minutes, LaSeine a dit : Bonjour Scoubinou. Je suis PE et en ASA. Mais je ne peux pas t'expliquer le comportement de l'enseignant de ton fils comme tu nous le demande à la fin de ton message. Ce n'est pas mon rôle. Comme le dit Nanej, le décret ne définit pas nos conditions / mesures à suivre durant l'ASA (hormis ne pas nous rendre sur notre lieu de travail). Donc je ne pense pas que cela soit interdit d'aller dans les centres commerciaux. Cette période sanitaire crée de tensions, c'est dommage. Pourquoi vouloir le dénoncer ? Ce n'est pas fin, effectivement , ce qu'il fait. Ce n'est pas moi qui veux le dénoncer. Et je ne m'en mêlerai pas si ça arrive. Par contre, je ne le défendrai pas. Et avouez qu'il est indéfendable ... Soit on est vulnérable, soit on ne l'est pas. il y a 14 minutes, LaSeine a dit : Après l'emprise psychologique de cet isolement est de plus en plus lourd à supporter. Le handicap invisible ça existe. On est déjà malade, et en plus, on ne doit voir plus personne. On ne travaille plus donc pas de contact social. On tourne en rond chez nous, pour peu que le climat familial soit lourd, bonjour les dégâts psy. C'est dur. Pas de fête de fin d'année pour nous non plus... Mais oui, je comprends, allez dans les grand magasin c'est excessif effectivement . Si tu savais le tourbillon psychologique qu'entraine le Covid dans ma tête... Je ne sais pas ce qu'il en est dans la tête de cet homme. Je me doute. Je ne suis pas vulnérable mais nous avons limité au minimum notre vie sociale. Il a sans doute dans la tête qu'il a une occasion de ne pas travailler tout en étant payé, soyons honnête ! Parce qu'il a une famille, visiblement des amis. Je comprendrais éventuellement cette attitude d'une personne seule, car là, oui, c'est dur pour eux ! Mais il y a des tas d'autres endroits pour voir du monde sans prendre des risques ... Je voudrais de vrais arguments, que je puisse avoir sous la main à la rentrée. il y a 14 minutes, LaSeine a dit : Il est libre de rentrer en contact avec son remplaçant ou pas. Il est libre ou non de se faire vacciner, non? Encore heureux. C'est ça. Tous les avantages sans les inconvénients ! Et c'est la profession toute entière qui se voit coller l'image du profiteur. 3
nanej Posté(e) 26 décembre 2020 Posté(e) 26 décembre 2020 Personnellement, des profiteurs, je n'en vois pas. Et s'il y a quelque chose à faire remonter et dont il faut se plaindre, c'est du manque de remplaçants. Les gens qui pensent que les enseignants sont des profiteurs, je les invite à passer le concours, ça tombe bien, on recrute ! Particulièrement par chez moi... La conscience professionnelle, c'est bien beau, mais ça ne nous protège pas, ça n'eduquera pas nos enfants quand nous n'y serons plus, ça ne consolera pas nos conjoints. Faut pas rêver, on n'aura pas de monuments à notre gloire, avec mention de la nation reconnaissante... On ne connaît pas cet enseignant, ni ce qu'il vit. Lui tomber dessus et le condamner comme ça c'est écœurant... 3 6
prune2007 Posté(e) 26 décembre 2020 Posté(e) 26 décembre 2020 Je répondrai simplement sur la partie vaccination/asa. C'est l'employeur qui autorise l'asa (autorisation spéciale d'absence) et qui définit donc les cas où il place l'agent en asa ou pas. Pour l'instant, à ce que je sache, l'EN n'a pas défini ce cadre puisque la campagne de vaccination commence à peine. Pour ma part, je travaille au sein d'une mairie et si j'avais des agents fragiles (aucun ne s'est déclaré ainsi jusqu'à ce jour) et qu'ils refusaient le vaccin, je ne leur accorderai pas l'asa. Ils seraient placés en CMO si leur médecin l'estime nécessaire pour leur santé et qu'il estime également que le vaccin représente plus de risques que d'avantages. Dans ce cas, ce serait l'assurance maladie qui prendrait en charge l'arrêt et non moi (enfin la commune) l'employeur. Et le CMO est limité dans le temps. L'Etat étant son propre assureur, l'incidence financière de l'absence d'enseignants est différente, mais je vois mal comment on pourra justifier des ASA pour des agents qui ne veulent pas être vaccinés. 2
reysan Posté(e) 26 décembre 2020 Posté(e) 26 décembre 2020 C'est sa vie privée ça ne vous regarde pas! 2
nanej Posté(e) 26 décembre 2020 Posté(e) 26 décembre 2020 il y a 2 minutes, prune2007 a dit : Je répondrai simplement sur la partie vaccination/asa. C'est l'employeur qui autorise l'asa (autorisation spéciale d'absence) et qui définit donc les cas où il place l'agent en asa ou pas. Pour l'instant, à ce que je sache, l'EN n'a pas défini ce cadre puisque la campagne de vaccination commence à peine. Pour ma part, je travaille au sein d'une mairie et si j'avais des agents fragiles (aucun ne s'est déclaré ainsi jusqu'à ce jour) et qu'ils refusaient le vaccin, je ne leur accorderai pas l'asa. Ils seraient placés en CMO si leur médecin l'estime nécessaire pour leur santé et qu'il estime également que le vaccin représente plus de risques que d'avantages. Dans ce cas, ce serait l'assurance maladie qui prendrait en charge l'arrêt et non moi (enfin la commune) l'employeur. Et le CMO est limité dans le temps. L'Etat étant son propre assureur, l'incidence financière de l'absence d'enseignants est différente, mais je vois mal comment on pourra justifier des ASA pour des agents qui ne veulent pas être vaccinés. Je reviens sur le fait que c'est l'employeur qui place en asa et ton avis sur l'employé vulnérable qui refuserait la vaccin. Comment pourrais tu savoir si l'employé est vacciné ou pas ? Cela ne relève t il pas du secret médical ? C'est une décision qui se prend en concertation avec le médecin et l'employeur n'a pas à y avoir accès. Il me semble que pour l'asa il suffit juste d'un certificat d'isolement, il n'est pas fait mention d'autre chose. Le vaccin n'étant pas obligatoire (pour le moment, sauf pour voyager à ce que j'ai compris) personne n'a le droit de demander si tel ou tel est vacciné, non ? 3
Scoubinou Posté(e) 26 décembre 2020 Auteur Posté(e) 26 décembre 2020 (modifié) C'est un peu quand même l'enseignant de mon fils ... Et j'ai déjà passé le concours. Je suis dans le secondaire. il y a 9 minutes, prune2007 a dit : Je répondrai simplement sur la partie vaccination/asa. C'est l'employeur qui autorise l'asa (autorisation spéciale d'absence) et qui définit donc les cas où il place l'agent en asa ou pas. Pour l'instant, à ce que je sache, l'EN n'a pas défini ce cadre puisque la campagne de vaccination commence à peine. Pour ma part, je travaille au sein d'une mairie et si j'avais des agents fragiles (aucun ne s'est déclaré ainsi jusqu'à ce jour) et qu'ils refusaient le vaccin, je ne leur accorderai pas l'asa. Ils seraient placés en CMO si leur médecin l'estime nécessaire pour leur santé et qu'il estime également que le vaccin représente plus de risques que d'avantages. Dans ce cas, ce serait l'assurance maladie qui prendrait en charge l'arrêt et non moi (enfin la commune) l'employeur. Et le CMO est limité dans le temps. L'Etat étant son propre assureur, l'incidence financière de l'absence d'enseignants est différente, mais je vois mal comment on pourra justifier des ASA pour des agents qui ne veulent pas être vaccinés. Merci pour cet éclairage ! Je trouve vos arguments compréhensibles. Le problème dans l'EN, c'est que personne ne gère vraiment les enseignants (je veux dire une personne qui a intérêt que ses troupes soient au travail, mais a des moyens pour les préserver, en cas d'impossibilité). Un peu moins dans le secondaire que dans le primaire, mais à peine. Donc tout le monde s'en b... jusqu'au jour où quelqu'un met un coup de pied dans la fourmilière. Pourtant, nous avons de gros soucis de crédibilité et il est urgent que les choses soient clarifiées. Modifié 26 décembre 2020 par Scoubinou 1 1
reysan Posté(e) 26 décembre 2020 Posté(e) 26 décembre 2020 il y a 1 minute, Scoubinou a dit : C'est un peu quand même l'enseignant de mon fils ... Merci pour cet éclairage ! Je trouve vos arguments compréhensibles. Le problème dans l'EN, c'est que personne ne gère vraiment les enseignants (je veux dire une personne qui a intérêt que ses troupes soient au travail, mais a des moyens pour les préserver, en cas d'impossibilité). Donc tout le monde s'en b... jusqu'au jour où quelqu'un met un coup de pied dans la fourmilière. C'est l'enseignant de ton enfant à l'ecole comme tu dis , tu n'as pas à juger de sa vie privée . 3
Scoubinou Posté(e) 26 décembre 2020 Auteur Posté(e) 26 décembre 2020 à l’instant, reysan a dit : C'est l'enseignant de ton enfant à l'ecole comme tu dis , tu n'as pas à juger de sa vie privée . Je vous trouve bien agressif ... J'ai bien expliqué plus haut la situation. Sa vie privée ne me regarde pas, mais quand il l'étale aux yeux de tous, elle n'est plus si privée que ça. De plus, rien ne m'empêche de juger. C'est éventuellement l'utilisation de mon jugement qui pourrait poser problème, et j'ai expliqué plus haut mon attitude. 2
reysan Posté(e) 26 décembre 2020 Posté(e) 26 décembre 2020 il y a 5 minutes, Scoubinou a dit : Je vous trouve bien agressif ... J'ai bien expliqué plus haut la situation. Sa vie privée ne me regarde pas, mais quand il l'étale aux yeux de tous, elle n'est plus si privée que ça. De plus, rien ne m'empêche de juger. C'est éventuellement l'utilisation de mon jugement qui pourrait poser problème, et j'ai expliqué plus haut mon attitude. Il n'y a aucune agression mais je trouve deplacé de juger si oui ou non il doit se faire vacciner, de vouloir le défendre n'est pas votre rôle puisqu'à priori vous ne le connaissez pas et vousne le souhaitez plus. Je pense qu'il suffit de répondre aux parents que vous ne pouvez qu'entendre leurs doleances, c'est aux supérieurs d'agir 1 6
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