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Posté(e)
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Merci pour ces poèsies et les liens: ça facilie le boulot!

Posté(e)

Je l'avais loupé ce post !! :cry:

Et il m'a bien manqué cette année...

Bon, j'en rajoute une :

Le ciel

(Paul Verlaine)

Le ciel est, par-dessus le toit,

Si bleu, si calme !

Un arbre, par-dessus le toit,

Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu’on voit,

Doucement tinte.

Un oiseau sur l’arbre qu’on voit

Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,

Simple et tranquille.

Cette paisible rumeur-là

Vient de la ville.

- Qu’as-tu fait, ô toi que voilà

Pleurant sans cesse,

Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,

De ta jeunesse?

Elle est très belle à entendre, dite par les enfants. Il y a eu de très beaux moments, et un échange très intéressant en classe sur la vieillesse, le regret, les personnes âgées, etc. :blush:

Un beau souvenir de cette année...

Posté(e)

Belle initiative ce post :applause:

  • 5 semaines plus tard...
Posté(e)

Une petite merveille (évidemment, il faut en prendre des extraits si on veut la faire apprendre) :

L'Arbre à Kadabras

Le petit Tom aime beaucoup

Se promener dans son jardin.

C'est un jardin à secrets,

Tout fouillis d'arbres bizarres

Qui n'existent pas ailleurs.

Son papa les a plantés,

Juste avant de s'en aller

Il y a un milliard d'années,

Pour faire le tour du monde,

Et voir si la Terre est ronde.

Ou pas.

Quand son papa est parti,

un matin de nuit,

il lui a laissé un petit mot :

Mon bébé, mon petit lapin,

Je te confie le jardin.

Prends en soin.

Le petit Tom a fait le compte

De tous ses outils.

Il y a un arrosoir, pour arroser,

Si les journées sont trop chaudes.

Un soupiroir, pour soupirer,

Si elles durent trop longtemps.

Et une grande brouette,

Pour trimballer ce qui est lourd.

Un ratepioche. Une biclette.

Un épeluchoir à fourmis.

Et puis tout un tas de scies.

C'est très important aussi.

Comme disait son papa :

On peut tout faire avec des scies...

Tous les soirs et tous les matins,

Tom cultive son jardin.

Dans son immense verger,

Il y a de gros Poinaniers

Et de larges Pompotiers.

Et des grands Tartinomiels,

Qui se miament pour le quatre-heures.

Tom arpente les allées,

Tout en poussant sa brouette

Ou en portant son panier.

Quand on atteint le mur du fond,

On trouve le grand Caillé.

C'est un vieux Caillé Aspiral,

Aux feuilles à petits carreaux.

Il vient d'un pays lointain

En voie de disparition.

Avec ses feuilles à carreaux,

Tom fabrique des chapeaux,

Des cocottes ou des bateaux.

Il faut les cueillir doucement,

Ne surtout pas les vexer,

Parce que sinon elles se froissent.

Ou bien elles se roulamboulent,

On ne peut plus rien en tirer.

Certais jours, assis à l'ombre

Du grand Caillé Aspiral,

Sur les plus petites feuilles,

Tom écrit à son papa

Des lettres qui commencent toutes

Par : mon papa à moi...

Mais qui ne finissent pas.

Son papa saura la suite,

Quand il reviendra.

A côté du grand Caillé,

Il y a un bel Arbrizou.

C'est un arbre très spécial :

Il abrite les Bizous

Qui n'ont pas trouvé de joues.

Les Bizous sont volatiles

Comme les petits oiseaux

Et les ballons à ficelles.

Sans joues rondes où se nicher,

Ils ont l'air de s'ennuyer

Ils froufroutillent et soupirent,

Et se dégonflent peu à peu.

Mais si on s'intéresse à eux,

Ils se remplument aussitôt

Et font des mimis mouillés.

Le petit Tom les apprivoise,

Pour quand son papa sera là.

Son papa, il a des joues

Pour y loger cent bizous.

Il les aimera beaucoup.

Le petit Tom aime bien

Tous les arbres du jardin.

Même ceux qui sont tombés, fatigués.

Il s'est construit un kayak

Dans un tronc de Flibustier.

C'est un arbre aventurier,

Qui a servi à fabriquer

Des jambes de boies (pour pirates).

Il a beaucoup canoé, pirogué et naviré,

Sur tous les océans du monde.

Le petit Tom a fait sa cabane

Dans les branches d'un Vagalam.

C'est un arbre morose et bleu.

Il donne des fruits amers.

Il ne faut pas en manger.

La cabane est très jolie,

Elle est chaude comme un nid.

Quand il a besoin d'être seul,

Le petit Tom s'y réfugie.

Le Vagalam est tout le temps

Couvert de rosée.

Si on la prend au creux des mains

Et qu'on se frotte la frimousse,

Ca nettoie bien des chagrins.

Mais son arbre préféré,

C'est un arbre à Kadabras.

Il n'est pas bien grand.

Il pousse dans un petit coin, sans rien dire.

Il a des branches sombres et rouges,

Des feuilles comme du velours.

Il est un peu de guingois.

Les Kadabras sont des fruits

En forme de souhait le plus cher.

Ils sont petits à l'extérieur,

mais dedans ils sont gigantesques.

On peut s'en servir à tout

Et même à ce qu'on ne sait pas.

Il faudrait toujours en avoir

Une poignée avec soi.

Le petit Tom finit son tour au jardin,

Par cet arbre à chaque fois.

Il le serre entre ses bras,

Et il lui parle à mi-voix.

Avec des scies et puis des clous,

Il a fait une barrière pour pouvoir

Le protéger des terribles mangebois.

Quand on possède un trésor,

Il faut savoir le défendre.

Le petit Tom a de la chance

D'avoir un arbre à Kadabras,

Car c'est un arbre magique.

Ne demandez pas à Tom

Comment il le sait,

Il a trouvé ça tout seul.

C'était facile à deviner :

Il n'y a qu'à le regarder,

On ne peut pas s'y tromper...

En tous cas, ce qui est presque sûr,

C'est qu'il doit exaucer les souhaits.

Peut-être pas tout de suite, non.

mais le petit Tom est certain

Que si on murmure son nom

Arbre à kadabras ! longtemps,

Ca fait revenir les gens.

Peut-être aussi les papas ?

Marie-Sabine Roger

Posté(e)

Ce poème est trés trés ling mais il me donne une idée, pourquoi pas le couper en petits bouts chacun en apprend un peu, et le reciter à plusieurs ( cacun sa strophe) le résultat pourrait etre joli et leur donner envie d'écouter...

Posté(e)
Ce poème est trés trés ling mais il me donne une idée, pourquoi pas le couper en petits bouts chacun en apprend un peu, et le reciter à plusieurs ( cacun sa strophe) le résultat pourrait etre joli et leur donner envie d'écouter...

oui, j'avais eu cette idée aussi. Ce serait surement chouette. On peut s'en servir de fil rouge pour un spectcle d efin d'année, et fabriquer les arbres décrits...

On peut aussi n'apprendre que le début (jusqu'au message du papa "prends en soin") , le milieu (la strophe qui commence par "tous les soirs et tous les matins"), et la fin ("Mais son arbre préféré, c'est un arbre à Kadabras")

Posté(e)

Le chat blanc

Un petit chat blanc

qui faisait semblant

d'avoir mal aux dents

disait en miaulant :

« Souris mon amie

j'ai bien du souci.

Le docteur m'a dit :

- Tu seras guéri

si entre tes dents

tu mets un moment,

délicatement,

la queue d'une souris ».

Très obligeamment

souris bonne enfant

s'approcha du chat

qui se la mangea.

Moralité :

Les bons sentiments

ont l'inconvénient

d'amener souvent

de graves ennuis

aux petits enfants

comme-z-aux souris.

Claude Roy

Posté(e)

L’ordinateur et l’éléphant

Parce qu'il perdait la mémoire

Un ordinateur alla voir

Un éléphant de ses amis

- C'est sûr, je vais perdre ma place,

Lui dit-il, viens donc avec moi.

Puisque jamais ceux de ta race

N'oublient rien, tu me souffleras.

Pour la paie, on s'arrangera.

Ainsi firent les deux compères.

Mais l'éléphant était vantard

Voilà qu'il raconte ses guerres,

Le passage du Saint-Bernard,

Hannibal et Jules César...

Les ingénieurs en font un drame

Ça n'était pas dans le programme

Et l'éléphant, l'ordinateur

Tous les deux, les voilà chômeurs.

De morale je ne vois guère

A cette histoire, je l'avoue.

Si vous en trouvez une, vous,

Portez-la chez le Commissaire;

Au bout d'un an, elle est à vous

Si personne ne la réclame.

Jean Rousselot

Posté(e)

une autre version de fables de la fontaine

La fourmi et la cigale

La fourmi ayant stocké

Tout l'hiver

Se trouva fort encombrée

Quand le soleil fut venu :

Qui lui prendrait ses morceaux

De mouches ou de vermisseaux ?

Elle tenta de démarcher

Chez la cigale, sa voisine,

La poussant à s'acheter

Quelques grains pour subsister

Jusqu’à la saison prochaine.

« Vous me paierez, lui dit-elle,

Après l'oût, foi d'animal,

Intérêt et principal. »

La cigale n'est pas gourmande :

C'est là son moindre défaut.

Que faisiez-vous au temps froid ?

Dit-elle à cette amasseuse.

- Nuit et jour à tout venant

Je stockais, ne vous déplaise.

- Vous stockiez ? j'en suis fort aise ;

Et bien soldez maintenant. »

Françoise Sagan

Le Renard et le Corbeau

ou si l’on préfère

La (fausse) Poire et le (vrai) Fromage

Or donc, Maître Corbeau,

Sur son arbre perché, se disait : " Quel dommage

Qu’un fromage aussi beau,

Qu’un aussi beau fromage

Soit plein de vers et sente si mauvais...

Tiens ! Voilà le renard. Je vais,

Lui qui me prend pour une poire,

Lui jouer, le cher ange, un tour de ma façon.

Ça lui servira de leçon ! "

Passons sur les détails, vous connaissez l’histoire :

Le discours que le renard tient,

Le corbeau qui ne répond rien

( Tant il rigole ! ),

Bref, le fromage dégringole...

Depuis, le renard n’est pas bien ;

Il est malade comme un chien.

Jean-Luc Moreau

Le Corbac et le Rocneau

Un pignouf de corbac, sur un touffu, paumé,

S’envoyait par la tranche, un coulant barraqué.

Un goupillé d’rocneau qui n’avait pas clappé,

Se radina lousdé pour le baratiner :

" Hé ! Mon pote le corbac,

Je n’avais pas gaffé que t’étais si chouette

Et si bien baraqué.

Si tu pousses ta gueulante aussi bien que t’es fringué,

T’es l’caïd des mecs de ce bled ! "

Le corbac, pas mariole,

Lui lâcha le coulant sur la fiole.

Moralité :

Chacun, dans son louinqué,

S’il veut rester peinard,

Doit fermer son clapet

Devant les combinards.

Posté(e)

Comme il est bon d'aimer

Il suffit d'un mot

Pour prendre le monde

Au piège de nos rêves

Il suffit d'un geste

Pour relever la branche

Pour apaiser le vent

Il suffit d'un sourire

Pour endormir la nuit

Délivrer nos visages

De leur masque d'ombre

Mais cent milliards de poèmes

Ne suffirait pas

Pour dire

Comme il est bon d'aimer

Jean-Pierre Siméon

Posté(e)

Portrait de l’autre

L’Autre :

Celui d’en face, ou d’à côté,

Qui parle une autre langue

Qui a une autre couleur,

Et même une autre odeur

Si on cherche bien…

L’Autre :

Celui qui ne porte pas l’uniforme

Des bien-élevés,

Ni les idées

Des bien-pensants,

Qui n’a pas peur d’avouer

Qu’il a peur…

L’Autre :

Celui à qui tu ne donnerais pas trois sous

Des-fois-qu’il-irait-les-boire,

Celui qui ne lit pas les mêmes bibles,

Qui n’apprend pas les mêmes refrains…

L’Autre :

N’est pas nécessairement menteur, hypocrite,

vaniteux, égoïste, ambitieux, jaloux, lâche,

cynique, grossier, sale, cruel…

Puisque, pour Lui, l’AUTRE…

C’est Toi

Robert Gélis

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