Lilie75 Posté(e) 23 octobre 2008 Posté(e) 23 octobre 2008 Je trouve que si qqn a le concours qu'il ait une licence, un bac +5 ou pas de diplôme mais 3 enfants il est aussi méritant, puisqu'il a l'a eu son concours , la question de "piquer" des places ne se pose pas.Mais le seul truc qui me chiffonne c'est en quoi avoir 3 enfants fait de vous qqn de différent par rapport à qqn qui n'en a pas ou un ou deux? En quoi 3 enfants devrait donner un droit spécial? J'ai un peu du mal à voir la logique. Qqn qui a actuellement une licence et 2 enfants par exemple et ne pourrait pas continuer pour X raison ses études et bien c'est mort pour lui à partir de l'année prochaine, alors que qqn qui n'a que le bac et 3 enfants pourra continuer (enfin si ça se confirme, ce que je souhaite aux personnes concernées), je ne trouve pas ça logique? Je trouve que soit on demande à tout le monde d'avoir un niveau de diplôme, soit on reste dans une pure logique de concours qqsoit le niveau de diplôme (ce qui serait sans doute un peu plus égalitaire). C'est assez vieux comme principe. L'état par du principe que quand tu as fait au moins 3 enfants tu as participer à la croissance du pays. Tu as donner de ta vie pour ta nation. Ils te sont en quelque sorte redevable en te permettant des choses comme ça. Ça encourage la natalité, et les résultats sont là! On est l'un des meilleurs pays d'Europe en natalité. (le meilleur même je crois)
majareta Posté(e) 23 octobre 2008 Posté(e) 23 octobre 2008 C'est assez vieux comme principe. L'état par du principe que quand tu as fait au moins 3 enfants tu as participer à la croissance du pays. Tu as donner de ta vie pour ta nation. Il te sont en quelque sorte redevable en te permettant des choses comme ça. Ca encourage la natalité, et les résultats sont là! On est l'un des meilleurs pays d'Europe en natalité. (le meilleur même je crois) Euh... TRAVAIL FAMILLE PATRIE, c'est ça?
Mayanne48 Posté(e) 23 octobre 2008 Posté(e) 23 octobre 2008 Bonjour, Je rejoins les mamans de 3 enfants (même si je n'en ai " que " 2 à gérer, trop facile !! ) Chaque parcours de vie amène différentes compétences. Les mamans ont sûrement plus de patience, d'expérience pour le relationnel avec les élèves et elles connaissent le point de vue des parents. Un licencié en lettres, anglais, maths ou bio a des connaissances dans sa matière. Même chose pour un 3ème voie. Au final, cela permet, puisqu'on travaille en équipe, d'avoir plusieurs façons de voir les choses et de se compléter. Et puis c'est un concours !!!!! On est tous notés de la même façon sur les mêmes épreuves, je ne vois pas le problème !!!!!
Lilie75 Posté(e) 23 octobre 2008 Posté(e) 23 octobre 2008 Pour ceux qui sont jaloux des mères de 3 enfants et autres, allez voir les handicapés qui ont des places spéciales pour le CRPE sans même avoir à passer le concours ! ... Ils abusent les handicapés quand même...
majareta Posté(e) 23 octobre 2008 Posté(e) 23 octobre 2008 Non mais sérieusement : comme je l'ai dit plus haut, je n'ai aucun reproche à faire aux mères de 3 enfants, si j'étais à leur place je ferais pareil, et effectivement au final les épreuves sont les mêmes pour tous. Cependant, je rejoins Moana, lorsqu'elle dit "Mais le seul truc qui me chiffonne c'est en quoi avoir 3 enfants fait de vous qqn de différent par rapport à qqn qui n'en a pas ou un ou deux? En quoi 3 enfants devrait donner un droit spécial? J'ai un peu du mal à voir la logique." Quand on réfléchit 2 secondes, effectivement où est leur logique? Pourquoi on a arbitrairement décrété que les mères de 3 enfants pourraient se passer de diplômes? Je ne vois pas le rapport avec les études et les compétences du métier. Même l'excuse que c'est un métier au contact avec des enfants ne tient pas car 1) Enseigner n'a rien à voir avec élever ses propres enfants 2) Les mères de 2 enfants n'ont pas accès au concours sans diplomes 3) Ces dispenses n'existent pas que dans l'éducation, d'autres concours publics (administratifs par exemple) dispensent aussi les mères de 3 enfants. Avoir des enfants est une question d'ordre privé, c'est l'affaire de chacun, et je ne vois pas en quoi cela devrait être pris en compte au niveau d'examens ou de concours. Cela donne le sentiment de récompense face à un choix de vie personnelle, c'est juste en cela que c'est dérangeant, c'est tout. Il ne faut pas prendre mes propos comme une critique de ces personnes, mais comme une réflexion sur la société en générale qui semble imposer implicitement un modèle de vie puisque valorisé de fait. ps : juste un mot sur les personnes handicapées : elles ne sont dispensées de rien du tout (ni de diplômes ni de concours), et j'ajouterai même qu'elle en seraient vexées. Je connais une fille qui a passé le concours, elle est malentendante et a des problèmes moteurs, elle n'a été dispensée que pour le sport.
Dominique Posté(e) 23 octobre 2008 Posté(e) 23 octobre 2008 juste un mot sur les personnes handicapées : elles ne sont dispensées de rien du tout Il y a des personnes handicapées qui passent le concours mais il y a aussi des personnes handicapées qui sont recrutées sans concours et sont admises en PE2 après des entretiens organisés par les Inspections Académiques.
Isabelle30 Posté(e) 23 octobre 2008 Posté(e) 23 octobre 2008 Je pense que chaque personne a un vécu et que chaque personne a qq chose à apporter... mais je trouve très sincèrement désolant la façon de penser de certains/certaines. Oui, les mamans de 3 enfants sont dispensés de diplomes ! C'est comme ça et ça ne date pas d'hier ! Pourquoi 3 et pas 2 ? Et bien pourquoi la licence et pas le DEUG ? C'est pareil, il faut une limite, elle est posée, point. Ah la la, sans parler de ces gens qui se reconvertissent, ces vieux qui se découvrent une vocation tardive (dont je fais partie mais j'enseigne depuis 1997 je pense avoir des circonstances atténuantes ...) et qui piquent des places ! Pourquoi ne pas non plus parler de ceux qui réussissent le concours et qui abandonnent en PE2 parce qu'ils se rendent compte qu'ils ne sont aps fait pour ça ? Ils ont pris la place de qqn d'autre, pourtant comment être sûre qu'on est fait pour ce métier tant qu'on n'est pas devant une classe ? S'en prendre aux autres pourquoi ? Par facilité ? Mais pourquoi on ne reviendrait pas au vrai problème ? Personne ici n'a encore parlé de ceux qui travaillent déjà au sein de l'EN et qui n'arrivent pas à décrocher le concours. Ils n'ont pas plus de passerelle que ça, doivent passer pour la plupart le concours externe parce que l'interne n'est pas ouvert ds tt les académies. Mais ce que je trouve le plus terrible, ce sont tous les contractuels et les vacataires, qui sont employés comme bouche-trou au fil des ans, suffisamment bons pour rendre service pendant une année scolaire mais pas suffisamment bon pour intégrer définitivement l'EN. Personne ne parle de la VAE qui n'existe pas au sein de l'EN ! Personne ne parle des syndicats qui ne se battent jamais pour le pbl de précarité ds les emplois de l'EN. Combien de fois j'ai entendu "tu es stagiaire ?" "non contractuelle" suivie d'un gros "ah" de dépit. Pourtant en pratique, titulaire ou non titulaire, on fait le même boulot... J'ai aussi entendu des différences entre enseignants parce que justement certains avaient apssé l'externe et l'autre le concours interne (moins valorisant apparemment !). Ca me désole de voir autant de dénigrement, ça me désole de voir que de futurs enseignants, censés travailler en équipe, censés décloisonner, censés respecter les autres, censés surtt montrer le bon exemple aux élèves, leur apprendre la tolérance, avoir un rôle éducatif, puissent avoir de telles pensées. C'était mon coup de g**** Isabelle.
vince07 Posté(e) 23 octobre 2008 Posté(e) 23 octobre 2008 Salut tout le monde , je n'ai pas participé à cette discussion mais j'ai lu les derniers messages. Je ne pense pas que les mères de trois enfants aient le droit d'accès au concours car elle serait plus à même de s'occuper de mômes car elles en ont elles mêmes... Je pense que la prise en compte de ce statut vient du fait que faire 3 enfants = 3 x 9 mois + les mois qui suivent pour s'occuper de ses gosses (on va dire 5 mois pour faciliter le calcul ) = 27 + 15 = 42 mois soit 3,5 années soit un peu plus que la durée d'une licence...... Autrement dit, le temps où la femme est enceinte est un temps où elle ne peut , a priori, pas étudier 100 % du temps. Après même si c'est un choix personnel au début, l'état n'en est pas moins reconnaissant envers les femmes qui font des enfants. Imaginez vous un femme qui a son premier enfant à 19/20 ans puis deux autres mômes (aller on va dire à 23 et 26 ans) : elle a construit sa famille, quelque part elle a rendu service à son pays (j'aime pas trop dire ça mais quelque part c'est un peu vrai) mais malheureusement pour elle, elle n'a aucun diplome supérieur et ne peut reprendre des études longues car ça coute trop cher...elle serait donc condamnée à ne jamais pouvoir passer un concours, exercer la profession dont elle rêve etc ??? bon c'est peut être un peu bizarre de le voir comme ça mais c'est ce que j'avais en tête à cet instant ! Vincent
Sinai Posté(e) 23 octobre 2008 Posté(e) 23 octobre 2008 Ecoles Normales et IUFM Je suis chargé de vous présenter la nouvelle réforme du concours d'entrée à l'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) pour l'enseignement primaire, annoncée voici trois semaines par MM. Lang et Meirieu, et de rappeler rapidement le chemin parcouru depuis les écoles normales républicaines. Il y a dans cette réforme un choix stratégique avoué : profiter du départ en retraite de quelque 300 000 enseignants pour opérer dans notre profession une véritable purge. Pour remplacer cette cohorte d'enseignants « crispés » sur la transmission des savoirs, sur leurs « postures frontales et adultocentriques » par une génération conditionnée, épiée, surveillée dans les IUFM et même après l'IUFM - car la titularisation serait retardée. Il n'a pas échappé, en effet, aux ministères obscurantistes que les jeunes institutrices et instituteurs, sitôt sortis de l'IUFM, redeviennent possédés du démon de l'instruction publique ! Je sollicite votre indulgence sur une question de terminologie : je ne parviens pas à abandonner le mot instituteur et à le remplacer par « professeur des écoles ». C'est là un blocage dont l'origine remonte très loin dans mon enfance. J'ai d'ailleurs été recruté à 14 ans et demi comme élève-maître, par concours, dans la 90e promotion de l'Ecole normale de Paris. Je vous parle d'un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître : celui où l'Etat n'était pas encore devenu l'ennemi du savoir, le persécuteur des enseignants, et où l'on était fier de numéroter les promotions depuis les lois républicaines du 19e siècle fondant l'enseignement moderne. Comme vous le savez, nous devons à un décret de la Convention, en 1794, à Condorcet et à Lakanal, cette appellation d'Ecole normale. Car ces écoles devaient donner les normes, les règles, pour que dans toute la nation les jeunes Français aient le même droit à l'instruction. Une autre invention géniale de Lakanal fut le COURS, qui permettait de concilier la rigueur et la continuité des enseignements avec les goûts, les curiosités différentes des élèves. Vous savez aussi que les réformateurs-fossoyeurs ont eu la peau des écoles normales, qu'elles ont vendu d'ailleurs chèrement, par des grèves générales durant quinze ans. Et vous savez que l'assaut contre les COURS est engagé, et que la résistance se manifestait, il y a quelques jours, dans la rue, contre les « itinéraires de découverte » de Lang, remplaçant les COURS. Nous étions, dans certaines écoles normales, jusqu'à 40 ou 50% d'enfants d'ouvriers, bien placés pour savoir le rôle de l'instruction pour le peuple. Nous y étions viscéralement attachés, d'où les haines attisées contre les Ecoles Normales. Elles eurent l'honneur d'être fermées sous Pétain, puis elles furent attaquées par De Gaulle, amputées sous Giscard, achevées et enterrées sous Mitterrand. C'est un régime politique qui les a tuées. Et lorsqu'on a recruté à la licence, sous le ministre Savary, les instituteurs et institutrices, soit six à sept ans plus tard que notre recrutement en seconde, il ne restait qu'un enfant d'ouvrier sur sept. Mais il est vrai qu'était apparu en échange un nouveau slogan : l'égalité des chances ! Or, le bilan est là, et devrait ôter tout complexe, tout esprit défensif à nos jeunes collègues que la propagande officielle accuse d'être « ringards », sous prétexte qu'ils veulent instruire. Il y a eu durant un siècle une nation instruite, une jeunesse cultivée, des diplômes stables, une école jalousée et copiée dans le monde entier. Et, en vingt ans, voici le champ de ruines, le beau résultat des réformateurs-fossoyeurs : 20% d'illettrés ou quasi-illettrés à l'entrée en sixième ! Pour retrouver dans l'histoire une situation comparable à l'oeuvre de nos « modernes » obscurantistes, il faudrait sans doute remonter à l'époque de la loi Falloux (1). Redescendons maintenant, des géants des Lumières, de 1789 et de la Convention, aux nains obscurantistes de 1989, aux IUFM et à la loi Jospin qui les fonda. Encore une fois, parlons d'archaïsme et de modernité. Un collègue professeur d'IUFM, qui a enseigné d'abord dix ans dans les Ecoles normales (dernière formule, avant 1990 donc), a établi une comparaison accablante. Je n'en citerai qu'un élément : auparavant, didactique du français et des maths, pour les futurs enseignants, 135 heures en deux ans. Dans les IUFM : 30 heures en un an. Quel progrès, quelle modernité ! En fait, la « modernisation » n'est qu'un vulgaire camouflage. Les écoles normales, comme le dit ce collègue, avaient « une structure simple et cohérente ». Tout simplement parce que le but politique l'était aussi : instruire ; et pour cela former solidement les maîtres. Ceux qui ont fondé les IUFM ont le but tortueux, hypocrite, dissimulé, de liquider l'instruction publique. D'où le désordre, l'inefficacité, l'arbitraire qui règnent aujourd'hui. Il est temps de présenter le nouveau concours de recrutement des « professeurs des écoles », tel qu'il a été conçu, calculé par M. Meirieu, éminence grise de M. Lang après avoir été celle de M. Allègre. Voici le grand filtre à conscience, le nouveau tamis idéologique que serait le concours Meirieu-Lang. 20 coefficients. Epreuves écrites anonymes fondées sur le savoir : coefficient 6. Epreuves orales non anonymes fondées sur la conformité avec la propagande « pédagogique » officielle : coefficient 14 ! Je ne parlerai que de la première épreuve orale, épreuve où l'on questionnera le candidat sur sa « philosophie de l'éducation », sachant que M. Lang a ostensiblement déclaré que M. Meirieu était le concepteur du concours, donc de cette mise à la question philosophique des candidats. Et quiconque a parcouru les ouvrages doctrinaux de M. Meirieu sait qu'il en suppure à toutes les pages la haine des disciplines, des cours, et de l'école républicaine (2). On demandera donc au candidat, par une étrange formule qui trahit l'intention inquisitoriale, de « se situer » par rapport au métier de professeur d'école. On lui demandera ses opinions quant aux « valeurs » qu'il veut transmettre (3). On lui demandera son opinion sur « la place de l'école dans la société ». On lui demandera son opinion sur les « finalités de l'école », sur « l'environnement de l'école », sachant que le « programme » de cette épreuve d'opinions n'évoque ni les savoirs, ni l'instruction. Cette épreuve devant jury est affecté d'un coefficient 4 : à elle seule, elle permet d'anéantir une note favorable à l'écrit. Et voici une trouvaille bien jésuitique à la Meirieu. Six mois séparent l'écrit de l'oral, six mois de suspension sur chaque candidat admissible de l'épée de Damoclès, pendant lesquels il aura tout le temps de s'informer de ce qui plaît aux jurys. Or, ce qui plaît aux jurys se trouve dans le programme Meirieu de la deuxième année d'IUFM, qui devient la doctrine obligée du concours d'admission. Il est dit que le futur enseignant doit se préparer à des « mutations ». Il devra « faire évoluer ses représentations du métier », abandonner, donc, celles qu'on lui a inculquées jusque là. Il serait donc jugé et admis, comme futur fonctionnaire, sur ce que M. Meirieu appelle « les passages obligés » : - Son adhésion à la « transversalité » dans l'enseignement du français – mot pompeux signifiant l'abandon des leçons spécifiques d'orthographe, de grammaire, de syntaxe. Le candidat doit donc abjurer ses hérésies sur l'apprentissage de la langue française. - Le second passage obligé se passe malheureusement de commentaires : il rassemble très exactement toutes les mesures Allègre que nous avons combattues en 1999-2000 : « La formation à la dimension collective et partenariale du métier (travail en équipe, décloisonnement des disciplines, les approches interdisciplinaires - itinéraires de découvertes, travaux personnels encadrés, projets pluridisciplinaires à caractère professionnel - les relations avec les parents, ouverture sur le monde économique, culturel (les classes à projet artistique et culturel.). » - La formation au « métier réel », celui d'avant la « mutation » Meirieu étant sans doute virtuel. Le métier réel est celui « de la prise en compte des publics hétérogènes (.), de l'intégration des élèves handicapés ». Il y aurait ici beaucoup à dire. Il serait utile que les collègues de cette assemblée, qui vivent les situations nées de ces mesures, parlent de cette infamie que constitue l'actuelle fermeture des classes de perfectionnement. Mesure qui frappe à la fois ces élèves, qui perdent leur droit à une attention spécifique d'enseignants spécialisés, et les autres classes que sous ce vocable « d'intégration » on désintègre en fait. - Enfin, le nouveau « professeur des écoles » devrait se plier à une nouveauté de taille : « l'enseignement du fait religieux ». S'il restait une qualité encore intacte de notre école, c'était bien la neutralité laïque, l'interdiction de laisser entrer dans l'école les discussions, disputes et empoignades entre les différentes religions. Et ce serait maintenant le professeur qui susciterait, qui provoquerait ces « débats » ? Que fait-on, soit dit en passant, de sa conscience à lui, protégée par la loi de 1905 séparant les Eglises et l'Etat ? Je sais bien que pour attaquer cette redoute républicaine, de grandes manoeuvres se préparent. Je sais qu'on embauche de grandes consciences, des intellectuels, pour assurer au public que la lente reptation des clergés pour se faufiler à nouveau dans nos écoles laïques n'a rien, mais rien à voir avec un enseignement très « objectif » du fait religieux qui serait, paraît-il, de première urgence. Mais il se trouve que cette campagne commence bien mal ! A qui fera-t-on croire que M. Meirieu, chroniqueur attitré du journal La Vie (ex La Vie catholique), l'un des organes officiels de l'Eglise avec La Croix et Le Pèlerin, est le garant de quoi que ce soit d'objectif s'agissant de l'école laïque ? A ceux qui voudraient gober cela, je conseillerais de relire l'histoire de France des derniers siècles, avant de mourir idiots. En conclusion, que penser de ces « mutations », de ces « passages obligés », de ces contrôles, évaluations, surveillances multiples auxquels nos jeunes collègues seraient soumis ? Il s'agit d'un contrôle des consciences, d'une police de la pensée. Il s'agit de l'installation de cette « école totalitaire » contre laquelle Liliane Lurçat a lancé l'alarme. Il faut alerter le peuple sur la dénaturation et le démantèlement que veulent infliger à son école les fossoyeurs au pouvoir. Il faut que la crainte change de camp, et que, comme cela s'est déjà produit, l'expression du rejet populaire fasse remiser aux tiroirs et aux poubelles la réforme obscurantiste Meirieu-Lang. J'emprunterai enfin sa conclusion au livre de Michel Eliard La fin de l'école (PUF) : « Ceux qui s'empressent de décréter la mort de ce qui reste de l'Ecole de Jules Ferry, ou son obsolescence, feraient bien d'y regarder à deux fois, car, s'il a fallu plusieurs révolutions pour aboutir à la République et à l'instruction publique, leur défense pourrait bien en provoquer une nouvelle. » ________________ (1) Voir Antoine Prost : « L'enseignement en France, 1800-1967 », graphique de la page 96 donnant la courbe historique des conscrits et conjoints illettrés. (2) « Il faut casser l'organisation archaïque de l'actuelle journée scolaire en heures de cours. » P. Meirieu, L'école ou la guerre civile, Plon, p. 173. « Assez de cette accumulation invraisemblable de concepts, notices, connaissances hétéroclites agrégées au fil du temps et des pressions des lobbies disciplinaires ! » Idem, p. 167. (3) Sur cette histoire de « valeurs », on notera avec intérêt ce qu'écrivait M. Meirieu au moment où il confectionnait le nouveau concours. Il fait état de ses conversations avec Régis Debray et observe : « Nous fûmes complètement d'accord sur la nécessité d'identifier des principes clairs capables de mettre (l'école publique) à l'abri des vicissitudes du temps, constatant même ensemble un paradoxe : l'enseignement catholique est, aujourd'hui, le seul à pouvoir mettre en avant des valeurs pour résister à la pression sociale. » La machine-école, Folio, p. 73. Michel Sérac
majareta Posté(e) 23 octobre 2008 Posté(e) 23 octobre 2008 quelque part elle a rendu service à son pays (j'aime pas trop dire ça mais quelque part c'est un peu vrai) Alors ça c'est vraiment des paroles d'un autre âge... Le monde est en état de surpopulation! En un siècle, tenez-vous bien, la population mondiale est passée de 1,6 milliard à 6,7 milliard... Alors l'excuse de "rendre service"... Mais malheureusement pour elle, Imaginez vous un femme qui a son premier enfant à 19/20 ans puis deux autres mômes (aller on va dire à 23 et 26 ans) : elle a construit sa famille, elle n'a aucun diplome supérieur et ne peut reprendre des études longues car ça coute trop cher...elle serait donc condamnée à ne jamais pouvoir passer un concours, exercer la profession dont elle rêve etc ??? Soyons objectifs 2 min! Une personne dont le rêve comme tu dis est d'être prof des écoles, je suis désolée je vais être dure, ne fais pas 3 enfants entre 19 et 25 ans! C'est quand même une question de bon sens, lorsqu'on rêve de quelque chose on s'en donne les moyens aussi. Parce-que avoir un enfant très jeune ça peut être un "accident", ou une erreur de raisonnement, mais en faire 3 si jeune, c'est vraiment avoir le désir fonder sa famille avant tout et ne pas penser à son avenir professionnel. Attention, je ne dis pas que c'est mal de vouloir fonder tôt une famille (chacun ses choix, je ne juge pas cela), je dis que lorsqu'on a un projet professionnel qui nous tient vraiment à coeur c'est vraiment se mettre consciemment des bâtons dans les roues. Il y a des jeunes qui ne peuvent pas faire des études parce-que leurs parents n'ont pas d'argent, qui sont contraints de bosser à plein temps à côté pour subvenir à leurs besoins, j'ai connu des copains qui ne mangeaient pas à leur faim à la fac et qui ne se chauffaient pas. Il y a aussi des jeunes filles qui ont eu 1 bébé à 18 ans par "accident" et qui devaient assumer un boulot, le bébé, la fac etc... Ces jeunes en chient grave, ils n'ont pas choisi leur situation, et on ne leur donne pas la moindre dispense de quoique ce soit. Tu vois la différence? Quand en sortant du lycée (ou au début de la fac) on décide de faire 3 enfants, on sait très bien qu'on fait une croix sur ses études, et je ne vois pas en quoi cela justifie une dispense surtout en regard de ceux qui n'ont pas choisi d'avoir une vie difficilement conciliable avec la fac.
Sapotille Posté(e) 23 octobre 2008 Posté(e) 23 octobre 2008 Dans le même ordre d'idées.... " Un soir de l'hiver dernier, je reçus deux jeunes filles en colère - vraiment très en colère. Elles étaient institutrices en formation (pardon, professeurs des écoles !) à l'IUFM de leur secteur et venaient d'avoir, une heure auparavant, une altercation avec leur « formateur » en français. Elles avaient demandé à cet homme pourquoi la grammaire nouvelle qu'il leur prônait avec insistance était supérieure à la grammaire traditionnelle. Le « maître » avait été incapable de leur donner une seule raison, sauf à réaffirmer qu'elle était préférable. Gabrielle et Flora ne décoléraient pas ; elles réclamaient mon avis. Évidemment, je leur mis en charpie, de mon mieux, cette imposture enseignante que constitue la grammaire dite « nouvelle », issue inconsidérément du structuralisme le plus pédant ; je les rassurai sur le bien-fondé de leur attachement à la vieille nomenclature éprouvée. Pas de déictiques, mais des bons vieux pronoms… Eh bien, désormais, je n'aurai plus besoin de me fendre d'aucune démonstration, il me suffira de tendre aux questionneuses irritées un livre superbe publié ces jours-ci par un professeur, Paul-Marie Conti (1), lequel analyse et décrit l'enseignement actuel du français du haut d'une vaste expérience et d'une impressionnante culture. Le constat est sans pitié : « L'école contemporaine est moins égalitaire que l'école de jadis, écrit M. Conti. L'éducation de masse a échoué, et les écoles des riches prospèrent quand celles des pauvres s'enfoncent dans l'ignorance. » Seulement il explique clairement l'une des causes principales de cet échec programmé : le chamboulement de l'enseignement du français qui débouche sur du creux, du vide, une fabuleuse tricherie organisée par des gens dont les visées politiques passent avant le souci d'instruire vraiment. Tout le livre est passionnant ; il étale les carences de l'enseignement littéraire - c'est à en pleurer, de rire et de chagrin. Mais le premier chapitre, relatif à « l'enseignement de la langue », est le plus lumineux ; il traite de la grammaire moderne - que l'auteur appelle « grammaire globale » pour en démonter les supercheries. « La grammaire globale se donne les apparences d'une science, sans masquer toutefois sa misère à l'observateur attentif. » Misère et prodigieuse inefficacité. Le livre met en lumière le malentendu qui existe entre les intentions de la grammaire « moderne » - qui n'en est pas une véritablement - et les objectifs de la grammaire traditionnelle. Malentendu qu'on pourrait résumer ainsi : la nouvelle grammaire exerce les élèves à repérer des faits de langage (avec des mots à coucher dehors), mais ne leur apprend rien d'utile quant au maniement de la langue, tandis que l'ancienne s'efforce de guider les enfants dans la forêt des fonctions, et de leur inculquer une vraie connaissance pratique de la syntaxe du français. Pour prendre une image, la grammaire nouvelle est une sorte de guide touristique destiné à visiter des monuments classés, alors que la grammaire ancienne est une école d'architecture où l'on apprend à bâtir des maisons. « L'enseignement du français est devenu le lieu de considérations creuses - la langue elle-même ne fait plus l'objet d'aucun apprentissage. » Le niveau général des élèves est tiré paradoxalement vers le bas - et c'est là justement, pardonnez-moi, que le « bas » blesse, comme dit ma cousine ! Or, qui peut le plus peut le moins. Tel qui maîtrise le français dans sa forme correcte ou soutenue, tellement soutenue qu'il en monte parfois vers les nuages de la poésie, peut aussi écrire et s'exprimer en charretier s'il le souhaite, ou s'il le faut. Mais celui qui ne connaît que le niveau charretier reste condamné à vie à la charrette - c'est actuellement le sort de l'enfant du peuple que l'école trahit en ne lui donnant pas ses chances, malgré tous les bavardages idéologiques. Je le dis avec gravité pour appuyer les propos libérateurs de Paul-Marie Conti : une école qui n'apprend pas la langue est coupable de la plus haute et abominable trahison des classes populaires - aux deux sens du terme. Tous les enseignants devraient lire ce livre. Tous ceux qui ont des enfants aussi. J'en ferai part à Gabrielle et à Flora. Pour y voir plus clair, et se coaliser, peut-être. « Écrasons l'infâme », disait Voltaire - c'est-à-dire l'idiotie." JPB
Messages recommandés