Eklektika Posté(e) 20 juin 2009 Posté(e) 20 juin 2009 Je ne crois pas au purement syllabique, même si c'est une partie nécessaire de l'apprentissage et je l'utilise bien évidemment. Je parlerais plutôt d'apprentissage du code. Ce qui me gêne dans ces méthodes que tu cites, c'est le côté "clé en main" qui fait que l'enseignant n'a plus besoin de se poser de questions ou de réfléchir. J'aime avoir la maîtrise de mes outils, quitte à les créer s'ils n'existent pas, et avoir suffisamment de recul et d'objectivité. C'est aussi le côté figé dans le temps. Y a-t-il une place pour la créativité dans ces méthodes ? Dans ce cas, quels outils avez-vous créés ? Je crois que justement chacun est maître de ses choix pédagogiques et c'est en cela que j'aime mon métier. Merci toutefois d'avoir répondu. Je vous laisse à vos discussions sur le choix d'un manuel en espérant y trouver un peu plus de variété et bonne journée.
Eklektika Posté(e) 20 juin 2009 Posté(e) 20 juin 2009 Volubilys, Je comprends très bien pour le multiple niveaux, je suis passée par là en début de carrière et avec une direction en prime Par contre, la créativité ne vient pas de la méthode mais de l'enseignant. Ce que je voulais apporter par mon intervention, c'est une autre approche, car j'ai constaté que ce discours "syllabique versus globale" prenait beaucoup le pas sur ce qui au fond intéresse les collègues, notre avis sur les méthodes de lecture. Il est intéressant d'avoir différents points de vue pour se faire sa propre opinion. Qui n'a qu'une cloche n'a qu'un son. Et puis si tes élèves ont appris à lire, c'est aussi grace à toi pas qu'à ta méthode.
nicolle Posté(e) 20 juin 2009 Posté(e) 20 juin 2009 Bonjour je viens de lire en diagonale les 25 pages!!! Très interréssants.Je me retrouve beaucoup à travers vos messages. J'aurai quelques questions. L'année prochaine j'envisage de faire Bien lire et aimer lire. Jusqu'alors je n'utilisais que le geste BM, mais je voudrais coller plus à la méthode . Je m'apprète donc à retaper le livre(car bien trop onéreux pour notre commune). Akwabon: fais -tu uniquement cette méthode ou complètes-tu avec autre chose ? Les exercices(son é, son "on") tapés sur ce fil par Sapotille et akwabon sont -ils dans la méthode ou est-ce de votre création ? Merci aussi à akwabon pour sa progression qui m'a permis d'y voir plus clair dans la programmation.
Mogwli Posté(e) 20 juin 2009 Posté(e) 20 juin 2009 Pourquoi ce choix pédagogique d'anciennes méthodes ? Ce n'est pas un jugement, juste de la curiosité Je comprends que l'on se pose cette question alors que nous sommes en 2009 et que les catalogues des éditeurs sont pleins à craquer ! Personnellement, je trouve que sous certains aspects, faire la classe, c'est un peu comme faire la cuisine. J'essaie de trouver de bons produits au marché, j'achète certains ingrédients en grande surface, je m'inspire de certaines recettes... et après je fais ma sauce, en ajoutant un soupçon de ceci, une pincée de cela... et mon grain de sel ! Quand je pars "faire mon marché" pour préparer ma classe, je m'approvisionne évidemment, autant que possible, dans les magasins "modernes" (comme les Alphas, certaines oeuvres de la littérature de jeunesse, beaucoup de documentaires qui sont très bien faits, certains fichiers MDI-Jocatop-etc, certains supports TICE...). C'est quand même beaucoup plus simple ! Mais quand je ne trouve pas l'ingrédient qui me convient, eh bien je ne me gêne plus pour me tourner vers les magasins "anciens" si eux me proposent ce que je cherche et que j'y trouve mon bonheur, à plus forte raison si ça réussit à mes élèves. Par exemple, pendant des années, en cycle 3, j'ai passé des heures et des heures à inventer des petites phrases à donner en dictée quotidienne, en essayant de trouver une progression satisfaisante. Je trouvais des idées dans un ouvrage actuel (CLR) mais ce n'était pas tout à fait ça. Et puis un jour, je suis tombée par hasard sur un vieux bouquin qui correspondait exactement à ce que je voulais faire, avec une progression géniale, et ça m'a drôlement facilité la tâche ! Pour en revenir à la lecture, ce que je reproche aux méthodes actuelles par rapport à ma façon de faire, outre leur prix prohibitif, c'est leur lourdeur et le manque de liberté, pour l'enseignant et encore plus pour les élèves. Donc je préfère faire ma petite cuisine, et avoir bouclé le code pour mi-janvier, afin de pouvoir ensuite batifoler avec mes élèves dans toutes sortes de textes et d'oeuvres. J'attaque donc avec les Alphas les 2 premières semaines, puis j'enchaîne avec Boscher sans abandonner les Alphas (on y découvre le perroquet tout nu, puis la toupie toute nue etc.) tout en piochant de petits textes et exercices dans d'autres manuels. Pendant ce temps, je travaille la compréhension orale à partir d'oeuvres modernes et traditionnelles que je lis à mes élèves. A partir de la mi-janvier, nous avons terminé Boscher et ce sont mes élèves qui lisent eux-mêmes toutes sortes de textes de la littérature, qui varient selon les années, selon les projets de la classe : c'est la LIBERTÉ ! Quant à expliquer pourquoi j'ai choisi la Boscher, j'y reviendrai plus tard, car ça dépasse largement le cadre de la lecture et je risque d'être intarissable !
Sapotille Posté(e) 20 juin 2009 Posté(e) 20 juin 2009 Par exemple, pendant des années, en cycle 3, j'ai passé des heures et des heures à inventer des petites phrases à donner en dictée quotidienne, en essayant de trouver une progression satisfaisante. Je trouvais des idées dans un ouvrage actuel (CLR) mais ce n'était pas tout à fait ça. Et puis un jour, je suis tombée par hasard sur un vieux bouquin qui correspondait exactement à ce que je voulais faire, avec une progression géniale, et ça m'a drôlement facilité la tâche ! C'est où??? C'est quoi??? J'en veux aussi...
Eklektika Posté(e) 20 juin 2009 Posté(e) 20 juin 2009 Mogwli (et aussi nenuphar plus haut), Ah enfin des réponses. Je pense qu'une méthode est faite pour être dépassée. On arrive à un certain niveau de maîtrise. Je ne me sens pas attachée à la méthode que j'utilise. Je prends ma liberté pédagogique en fonction de mes lectures "pédagogiques". Je pense notamment à l'étude des sons. Au début de ma carrière, j'avais besoin de repères pour y arriver. Aujourd'hui, je sais exactement quelles activités pratiquer en fonction de quel son. C'est pour cela que le purement syllabique me pose un problème, car je n'en ai pas besoin. Je ne sais pas si je me fais comprendre. Je ne dirai peut-être pas la même chose avec mes CP de l'année prochaine As-tu utilisé d'autres méthodes que celles-là avant d'avoir recours à des méthodes syllabiques ? J'avoue, je n'arriverais pas à utiliser Léo ou Lire... ou d'autres que j'ai pu voir sur le forum. Ce qui m'intéresse dans ton témoignage, c'est que tu n'utilises pas qu'une méthode ou un manuel, tu utilises d'autres supports, tels que les TICE ce qui est éminemment moderne Merci beaucoup, loin de moi l'idée d'utiliser un jour la méthode Boscher , je suis dure à convaincre et des arguments que j'ai pu lire jusqu'à maintenant ne me sont pas suffisants, mais au moins là j'ai eu une explication, c'est tout ce que je demandais. Merci beaucoup et bonne soirée, enfin bonne nuit, devrais-je dire !
Mogwli Posté(e) 20 juin 2009 Posté(e) 20 juin 2009 Merci beaucoup, loin de moi l'idée d'utiliser un jour la méthode Boscher , je suis dure à convaincre et des arguments que j'ai pu lire jusqu'à maintenant ne me sont pas suffisants, mais au moins là j'ai eu une explication, c'est tout ce que je demandais.Merci beaucoup et bonne soirée, enfin bonne nuit, devrais-je dire ! De rien ! Et n'aies crainte, je ne cherche pas à te convertir ! De toute façon, "chacun sa route, chacun son chemin...", l'essentiel étant qu'à la fin de l'année, tous nos élèves sachent lire et écrire, avec des bases solides qui leur permettent de profiter pleinement de leur scolarité. En tout cas, qu'il est agréable de pouvoir échanger sur ces sujets sans s'étriper !
Mogwli Posté(e) 20 juin 2009 Posté(e) 20 juin 2009 Par exemple, pendant des années, en cycle 3, j'ai passé des heures et des heures à inventer des petites phrases à donner en dictée quotidienne, en essayant de trouver une progression satisfaisante. Je trouvais des idées dans un ouvrage actuel (CLR) mais ce n'était pas tout à fait ça. Et puis un jour, je suis tombée par hasard sur un vieux bouquin qui correspondait exactement à ce que je voulais faire, avec une progression géniale, et ça m'a drôlement facilité la tâche ! C'est où??? C'est quoi??? J'en veux aussi... Il est à l'école ! Mais je te donnerai les références en début de semaine, dès que j'y retourne.
Eklektika Posté(e) 20 juin 2009 Posté(e) 20 juin 2009 Complètement d'accord avec toi Mogwli Chacun son chemin et son cheminement en fonction des rencontres et des difficultés rencontrées, car ce sont les difficultés qui nous font avancer et progresser.
Eklektika Posté(e) 21 juin 2009 Posté(e) 21 juin 2009 Qu'est-ce que tu ne comprends pas carollette ? J'imagine bien que les collègues sortent de leur méthode. Disons que j'ai parcouru de nombreux fils sur ce forum en ce qui concerne les méthodes de lecture ou manuels et que j'aurais aimé y trouver plus de diversité. Bien souvent, on tombe sur les mêmes idées de manuels : Léo et Léa, et Bien lire et aimer lire, les Alphas... Je n'ai absolument rien mais alors rien du tout contre ces pratiques. C'est juste qu'il en existe d'autres dont j'ai déjà parlé et que je les trouve aussi intéressantes et dignes de figurer dans ces fils sans pour autant être ridiculisé quand on les aborde. Je pense notamment à la conscience phonique abordée sur un autre fil. Peut-être suis-je la seule à ressentir cela, dans ce cas, veuillez m'excuser car loin de moi l'idée de polémiquer, je pense que tout le monde s'en sera rendu compte au travers de mes messages si vous m'avez déjà lue. Bien au contraire, j'ai envie de partager mon expérience et de faire de nouvelles découvertes et je compte bien sur vous pour m'aider Et comme dit Mogwli, qu'il est agréable de pouvoir échanger sur ces sujets sans s'étriper !
Eklektika Posté(e) 21 juin 2009 Posté(e) 21 juin 2009 Merci Akwabon, là ça devient vraiment intéressant. ça permet de voir le parcours de chacun car je me doute bien que vous n'êtes pas arrivé à ce choix comme cela. Il est vrai qu'au début de la carrière, on a tendance à écouter les conseils en vogue divers et variés. J'ai commencé avec Lecture en fête, une catastrophe et j'avais eu très peu de conseils dans ma formation si ce n'est une comparaison des manuels surtout en ce qui concernait la leçon sur le son [j] autant dire que j'ai tout eu à construire par la suite. Tu es passée d'une méthode naturelle à une méthode syllabique si j'ai bien compris. Je n'ai pas du tout eu le même parcours, ce qui peut expliquer pourquoi j'ai du mal à comprendre le tout syllabique avec des activités à côté, je m'en doute. Je pense que c'est intéressant pour les collègues qui débutent de savoir tout ça, car enseigner en CP demande de l'expérience que l'on forge au fil des années et de ses bonnes et mauvaises expériences. On a aussi le droit de changer d'avis et de ne pas être d'accord avec les pratiques des autres. C'est bien tout ça, car ça permet de sortir de ce débat qui nous poursuit depuis des années et qui met les enseignants de CP dans la situation de se justifier. C'est épuisant et contre-productif. Même si je ne partage pas votre choix pédagogique, je le respecte et mon intervention était aussi pour montrer que l'on peut sortir de ce conflit en écoutant les avis des uns et des autres, mais que c'est dans les deux sens. J'aimerais en tout cas qu'à l'avenir mes interventions ne soient plus raillées et continuer d'échanger et partager quelques soient nos divergences de points de vue. Merci d'avoir compris qu'il n'y avait pas d'animosité de ma part, d'avoir écouté mes remarques, d'avoir répondu à mes questions et au plaisir de se retrouver sur d'autres fils.
Sapotille Posté(e) 21 juin 2009 Posté(e) 21 juin 2009 Ce fil de discussion est de plus en plus intéresssant, et j'ajoute encore ma petite pierre en ce qui concerne mon choix de démarche pour enseigner la lecture au CP. Je lis que pour les unes ce choix s'est imposé grâce à des expériences plus ou moins heureuses ou pour les autres par des lectures ou cheminements pédagogiques. Mon choix a une toute autre motivation. Je suis entrée au CP en 1953 (d'accord, je suis moins jeune que vous , mais j'assume )dans la région parisienne et l'enseignement de la lecture qui nous a été dispensé fut ce que je qualifierais de "global intégral"... La première page du livre disait : "saute minet, saute tobi", le truc consistait à répéter ce que la maîtresse avait lu, et le tour était joué. L'angoisse pour nous était de devoir lire juste après la maîtresse car il était plus confortable de lire après le passage de 5 ou 6 copines pour avoir le temps de mémoriser la ou les phrases. Je n'ai vu passer cette année-là, ni une lettre, ni une syllabe... Une fois au CE1, la maîtresse disait à nos parents que 90% des élèves de sa classe ne savaient pas lire et je ne comprenais absolument pas ce qu'elle entendait par "lire..." puisque je savais un tout petit peu "deviner" comme on me l'avait enseigné. Une des premières pages du livre de lecture du CE1 parlait d'une poule rousse qui couvait une douzaine d'oeufs puis promenait dans la cour de la ferme une couvée de poussins en faisant "piou, piou" pour les rassembler... Et cette "extraordinaire maîtresse" nous avait dit "tout de go" : "o" et "u", ça fait "ou"... Et je me souviens encore de l'effet qu'avait produit sur moi cette révélation : un coup de tonnerre dans un ciel bleu !!! Et de révélations en découvertes fabuleuses, les choses se sont mises peu à peu en place dans ma petite tête toute déboussolée par cette entrée en matière étrange que fut pour moi la découverte de la grande école !!! Et je peux vous assurer qu'on se remet très difficilement d'un apprentissage catastrophique de la lecture. On en garde des lacunes importantes, on en garde cette habitude terrible de sauter des mots quand on lit, on en garde un esprit mal structuré, de l'à peu près en beaucoup de choses et surtout un immense sentiment d'être sans cesse en train de se faire piéger parce qu'on manque terriblement d'assurance... Donc le jour où j'ai été nommé en CP, ce que je redoutais plus que tout, mon choix était fait d'avance... Enseigner le code, les lettres , les syllabes, les mots, les phrases, les histoires, donner de l'assurance pour avancer plus loin sans piéger qui que ce soit, donner confiance pour avoir envie de continuer... En un mot, ne pas faire subir aux enfants qui m'étaient confiés, ce que j'avais subi moi-même. Que des instits soient capables de réussir avec une toute autre démarche, j'en suis tout à fait persuadée, mais moi, je n'en serais pas capable. Ce n'est pas du tout un choix idéologique, c'est le choix du coeur...
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