Ca n'arrive qu'aux remplaçants :-)

[Goëllette]

Si Ruffo était un vrai marseillais, il saurait que l'optimist, on en fait au Frioul, à la Pointe Rouge, mais jamais dans le Vieux Port.

Pour mon malheur, j'ai regardé sa vidéo de propagande pour la réforme Peillon. C'est insoutenable...

Tu es maso !

[Timis]

Petite question à ceux qui vivent bien d'être remplaçant :

Je remarque que plus ça va et plus mon non intérêt à cette fonction de bouche trou augmente, moins je supporte de ne pas avoir ma classe.

Ca passe notamment par un gros jugement de ma part de la personne titulaire : tantôt je trouve qu'elle n'est pas assez avancée dans le programme, tantôt qu'elle est trop laxiste dans la tolérance aux bavardages ; tantôt que les enfants sont de véritables cochons avec leurs cahiers etc...

Bref j'ai beaucoup de mal à tolérer des habitudes de classe qui ne sont pas les miennes. Quand j'ai fini, je me rends bien compte que je suis injuste et que chacun a sa propre tolérance au bruit etc… Sauf que concrètement, ben je n'y arrive pas. J'ai besoin de mes méthodes.

Du coup je m'énerve et ressemble à un dragon toute la journée à me battre contre le bavardage, à faire recommencer les élèves qui n'écrivent pas correctement et que je n'arrive pas à relire, mais ils ont ces habitudes et ils ne comprennent pas toujours pourquoi je leur dis ça, et c'est une bonne journée pour personne.

Enfin : comment faites-vous ? Vous vous battez quand même ? Vous laissez couler (si oui si vous avez des "trucs" pour m'y aider lol) ?

[Goëllette]

Pourquoi ne demandes-tu pas un remplacement long ?

[Timis]

Pourquoi ne demandes-tu pas un remplacement long ?

Parce qu'ils ne veulent pas m'en donner avant mon départ en congé maternité.

[cemline]

Ça doit bien faire 7ans que je demande des remplacements longs à défaut de réussir à avoir ma propre classe. Ils savent que je suis même prête à renoncer à mes frais de déplacement pour un remplacement à l'année. C'est la première année que j'ai un remplacement à l'année...

[galictia]

Bref j'ai beaucoup de mal à tolérer des habitudes de classe qui ne sont pas les miennes. Quand j'ai fini, je me rends bien compte que je suis injuste et que chacun a sa propre tolérance au bruit etc… Sauf que concrètement, ben je n'y arrive pas. J'ai besoin de mes méthodes.

Du coup je m'énerve et ressemble à un dragon toute la journée à me battre contre le bavardage, à faire recommencer les élèves qui n'écrivent pas correctement et que je n'arrive pas à relire, mais ils ont ces habitudes et ils ne comprennent pas toujours pourquoi je leur dis ça, et c'est une bonne journée pour personne.

Enfin : comment faites-vous ? Vous vous battez quand même ? Vous laissez couler (si oui si vous avez des "trucs" pour m'y aider lol) ?

Timis je ne vais pas t'aider mais je voulais te remercier d'avoir écrit ce message car ça me conforte dans ce que je pense.

Ca me rassure tellement de lire que je ne suis pas la seule à râler toute la journée pour des trucs que moi je ne supporterais pas dans ma classe.

Très difficile aussi de discerner ce qui relève de l'attitude des élèves envers nous et de leurs habitudes avec le titulaire. Pour les bavardages j'ai en effet une classe où je n'ai quasiment rien à dire et si je râle, ils se calment un bon moment. Dans une autre, je ne fais que pester toute la journée et menacer car ils ne font que discuter durant les phases de transition et à la moindre occasion. Je galère vraiment alors que pourtant j'ai les mêmes exigences avec chaque classe!

Juste pour te répondre quand même :il y a des choses que je laisse couler, par exemple pour ce qui est du programme, je suis les programmations des titulaires quand je ne peux faire autrement. J'adapte si possible mais c'est rarement faisable.

Pour ce qui est de la discipline, franchement je crois qu'il y a une impasse...il y a des détails sur lesquels si l'un est intransigeant et l'autre pas, c'est difficile de faire machine arrière une fois que les élèves sont déjà conditionnés.

[Timis]

Merci galictia, effectivement on se sent moins seuls au moins même si ça ne résous rien lol…

Pour les progressions, je trouve effectivement que ça fait partie des trucs "faciles" à ignorer, et je poursuis, parce que les élèves de toute façon ne se rendent pas compte qu'ils sont à la masse sur le programme (ou des fois l'inverse que c'est hyper dur ce qui leur est demandé).

Pour plein de choses, j'avoue que je n'arrive pas à passer outre.
Récemment par exemple une classe où il y a 2 ordinateurs en fond de classe, les élèves ont le droit d'y aller à volonté du moment qu'ils ont fait leur exercice (et faut voir comme c'est bâclé). En soit ça ne me dérange pas sauf que là leur seule activité est de jouer au flipper ou au solitaire de bon matin…

Du coup, je passe un peu pour une vieille peau, mais il me semble que même si on n'est là que quelques jours on est responsable de la pédagogie… et là j'ai du mal à voir l'intérêt. Donc j'interdis, mais les élèves ne comprennent pas pourquoi ils n'ont plus accès.

Un collègue me disait l'autre jour que je voulais trop bien faire et que je devrai m'en foutre : ils ont l'habitude de faire des choses non justifiées pédagogiquement : ben je devrai laisser couler.

Autre exemple : une classe où les élèves peuvent faire ensemble leurs exercices. Si c'était de la réelle coopération, ça me rendrait dingue mais je me dirai que ça a un intérêt. Là ce que j'ai vu c'est trois élèves qui bossent vite fait chacune un exercice puis copie vite fait des deux exercices fait par les copines (bourrés d'erreurs), comme ça hop toutes les 3 peuvent discuter...

Ca me rend folle, à priori c'est vraiment quelque chose de normal dans la classe mais même si je n'y suis restée qu'une journée, je n'arrive pas à tolérer ça.

Conclusion : vivement dans 20 ans que j'ai ma classe et que j'angoisse de ce qu'un éventuel remplaçant va penser de mes méthodes mdr !

[abel27]

Timis, quand je remplace, j'impose mes méthodes. Parce que le titulaire supporte (ou laisse faire) certaines choses, je ne vois pas pourquoi je le ferais et ma tolérance au bruit est très très basse. Les gamins sont suffisamment intelligents pour le comprendre.

Après, quand on remplace, les gamins font beaucoup moins d'efforts... donc on a le droit au pire de ce que peut avoir le titulaire.

Donne tes règles en début de journée/semaine selon le remplacement avec un système de récompense/punition au tableau.

Qu'ils fassent n'importe quoi pendant quelques jours n'est pas tolérable, mais qu'ils aient une journée un peu plus cool avec des arts plastiques et des jeux l'aprèm (jeux mathématiques), ça peut être sympa. Fais-toi aussi plaisir même si c'est juste un remplacement.

[nola]

Ta collègue a raison Timis: tu ne peux pas en quelques jours imposer ta façon de voir le choses à une classe qui a d'autres habitudes. Nous ne sommes pas inspecteurs et n'avons donc pas à juger les collègues que nous remplaçons.

L'inverse est vraie: suivre un programme vague n'est pas possible.

Pour vivre bien la fonction de brigade, une seule solution à mon avis: être au clair avec les élèves et ne faire que ce que nous maîtrisons bien pour éviter d'être constamment dans le rapport de force avec eux. Même en une journée, on peut instaurer une bonne relation avec les élèves, ce qui sera bien utile en cas de prolongation ou quand il faudra revenir dans cette école.

En ce qui concerne les collègues, être aussi très clair:

"Comment Nola, espèce de feignasse, tu me remplaces une journée, prévenu à 9h par la circo, et tu ne fais pas la leçon sur "la condition ouvrière au 19ième siècle" que j'avais écrit sur le CJ (sans doc, sans manuels)?

-Non, je ne transporte pas des docs et des fiches sur l'intégralité des programmes de la TPS à la 3ième SEGPA, désolé."

Je crois qu'il faut considérer que notre poste c'est la circonscription. Au bout de quelques années, on connaît suffisamment de monde (parents, enfants, collègues) et notre réputation est faite; ça facilite bien les choses.

Mais je reconnais que ça peut être pénible pour ceux qui, comme toi qui n'ont pas réellement choisi cette fonction. Prends du recul, prends soin de toi et bon courage pour le boulot en attendant ton congé.

[Goëllette]

Il est certain que pour un TR consciencieux, "carré", il est de plus en plus compliqué de remplacer, car les fonctionnements de classe sont de moins en carrés, justement, avec par exemple des rituels à n'en plus finir en début de matinée, y compris en cycle 3, provoquant rapidement le désordre, avec des "plans de travail" occupationnels que les élèves entament dès le cahier fermé, sans même s'être relus et assurés d'avoir effectué véritablement le travail demandé, des coins dans la classe où ils peuvent se rendre à l'envi, toujours juste quand ils estiment avoir terminé, ...

Et évidemment, avec le remplaçant, c'est encore plus "quartier libre" qu'avec le titulaire, on le mène en bateau facilement et on lui met la pression pour le faire craquer dès qu'il devient trop sévère ou exige un véritable travail sérieux.

[Charlotka78]

De toutes manières il est clair que les élèves se permettent beaucoup plus de choses avec les remplaçants qu'avec les titulaires... Alors moi je mets les choses eu clair des le début : je ne suis pas la maîtresse d'une seule classe, mais je suis une maîtresse. Oui, nous allons nous mettre au travail de suite. Non, nous n'allons pas faire du coloriage toute la journée. Oui, vous soulignez la date comme d'habitude. Et vous vous taisez tout pareil!

Par contre, je n'hésite pas à changer les règles même pour une journée si celles si me gênent : "D'habitude vous faites comme ça, mais moi je préfère que vous fassiez comme ça." (notamment le travail en petits groupes, que j'évite le premier jour) les enfants n'ont aucun problème d'adaptation habituellement.

[Nele]

Appeler l'inspection car on est deux de prévus en remplacement sur la même classe. En fait, ils avaient oublié le premier remplaçant (qui est complément de temps partiel, donc en poste depuis septembre).

ralalalala...

Par contre, avoir tous les parents qui veulent un rendez vous avec toi en fin de remplacement (de plusieurs mois), et te demandent "mais vous êtes certaines, vous ne pouvez pas rester ? Échanger vos remplaçant avec monsieur X ?"

J'aimerais bien, mais c'est pas moi qui décide ! (et les enfants qui ne veulent pas que je parte, ça fait chaud au coeur aussi).