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PES au bord de la démission


Sushikat

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del20170202

Et je ne mesurais surtout pas à quel point l'absence de toute formation serait handicapante. (Mais ceux qui sont passés par l'IUFM ne semblent pas en tirer grand profit non plus, je ne peux pas en juger)

(...)

Huyga, tu crois vraiment qu'ils m'ont formée? En responsabilité devant une classe dès le premier jour... Tu sais ce que c'est, tu l'as vécu aussi. Mes premiers élèves méritaient-ils de tomber sur une novice comme moi? Et à l'IA on nous a bien briffé: pas question que les parents sachent!

Passée par l'IUFM il y a pourtant déjà 13 ans, je confirme tes propos : formation zéro.

Maintenant que j'ai plus d'expérience, quand je repense à ma première classe (un CP en plus), je me dis les pauvres... arrivée là sans avoir JAMAIS vu une classe de CP (ni en PE1 ni en PE2), personne pour m'aider (collègues peu prêteurs et aucun enseignant dans mon entourage familial). Aucune trace de Conseiller péda à l'époque, je ne connaissais même pas ce mot... incroyable mais vrai ! Et pourtant ils existaient déjà mais étaient beaucoup moins omniprésents.

Mais pas question tout de même de se mettre plus bas que terre avec le discours "ils ne méritaient pas une enseignante comme moi". Ils ont eu l'enseignante que l'EN était en mesure de leur fournir à l'époque, issue de la formation des maîtres et qui a fait tout ce qu'elle pouvait. On n'est pas censé avoir la science infuse, tout métier se débute et s'apprend avec l'expérience. C'est comme ça dans tous les domaines. Dans le domaine de la santé par exemple, tu ne crois pas que c'est pareil ? Le jeune dentiste, le jeune médecin, apprennent aussi avec l'expérience, quitte à ce que leurs premiers patients soient un peu des cobayes...

Et ils m'ont assuré, qu'à partir de la T3, on te f.... davantage la paix.

Exact. D'abord, tu n'as plus de rapport direct avec les conseillers péda sauf lors des animations pédagogiques ou si tu les sollicites explicitement dans le cadre d'un besoin précis. Et je dirais même qu'au-delà d'un certain nombre d'années d'ancienneté, ils te craignent (les IEN aussi d'ailleurs). Et bien oui, car quand tu as résisté à tout, aux élèves, à leurs parents, aux lubies du Ministère, tu es considéré comme une espèce d'humanoïde taillé dans le roc et sur lequel on risque fort de se casser les dents... ;)

une école qui fonctionne sur le mal-être de ses agents et la mise en oeuvre de techniques de management à l'intérieur des classes.

Je préviendrai juste mes collègues, qu'elles sachent la merde qu'elles vont devoir gérer lundi. Et je me fiche bien d'avoir un entretien avec l'IEN qui à mon avis se fiche de mes motivations, nous n'avons pas les mêmes valeurs, lui et moi. C'est bien ça le principal problème: le statut de fonctionnaire qui t'oblige à te taire et à cautionner des choses contraires à tes convictions personnelles. Le bateau ne coulera pas tant que les fonctionnaires tenus pas la peur (ou par la foi?) courberont l'échine.

Le mal-être des personnels de l'EN, en effet, c'est très juste ça. C'est un phénomène qui s'amplifie à la vitesse grand V et face auquel le Ministère se cache bien sûr les yeux. Quand tu vois la tête ravagée des PES, tu te dis qu'il y a un truc qui ne va pas. Quand tu vois les collègues proches de la retraite qui n'en peuvent plus et qui attendent celle-ci comme la délivrance, tu te dis qu'il y a un truc qui ne va pas. Quand tu vois que Mr Peillon minimise la grève du 12 février (pourtant conséquente) en la qualifiant d'anodine, tu te dis qu'il y a un truc qui ne va pas.

Quant au statut de fonctionnaire qui t'obligerait à te taire et à cautionner des choses contraires à tes convictions personnelles, ce n'est pas notre apanage. Essaie un peu de contrarier ton chef dans le privé et de faire le contraire des ordres qu'il t'a donnés au motif qu'ils sont contraires à tes convictions perso....

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Effectivement, que ce soit l'année dernière ou cette année, j'ai des collègues en toute fin de carrière qui ne s'embarrassent plus de rédiger un cahier-journal, honte à elles! On ne parle même pas de fiches de prép ni même de programmations...

Je suis donc arrivée trop tard. Maintenant les CPC entrent dans ta classe sans même demander la permission, ou seulement pour la forme, mais difficile de refouler quelqu'un qui est déjà dans la place. Cela s'appelle le "coup de pied dans la porte", cf le Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens.

Tu as raison, Nenuphar, je suis encore en train d'opposer public et privé. Il y a des abus des deux côtés. Mais tu sais aussi que l'Etat est un employeur malhonnête alors qu'il aurait l'occasion justement de servir d'exemple au privé. (c'est aussi un client mauvais payeur...)

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del20170202

Effectivement, que ce soit l'année dernière ou cette année, j'ai des collègues en toute fin de carrière qui ne s'embarrassent plus de rédiger un cahier-journal, honte à elles! On ne parle même pas de fiches de prép ni même de programmations...

Ne sois pas si dure. Applaudissons-les déjà d'arriver en fin de carrière.

Je suis donc arrivée trop tard. Maintenant les CPC entrent dans ta classe sans même demander la permission, ou seulement pour la forme, mais difficile de refouler quelqu'un qui est déjà dans la place. Cela s'appelle le "coup de pied dans la porte", cf le Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens.

Tu as raison, Nenuphar, je suis encore en train d'opposer public et privé. Il y a des abus des deux côtés. Mais tu sais aussi que l'Etat est un employeur malhonnête alors qu'il aurait l'occasion justement de servir d'exemple au privé. (c'est aussi un client mauvais payeur...)

Il est juste que l’État n'est pas honnête avec ses agents. Je pense entre autres aux instituteurs qui se font bien floués quant à leur retraite. Et aussi à ce que l'on est en train d'essayer de nous imposer à savoir plus de temps de présence sur notre lieu de travail sans augmentation salariale.

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Nenuphar, je ne voulais pas être dure avec mes collègues en fin de carrière, au contraire je les envie de pouvoir prendre enfin quelque liberté. Ils et elles ont toujours été mes meilleurs soutiens (ainsi que ma famille, bien sûr).

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(...)

!

Passée par l'IUFM il y a pourtant déjà 13 ans, je confirme tes propos : formation zéro.

Maintenant que j'ai plus d'expérience, quand je repense à ma première classe (un CP en plus), je me dis les pauvres... arrivée là sans avoir JAMAIS vu une classe de CP (ni en PE1 ni en PE2), personne pour m'aider (collègues peu prêteurs et aucun enseignant dans mon entourage familial). Aucune trace de Conseiller péda à l'époque, je ne connaissais même pas ce mot... incroyable mais vrai ! Et pourtant ils existaient déjà mais étaient beaucoup moins omniprésents.

Mais pas question tout de même de se mettre plus bas que terre avec le discours "ils ne méritaient pas une enseignante comme moi". Ils ont eu l'enseignante que l'EN était en mesure de leur fournir à l'époque, issue de la formation des maîtres et qui a fait tout ce qu'elle pouvait. On n'est pas censé avoir la science infuse, tout métier se débute et s'apprend avec l'expérience. C'est comme ça dans tous les domaines. Dans le domaine de la santé par exemple, tu ne crois pas que c'est pareil ? Le jeune dentiste, le jeune médecin, apprennent aussi avec l'expérience, quitte à ce que leurs premiers patients soient un peu des cobayes...

Et ils m'ont assuré, qu'à partir de la T3, on te f.... davantage la paix.

;)

+1 tout à fait !!! Pas de formation non plus 15 ans après toi, mais je m'accroche, je fais ce que je peux, je les laisse aux CP penser ce qu'ils veulent...

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  • 1 mois plus tard...

Hello, là je n'ai pas le temps de lire toutes les pages, mais j'y reviendrai...

Juste pour dire que je te comprends tout à fait, j'ai ressenti tout ça aussi.

La seule délivrance que je vais avoir c'est le mi-temps de droit qui m'attend à la rentrée de septembre...

Car depuis que j'ai choisi ce métier, je suis devenue insomniaque suite à tout ce que tu décris, alors bosser avec 30 gamins sans avoir dormi, euh...dur.

Après je pense qu'il faut savoir relativiser, ne pas culpabiliser quand au temps passé à bosser. (c'est moi qui dit ça, alors que je suis une perfectionniste...mais j'arrive désormais à lever le pied dans le boulot).

On nous met aussi beaucoup de pression à l'IUFM, avec le temps, tu oublieras.

Enfin je ne sais pas où tu en es dans ta réflexion mais te souhaite bon courage.

Moi je continue, espérant avoir une école sympa un jour, dans une ambiance détendue. Mais je songe quand même à ne pas faire ça toute ma vie, pour le moment pas de pistes particulières, mais je trouverai.

Courage.

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Bonjour,

Eh bien les nouvelles depuis ne sont pas très bonnes on va dire. J'avais repris comme convenu en maternelle pour deux semaines. C'est vrai qu'être en maternelle ça m'a permis de souffler... après je n'ai eu aucune visite donc je ne sais pas ce que mon travail a vraiment donné, pour ma part j'ai plus eu l'impression de faire de la garderie qu'autre chose, je n'ai pas l'impression d'avoir appris grand chose aux élèves :unsure:

Toujours est-il que contrairement à avant où je bossais comme une folle... là je n'arrive plus du tout à m'investir dans le travail, ça bloque complètement, quand je me force ça m'énerve, ça me stresse, ça m'angoisse! Mon seuil de tolérance est devenu très bas à tous les niveaux : temps de préparation, patience face aux élèves (pas forcément dans le sens où je vais hurler comme une hystérique, plutôt dans le sens : j'en ai marre je laisse tomber), tolérance au stress etc.
​Enfin, j'ai quand même tenu en maternelle, ça me faisait même mal au cœur de quitter l'école car je m'y sentais plutôt bien... mais je le redis je ne suis pas fière de mon travail.

Pour la suite de l'histoire : après ces deux semaines j'ai été affectée en CE1-CE2. Alors n'ayant jamais fait de multi-niveaux (sauf PS/MS mais bon c'est encore différent je trouve...) ça me stressait déjà pas mal, ça + le fait de retourner en élémentaire c'était trop pour moi qui ne supporte plus du tout la pression. J'ai passé le week-end à me dire qu'il fallait que je me mette au boulot, j'étais incapable de me lancer et de me concentrer à cause du stress... bon j'ai quand même fini par m'y mettre la veille, et là j'y ai passé la journée... J'arrêtais pas de pleurer, je n'arrivais pas à me calmer, bref du n'importe quoi, je ne me reconnais même plus!
J'ai essayé de me dire : bon il faut y aller, ça va peut-être très bien se passer, ça va peut-être me plaire etc. mais non rien à faire. J'ai passé la journée à essayer de ne pas craquer devant les élèves. Je n'étais même plus en mesure de bien gérer la classe : comme toujours quand on débarque les élèves nous testent, c'est normal, mais là vraiment je n'en pouvais plus, après avoir "lutté" toute la matinée, j'ai baissé les bras l'après-midi...
J'ai appelé la responsable de formation pour lui dire que je n'en pouvais plus, que là je ne me sentais pas capable de gérer une classe, elle m'a donc dit de me remettre en arrêt.
Là ça doit faire 3 semaines que je n'ai pas mis les pieds dans une classe, et comparé à la dernière fois où j'avais "réussi" à mettre tout ça de côté et à me remotiver, ça ne passe pas du tout. J'ai toujours le moral à plat avec toutes ces histoires, je ne sais plus où j'en suis, j'ai envie de pleurer dès que j'en parle, j'en fais des cauchemars toutes les nuits...! A la rentrée je dois reprendre dans une classe de TPS/PS jusqu'à la fin de l'année, on m'a remise en maternelle vu que ça me mettait moins la pression... mais même là ça me met le moral en l'air. On m'a décrit la classe comme étant difficile, je serais la 7è remplaçante sur une période courte... autant dire que ça ne va pas être simple et que tout ça ne me donne pas envie d'y retourner :(

Je me dis que c'est juste pour deux mois, que ça va aller vite, qu'il faut que j'aille jusqu'au bout de l'année, que je suis sans doute comme ça à cause de tout ce qu'il a fallu encaisser depuis la rentrée de septembre... Mais ces deux mois me paraissent quand même énorme, j'ai l'impression d'être à bout de forces.

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Juste un mot: Courage!!!! :)

Prends le temps de te poser et de te Reposer! Ne culpabilise pas de prendre du temps pour toi! Pense a ton bien être et donne des nouvelles.... Garde le moral! ;-)

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Courage sushikat, et donne des nouvelles! Chaque cas est différent, mais avec du recul tu sauras vraiment si tu veux continuer dans cette voie. Avec le stress et la fatigue on est pas vraiment apte à y voir très clair. Prend le temps de faire le point sur tes envies, sur la façon dont tu envisages ton avenir, sur tes priorités, tes goûts professionnels. Mais un conseil, si tu es certaine que ce ne te plait pas, n'attend pas, avec les années on se démotive, on se résigne même (d'après ce que j'ai entendu autour de moi!).

Bretzel, où en es-tu? Nous nous étions croisées l'an dernier sur le forum, PES moi aussi, j'avais réalisé que je n'étais pas dans la bonne voie professionnelle! A l'époque tu disais que tu n'en étais pas certaine non plus mais que tu te laissais quelques années; je vois que finalement tu as pris ta décision.

T1 cette année, j'ai pris le taureau par les cornes pour revenir vers un domaine qui me convient. J n'ai pas démissionné car j'ai toujours envie de travailler dans la fonction publique, mais du côté de l'administration. Je suis maintenant admissible au concours d'ADJAENES et passe l'oral dans quelque jours.

Imaginer commencer enfin en septembre ma carrière dans un domaine qui me correspond me motive vraiment!

Et toi, sais-tu où tu vas t'orienter à présent? Donne des nouvelles, ça fait plaisir de se retrouver entre personnes changeant de voie!

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Là je ne sais même pas si ça me plait toujours ou pas, tout ce que je sais c'est que je me sens malheureuse! Je suis en train de faire une grosse allergie à l'école... Pour ce qui est de se forcer, de ne pas attendre, de toute manière je n'en suis plus capable là. C'est aussi pour ça que je me suis arrêtée une seconde fois. Je ne me sentais pas plus fatiguée que ça, comparé à la dernière fois en tout cas, là c'est niveau moral que ça va plus. J'ai hésité et je me suis dit que ça ne servait à rien d'être en classe si c'était pour faire n'importe quoi, ça aurait été le cercle vicieux : je ne suis pas bien , je baisse les bras, les élèves en profitent, ça m'énerve encore plus etc.
Mon problème c'est que je n'ai pas de porte de sortie, c'est pas avec ma pauvre licence et mon master qui vaut rien que je vais aller loin! Peut-être qu'une bonne expérience pourrait m'aider oui, mais là en fait j'ai arrêté d'espérer. J'espère ne pas avoir à me remettre en arrêt, car deux fois déjà pour ça ça fait beaucoup... Quant à la route vers la dépression oui je le vois bien aussi. Au premier arrêt j'avais décidé de laisser tout ça de côté, "d'oublier", résultat au retour ça repart et en pire, vu que là je n'arrive pas à sortir de ça. J'en ai marre d'avoir le moral à plat juste à cause de boulot -_-"

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bonjour Sushikat

Personnellement, je suis dans l'éducation nationale depuis plus de 20 ans. Pendant le premier trimestre, malgré mes années d'expérience, je n'arrivais pas à gérer ma classe. Je pleurais devant mes élèves, je me remettais sans cesse en question, ai refait des dizaines et des dizaines de fois mon emploi du temps,... En novembre, un mardi matin, ce fut le chaos. J'ai craqué une fois de trop pour des broutilles. Mes collègues m'ont conseillée de m'arrêter. (premier arrêt depuis 20 ans) Le jour même, je suis allée chez le médecin. C'était le burn-out... je suis tombée dans une dépression aigüe. J'ai vécu mon arrêt comme un échec. J'ai voulu démissionner croyant que j'étais devenue inapte à enseigner. J'ai fait les démarches auprès de l'académie et du rectorat. A chaque fois, j'ai entendu la même réponse. Il fallait d'abord que je me soigne, que je pense à moi (ce que je n'ai jamais fait depuis très longtemps), que je m'éloigne de l'école (mentalement). Aujourd'hui, je me sens mieux (depuis 15 jours) et nous sommes fin avril!! L'envie de démissionner n'est plus d'actualité même si j'ai perdu confiance en moi mais je mets tout en oeuvre pour reprendre de l'assurance.

Ce message est un peu long mais ton état de santé me rappelle la période difficile que j'ai traversée. Aussi, le conseil que je pourrais te donner aujourd'hui, c'est de t'arrêter, de prendre du recul, de voir un médecin spécialisé. A l'heure actuelle, tu n'es pas en mesure de prendre une décision que tu pourrais regretter plus tard... Je ne sais pas si ce message t'aidera mais aie confiance en toi. Tu peux me contacter par mp si tu le souhaites. Bon courage

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