Fusillade à Charlie Hebdo

[Goëllette]

Et ils ne m'ont pas invitée ???

Ils sont vraiment nuls alors !

[Goëllette]

Euh moi mon hlm il n'est pas neuf et gigantesque... on entend les conversations des voisins, on a des soucis d'eau chaude régulièrement... ce n'est pas non plus le grand luxe, mais si je ne l'avais pas, je n'aurais pas les moyen de me loger....

Tout est relatif! Mon hlm nous semblait grand car on venait d'un minuscule deux pièces à PARIS, où on logeait à 5, et on accédait ,enfin, à une salle de bains!

Pour l'anecdote, il aura fallu attendre l'année de mes seize ans pour avoir le téléphone à la maison.

Itou.

Je n'habitais pas un HLM mais ce qu'on appellerait aujourd'hui un logement insalubre, dans un quartier ouvrier.

On n'avait pas de salle de bain et j'ai pris ma première douche ... chez ma copine qui habitait en HLM !

Pourtant, aucun des enfants de mes parents n'est devenu délinquant et nous avons même tous fait de bonnes études.

L'école nous a tout apporté. Mon père était ouvrier. Ma mère ne travaillait pas.

Mais c'est une époque où les programmes étaient exigeants, ce qui faisait que l'école comblait réellement les lacunes de la maison.

Et on lui donnait la possibilité d'avoir l'ascendant sur les familles.

[abel27]

Cadeau pour Apo

https://www.youtube.com/watch?v=HdmgQ0F-cFM

Qu'est-ce-que j'ai adoré mon HLM!

Abel27, tu devrais lire http://www.amazon.fr/%C3%89cole-savoir-dans-banlieues-ailleurs/dp/2047293766 , je peux te conseiller d'autres références objectives . Il est délicat d'argumenter quant à une possible "intégration", lorsqu'il est clairement fait référence à une population maghrébine issue d'une immigration post-coloniale d'il y a 50 ans... ils sont nés français, français ils resteront. Sans doute la colère t’a-elle dicté ton message, tout un chacun sait à quel point elle peut être mauvaise conseillère...

Sundy, Hanouna t'attend peut-être dans Touche Pas à mon Poste ?

Non, la colère n'a rien à voir. L'impuissance plus sans doute devant des familles qui se fichent de plus en plus ouvertement de l'école.

Ensuite, sans doute que mes 3 ans passés en REP/RRS/ZEP (selon l'année, le sigle change, les difficultés restent) ne sont pas "objectives"...

Mais merci pour le lien, peut-être effectivement que le manque de formation y est pour quelque chose (vu que c'est le jeunes profs qu'on y envoie), le résumé parle aussi de missions de l'école. Comment mener à bien ces missions sans aucun pouvoir ? La formation ne suffit pas.

[Sundy]

Sundy, Hanouna t'attend peut-être dans Touche Pas à mon Poste ?

Ah ben merci Même pas un détour par le Grand Journal ? Vas finir chez Morandini alors ?

[AubergineFelee]

+1 avec La sundy.

Je ne crois pas que l'on ai fait tout ce qu'il fallait pour intégrer. Est-ce en les parquant tous aux mêmes endroits qu'on pouvait espérer une véritable intégration ?

Pourquoi plein de gamins entrent en prison pour vol d'autoradios et ressortent de prisons en passant à l'étape supérieure ? Y'a pas un truc qui dérange ? Et pourquoi autant se radicalisent après un passage en prison ?

Pensez vous que des gamins bien dans leurs pompes vont se radicaliser ?

Les parquer où?

Si tu parles des cités HLM, j'y ai passé une grande partie de mon enfance; Les appartements étaient grands et spacieux, il y avait des commerces de proximité et l'école au sein de la cité; j'ai adoré ces années; Mes amis s'appelaient Zorra, Fatima Falbala. Mes parents étaient ouvriers, ma mère parlait mal le français, c'est l'école qui m'a fait évoluer; je ne suis pas devenue une délinquante, et toutes mes amies non plus, et pourtant, dans le lot, il y en a qui partaient mal dans la vie. Il commençaient à y avoir des vols dans les caves, puis des pneus crevés, mes parents ont fui la cité pour un monde meilleur, moi, j'ai regretté ces années; alors la victimisation, sans moi.

J'ai grandi aussi dans les cités HLM, jusqu'à 18 ans, et mon père était espagnol pieds noirs.

Je Une

[AubergineFelee]

Ah oui, j'oubliais. Ma mère nous a élevées seule alors qu'on n'avait que 7 et 8 ans.

Elle travaillait, partait avant nous au boulot et en rentrait vers 19h. Autant dire qu'on avait eu le temps, à l'adolescence, de récupérer le courier dans la boîte aux lettres avant elle. Elle ne répondait donc pas aux courriers du collège.

Collège, où, à partir de ma 4ème, j'allais de temps en temps ... Quand je n'avais rien d'autre à faire. Les études ont été courtes pour moi.Et la délinquance est passée tout juste à côté.

Cela dit, j'aimais beaucoup aussi mon HLM. Descendre juste un étage pour aller chercher la copine, ou encore, taper sur le tuyau du radiateur. Descendre les poubelles (ohhh la bonne excuse pour ressortir un peu), les journées, puis soirées, à refair ele monde sur les marches de la loge du gardien ou bien dans les escaliers....

Et quand je donne mon nom de famille, on me demande toujours et encore la preuve de ma nationalité française ... même en étant née en france, de mère française et de père français aussi d'ailleurs puisque naturalisé.

[Polythene Pam]

https://www.youtube.com/watch?v=kUVD4efqGgg

[katarinabellachichi]

https://www.youtube.com/watch?v=kUVD4efqGgg

Super ! Merci.

[abel27]

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/01/12/01016-20150112ARTFIG00323-chateauroux-un-lyceen-blesse-par-d-autres-eleves-apres-avoir-defendu-la-laicite.php#xtor=AL-201

Y'a quand même vraiment un problème...

[Cesame]

Dans la "cité" où j'habitais quand je me suis retrouvée seule avec la gaufrette, ça s'est vite su.... personne n'avait le droit de s'approcher de ma voiture (que je laissais ouverte parfois, trop occupée à courir après ma barbare pour penser à la fermer), elle était 'surveillée' par des djeuns... les mêmes qui m'aidaient à monter mes courses. Parce que maman solo ET instit, ben... ça se respecte.

Dans mon immeuble actuel, les voisins ont vite su pour la gaufrette (en même temps, elle était en fauteuil quand on a emménagé). Je ne compte pas les offres pour prendre un thé ou pour me garder la gaufrette les 'grands' jours pour que je puisse souffler.

Pas de souci dans les caves puisque.... il n'y en a pas ici hahaha.

Bref... je ne fais pas d'angélisme, mais les cités hlm, c'est aussi beaucoup de solidarité et d'humanité.

Après j'ai peut être eu de la chance ...

[vixine]

Et quand je donne mon nom de famille, on me demande toujours et encore la preuve de ma nationalité française ... même en étant née en france, de mère française et de père français aussi d'ailleurs puisque naturalisé.

C'est pour cela que mes soeurs et moi sommes nées en France.

Mon père est né en Tunisie. Il est arrivé en France dans les années 60. A la majorité, il a fait le choix de la nationalité française. Il a fait son service militaire durant la guerre d'Algérie. A ce moment là, personne ne lui a demandé si il était français ...

Mais ensuite, à chaque renouvellement de carte d'identité, à chaque demande de papiers, les instances étatiques françaises lui ont demandé d'apporter la preuve de sa nationalité française. Au fur et à mesure, de façon de plus en plus fréquente et compliqué.

Il en réellement souffert.

A l'époque où mes parents étaient expatriés à l'étranger, il était hors de question pour lui que ses enfants naissent hors de France. Il a voulu nous épargner ce qu'il a vécu ...

[Paul Getty]

vixine, vero : merci de tenir la barre

Pour changer de sujet tout en restant dans le sujet, les derniers paragraphes d'un article lu aujourd'hui :

http://blogs.mediapart.fr/blog/mathiasdelori/080115/ces-morts-que-nous-n-allons-pas-pleurer

"On a le droit de penser que la guerre contre le terrorisme islamiste est une guerre légitime. Mais il importe d’être conscient d’une réalité statistique. En trente ans, le terrorisme islamiste a fait environ 3500 victimes occidentales, soit, en moyenne, un peu moins de 120 chaque année. Ces 120 morts annuels sont 120 catastrophes personnelles et familiales qui méritent reconnaissance. Ce nombre est toutefois bien inférieur à au moins deux autres : 9 855 (le nombre de morts par arme à feux aux États-Unis en 2012) et 148 (le nombre de femmes tuées par leur conjoint en France en 2012). Cette nécro-économie (E. Weizman) est certainement trop froide. Elle nous enseigne cependant que nos attitudes politiques sont embuées par notre sensibilité différenciée par rapport à la violence. En effet, personne n’aurait l’idée d’envoyer des bombes de 250 kg sur les maisons des auteurs d’homicide aux États-Unis. De même, aucun chef de gouvernement ne penserait à décréter l’Etat d’exception après avoir pris connaissance du nombre de meurtre sexiste et intra-familial en France. Pourquoi cet unanimisme, dans la presse de ce matin, au sujet de la nécessité de ne pas baisser les pouces dans le cadre de la guerre (militaire et non métaphorique) au terrorisme islamiste ?

Cette économie sélective de la compassion produit un deuxième type d’effet en ce qui concerne la perception de la violence d’État occidental. Les discours communautaristes ou racistes ont ceci de particulier qu’ils mettent bruyamment en scène la violence qu’ils déploient. À l’inverse, le discours moderne et humaniste est aveugle par rapport à sa propre violence. Qui a une idée, même approximative, du nombre de morts générés par la guerre américaine en Afghanistan en 2001, par celle des États-Unis et du Royaume-Uni en Irak en 2003 ou encore par l’intervention de la France au Mali en 2013 ? L’une ou l’autre de ces guerres était peut-être légitime. Mais le fait que personne ne soit capable de donner une estimation du nombre de morts qu’elles ont généré doit nous interroger. Dans ces moments où nous sommes submergés par les émotions, il peut être intéressant de penser à tous ces précédents et à ces morts, à venir, que nous n’allons pas pleurer."

Par Mathias Delori, Chercheur CNRS au Centre Emile Durkheim de Sciences Po Bordeaux