L'école en première ligne ?

[katarinabellachichi]

Et il y a deux conséquences graves :

- Les enseignants n'en peuvent plus de cette responsabilisation et remise en question permanente, dans les médias qui plus est.

- Et surtout, comme on ne s'attaque pas aux bons responsables, ON NE RÈGLE PAS LE PROBLÈME !

La sagesse même !

[katarinabellachichi]

Encore une fois, on demande à l'Ecole de résoudre les problèmes seule, sans jamais remettre en question les fonctionnements de notre société malade. Du blabla, du M@gistère, des ressources prédagoprout..... quant à la formation des enseignants, l'abandon de l'Etat dans certains quartiers, les familles..... il n'en est pas fait mention. Et je ne parle pas de l'organisation interne de l'Education Nationale....

Bien sûr, l'éducation civique, la morale et la philo vont ramener les futurs jihadistes dans le droit chemin.... NVB est la reine de la communication. Mais ce n'est pas de cela dont nous avons besoin.

On laisse l'Ecole se dém.....er avec les problèmes de société, les petites fourmis de terrain vont encore une fois tenter de soigner un cancer avec de l'aspirine et surtout, avec de la poudre de perlimpimpin.... Soupirs....

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Il fallait bien quelqu un pour porter un peu de la responsabilité. Et ce n'est ni Valls ni sa clique dévouée au Medef, au profit, au libéralisme, à une politique répressive contre les minorités qui va se remettre en cause et se dire que peut être on a précipité notre pays dans la merde en laissant tomber certaines populations..

Les enseignants ils ont l'habitude, ils sont de toute façon responsables de tous les maux, et comme ce sont des gentils moutons et que tout le monde les critique déjà ben un peu plus un peu moins, c'est pas très grave...

Je ne veux plus, je le refuse. On s'en prend plein la pomme avec les parents, les médias, les gens qui savent mieux que nous sur les forums (je ne parle pas d'ici) , j'en ai marrrrrrrrrre!

[éléphant rose]

Je suis pleinement d'accord : il faut travailler la question de l'autorité et ne pas la laisser aux extrêmes. Comme il était tabou de parler des dérives intégristes religieuses, il est tabou de parler d'autorité.

Le maître d'antan pouvait se permettre toutes les humiliations contre ses élèves et même leurs parents. Aujourd'hui, c'est nous qui subissons des humiliations, insidieuses ou concrètes. Il me semble qu'il y aurait un juste milieu entre ses deux modèles. La discipline est un vilain mot. On voit direct le bonnet d'âne et la brosse jetée au visage.

Perso je pratique la discipline sans utiliser ni violence, ni hulilia

Là où je ne te suis pas Olivier, c'est quand tu sous-entends que les débats philo et autres projets d'école ne servent à rien. Pour moi, c'est essentiel. Culture du dialogue, de l'échange, travail sur les valeurs de la classe, projets citoyens, Meirieu, oui j'y crois. Tout en étant intransigeante sur les règles de base.

La bienveillance, la différenciation, la collaboration ... mille fois oui. Mais avec des limites claires. On devrait EXIGER le respect des parents et des élèves, ne rien laisser passer.

[ronin]

La question de l'autorité est taboue. C'est un sujet qui appartient aux réactionnaires. Les gens qui sont au pouvoir sont des gens, la plupart du temps, très cultivés. D'un certain côté, c'est bien, quand on est gouverné par des incultes, on ne peut aller qu'à la catastrophe. Cependant, ils ont tendance à croire que tout peut se soigner par la parole, par des débats et que les notions de liberté, de tolérence sont des besoins naturels comme boire et manger. En cela, il en arrivent à penser que l'école à des pouvoirs magiques, qu'il suffit de "faire cours" pour que ça marche. Il ne faut surtout pas oublier que nos élites ont tous été d'excellents élèves et qu'ils ne savent pas ce qu'est un élève difficile ou en difficulté.

Or, pour acceder à certains concepts, il vaux mieux être posé, cela aide réfléchir. Tout le contraire de beaucoup des nôtres qui sont dans l'agitation permanante et surtout dans la pulsion. Pulsion des gestes, des mots, etc. Donc vous pourrez leur mettre autant de cours de laïcité que vous voulez, cela ne servira pas à grand chose. Il faut d'abord les canaliser et les règles de vie doivent servir à cela. Il faut absolument les faire respecter et pour cela on doit accroitre les moyens humains.

Comment faire pour se faire entendre ? Ce sera difficile car il n'y a pas pire soud que celui qui ne veut pas entendre. On va attendre les prochains drames sans doute..; ou alors l'arrivée au pouvoir des extrèmes.

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[Zarko]

Un professeur de Mulhouse suspendu pour avoir montré en classe des caricatures de « Charlie »

LE MONDE |

15.01.2015 à 11h09 • Mis à jour le 15.01.2015 à 12h08 | Par Mattea Battaglia et Aurélie Collas

Voilà une affaire gênante pour l’institution scolaire. En pleine « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République », lancée le 12 janvier par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, un enseignant de Mulhouse est suspendu quatre mois. Il lui est reproché par sa hiérarchie l’utilisation « sans discernement », avec ses collégiens de classe de 4e, de caricatures de Charlie Hebdo.

Le cadre n’est pas des plus faciles : le collège François-Villon, où ce professeur d’arts plastiques est affecté depuis huit ans, est en zone d’éducation prioritaire − il sera même, à la rentrée 2015, classé « REP + », le noyau dur des ZEP. Jeudi 8 janvier, le lendemain de l’attentat qui a visé la rédaction de l’hebdomadaire, l’enseignant − qui n’a pas souhaité pour l’instant s’exprimer − a débuté son cours en sortant de son sac des dessins de presse, et suscité l’émotion parmi ses élèves. A partir de là, les versions que Le Monde a pu recueillir divergent.

« Cela s’est fait de manière frontale et sans stratégie pédagogique », selon le rectorat

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2015/01/15/un-professeur-de-mulhouse-suspendu-pour-avoir-montre-en-classe-des-caricatures-de-charlie_4556719_1473685.html#kqvbAx0OyRzyZzFu.99

Attention aux stratégies pédagogiques donc !

[Zarko]

Communiqué de presse SNES-FSU Strasbourg du jeudi 15 janvier 2015

Lundi 12 janvier, un enseignant d’un collège difficile de Mulhouse a été suspendu pour 4 mois et a été informé par le Rectorat de Strasbourg qu’il faisait l’objet d’une procédure disciplinaire pour faute professionnelle grave. Cet enseignant d’arts plastiques avait projeté en classe des caricatures provenant de différents journaux du monde le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo.

Ce même jour, le chef d’établissement a fait l’objet de fortes pressions de la part de certains parents en désaccord avec la forme et le contenu du cours. Le Rectorat, informé, a déclenché une procédure disciplinaire à l’encontre de l’enseignant. Cette procédure a été décidée dans la précipitation sur la base de témoignages d’élèves recueillis quatre jours après. Un simple éloignement de l’enseignant, s’accompagnant d’une enquête approfondie et sereine aurait été à notre sens approprié.

L’institution donne ainsi un mauvais signe aux enseignants qui ont le courage de défendre les valeurs de la République.

Le SNES-FSU demande l’arrêt immédiat de la procédure disciplinaire.

Il a récidivé et a aggravé son cas: le lendemain, il a carrément écrit "je suis Charlie " !

[Goëllette]

Et il y a deux conséquences graves :

- Les enseignants n'en peuvent plus de cette responsabilisation et remise en question permanente, dans les médias qui plus est.

- Et surtout, comme on ne s'attaque pas aux bons responsables, ON NE RÈGLE PAS LE PROBLÈME !

La sagesse même !

[Sarri]

Hier soir sur une des chaînes info, le reportage sur l'intervention de NVB à l'Assemblée Nationale ne reprenait qu'une phrase de celle-ci : "L'école n'a pas été à la hauteur". Coupé de son contexte, cette phrase est totalement assassine, le pékin lambda qui regardait ce journal télévisé s'est forcément dit "ces gros fainéants me coûtent chers et ne foutent rien, c'est des nazes"... Pourquoi penserait-il autrement puisque c'est ce qu'on lui répète depuis des années : "Les fonctionnaires ne sont qu'un coût pour la société". Un président de la République lui a dit que "les valeurs d'un curé étaient plus précieuses que celles d'un instituteur". Pourquoi sa progéniture qui entend vomir sur les profs par ceux qu'il a de plus chers s'inclinerait respectueusement devant ces derniers????

Ceci dit les enfants qui n'ont pas de parents et qui sont élevés par l'Etat Français (voir l'exemple des frères Kouachi) ne sont pas mieux lotis. L'Etat français est lui aussi un bien mauvais parent...

Soyons sérieux. L'enseignant, et particulièrement le prof des écoles, a perdu beaucoup de reconnaissance et n'est plus respecté dans la société adulte. Pourquoi les enfants seraient-ils plus vertueux que leurs parents???

L'Education Nationale, elle-même, récompense ses meilleurs éléments en les sortant des classes. Plus vous êtes diplômés ou performants et moins vous passez de temps devant les élèves... Il suffit de lire les listes des passages à la hors-classe dans le 1er degré pour comprendre que pour espérer accéder à cette reconnaissance il vaut mieux être sans élèves. Où est la logique de tout ça???

C'est donc tout un système qui est à revoir, à refondre, à reconstruire avec des prises de responsabilité à tous les niveaux, avec la mise en retrait des intérêts personnels au profit de l'intérêt collectif, avec une priorité aux réalités du terrain et non aux idéologies aussi séductrices soit-elles portées par nos gros syndicats. Revenons à l'essentiel : l'Education de notre jeunesse. Rassemblons les moyens à notre disposition : mettons devant les élèves les plus difficiles les meilleurs d'entre nous à savoir les CPC, les IEN, les divers conseillers et animateurs qui hantent les circos à remplir ces tonnes de paperasses qui étouffent la machine. Utilisons nos potentiels, nos ressources humaines avec efficacité et arrêtons de tortiller du c...l. Revenons à la source de notre métier : l'Education de nos enfants. Devenons adultes, rétablissons les priorités, soyons fermes tantales notre hiérarchie qu'avec le "monde extérieur", mettons-nous tous au boulot et refusons les conneries irresponsables que nous impose notre pseudo-hiérarchie. La vérité c'est nous la qui détenons puisque nous sommes sur le terrain. N'attendons plus rien de ces gens-là, ils nous mènent dans le mur en nous laissant croire que nous tenons le volant. Alors prenons le volant...

Il faudra des moyens supplémentaires et donc de l'argent??? Eh bien, il faudra aller le chercher là où il se trouve. Un petit exemple tout simple : on nous répète que nous sommes en guerre donc les gens ou les entreprises qui cachent leur argent à l'étranger, qui fuient pour ne pas payer d'impôts en France sont aujourd'hui des traîtres et notre système législatif doit évoluer rapidement afin de les juger comme tels. Chacun doit aujourd'hui prendre ses responsabilités, le défi est de taille.

[Goëllette]

Une petite pensée pour le ressenti, à la lecture de tout ça, des collègues enseignant en zone difficile qui sort de REP car pas rattachée à un collège !

[abel27]

La solution toute trouvée dans notre département : faire un conseil des maîtres exceptionnel sur l'éducation civique et la laïcité.

Avec ça, c'est sûr, on n'aura plus de problème !

[Mirobolande]

http://www.lepoint.fr/societe/chronique-d-une-radicalisation-quotidienne-16-01-2015-1897106_23.php

Hallucinant.

[Polythene Pam]

Dans un autre genre.... la théorie du complot...

http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/16/bobigny-une-enseignante-mise-a-pied-pour-avoir-tenu-des-propos-complotistes_4557525_3224.html