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Plusieurs fusillades à Paris et deux explosions vers le Stade de France


prof désécol

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http://www.marianne.net/agora-pas-amalgame-200115.html

Pas d'amalgame

Lundi 19 janvier 2015

Par Michel Onfray

"La question que l’on devrait pouvoir poser, sans être assimilé à Marine Le Pen, c’est : est-ce qu’il y a une différence de nature entre un musulman pacifique et un terroriste, ou une différence de degré ?" En faisant ce genre de déclaration samedi soir, lors de l'émission "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier, le philosophe Michel Onfray a suscité de très vives réactions. Sur Marianne.net, il répond à sa manière à ses détracteurs qui lui reprochent de voir un lien entre islam et islamisme.

Le soleil n’a rien à voir avec le jour, ni la lune avec la nuit ; la casserole n’a rien à voir avec la cuisine ; la salle de bain n’a rien à voir avec la propreté ; ni la bibliothèque avec l’intelligence ; le Christ n’a rien à voir avec le christianisme ; ni Marx avec le marxisme ; ou Mao avec le maoïsme ; le médicament n’a rien à voir avec la maladie, ni le médecin, ni l’infirmière ; l’alcool n’a rien à voir avec le vin, pas plus que le vin n’a à voir avec l’alcool ; l’Assemblée nationale n’a rien à voir avec les députés, ni le Sénat avec les sénateurs ; les oiseaux n’ont rien à voir avec le ciel, ni les taupes avec la terre, ni les poissons avec l’eau ; l’école n’a rien à voir avec les élèves ; la sépulture n’a rien à voir avec la mort ; les doigts n’ont rien à voir avec la main, ni les poumons avec la respiration, ni le cœur avec la circulation sanguine ; les dents n’ont rien à voir avec le dentiste ; le chien n’a rien à voir avec l’aboiement, ni le chat avec le feulement, ou la grenouille avec le coassement ; le loup n’a rien à voir avec l’agneau, ou le chêne avec le roseau, ou la belette avec les petits lapins, ou la cigale avec la fourmi, ou le rat des villes avec le rat des champs, ou Perette avec le pot-au-lait ; Descartes n’a rien à voir avec la philosophie, ni Mozart avec la musique, ni Michel-Ange avec la peinture, ni Praxitèle avec la sculpture, ni Le Corbusier avec l’architecture ; les lunettes n’ont rien à voir avec la vue, ni la vue avec l’oculiste, ni l’oculiste avec l’opticien, ni l’opticien avec l’ophtalmologiste ; le coton tige n’a rien à voir avec l’oreille, ni la brosse à dents avec les dents, ni le papier toilette avec … le papier ; justement : le rectum n’a rien à voir avec le proctologue, ni le cerveau avec le neurologue ou la bouche avec le stomatologue ; le beurre n’a rien à voir avec l’argent du beurre ; l’hirondelle n’a rien à voir avec le printemps ; le rabbin n’a rien à voir avec le judaïsme, ni le prêtre avec le christianisme, le pasteur avec le protestantisme ; Platon n’a rien à voir avec le platonisme, Aristote avec l’aristotélisme, Descartes avec le cartésianisme, Kant avec le kantisme, Hegel avec l’hégélianisme ; le taureau n’a rien à voir avec la corrida , la viande avec le végétarisme, le chasseur avec le fusil, le clown avec le cirque ; le miroir n’a rien à voir avec le reflet ; le crayon avec l’écriture ; la partition avec la musique ; les feux rouge avec le code de la route ; les pompes funèbres n’ont rien à voir avec la mort ; les prostituées n’ont rien à voir avec la prostitution ; la télé rien à voir avec la télévision ; mon Traité d’athéologie n’a rien à voir avec les trois monothéisme, ni avec Dieu d’ailleurs ; les poubelles n’ont rien à voir avec les ordures , ni les journalistes avec les journaux ; Apollinaire n’a rien à voir avec la poésie, ni Gabin avec le cinéma ou Picasso avec la peinture ; ni ma mère ni mon père n’ont à voir avec le fait que je sois né ; les jupes n’ont rien à voir avec les filles, le sexe avec la biologie, les notes avec les copies, enfin, je crois… ; la prison n’a rien à voir avec les prisonniers ; les arrêts de bus n’ont rien à voir avec les bus ; les pilotes d’avion n’ont rien à voir avec les avions, ni les conducteurs de train avec les trains, ou les chauffeurs de taxi avec les taxis ; la main de ma sœur n’a rien à voir avec la culotte d’un zouave ; 1984 n’a rien à voir avec Orwell, ni Le Meilleur des mondes avec Huxley ; le réel n’a jamais rien à voir avec ce qui a lieu – pas d’amalgames, vous risqueriez de faire le jeu du réel.

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Je suis allée voir le document de Maiden, je le trouve bien fait. La première page permet l'expression des ressentis, les petits dessins permettent une respiration. Trop tard pour l'utiliser en classe, mais je l'aurais fait sans problème.

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Désolé je suis hors sujet et anachronique mais j'ai lu ça

les membres du KKK sont des catholiques

Pour le coup pas du tout, ils sont complètement anticatholiques (en plus d'êtres racistes, antisémites, anticommunistes, homophobes etc etc ....)

Sinon je pense que le message posté par Cajou (et écrit par son fils si j'ai bien suivi) est vraiment quelque chose qu'il faut démentir:

Une nouvelle fois, la question elle n'est pas religieuse, la question c est le racisme, le chômage, les ghettos, l'éducation, l'austérité, ce qui se passe dans notre pays.

On ne peut pas affirmer que "l'humiliation sociale" en France, sous ses diverses formes (chômage, exclusion, racisme ...) soit le "terreau" du terrorisme :

99.9 % des "exclus" de tous poils en France ne deviennent (heureusement) pas meurtriers, ni djihadistes ....

90 % des membres de DAESH viennent du moyen orient, du golfe, du maghreb ... et n'ont aucun lien de près ou de loin avec les problèmes sociaux français ...

Alors certes les causes sont bien plus complexes que seulement religieuses (régions en guerre/déstabilisées depuis des décennies, dictatures .etc.) mais on ne peut pas éluder la religion ni tout mettre sur le dos des problèmes sociaux occidentaux (et dieu -s'il existe - sait qu'il y en a ...)

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Le quote ayant été dévoyé, je me permets de le compléter... Bien que je pense que c'est une correction historique.


2) Quand on lit le travail, on se rend bien compte que la phrase est neutre. "les attaquants sont des musulmans", occasion de réviser l'emploi d'un article indéfini; et oui ça a la même valeur que "les membres du KKK sont des catholiques" --> au sens que ce sont dans les 2 cas des extrémistes qui profitent d'une excuse religieuse pour relancer la haine de l'autre, et qui par là même la pervertissent.

D'où le danger de sortir une phrase de son contexte... Mais il est vrai que j'aurais mieux fait d'écrire qu'ils sont des protestants, ou des chrétiens, cela aurait été juste historiquement parlant. Le but de cette phrase était avant tout de montrer que l'excuse religieuse à des exactions n'est pas propre à une religion, qu'il y a toujours des groupes qui interprètent un message au titre d'une religion, et qu'il est dangereux de le nier.

Il faut savoir se distinguer de la pseudo-catégorie à laquelle on appartient avec ce que l'on est.

Des instits sont des grosses feignasses, des instits sont racistes, et des instits sont pédophiles. Peu, heureusement, mais il y en a. Doit-on pour autant tous se sentir offensés? Non, on ne nous attaque pas personnellement. En tout cas, je me sens si loin de ces comportements que je ne me sens pas visée.

D'autre part, Pimouss, je pense que ton but est honnête au départ (éviter un amalgame), mais que, à mon sens, tu as été trop focalisée sur une phrase qui, encore une fois, n'est pas fausse factuellement. Probablement parce que ça te touche. Si on regarde l'ensemble du document, il me semble toujours très intéressant pédagogiquement car voulant avant tout montrer qu'on trouve de tout dans une "communauté" (je déteste ce mot). Donc, oui, je signale une faute d'orthographe en toute connaissance de cause. Puisque là je me sens critiquée personnellement.

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Sinon je pense que le message posté par Cajou (et écrit par son fils si j'ai bien suivi) est vraiment quelque chose qu'il faut démentir:

Une nouvelle fois, la question elle n'est pas religieuse, la question c est le racisme, le chômage, les ghettos, l'éducation, l'austérité, ce qui se passe dans notre pays.

On ne peut pas affirmer que "l'humiliation sociale" en France, sous ses diverses formes (chômage, exclusion, racisme ...) soit le "terreau" du terrorisme :

99.9 % des "exclus" de tous poils en France ne deviennent (heureusement) pas meurtriers, ni djihadistes ....

90 % des membres de DAESH viennent du moyen orient, du golfe, du maghreb ... et n'ont aucun lien de près ou de loin avec les problèmes sociaux français ...

Alors certes les causes sont bien plus complexes que seulement religieuses (régions en guerre/déstabilisées depuis des décennies, dictatures .etc.) mais on ne peut pas éluder la religion ni tout mettre sur le dos des problèmes sociaux occidentaux (et dieu -s'il existe - sait qu'il y en a ...)

Pas tout à fait d'accord avec toi. Certes l'exclusion n'est pas seule en cause, mais pourquoi écarter ainsi ces considérations ?

Ils rejettent nos moeurs et pour cela ils s'appuient notamment - mais pas seulement - sur les nombreux dysfonctionnements de notre organisation sociale: l'exclusion, notre confort que l'on entretient sur le dos des pays de l'hémisphère sud (cf problématiques de la COP21), etc

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Pour ma part, j'ajouterais qu'hier, devant mes élèves de cycle II, je n'ai pas mentionné le fait que les terroristes étaient musulmans. Le risque que les enfants établissent l'équation fausse musulmans=terroristes existe en effet, et il me paraissait plus difficile d'expliquer ensuite l'inverse après coup avec des élèves aussi jeunes. En fait, j'ai surtout écouté mes élèves parisiens...

En revanche, avec des élèves plus âgés (CM1/CM2), cette précision accompagnée de toutes les précautions consistant à bien insister sur le des terroristes musulmans commettant leurs actes au nom de l'Islam me paraît inévitable, sous réserve de bien expliciter le risque de la généralisation au copain, au voisin de table, etc... risque que parvient apparemment à éviter le document proposé par la collègue.

J'ai réagi à cette phrase :

Sans remettre en cause ton travail ni ton intégrité, je te dis ce que moi en tant que française et musulmane je ressens ( ce que d'autres peuvent donc également ressentir). Ça me heurte, me peine, désolée ( ( j'avais bien tout lu).


car je l'ai considérée et la considère encore comme une position victimaire déplacée de la part d'une adulte qui me paraît vouloir oblitérer le lien entre l'Islam et les attentats.

Modifié par prof désécol
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Désolé je suis hors sujet et anachronique mais j'ai lu ça

les membres du KKK sont des catholiques

Pour le coup pas du tout, ils sont complètement anticatholiques (en plus d'êtres racistes, antisémites, anticommunistes, homophobes etc etc ....)

Sinon je pense que le message posté par Cajou (et écrit par son fils si j'ai bien suivi) est vraiment quelque chose qu'il faut démentir:

Une nouvelle fois, la question elle n'est pas religieuse, la question c est le racisme, le chômage, les ghettos, l'éducation, l'austérité, ce qui se passe dans notre pays.

On ne peut pas affirmer que "l'humiliation sociale" en France, sous ses diverses formes (chômage, exclusion, racisme ...) soit le "terreau" du terrorisme :

99.9 % des "exclus" de tous poils en France ne deviennent (heureusement) pas meurtriers, ni djihadistes ....

90 % des membres de DAESH viennent du moyen orient, du golfe, du maghreb ... et n'ont aucun lien de près ou de loin avec les problèmes sociaux français ...

Alors certes les causes sont bien plus complexes que seulement religieuses (régions en guerre/déstabilisées depuis des décennies, dictatures .etc.) mais on ne peut pas éluder la religion ni tout mettre sur le dos des problèmes sociaux occidentaux (et dieu -s'il existe - sait qu'il y en a ...)

Oui, mais là on parle de terroristes français qui ont grandi en France... Alors, ne pas rechercher ce qui les fait basculer dans cet extrémisme pour y remédier autant que possible , c'est quand même laisser la voie ouverte pour que cela continue ...

Quant à l'argument du faible nombre "d'exclus de tous poils" qui ne deviennent pas meurtriers ou djihadistes, cela ne mérite t-il pas un peu de prévention ?

Pour l'exemple, on recherche chez tous les nourrissons une maladie grave pour la soigner très tôt, la phénylcétonurie : elle atteint 1 enfant sur 10 000 en Europe (soit 0,01 % si je ne me trompe). Essayer de sauver la société en empêchant dix fois plus de jeunes de basculer dans cette folie destructrice n'est-il pas un enjeu tout aussi valable ? Sans compter la frange de ceux qui sans tomber dans l'activisme sympathisent plus ou moins à cette idéologie ...

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Je ne nie pas que le basculement vers le terrorisme peut être accentué, ou appuyé par une situation d'exclusion .. Mais à mon avis, le présenter comme la cause principale est à mon avis une erreur et presque, si on pousse plus loin, une "excuse/justification" pour des actes qui n'en ont aucune ....

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Si il y a des explications à chercher sur le développement des organisations terroristes se réclamant de l'Islam, et sur l'attirance qu'elles exercent sur certain-e-s, plutôt que d'incriminer le grand complot judéo-maçonnique à la Soral et Dieudonné , je trouve plus pertinent un texte comme celui de Julien Salingue :

________________________________________

Vos guerres, nos morts.

Ce sont les nôtres qui sont morts la nuit dernière.
À la terrasse d’un restaurant, dans un bar, dans la rue, dans une salle de concert.
Les nôtres.
Morts parce que des assassins ont décidé de frapper en plein Paris et de tirer dans la foule, avec pour objectif de faire le plus de victimes possible.
11h30. Sarkozy vient de déclarer : « Nous sommes en guerre ».




Pour une fois je suis d’accord avec lui. Ils sont en guerre.

Vous êtes en guerre, vous les Sarkozy, Hollande, Valls, Cameron, Netanyahou, Obama. Vous êtes en guerre, vous et vos alliés politiques, vous et vos amis patrons de multinationales.

Et vous nous avez entrainés là-dedans, sans nous demander notre avis.
Afghanistan, Iraq, Libye, Mali, Syrie… Nous n’avons pas toujours été très nombreux à protester. Nous n’avons pas suffisamment réussi à convaincre que ces expéditions militaires ne feraient qu’apporter toujours plus d’instabilité, de violences, de tragédies.
Là-bas, et ici.
Car la guerre n’a pas commencé hier soir. Et elle n’avait pas commencé en janvier lors des tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. Elle avait commencé bien avant.
L’une des causes de la sidération qui a touché de larges secteurs de la population, y compris les cercles militants, est la (re-)découverte de cette vérité : oui, la France est en guerre. Une guerre qui ne dit pas toujours son nom, une guerre dont on discute peu dans les assemblées, dans les médias et plus généralement dans l’espace public, une guerre contre des ennemis pas toujours bien identifiés, une guerre asymétrique, mais une guerre tout de même. Les récentes tueries l’ont rappelé de manière brutale à qui l’ignorait, refusait de le voir ou l’avait oublié : la France est en guerre, la guerre fait des morts, et les morts ne se comptent pas toujours chez l’adversaire.
Contre qui la France est-elle en guerre ? Selon les discours et les périodes, contre le « terrorisme international », contre le « jihadisme », contre la « barbarie intégriste », etc. Ce texte n’a pas vocation à discuter de ces dénominations imprécises, des généralisations abusives qu’elles impliquent et des paradoxes qu’elles sous-tendent (alliances à géométrie variable, soutien à des régimes dont les politiques favorisent le développement des courants « jihadistes », participation à des interventions militaires qui renforcent ces courants, etc.). Il s’agit plutôt de souligner que la France a, en réalité, emboîté le pas aux États-Unis de George W. Bush dès septembre 2001 (guerre en Afghanistan, législation « antiterroriste ») et fait sienne, sans toutefois le dire, la rhétorique et la politique du « choc de civilisation ».
Voilà près de 14 ans que la France était en guerre sans l’assumer.
Aucune raison de modifier une ligne de cet extrait. Et dire cela, ce n’est pas manquer de respect aux victimes ou à leurs proches.
L’émotion, l’indignation et la douleur sont évidemment légitimes. Et les assassins qui ont bousillé des centaines, des milliers de vies hier soir, sont inexcusables.
12h. Daech vient de revendiquer. Évidemment. Eux aussi, ils sont en guerre.
D’après l’AFP, citant un témoin présent au Bataclan, l’un des assaillants aurait crié : « C’est la faute de Hollande, c’est la faute de votre président, il n’a pas à intervenir en Syrie ».
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On peut fermer les yeux et se boucher les oreilles. Et se laisser enfumer par la rhétorique dépolitisante du « terrorisme aveugle », forcément inexplicable.
Mais les assassins de Paris ne sont pas des pauvres types irresponsables, « fous » ou manipulés par je-ne-sais-quels-services-secrets. On en saura plus dans les heures et les jours qui viennent, mais nul doute qu’ils auront un profil et un discours à peu près similaires à celui des Kouachi et de Coulibaly, à propos desquels, toujours en janvier, j’avais écrit ça :
Les tueurs ont un discours (voir leurs interviews et vidéos, dans lesquelles ils parlent de la Syrie, de l’Iraq, des offenses faites aux musulmans en France et dans le monde, etc.) ; un corpus théorique (voir notamment l'article publié par Mediapart) ; des références organisationnelles (État islamique, al-Qaeda dans la péninsule arabique).
(…) Ils se pensent, rationnellement, en guerre contre une certaine France, et ils se considèrent, rationnellement, en situation de légitime défense. En témoigne cette déclaration de Coulibaly dans sa vidéo posthume : « Vous attaquez le Califat, vous attaquez l’État islamique, on vous attaque. Vous ne pouvez pas attaquer et ne rien avoir en retour ».
Oui, Daech fait de la politique. Ce sont des assassins, mais ils font de la politique.
Et hier soir ils ont frappé fort, très fort.
Aveuglément ? Oui et non.
Oui, parce qu’ils s’en sont pris à des gens qui ne sont pas directement impliqués dans cette guerre, des gens dont le seul crime était d’être là, des gens qui auraient pu être ailleurs et être encore parmi nous aujourd’hui.
Non, parce que frapper de la sorte, c’est lancer un message : « Votre pays est en guerre contre nous, et tant que cette guerre durera, aucun d’entre vous ne sera en sécurité ».
Ils font de la politique. Détestable, mais de la politique.
Nous vivons dans un monde en guerre. La Russie, la France et les États-Unis bombardent la Syrie. L’Arabie Saoudite bombarde le Yémen. Les « opérations » françaises se poursuivent au Mali. Obama a annoncé que ses troupes ne quitteraient pas l’Afghanistan.
D’après le Haut Commissariat aux Réfugiés, il n’y a jamais eu autant de réfugiés et déplacés qu’aujourd’hui, et il n’y a aucune raison que les choses s’améliorent.
Le bilan, à l’heure actuelle, est de 128 morts. 128 morts de trop.
Le 13 novembre 2015, 128 morts.
128, c’est beaucoup. C’est effrayant.
C’est presque autant que la moyenne quotidienne des morts en Syrie depuis mars 2011.
Presque autant que la moyenne quotidienne, oui : 250.000 morts depuis mars 2011, ça fait presque 4500 morts par mois, soit près de 150 morts par jour.
Avis au prochain qui nous expliquera qu’il ne comprend pas pourquoi les Syriens fuient vers l’Europe : depuis plus de 4 ans et demi, c’est le 13 novembre tous les jours en Syrie. Et c’est votre nouvel allié Assad qui en porte la responsabilité première, en ayant réprimé sauvagement un soulèvement alors pacifique.
Nous vivons dans un monde en guerre. Et cela permet à certains de faire des affaires.

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La France se félicite de vendre ses machines de guerre à l’Égypte. La France se félicite de vendre ses machines de guerre à l’Arabie Saoudite. La France se félicite de vendre ses machines de guerre aux Émirats arabes unis.
Mais la France s’étonne, s’indigne, s’insurge d’être elle aussi ciblée.
Hypocrisie. Lâcheté. Mensonge.
Les chiens sont lâchés. Leurs babines écument.
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Il va falloir tenir bon.
Toute réponse guerrière, sécuritaire, stigmatisante ou aveugle aux réalités économiques, politiques et sociales de la France de 2015 est non seulement condamnée à échouer mais, qui plus est, un pas supplémentaire vers les tueries de demain.
Nous y sommes. Demain, c’était hier soir.
13h. Cambadélis annonce que « la France en guerre vient de subir une épreuve de guerre ».
Ils disent et ils répètent que la France est en guerre. Mais quand ils disent ça, c’est pour dire « nous sommes en guerre ». Un « nous » dans lequel il voudrait nous impliquer.
Non. 14 ans de votre guerre n’ont apporté, aux quatre coins du monde, que toujours plus de violences, de tragédies, et de nouvelles guerres.
Si l’Iraq n’avait pas été rasé, Daech n’existerait pas.
Paul Valéry disait que « la guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas ».
Il avait raison. Ce sont toujours les mêmes qui trinquent
Et si on veut que tout ça s’arrête, il va falloir, une fois le choc passé, tout faire pour mettre un terme à cette fuite en avant vers la barbarie généralisée.
Il n’est pas trop tard. Il est encore temps de passer à autre chose. Radicalement.
En refusant l’injonction « avec nous, ou avec les terroristes ».
En refusant les appels à l’unité avec les bourreaux et les fauteurs de guerres qui construisent chaque jour un monde plus barbare.
En refusant leur monde fondé sur l’exploitation, le vol, la violence, l’injustice, les inégalités, la mise en concurrence de ceux qui devraient s’unir.
Se battre pour un autre monde, qui est non seulement possible, mais plus que jamais nécessaire.
Garder le cap et ne rien concéder sous la pression de l’émotion ou de la sidération.
Tu pourras me taxer d’angélisme si tu veux. Mais mon angélisme n’a jamais tué personne. Contrairement à ton « pragmatisme ».
Il est plus que jamais temps de « résister à l’irrésistible ». Sinon on va tous y passer.
Alors, non, Cambadélis. Non, Sarkozy. Non, Hollande. « Nous » ne sommes pas en guerre.
Ce n’est pas ma guerre, ce n’est pas notre guerre. C’est votre guerre.
Et une fois de plus, ce sont nos morts. Comme à Madrid en 2004, comme à Londres en 2005, comme en Égypte il y a quinze jours, comme à Beyrouth cette semaine.
Et comme partout où vous semez la terreur.
Vos guerres, nos morts.

Vos guerres, no more.

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@nola : je me répète. On peut être choqué par une situation d'exclusion même sans en être directement victime. Heureusement !

L'explication "sociétale" n'est pas seule et définitive mais il serait dommageable de l'écarter sans plus de considération.

Bien sûr. Mais pourquoi vouloir escamoter l'explication religieuse qui est mise en avant par les perpétrateurs eux-mêmes? Si leur discours n'a vraiment rien à voir avec la religion, un érudit maîtrisant bien les textes devrait le déconstruire très facilement.

Un autre point très gênant: le "eux" contre "nous". "Nous", nous sommes des individus, certes partiellement façonnés par notre milieu mais dotés d'une conscience qui nous permet de faire des choix individuels (y compris spirituels) et nous ne pouvons en aucun cas être réduits à une statistique socio-économique. "Nous" sommes des êtres humains donc. "Eux" sont de simples statistiques, des jouets de leur environnement. Ils n'ont même pas le droit d'être pris au sérieux quand ils revendiquent leur allégeance à une interprétation, certes extrêmement discutable, d'une des grandes religions. Sont-ils même humains? Je force un peu le trait mais c'est ce que je ressens quand on nie leur foi qu'ils mettent eux-mêmes en avant. De quel droit étouffer leur parole? Y a-t-il une raison de douter de leur sincérité?

La question mérite d'être posée, je pense, du moins si on veut essayer de comprendre ce qui se passe et peut-être de limiter les risques...

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Nous sommes d'accord. J'ai d'ailleurs précisé à chaque fois qu'on ne pouvait réduire la problématique à l'explication sociétale et simplement demandé que cette dernière ne soit pas écartée pour autant.

Le texte proposé par Paul Getty le rappelle bien: d'une part nos ennemis ne sont pas sots, d'autre part nous devons faire en sorte de ne plus laisser nos gouvernements nous exposer à de tels malheurs à travers une "realpolitik" toujours aussi cynique et violente.

En ce sens, la COP 21 à venir sera une épreuve de vérité.

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Si il y a des explications à chercher sur le développement des organisations terroristes se réclamant de l'Islam, et sur l'attirance qu'elles exercent sur certain-e-s, plutôt que d'incriminer le grand complot judéo-maçonnique à la Soral et Dieudonné , je trouve plus pertinent un texte comme celui de Julien Salingue :

Pour info, ce monsieur a des affinités avec des personnages guère plus engageants que Soral ou Dieudonné...

http://www.lavoixdunord.fr/region/un-millier-de-personnes-pour-ecouter-tariq-ramadan-a-roubaix-jna987b0n984854

Un millier de personnes pour écouter Tariq Ramadan à Roubaix

Difficile de parler de débat quand, au bout de deux heures d'exposé, une seule opinion a été développée. Hier soir, salle Watremez à Roubaix, devant près d'un millier de personnes, l'intellectuel Tariq Ramadan et le sociologue Julien Salingue ont surtout délivré un réquisitoire sévère à l'encontre des médias. [...]

Reste que les deux hommes ont les défauts qu'ils dénoncent : ils généralisent - les hebdos deviennent les médias -, utilisent l'anecdote pour tirer des conclusions globales, caricaturent et opposent eux-mêmes les Français de confession musulmane aux autres Français.

...et est membre d'un jury décernant des prix plus que douteux.

http://www.huffingtonpost.fr/bernard-maro/les-ya-bon-awards-2015_b_7584750.html

Les Y'a bon Awards ou l'antiracisme sélectif des "je ne suis pas Charlie"

RACISME - Le 12 juin a eu lieu la sixième édition des Y'a bon Awards. Cette "cérémonie parodique de remise de prix aux propos racistes, les plus représentatifs du racisme systémique, tenus par des personnalités publiques dans les médias" est bien particulière.

Elle revendique son racialisme "le but est de déconstruire .../... les préjugés ethno-raciaux et en premier lieu, celui qui nie ou dévalorise l'identité française des français non-blancs". Emanation d'une association "les Indivisibles" dont la fondatrice et figure médiatique, Rokhaya Diallo à signé un texte intitulé "Pour la défense de la liberté d'expression, contre le soutien à Charlie Hebdo!" après l'incendie criminel qui avait détruit les locaux du journal en 2011.

Les Indivisibles ont aussi, sous couvert d'humour, demandé à l'Emir du Qatar de racheter Charlie Hebdo "Pour que Charlie Hebdo ait suffisamment d'argent pour arrêter de renflouer ses caisses en utilisant les caricatures diffamantes et islamophobes du prophète Mouhammad". Cette "Charliephobie" est aussi partagée par la plupart des associations partenaires de ces cérémonies CCIF, Banlieue Plus, UJFP, Mamans Toutes Egales, Uni*T, Indigènes de la République, CRI, Foulexpress).

Lors de ces cérémonies, 36 prix ont été décernés, dont plus des trois quarts pour "islamophobie". Cette obsession les a même conduit à décerner leur « récompense » à des personnalités telles qu'Elisabeth Badinter ou Caroline Fourest, dont les engagements féministes et antiracistes sont bien connus: E. Badinter (décrite comme philosophe féministe et femme d'affaires-sic) pour la phrase suivante "D'un côté, on commémore les victimes de Mohamed Merah et veut combattre l'islamisme radical et de l'autre on laisse faire l'entrisme de ces islamistes dans des crèches de quartier. Il faut absolument réagir très vite." et C. Fourest deux fois pour "des associations qui demandent des gymnases pour organiser des tournois de basket réservés aux femmes, voilées, pour en plus lever des fonds pour le Hamas." et "Ces familles qui au nom de leurs convictions religieuses retirent les enfants des cours d'Histoire quand on enseigne la Shoah".

On cherchera, en vain, l'aspect raciste de ces phrases. La défense de la laïcité et le combat contre l'immixtion de la religion dans la société civile sont donc passibles d'opprobre et peuvent être taxés de racisme pour les Indivisibles.

En revanche aucune "récompense" concernant des déclarations antisémites depuis la création de ces Awards en 2009. Ceci est d'ailleurs mis en évidence sur la page d'accueil de leur site ou des liens concernant l'islamophobie, la négrophobie et la rromanophobie sont présents, alors que l'antisémitisme est absent. Pourtant l'antisémitisme est un racisme qui à tué 11 personnes, parce que Juives, pendant cette période en France et en Belgique.

Cette forme de racisme est aussi celle qui est responsable d'environ 40% des victimes déclarées de la violence raciste (Rapport de la CNCDH 2013, p.99), -rappelons que les Juifs représentent moins de 1% de la population française, et dont plus de la moitié sont originaires du Maghreb (donc ni moins, ni plus "blanc" que les musulmans de même origine). Cette année, Dieudonné M'Bala M'Bala et Alain Soral ont été sélectionnés, pour la première fois, et sans doute pour la forme, aux côtés de l'inoxydable Jean-Marie le Pen (vainqueur du Prix des auditeurs de Beur FM). Et même la, l'antisémitisme virulent de ces personnages n'a pas été mis en exergue.

Une association qui revendique son racialisme, qui transforme la lutte contre le sexisme des intégrismes religieux en racisme, qui ignore le racisme le plus meurtrier qui sévit dans notre pays, ne peut que contribuer à créer la confusion et renforcer les fractures au sein de la société française.

Modifié par prof désécol
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